[Q]La narcissisation : un piège à éviter.

Note : 6

le 11.12.2007 par Air Marty

12 réponses / Dernière par thekiller009 le 22.12.2007, 12h31

Etat d'esprit / psychologie / dev perso / vie intérieure.
Un forum pour celles et ceux qui s'intéressent au dev perso, à l'équilibre intérieur, à la psychologie. Surmonter ses blocages, ses croyances limitantes, nourrir et développer ses forces, etc.
Bonjour,
j'ai tout d'abord hésité entre poster cet article dans le forum "[Avance]Identité" et puis j'ai considéré que c'était une problématique que tout le monde peut rencontrer un jour dans son souhait d'amélioration et quelque soit les moyens d'introspection qu'il utilise.

Chacun d'entre nous (fréquentant FTS) a une volonté de changement et d'amélioration pour atteindre un objectif qui nous est propre (la drague, la confiance en soi, la sérénité, le changement perpétuel peut-être un objectif...).
Chacun essaie de se changer en mettant en pratique différentes techniques/méthodes et expérimentent sur le terrain, cela passe bien entendu par une prise de conscience vis à vis d'autrui qui n'a pas la même démarche.
Donc nous commençons à changer et nous le ressentons, nous tirons une certaine satisfaction de ce changement annoncé puis constaté qui peut se transformer en une espèce de supériorité ressentie envers autrui.

C'est là que peut apparaître ce que l'on nomme "la narcissisation du moi".
Le changement par l'action est forme de création, lorsque l'on passe à l'action on perçoit d'autant plus ceux qui restent dans l'inaction (vous êtes dans le train qui avance et les autres restent sur le quai).
La création est la libération du flux libidinal du ça qui est la source du plaisir, l'épanouissement est la libération de ce flux avec le consentement du surmoi, mais ce flux n'est pas là pour flatter le moi (quelques exemples sur un ton ironique : "je suis fort je me fais plein de gonzesse grâce à toutes ces techniques", "j'assure grave en relationnel, au boulot je vais tous les manipuler...").
Ce flux libidinal doit être au service du moi et à destination d'autrui pour atteindre une forme d'épanouissement (enfin je pense).

Mes questions :
- vous est-il arrivé de prendre conscience que vous faisiez fausse route flatté par quelques succès vous prenant tout d'un coup pour un surhomme ?
- comment garder la tête froide quand vous constatez l'ignorance crasse (comme disait Desproge) dans laquelle se vautre certains ?
- comment pour les plus jeunes (moins expérimentés) ne pas tomber dans le piège de Narcisse ?

J'espère que mon propos est clair et qu'il peut vous interpeller, sinon merci de votre indulgence.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Pas convaincu par partyman
  • [+1] Il y'a du vrai... par Vusashi
Croiser un type plus doué que soi dans le domaine où on se prend pour un génie, ça calme.

PS : personne n'est dans "une crasse ignorance", il n'y a pas de vérité absolue, d'initiés et de non-initiés. Chacun a des aptitudes, plus ou moins développés, répondant à ses propres objectifs. Regardes attentivement autour de toi, tu trouveras peut-être intéressants de bavarder avec les gens sur le quai.
J'ai l'impression de saisir ce que tu dis. En particulier car notre "évolution" n'est que la réponse à un besoin ressentie de changer les lignes d'un destin que nous croyons tracé alors que c'est enfin de compte nous qui traçons la ligne.

Je crois beaucoup à l'équilibre, l'harmonie, celle que l'on a avec soi-même, elle est un moteur de la confiance en soi. la tentation narcissique est surement réelle, mais a peu de chance de cadrer avec l'examen de conscience de soi.

A+

STL

PS : en pleine recherche d'équilibre...!
Pour ma part je n'ai jamais eu de problème à me sentir meilleur qu'un autre, surtout si c'est vrai.
Pour garder la tête froide, retournez vous et regardez derrière d'où vous venez. Dites vous que un jour, vous n'étiez pas le meilleur dans tel domaine.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+2] par Daz
Etre meilleur qu'un autre n'est pas utile. Cherche à progresser perpétuellement.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Développe stp par teranova1
Pour moi, plus quelqu'un vit en fonction du regard de l'autre, plus il en est son esclave...

Il faut réaliser de belles choses, accomplir des projets ou séduire de belles filles par exemple mais uniquement pour ce que ça peut t'apporter à toi (ou à tes proches dans le cadre de projets). Les faire dans une optique de reconnaissance témoigne d'un gros manque de confiance en soi et ne change rien au fond du problème.

A par ça, je pense effectivement qu'il y a un risque pour beaucoup de non seulement tomber dans le narcissisme mais aussi de passer à côté de l'essentiel, s'accomplir. A chacun de garder la tête sur les épaules, comme dit plus haut de bien voir d'où l'on vient et surtout de savoir où on veut aller.
Varga a écrit :Pour moi, plus quelqu'un vit en fonction du regard de l'autre, plus il en est son esclave...

(...)
A par ça, je pense effectivement qu'il y a un risque pour beaucoup de non seulement tomber dans le narcissisme mais aussi de passer à côté de l'essentiel, s'accomplir. A chacun de garder la tête sur les épaules, comme dit plus haut de bien voir d'où l'on vient et surtout de savoir où on veut aller.
Ma question était relative au regard qu'un individu peut porter sur lui même.
Etre satisfait et fière des progrès que l'on constate est une bonne chose et permet d'instaurer une confiance en soi.
Mon propos concerne plus le risque de s'en sentir flatter, de se surestimer et il n'est pas question ici du regard des autres mais bel et bien de son propre regard.
Air Marty a écrit : Mon propos concerne plus le risque de s'en sentir flatter, de se surestimer et il n'est pas question ici du regard des autres mais bel et bien de son propre regard.
Air Marty a écrit :"je suis fort je me fais plein de gonzesse grâce à toutes ces techniques", "j'assure grave en relationnel, au boulot je vais tous les manipuler..."
Incohérent.

Les exemples que tu donnes, montre clairement que tu fais dépendre ta haute estime de toi de la bonne image de toi que te renvoient les autres. Résultat : en cas de rejet, toute la belle construction s'effondre. Au passage, voilà pourquoi il est peu judicieux de se lancer intensement dans le game si on a peu confiance en soi, en ses autres d'aptitudes, si on en posséde peu. Aux premiers succès, la satisfaction, l'excitation, l'égo qui enfle. A la moindre baisse de résultats, la remise en cause complète (pouvant générer un rebond comme un cercle vicieux d'échecs).

La narcissation n'est que le revers d'une médaille. Après s'être gonflé au point d'être grosse comme un boeuf, la grenouille éclate.

Pour ne pas déprimer, toujours avoir en tête le chemin parcouru, les efforts fournis, les résultats obtenus.
Pour ne pas devenir imbu de soi, toujours regarder devant soi le(s) chemin(s) pouvant être parcouru(s) (d'où l'intérêt de rencontrer meilleur que soi, on garde la tête froide et on progresse bien plus vite)
Aurel a écrit :
Air Marty a écrit : Mon propos concerne plus le risque de s'en sentir flatter, de se surestimer et il n'est pas question ici du regard des autres mais bel et bien de son propre regard.
Air Marty a écrit :"je suis fort je me fais plein de gonzesse grâce à toutes ces techniques", "j'assure grave en relationnel, au boulot je vais tous les manipuler..."
Incohérent.

(...)
Pour ne pas déprimer, toujours avoir en tête le chemin parcouru, les efforts fournis, les résultats obtenus.
Pour ne pas devenir imbu de soi, toujours regarder devant soi le(s) chemin(s) pouvant être parcouru(s) (d'où l'intérêt de rencontrer meilleur que soi, on garde la tête froide et on progresse bien plus vite)
Ok ce ne sont que des exemples, sans doute n'ai je pas été assez clair (ce n'est sans doute pas assez clair pour moi non plus).
Ma question concerne le Moi profond, peut-être suis je le seul à avoir été interpellé du risque d'une tel dérive ?
Pour ce qui est de rencontrer meilleur que soi encore faut-il être dans l'état d'esprit de qualifier et classifier autrui.
En y réfléchissant il s'agit bien d'une réflexion intérieur dont il est question : le Moi, le ça et le Surmoi.
Je creuse le truc et j'essaie de reformuler ma question pour quelle soit compréhensible car vous êtes plusieurs à me parler du regard des autres c'est donc que ce n'est pas clair (problème d'exemple mal choisi sans doute).
Air Marty a écrit : En y réfléchissant il s'agit bien d'une réflexion intérieur dont il est question : le Moi, le ça et le Surmoi.
Je ne comprend pas vraiment pourquoi tu emploies le vocabulaire de la psychanalyse. Mais, puisque tu le fais, et que j'ai de vagues souvenirs de cours sur le thème, je vais essayer de te répondre en termes psychanalytiques.

Pour info, en psychanalyse, la phase narcissique est celle permettant la constitution du moi. A l'âge adulte, les états psychotiques s'expliquerait (pour les freudiens) par un retourner au narcissisme (=nier le surmoi, le monde extérieur et ses normes). Bien que notre problème soit différent (tu n'es pas psychotique), l'explication est peut-être intéressante.

On dit souvent que le narcissique n'arrive pas à accéder à la compréhension de l'autre, à s'ouvrir pleinement au monde, parce qu'il est obnubilé par lui-même, se prend soi-même comme objet de désir - tel Narcisse qui tombe amoureux de son reflet comme si c'était un autre. Ce qui est à souligner c'est que en réalité c'est l'inverse, Narcisse en arrive à se prendre pour un autre, à s'aimer comme un autre, parce qu''il est indifférent à l'Autre véritable.

C'est justement parce qu'il n'arrive pas à aimer les autres, qu'il repporte son amour sur un moi fictif (l'égo). Parce qu'il est indifférent aux autres, ne les voit pas, il éprouve un vide qu'il comble en se représentant comme un autre (dans les cas extrêmes, schizophrénie et troubles dissociatifs de l'identité) . Pour la psychanalyse, c'est donc un rapport problématique à autrui qui entraîne un rapport problématique à soi et non l'inverse.

J'espère que cette explication (bien compliqué amha) te parlera.
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