http://www.bristollair.com/inner-game/i ... habit.html
Son auteur, Tyler Durden, est un PUA, adepte à ses débuts de la MM, et que Style avait défini comme un "robot sargeur compulsif".
C'est peut-être le cas, mais l'approche de Tyler Durden est empreinte de discipline, de travail régulier, ce qui est une façon assez saine de voir les choses AMHA.
L'approche de TD ne conviendra pas forcément à des naturels ni à toutes les personnalités, confer le débat qu'il y a eu sur notre forum entre Phenix et Blusher, sur l'aspect "réducteur et sclérosant" d'une sarge surpratiquée.
Mais n'oublions pas que TD appelle lui aussi au nécessaire sens critique et à l'évaluation des résultats/objectifs en cours d'apprentissage.
Ce texte est également intéressant car il montre les étapes que ce PUA a dû passer (et le temps que cela lui a pris !) pour faire du NPU en bar/boîte en MM (donc dans des configurations difficiles).
Merci à Monsieur Boubou, chef des traducteurs, pour sa relecture attentive.Tyler Durden a écrit :
Mettre en place une habitude
J'ai noté récemment comment se mettaient en place les habitudes.
Généralement, j'ai une idée assez précise des choses les plus importantes que je veux accomplir. Peut-être que je ne pèse que 60 kilos, et que je veuille intégrer l'équipe de rugby du lycée. Peut-être que j'ai redoublé toutes mes classes et que je veuille accéder à la meilleure université. Ou alors je n'aurais jamais eu de copine et je déciderai de devenir un PUA.
Tout d'abord, je vais avoir un objectif à essayer d'atteindre, et imaginer ce que cela va impliquer en terme d'efforts.
Je pars du principe général que si je ne suis pas exceptionnellement débrouillard, la plupart des gens ne le sont pas non plus. Ou plutôt, ce n'est pas que les gens sont stupides, mais c'est qu'ils vivent sans prise de recul, et sans quitter le fil de leurs habitudes. Ils écoutent simplement ce que leur disent d'autres personnes, et ne souhaitent pas rentrer dans les détails des choses - ce qui implique qu'il est facile d'être compétent dans n'importe quel domaine si vous le voulez vraiment.
La plupart des profanes pensent à ces secrets et ces astuces qui permettent aux meilleurs de faire la différence, mais en fait les personnes très fortes sont tout aussi mal organisées que Monsieur "Tout le Monde". C'est comme la plupart des étudiants qui paient des inscriptions onéreuses dans des écoles réputées, et qui ne font pas plus d'efforts que les étudiants des universités standards. Connaissant cette marge de manoeuvre laissée par le fonctionnement humain, ses habitudes et sa paresse, j'imagine qu'il n'y a guère de limite de niveau que je ne puisse atteindre, si j'ai une idée de ce qu'est cette limite. En fait, je considère que je peux atteindre ou dépasser ce niveau avant même que je ne commence.
A partir de là, je décide de ce que je dois faire pour parvenir au niveau voulu. J'estime le temps que cela me prendra, et les habitudes que je vais devoir intégrer QUOTIDIENNEMENT. C'est ce que j'appelle un raisonnement LOGIQUE et PROACTIF.
Je n'attends pas qu'une fille me largue pour démarrer de façon compulsive mon entraînement de player, et je n'arrête pas mes efforts quand cela va un peu mieux pour moi : Cela, c'est agir de façon REACTIVE.
A la place, je me dis : "Okay, je dois sortir sarger trois à sept nuits par semaine pendant environ trois ans. Bien." (NdT : Tyler Durden est un élève de la MM : donc l'entraînement se fait en bar et boîte, et reste long)
A ce moment-là, J'ACCEPTE COMPLETEMENT que tel est mon programme à suivre, et je serais peu enclin à le modifier car si je ne suis pas capable de tenir un objectif mineur, je serais incapable d'en accomplir un plus important - et que dans ces conditions cela ne sert à rien de commencer cette activité.
La chose importante pour moi, c'est que je sortirai draguer quelques soient les conditions. Que je sois mal habillé ou pas en forme, je sortirai un moment rien que pour prendre l'habitude. Je fais la même chose à la salle de sport, même si j'ai mal dormi ou si je suis malade. Trop exténué pour faire du bon travail, je viens quand même faire quelques exercices. Si je suis très occupé, je fais quand même la séance sans me soucier de manger avant ou après. Tous ces obstacles, je n'y pense pas, je les considère comme inévitables.
Ce qu'il est important de savoir quand on commence une nouvelle activité, c'est que les progrès seront très très timides au début, et qu'ils suivront une courbe en J si vous arrivez à passer les débuts pénibles. Beaucoup de gens cessent une nouvelle activité parce qu'ils ressentent de fortes difficultés et se sentent longtemps perdus, sans direction claire à suivre.
Ceux qui passent ces obstacles initiaux parviennent enfin à des progrès rapides et appréciables, et pour eux l'acticité devient un loisir amusant - alors qu'au début cela s'apparentait à se cogner la tête contre le mur pour une progression dérisoire. Pas marrant.
Dans un domaine comme la drague, si vous démarrez à zéro comme je l'ai fait, alors vous n'aurez vraisemblablement aucun progrès tangible pendant quelques mois. Vous irez draguer, et les gens seront peu loquaces et malcommodes. Cela n'évoluera guère, parce que plus vous serez rejeté, plus vous vous sentirez mal. Le seul côté positif, c'est que vous apprendrez que les échecs ne tuent pas, ce qui est quelque chose d'important qu'il faut avoir vécu et internalisé.
Quand vous débutez, que cela soit de la danse, un sport ou un instrument de musique, cela sera assez intimidant et pénible pour vous, qui serez parmi des pratiquants plus avancés, dont les connexions neurales sont précisément ajustées par les nombreuses répétitions et entraînements. Pour moi, vivre ce genre de situation me rend littéralement malade.
Alors, la façon dont je procède est empreinte d'une sorte de "FOI AVEUGLE". Je prends connaissance des exercices de base, et je les pratique sans cesse, sans me focaliser sur l'obtention ou non de résultats. La conséquence notable de cette façon de procéder est que je n'obtiens pas de résultats pendant longtemps. Le seul résultat est de me bouger et d'aller là où je suis censé me rendre pour progresser. Mon critère de réussite n'est pas le résultat que j'ai eu, mais simplement le fait d'être VENU et d'avoir fait ce que je devais travailler. Mes attentes envers moi-même en terme de résultats finaux sont très modestes.
Je lis de-ci de-là des posts de gars présents sur le field depuis six mois et frustrés de ne pas avoir de résultats, et franchement, je ne vois pas ce que leurs situations ont d'exceptionnel. Quand j'ai suivi mon premier workshop, j'ai eu une copine, mais j'avais une forte appréhension des boîtes de nuit et mon but était d'apprendre à gamer dans cet environnement. Cela m'a pris plusieurs mois pour avoir mon premier "coup" en boîte, et je n'aurais jamais été un de ces types à se plaindre de ne pas avoir couché en un mois. On m'a expliqué qu'il me faudrait six mois pour ne pas être trop lamentable et je l'ai pris comme argent comptant. Je n'ai pas investi tant d'argent et de temps pour ne pas suivre l'entraînement et les conseils du formateur : cela aurait fait perdre tout l'intérêt du programme.
En fait, pour être honnête, bien que j'ai beaucoup appris de ce workshop, je n'ai pas pu tout retenir car l'ensemble de l'apprentissage était perturbant, comme un tourbillon.
Ce que j'en ai retenu de capital est L'INSPIRATION et la CONFIRMATION QUE CELA EST POSSIBLE. C'est TOUT ce dont j'avais besoin de savoir pour devenir bon.
Au début, j'ai appris à opener dans les boîtes. Okay, validé. Ensuite, apprendre a captiver l'attention pendant 30 secondes. Okay. Après, raconter des histoires. Ensuite, faire du teasing et sexuer. C'est fait. Puis apprendre à avoir les numéros de téléphone. Ca roule. Puis je n'ai eu que des flakes. Alors j'ai tout remis à plat. Puis j'ai recommencé en me concentrant sur la meilleure façon de délivrer mes routines. Bien, j'ai eu de meilleures réactions. Puis il a fallu affiner, calmer mon jeu de façon à ne pas passer pour un animal de cirque. Chacune de ces étapes m'a pris des semaines ou des mois.
Le processus a duré des années, mais j'ai les résultats que je souhaite.
L'on me dit : "Wouah, quel acharnement !", mais je vois pas les choses comme ça. Pour moi, cela revient à dire à un enfant qui va jouer au basketball après l'école pendant quelques années qu'il fait preuve de persévérance. Ce n'est pas de la persévérance, c'est de la routine. Une habitude. Un loisir, pour lequel j'ai laissé de la place dans ma vie, et pour lequel je ne me suis jamais préoccupé de la façon dont je me jugeais. J'ai considéré avec une assurance déterminée que tout se mettrait en place, tant que je m'entrainerai et que je prendrais les bons conseils.
J'avais une discussion avec Jlaix, qui était en gros celle-ci :
"- Gars, j'ai fait des progrès dingues, ça en devient presque effrayant !
- Rappelle-toi de quand on a débuté et qu'on pensait qu'il suffisait de pratiquer six mois pour être dégrossi."
Six mois semblaient une éternité, et pourtant cela passe à toute vitesse. Et à chaque fois que l'on tient ce genre de conversation, nos capacités ont augmenté entre-temps avec la même régularité...
Quand vous prenez une habitude, vous pensez aux résultats et à la rigueur de l'entraînement. Alors vous faites vos premiers entraînements avec votre capacité d'attention éveillée par la nouveauté, vous vous rappelez de tous les détails et cela vous semble durer une éternité, et vous pensez "Six mois comme ça ? Ou une année ?! " Mais ce n'est pas la bonne façon d'appréhender l'entraînement. Vous n'irez pas loin avec cette perception des choses.
Le point capital est de s'entraîner et de ne pas courir après les résultats. Sortez, faites vos exercices et tout viendra naturellement. Ne pensez pas en terme de "encore six mois", mais de "C'est ce que je fais, ici et maintenant".
En résumé, le processus est le suivant :
- 1 - Ayez une idée de ce que vous voulez ;
2 - Elaborez un programme en fonction de votre objectif final ;
3 - Acceptez et intégrez complètement que ce programme fait partie de votre vie, et ne modifiez pas ce plan sur un coup de tête ;
4 - Ne vous emballez pas en fonction de vos résultats, suivez votre plan fidèlement, faites évoluer vos critères de réussite en fonction ce qui se passe sur le field ;
5 - Faites de votre activité un hobby, Examinez ce que vous apprenez avec du sens critique, prenez conseil quand il le faut, mais méfiez-vous du dogmatisme. Et avec tout ça, écoutez votre intuition quand vous pensez qu'il faut vous concentrer sur une autre étape de votre entraînement.
