1 - la fille a s’est montré coupable de vanité, de vulgarité ou de crétinerie
2 - j’avais (le plus souvent) l’opportunité de poursuivre malgré tout le game jusqu’à la pénétration de ses voies génitales
3 - je l’ai abandonnée sur place, pour une autre ou pour rentrer seul
4 - je ne l’ai jamais regretté
I - Tu voulais un verre ? Tu l’as eu. Salut
Les chefs ont la fâcheuse habitude de vouloir resserrer les liens entre les membres de leur équipe en organisant des déjeuners et des dîners. Ce faisant ils ignorent qu’à trop serrer des liens, on finit par étouffer et on crève. Si B., la fade blonde chef de projet, présentait de quelconques aptitudes à la conversation, à l’humour ou à la culture, ça ferait longtemps que je l’aurais invitée moi-même, au restaurant. Ce jour-là, donc, un midi pressé entre deux réunions comme beaucoup d’autres, je me serais volontiers passé de ce restaurant italien de seconde catégorie au Tiramisu douteux.
La serveuse était fraîche et rose comme une gamine, bien nourrie, avec des hanches et des fesses qui lui assurent d’ores et déjà une reconversion sans douleur dans le plus vieux métier du monde. Au dessus de la ceinture, sur les côtés, elle arborait ces petits arrondis doux et blancs qui distinguent mes fuck-friends de mes LTR. Ses paupières à demi-fermées ne laissant entrevoir que des demi-pupilles évoquaient le plaisir de l’acte sexuel, comme celles de l’héroïne de Moravia dans Le Voyage à Rome. Ses mains étant probablement celles d’une serveuse, j’ai pris soin de ne pas les regarder.
Après l’avoir fermement méprisée pendant tout le repas pour la vulgarité de son déhanchement et l’absence totale de pensée de son regard, l’idée de pouvoir enfoncer mes mains profondément dans la chair de son buste et de la chevaucher comme on le ferait d’un petit goret l’a finalement emporté, et je suis revenu quelques minutes plus tard au restaurant prendre son numéro de téléphone, qu’elle m’a donné sans rechigner, avec la facilité des filles à problèmes.
Le lendemain soir elle sonnait chez moi, d’où nous sommes partis pour le bar. Sur le chemin j’ai appris qu’elle avait 18 ans, ce qui m’étonnait un peu ; non parce que c’était moins que prévu, mais parce que je réalisais que je ne m’étais absolument pas posé la question. Les femmes ont parfois raison, il nous arrive de penser avec notre bite. Mais je ne vois pas où est le problème, leurs conversations lorsqu’elles sont entre elles montrant sans aucun doute possible que nous pensons beaucoup plus par ailleurs.
Et voici que cette gamine, rose, devant un alcool trop alcoolisé servi dans un verre presque trop grand pour elle, s’est mise à me dire successivement :
- qu’elle avait un copain (un gamin de son âge),
- un amant (du mien),
- et que tous les clients essayaient plus ou moins maladroitement de la draguer, certains lui proposant simplement de l’argent
Puis s’estimant encore trop bien pour moi elle a entrepris de démontrer une belle vulgarité en déversant sur le serveur le mépris reçu et accumulé de ses clients au cours des jours précédents. Cendrillon écrasant la main d’une femme de ménage. Je ne disais déjà plus rien, mais le coup de grâce est venu de la réplique suivante (ou équivalente, j’étais trop énervé pour la mémoriser exactement)
A cet instant j’ai pris un inspir, mon chapeau, mon manteau et j’ai marché vers la sortie. Soudain elle m’a attrapé par la taille en me suppliant de rester avec sa voix d’enfant bête. J’ai pris son bras et l’ai détaché comme j’aurais fait d’une sangsue ou d’un scorpion caché sous une pierre. Il était chaud et souple, il aurait pu se bouffer comme du veau bien tendre.Je ne suis pas venue pour te séduire / pour me faire draguer. Je suis venue pour prendre un verre.
30 secondes après je marchais devant le Louvres sur lequel dormait la nuit en me disant qu’il est beau, sombre, et mystérieux. Bien entendu, pourvu de telles qualités, personne ne le regardait.Tu voulais un verre ? Tu l’as eu. Salut. Et toutes mes félicitations à tes amants pour accepter d’être traités de la sorte.
La semaine dernière en passant devant un café miteux de la porte d’Orléans (c’est à côté de son travail) une tête s’est approchée de la vitre à mon passage. C’était elle, assise à la table d’un trentenaire assez propret qui avait dû l’inviter à dîner. Elle se penchait ostensiblement vers l’extérieur pour chercher mon regard. Des mois après, ses yeux vers moi à travers la vitre contenaient encore de l’étonnement.