Quelques réflexions concernant le FLOW.
Tout part de la lecture d’un post d’Ijjjji sur l’Advanced Board de mASF. En gros, il affirme que tout le monde aime et recherche constamment le FLOW, sans pour autant avoir une idée précise de comment y parvenir.
Le FLOW est un état, et pourrait être rapproché d’autres dénominations, comme le STATE, le MOJO, le MOMENTUM. C’est un état extatique où on ne fait qu’un avec l’activité qu’on entreprend, dans laquelle on voit instantanément CE qu’il faut faire et COMMENT le réaliser.
L’exemple le plus parlant que j’ai trouvé à ce propos est celui du skieur :
Quand tu es sur la piste, il n’y a absolument AUCUNE CHANCE que tu commences à réfléchir sur pourquoi et comment tourner, comment ne pas tomber, comment plier un genoux, etc… Non seulement tu ES SIMPLEMENT DEBOUT, en train de glisser, de tourner, d’éviter tel obstacle, de gérer le creux ou la bosse, mais surtout toutes tes décisions sont NECESSAIRES, et jamais mises en doute – LOL sinon tu te déchires la gueule dans la neige!! – et en même temps tu es libre d’aller où tu veux sur la piste, et tu t’éclates !!!
Eh bien être dans une activité avec FLOW est exactement ça : c’est un moment où tu prends énormément de décisions, très rapidement, où tu SAIS sans l’ombre d’un doute ce que tu dois faire et à quel moment, et qui génère en même temps une EXTASE, une SENSATION GRISANTE de MAITRISE.
Une liste de caractéristiques :
· On est CAPABLE d’atteindre l’objectif
· On parvient à se concentrer sur l’activité
· L’activité possède des buts CLAIRS
· L’activité nous donne un FEEDBACK immédiat
· Nous avons un sentiment de CONTRÔLE dans le présent
· Nos soucis, preoccupations disparaissent, de même que notre « soi »
· Notre conscience du temps est altérée (on ne le sent plus passer)
· L’activité est régie par des lois COMPATIBLES entre elles (pas de paradoxes, de doute, etc..)
A la base, le FLOW est le concept d’un savant (hongrois d’origine, mais enseignant aux US) du nom de Csikszentmihalyi (!!) (principale figure de la Psychologie positive). Il décrit l’état de FLOW comme un EQUILIBRE entre le CHALLENGE (la difficulté de la tâche) et les CAPACITES (ce que tu sais/peux faire).
N.B : On parle toujours de PERCEPTION de difficulté/challenge, ou de capacité – et NON PAS de challenge/capacités effectives, ou « réelles ». On a suffisamment entendu les bêtes du field répéter sans fin que ce n’était pas la mort d’aborder une miss/un mixed set, etc.., sans que ça change quoi que ce soit dans l’esprit angoissé des newbies. On revient aux problématiques de la NLP : si on arrive à être persuadé que l’objectif est réalisable, ou même facile, il le deviendra…
L’équilibre qu’on veut atteindre peut-être brisé par :
-¦ Un excès du premier entraîne une ANGOISSE (l’impression qu’on n’arrive pas, qu’on ne sait pas faire : typiquement, peur d’approcher, peur d’escalader à un point où un autre, mais aussi être perdu devant son bureau lorsqu’il faut rédiger une routine, organiser ses objectifs sarge, etc..)
-¦ Un excès du second amène l’ENNUI.
Exemple: ne pas sentir la NECESSITE de faire une chose, la trouver chiante : exemples typique, ne pas rappeler ses numcloses, trouver notre cible chiante sans raison apparente, et ne pas prendre le temps de faire le gameplan par « paresse », cette fois-ci).
Il est donc important de prendre conscience de la cause de notre bad state/absence de flow dans l’activité, et de prendre des mesures appropriées. Tout le travail, et la difficulté !!!, réside là-dedans : comme le disait son créateur, Csikszentmihalyi, on ne peut RIEN faire pour provoquer le FLOW, on peut juste éliminer les choses qui l’empêchent d’apparaître.
Et le pire de tout, c’est que, vu que nous sommes dans une histoire de PERCEPTIONS, chaque étape, chaque réflexion, chaque décision que vous ferez pour augmenter votre flow ne peut dépendre que de VOUS… Pas de formule magique, comme disaient… tant d’autres.
Quelques suggestions toutefois :
Du moment qu’un problème apparaît en termes noirs/blancs, c’est presque à coup sûr un symptôme de manque de FLOW:
-a- il y a ceux qui arrivent et ceux qui n’arrivent pas à faire X(et je n’y arrive pas, je ne sais pas pourquoi).
-b- il faut juste le faire (et je n’arrive pourtant pas).
-c- il n’y a pas trente-six solutions pour faire X (et pourtant j’applique les conseils sans résultats).
-d- il me manque juste X et après je n’aurai plus de problèmes (et impossible de faire X).
A transformer en :
-A- Ceux qui arrivent n’ont pas formulé leur façon de faire de façon suffisamment détaillée/adaptée à mon cas.
-B- Il faut que je trouve un moyen de découper l’activité en plus petites parties encore / que je trouve un moyen d’avoir suffisamment de state grâce à une autre activité.
-C- Il faut chercher ailleurs, d’autres formulations que je ne connais pas encore, d’autres manières de voir la chose, ou inventer ma propre façon de faire (plutôt que d’appliquer bêtement).
-D- Je dois trouver un moyen pour rendre ma tâche plus facile (donc plus facile à atteindre, pour « passer à autre chose ») et plus intéressante (donc je suis d’accord d’investir plus d’énergie dedans).
Autres suggestions :
-¦ l’ACCESSIBILITE : très souvent, on préférera une activité qui nous donne moins de satisfaction (ex : zapper et se faire à moitié chier devant la TV) qu’une autre qui sera FUN, EXCITANTE et qui nous donnera de bons souvenirs (tiens, p.ex…. sortir verser ???) car il y a un INVESTISSEMENT initial qu’on ne sera pas prêt à faire (et des fois tout à fait ridicule comme prendre son manteau et descendre on da street…). Typiquement, dans ce cas, profitons des moments de paresse pour imaginer des stratégies pour rendre le PU nécessaire à un emploi du temps (p.ex, si vous avez un emploi du temps chargé, créer un trou entre deux rendez-vous où vous serez en ville et n’aurez rien d’autre à faire que sarger).
-¦ UNCLUTTER : autre principe trouvé chez Ijjjji, qui consiste à ELIMINER le plus possible de choses, à tous les niveaux (plutôt que de chercher toujours à amasser).
Voici sa méthode, en 3 questions :
1. Est-ce que ça me donne ou me prend de l’énergie?
2. Est-ce que je l’AIME absolument ?
3. Est-ce REELLEMENT utile ?
Exemples :
- faire de l’espace, rangement, propreté
- virer tous les objets/habits/meubles inutiles, vieux, etc…
- virer les relations lourdes, peu productives, gardées par principe
- virer tous les concepts et théories qui ne sont pas utiles directement, il y en a des milliers qui n’attendent que de se faire field-tester !!
- virer les pensées qui alourdissent et qui rendent en fait inefficace (la liste d’Ijjjji):
· Tout comprendre, c’est bien
· Comprendre les détails, c’est bien
· Etendre ses connaissances, c’est bien
· Etudier/Lire massivement, c’est bien
· Analyser profondément, c’est bien
On réalise que comprendre, analyser, etc.. ON LE FAIT NATURELLEMENT, et que c’est de vouloir TOUT comprendre, TOUT analyser, etc.., est précisément ce qui limite et donne, à l’extérieur, l’impression d’inconnaissance et d’incompétence. (un génie ne se forcerait pas à faire ça, cela viendrait naturellement, donc faites comme lui, fake it till you make it).
Comme le dit Anthony Robbins : Soyez pour vous-même à la fois la carotte et le bâton, sachez SEDUIRE votre propre esprit » (et c’est une HB12 !!)
On peut donner des exemples plus concrets : le mec surmotivé qui sort sur le pavé, mais qui se trouve bloqué à différentes étapes (open, stall, escalade, etc…), et qui ne réalise pas que c’est sa PERCEPTION de la tâche qui la lui rend impossible – en gros il doit trouver un moyen de moins se prendre la tête avec ça (multiples méthodes déjà disponibles sur le site) : une chose qui m’aide pas mal est de diviser l’action en étapes microscopiques et personnalisées (qui sont rarement celles qui sont exposées sur les forums, car, précisément, c’est VOTRE perception et VOTRE situation particulière qui va déterminer quelles sont les étapes qui vous posent des problèmes).
Ou alors : le mec qui estime telle ou telle étape de son game comme acquise, et, du coup, ennuyeuse/pas digne d’attention. Du coup, c’est le manque d’impulsion qui se fait sentir : typique dans les situations où on ne suit pas l’adage « Always follow through », dans le rappel systématique des numcloses, l’organisation des dates, la structuration d’un gameplan à la maison, etc etc…
Ainsi, il est absolument inutile de se condamner pour sa « paresse » à ne pas faire un gameplan, p.ex, car tant qu’on a la PERCEPTION EMOTIONNELLE que ce gameplan n’est pas vital, nécessaire (autant que de rester debout sur ses skis à pleine vitesse), il n’y a absolument aucune raison pour que notre organisme prenne des mesures nécessaires pour changer quelque chose (en fait, le fait même de mettre ne place un discours jugeant comme ça entraîne plutôt une superposition des deux choses qu’on cherche à éviter : l’ennui de faire la chose, PLUS l’angoisse d’être trop nul/paresseux/etc. pour prendre des mesures nécessaires LOL)
Il est très important de comprendre que les émotions que nous ressentons sont BEAUCOUP PLUS VRAIES que nos constructions mentales : pour notre cerveau, quand le challenge est plus grand que nos capacités, nous devenons anxieux car potentiellement MORTS, de même pour le cas inverse. A l’opposé, au moment où on atteint le FLOW, le but recherché devient un AIMANT qui nous motive à fond à apprendre toujours de nouvelles choses, à tenter toujours plus loin, et à RESTER DANS CET ETAT !!! En d’autres termes, tant que vous croyez qu’il faut faire d’énormes efforts pour garder le FLOW (ou State, ou Mojo, etc..), et que c’est un état qui requiert beaucoup d’EFFORTS, c’est que vous ne l’avez pas encore trouvé

Et pour la méditation nocturne :
„Was ist gut? – Alles, was das Gefühl der Macht, den willen zur Macht, die Macht selbst im Menschen erhöht.
Was ist schlecht? – Alles, was aus der Schwäche stammt.
Was ist Glück? – Das Gefühl davon, dass die Macht wächst, dass ein Widerstand überwunden wird.“ Nietzsche, Der Antichrist
“Agis toujours comme si le destin de l’univers en dépend, tout en riant d’avoir pensé que ce tu fais a une quelconque importance” Sagesse bouddhiste
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