Merci Sadric d'avoir pointé l'autre topic, je ne l'avais pas vu. La thématique est assez similaire, effectivement. Je ne vais répondre qu'à ce post pour le moment, je m'occuperai de l'autre quand j'aurai moins la flemme
Dior a écrit :[...] Ces derniers (les débutants) ne peuvent de toute façon pas avoir de recul, parce qu'ils n'ont pas assez d'expérience. L'esprit critique, ils la forgeront avec l'expérience.
Durant l'apprentissage, le prof a raison, point. Sinon on remet en question tout le processus et ca fait sûrement plus de mal que de bien. C'est justement en y allant "les yeux fermés" qu'on peut prendre du recul par la suite.
Je suis assez d'accord avec ça, mais encore une fois, il ne s'agit pas de raisonner en vrai/faux, 0 ou 1, noir/blanc. Il y a plusieurs écueils à éviter dans les relations maître/élève, me semble, et deux d'entre eux sont : 1) l'élève imbut de lui-même qui n'écoute pas le prof et croit pouvoir lui expliquer comment il faut faire et 2) l'élève hypnotisé qui boit les paroles de son mentor, les apprend par coeur et croit dur comme fer qu'elles sont la seule manière de voir le problème.
Je pense qu'il faut savoir faire confiance en son prof, mais en donnant une confiance limitée qui n'inclue pas une suspension de son esprit critique. Cela implique en fait de :
- • Comprendre que l’on a des connaissances plus limitées que son prof dans le domaine que l’on étudie. C’est bien pour cela qu’on est là.
• Comprendre que le prof a des connaissances limitées sur le monde, y compris dans son domaine qu’il ne peut maîtriser complètement.
• Comprendre aussi que le prof a des intérêts personnels à ce que sa vision de son domaine se développe : plus d’étudiants, plus de reconnaissance, plus de tunes, etc. Il aura donc peut-être tendance à dresser ses étudiants contre ceux des autres écoles/courants pour préserver son pré carré. Un vrai piège pour les étudiants qui sont transformés en pions dans un cadre qui les dépassent.
Bref, la confiance et l'humilité oui, mais tout en gardant une vigilance.
Sadric a écrit :Je trouve son point de vue assez juste. Il faut proceder par étape. L'esprit critique et la remise en question vis à vis de telle ou telle école de pensée sont une évolution naturelle et saine dans la phase d'apprentissage et d'appropriation des acquis, mais ne doit en aucun cas être la base de réflexion du débutant.
Effectivement, la question se pose par rapport au débutant, d'un point de vue pédagogique. Peut-être cet article n'est-il pas adapté aux débutants.
Mais plus que la remise en cause de telle ou telle école de pensée, je propose plutôt de maintenir une vigilance et au final de ne pas choisir, du moins pas tout de suite : tout essayer, s'imprégner de tout avant de faire des choix, et dans l'idéal, réaliser son propre mix à partir du meilleur de chacun.
Et pour recentrer un peu le débat, je rappelle les quelques applications pratiques que j'ai tiré de ma réflexion :
- • Comprendre que nul ne détient de vérité absolue, et que chacun a une parcelle de celle-ci (je ne dis pas qu’il n’existe pas de spécialistes plus compétents que le commun des mortels dans leur domaine. Je dis que les spécialistes qui prétendent posséder une meilleure approche que leurs collègues ont à la fois tort et raison). Regardez les querelles des médecins du Moyen-Age et comprenez à quel point elles étaient stériles et sans fondements.
• Ne pas vous dépenser en lutte inutile et stérile pour défendre un point de vue plutôt qu’un autre parce que vous avez suivi le workshop de untel ou untel qui vous a vendu son approche. Ce n’est pas parce que l’approche de votre coach/maître/gourou est intéressante et vous semble pertinente (et que vous avez dépensé pour elle temps, argent et investissement personnel) que les autres ne le sont pas.
• Trouvez votre propre style et les théories/actions qui vous correspondent le plus. Sans doute, ceci est difficile et ne peut être réalisé qu’après une pratique régulière et assidue ainsi qu’un apprentissage important des différentes théories.
• Rencontrez des personnes utilisant des techniques différentes, regardez comment ils les utilisent, imprégnez-vous d’elles et tirez en le meilleur. C’est exactement ce qu’a fait Mozart (2) toute sa vie en allant à la rencontre des différentes musiques de l’Europe pour en tirer la quintessence et créer son style personnel . Lisez The Game : Style a parfaitement compris cela, rencontrant les meilleurs PUA américains et se gardant bien de tomber dans leurs querelles de chapelles, se contentant de prendre le meilleur de ce qu’il trouvait.
• Enfin, comprenez que la sarge, les relations hommes/femmes, l’humain et même la réalité est d’une complexité qui dépasse à la fois les capacités de l’individu, et aussi celle de l’humanité. Ce qui signifie que personne aujourd’hui ne peut prétendre éclairer tous les recoins de la grotte et que vous pourrez, peut-être, apporter votre propre éclairage, petit ou grand.
J'ouvre le débat : pensez-vous que certaines de ces recommandations ne sont pas adaptées à des débutants ? Avez-vous des remarques/corrections/ajouts/contradictions à apporter ?
(certains m'en ont déjà envoyé, merci à eux).
En même temps il est fort possible que nous ne soyons plus que deux à lire ce topic, Sadric
