[Q] De la valeur de l'effort.

Note : 7

le 11.02.2008 par Sévilla

9 réponses / Dernière par Sévilla le 12.02.2008, 22h56

Etat d'esprit / psychologie / dev perso / vie intérieure.
Un forum pour celles et ceux qui s'intéressent au dev perso, à l'équilibre intérieur, à la psychologie. Surmonter ses blocages, ses croyances limitantes, nourrir et développer ses forces, etc.
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Edit : Je suis "débutant", mais je trouve que cette partie du forum correspond le mieux à mon sujet. Du reste comme je ne parle pas vraiment de drague et que je ne pose qu'une question, je pense que le topic peut y trouver sa place. Mais si ce n'est pas le cas je comprendrais les modos et je m'en remets à eux.

J'espère ne pas me tromper en postant une question large et non pas en posant une "pierre" à l'édifice brillant qu'est FTS.

Voilà, encore très jeune (19 ans), je suis depuis plusieurs mois sous l'emprise d'une pensée bien sombre. Sans aller jusqu'au constat terrible de Schopenhauer : "la vie oscille comme un pendule, entre souffrance et ennui", je me dis que l'existence d'un humain est bien mal faite.

On désire quelque chose. On fait des efforts pour l'avoir. Dans le meilleur des cas on l'obtient et là, passé le kif de la nouveauté et de la récompense, on se rend compte que le plaisir est bien plus éphémère que ce que l'on avait imaginé/fantasmé, qu'il peut même être inexistant.

Viennent ensuite de nouveaux désirs, (longs) efforts et brèves satisfactions. Vu comme ça je me dis que le ratio Récompense/Travail est bien faible, proche de l'arnaque.

En consultant FTS je suis à la fois galvanisé par ce Graal et anesthésié par la pensée sus-citée qui dessoude littéralement tout noyau de motivation (et ça malheureusement dans de plus en plus d'aspects de ma vie).

J'ai terriblement peur que chaque "niveau" atteint, chaque palier passé, ne deviennent rapidement que des nouveaux "états de fait" dont on ne tire plus aucun plaisir une fois franchis, tout tournés que l'on est alors vers de nouveaux objectifs dans une fuite perpétuelle en avant que seule la mort vient stopper. Pire, que si l'on oublie les étapes passées, elles ne se rappellent douloureusement à nous que lorsque l'on régresse.

On veut quelque chose. On fait le chemin pour l'avoir. On en profite le temps que ça lasse. On est de nouveau frustré par autre chose.

FTS contient les témoignages de personnes fortes, subtiles, intelligentes, qui ont fait le chemin vers l'accomplissement, le développement personnel. Je n'ai qu'un seul désir : que quelqu'un atomise cette pensée automatique qui me ronge, parce que jusqu'à maintenant, aussi expérimentées en vécu soient les personnes avec qui j'en ai parlé, aucune n'a vraiment su me donner une réponse satisfaisante à cette question :

Est-ce que le sentiment d'accomplissement existe ?

Car j'ai l'impression qu'en progressant on ne fait que changer de difficultés sans sentir de changements durables au niveau du bien-être et que le processus apporte une note de frustration bien plus salée que le goût du plat nommé "satisfaction".

Mon point de vue est extrêmement puceau, voire peut-être même bisounours. Cependant le temps et ce que j'ai l'impression de constater ont fini par hisser dans mon crâne ce postulat au rang de quasi-certitude.

Mais je suis un puceron devant les Sages de FTS, aussi nourris-je l'espoir secret que votre science pour les plus patentés d'entre vous (et/ou les plus lucides) balaie d'un revers moqueur et avec force d'expériences et de vécu l'idée pompeuse de fluide vital qui me taraude. Pour l'heure elle s'est immiscée dans mon esprit sans que je puisse rien tirer de mon expérience de pokemon pour la démentir.
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  • [+1] Intéressant par Tom Aport
  • [+2] Pertinent par Lenny2stras
Mais je suis un puceron devant les Sages de FTS, aussi nourris-je l'espoir secret que votre science pour les plus patentés d'entre vous (et/ou les plus lucides) balaie d'un revers moqueur et avec force d'expériences et de vécu l'idée pompeuse de fluide vital qui me taraude. Pour l'heure elle s'est immiscée dans mon esprit sans que je puisse rien tirer de mon expérience de pokemon pour la démentir.
N'encenses jamais personne comme tu viens de le faire, sinon tu risquerais d'être très vite décu! Pour le reste, le questionnement est intéressant.. Je n'ai pas de réponse à te fournir.

J.W.
Est-ce que le sentiment d'accomplissement existe ?
Là on est presque dans la philo.

Réponse difficile, je tenterais :

OUI car quand on regarde en arrière, et qu'on est devenu au moins partiellement celui qu'on voulait être, on a l'impression que tout ce parcours a finalement été utile, et qu'on a réussi ce qu'on a entrepris.

NON car on cherche toujours a être plus, à avoir plus, c'est dans la nature humaine, c'est le moteur de l'action, sans ça on s'arrête de vivre. Une fois un objectif atteint on en cherche un nouveau.
Je ne sais plus quel poete disait que celui qui peut se detourner de la gloire comme il se detourne de l'opprobre est vraiment un homme.

La sensation d'accomplissement ne dure pas toute une vie, heureusement. Sinon on s'endormirait bien vite sur ses lauriers. Mais oui, chaque palier atteint devient, pas forcement rapidement, un etat de fait. Et alors? As-tu toujours besoin d'etre parfait? A quoi sert cette perfection?

Ton insatisfaction est un bon moteur pour le developpement, mais il est necessaire de profiter des fruits de la victoire. Fais-en un axe de dev perso.

3615 MyLife: il y a quelques annees j'etais plonge dans une depression tres, tres profonde. L'un des trucs qui m'a aide a en sortir a ete d'apprecier les choses simples. Une balade, le soleil, un bon plat. J'ai du litteralement reapprendre a vivre, et a gouter les choses. Ca m'a aussi aide a ne pas toujours chercher la perfection, mais a apprecier les choses un peu bancales. Y compris en moi. J'aime bien me contredire, avoir des idees paradoxales, des sentiments difficiles a determiner.

Fuck la perfection. Mais fuck la de facon parfaite. :lol:
Pour le dire autrement: si tu marches vers un "but ultime", prend le temps de bien faire chaque pas. Et d'apprecier le chemin en meme temps. Les accomplissement, ca fait de jolis discours, des medailles et quelques plaques "decoratives". Ne fait pas des accomplissement le seul but de la vie.
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  • [+1] +1 par Spectrum
Tu poses un sujet difficile mais c'est dur de te donner une vraie réponse.

C'est l'histoire la bouteille à "moitié vide" , soit à "moitié pleine" . accomplissement ou pas , c'est la manière dont on se voit , tout simplement .

Il y a eu des philosophes pessimistes et d'autre optimistes .

Or en société occidentale principalement , la société et l'éducation a donné à l'homme de la frustration , le visant toujours à se dépasser et à devenir meilleur . l'homme occidental devient masochiste à cause notamment à l'esprit de compétition et à la comparaison .

L'homme est attiré toujours par quelque chose qu'il n'a pas . A votre avis pourquoi tout le monde rêve d'une Ferrari ou d'une HB10 ? Parce qu'on a peu/pas de chance de l'obtenir .

Il faut pousser le raisonnement plus loin , à quoi me servira une Ferrari alors qu'avec ma Renault je peux me déplacer où je veux ? à quoi me servira une HB10 alors que des filles moyennes baisent mieux et qui sont plus accessibles et intéressantes ?

Sérieusement pourquoi s'apitoyer sur ce qu'on a pas au lieu de tout simplement accepter ce qu'on a ?

Déjà le fait qu'on soit en vie , ni avec des handicaps physiques majeurs , ni avec maladie , ni au chômage , nous en fait des individus gatés par la vie .

La société musulmane est avancée de ce côté car les musulmans n'ont pas le droit de s'apitoyer sur leur sort et de remercier Dieu de tout ce qui leur a donné .

J'aprouve ce point de vue car le fait de s'apitoyer sur son sort fait un individu égoïste car ne voit pas les gens qui sont dans une plus grosse galère (chomage , maladie, pauvreté , handicap) .

Les gens qui sont passés par des moments très durs deviennent très humbles et se très peu frustrés après . Car ils savent que la vraie vie heureuse ne se résument pas à être riche et avoir une HB par bras .

Juste le fait de vivre et de pas avoir des handicaps majeurs ne donnent la chance d'apprécier la vie à sa juste valeur , juste à ses routines , l'air frais du matin et la blague du voisin .

Le fait d'accepter la vie comme ça ne nous rend pas des individus médiocres loin de là . ça nous permet de progresser bien plus facilement que de rester dans la frustration .


Arrêtez de vous plaindre de ce que vous avez pas , et appréciez ce que vous avez
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  • [+3] Tout à fait par Daz
Sévilla a écrit :J'ai terriblement peur que chaque "niveau" atteint, chaque palier passé, ne deviennent rapidement que des nouveaux "états de fait" dont on ne tire plus aucun plaisir une fois franchis, tout tournés que l'on est alors vers de nouveaux objectifs dans une fuite perpétuelle en avant que seule la mort vient stopper. Pire, que si l'on oublie les étapes passées, elles ne se rappellent douloureusement à nous que lorsque l'on régresse.

On veut quelque chose. On fait le chemin pour l'avoir. On en profite le temps que ça lasse. On est de nouveau frustré par autre chose.

La réponse t'a été donné dans plusieurs posts précédents ; elle se trouve également dans plusieurs topics sur FTS. Je vais donc proposer ici humblement une formulation personnelle de cette grande vérité toute simple.

Vis le présent !

Voilà, on peut s'arrêter là, tu sais tout. :D

Je préciserai juste que vivre le présent, c'est profiter du voyage, car comme tu l'as compris ce mécanisme dont tu te plains n'est rien d'autre que le principe même de l'évolution personnelle ! Tu es donc "en marche", ce qui est tout simplement parfait.

Pourquoi ne t'en satisfais-tu pas ? Tout simplement parce que tu ne t'en satisfais pas... Savoure toutes ces expériences. Apprends à ralentir, à ton âge on veut bien souvent aller plus vite que le vent, et être déjà "arrivé". Oui mais voilà, lorsqu'on arrive quelque part, on repart vers autre chose, de plus haut, plus fort, plus ambitieux, et cela demande encore plus d'efforts... Tu en sembles conscient, tu as donc pas mal avancé.

Peut-être te fixes-tu des objectifs trop faciles pour toi, essaies de voir si tu ne tricherais pas un peu de ce côté là ; une manière d'être toujours le gagnant, mais tu restes insatisfait car tu vaincs sans péril, donc tu triomphes sans gloire. Etre toujours gagnant devient lassant car alors le jeu apparaît comme "fini", fermé, étriqué. Se fixer un défi à la hauteur de son potentiel représente un vrai risque car l'échec s'il survient sera cuisant. Tu connaîtras alors la trouille, et le dépassement de soi-même.

Le jeu devient alors infini, sans limites, c'est un peu la voie de l'initiation car quoi que te renvoie ton environnement social, tu sauras. Tu sauras qui tu es, quelle est ta puissance réelle, et en quoi tu es insuffisant.

Tu n'auras de cesse d'évoluer encore et encore, et chaque palier loin d'être ennuyeux sera une vague qui t'ayant portée, arrive au terme de sa force de propulsion, signant ainsi le moment venu de sauter surfer une autre vague...

Le présent c'est le moment où tu es ici et maintenant, détaché de ton passé et sans fantasmer le futur, un moment de pure création qui s'appelle le présent car c'est un cadeau que la vie te fait. Savoure le cadeau que tu représentes pour les autres, et ceux que les autres te font. C'est tout cela "vivre le présent."

C'est juste le jeu infini de la création de soi...

La fuite en avant c'est se fuir soi-même, éviter le risque de perdre ; la perte et l'échec font partie de l'évolution, elles font partie intégrante du jeu. Lorsque tu sauras te planter et perdre quelque chose d'important sans t'effondrer, alors tu auras appris quelque chose d'essentiel.

Tu es en marche mais c'étaient peut-être encore des premiers pas au jardin d'enfant, et peut-être qu'un monde plus sauvage t'attend ; tu vas pouvoir te dégourdir les pattes si tu ne te mens pas et que tu mets toute ta force à atteindre tes vrais objectifs. Chaque palier atteint sera alors une nouvelle naissance, tu te sentiras face à tes nouveaux buts comme un bébé tout nu.

Rappelle-toi alors la fin de "Ghost in the Shell" : "le monde est vaste et infini... où va aller le bébé maintenant ?"
Je vais moi aussi faire un peu de 3615 MyLife, en essayant que ça colle et que ce soit utile.
Johnattan Wolf a écrit : N'encenses jamais personne comme tu viens de le faire, sinon tu risquerais d'être très vite décu!
Ne t'en fais pas. Je pris ces mots surtout parce que l'image me faisait sourire. Je veux juste dire qu'en drague par rapport aux advanced players je suis pas (encore :wink:) de taille.

C'est une mécanique de déceptions qui m'a mené à cette "impasse". Aujourd'hui je n'encense plus, j'ai même cédé à l'extrême inverse (c'est peut-être bien ça le problème parfois). Tout nouvel espoir, j'essaie d'abord de le démonter au maximum avant de m'y engager.
IceCold a écrit :Mais oui, chaque palier atteint devient, pas forcement rapidement, un etat de fait. Et alors? As-tu toujours besoin d'etre parfait? A quoi sert cette perfection?
Je parle plus de sentir agréablement le chemin parcouru, en sachant qu'il en reste à faire. Mais je comprends ce que tu veux dire.

Avant de m'identifier AFC, je me suis surtout identifier perfectionniste. Trait de caractère extrêmement handicapant quand on ne sait pas l'utiliser, puisqu'il se retrouve dans deux catégories de "maux psycho-comportementaux" parmi les plus répandus dans nos sociétés "évoluées" : la procrastination et l'angoisse sociale (Bingo je coche les deux !8)).

Ce trait aussi chez moi est en rémission, j'essaie d'en faire un atout plus qu'un handicap mais ce n'est pas chose simple.
okapi a écrit :Peut-être te fixes-tu des objectifs trop faciles pour toi, essaies de voir si tu ne tricherais pas un peu de ce côté là ; une manière d'être toujours le gagnant, mais tu restes insatisfait car tu vaincs sans péril, donc tu triomphes sans gloire. Etre toujours gagnant devient lassant car alors le jeu apparaît comme "fini", fermé, étriqué. Se fixer un défi à la hauteur de son potentiel représente un vrai risque car l'échec s'il survient sera cuisant. Tu connaîtras alors la trouille, et le dépassement de soi-même.
C'est le contraire pour moi depuis deux ans. J'enchaine les échecs et suis en stagnation. Mais l'effet est le même que celui que tu décris. Le jeu paraît bien fade.

Cependant je crois qu'à force de discussions variées, on finit toujours par reconsidérer sa situation de manière positive, puisqu'après tout, si l'on est toujours vivant, qu'on fait l'effort de chercher des solutions, c'est qu'on a pas totalement abandonné et que l'on goûte encore un minimum au plaisir.

Si j'essaie d'extraire l'essence de vos réponses et de toutes celles que l'on m'a données avant vous, et que je tente d'adapter le jus à ma sensibilité, j'obtiens un suc nacré qui me fait plutôt du bien au fur et à mesure que je le comprends et me l'approprie (oui il me faut du temps vu l'enracinement de l'autre plante tueuse de mojo) :

Le propre de l'homme vivant, c'est le projet.
Sévilla a écrit :
okapi a écrit :Peut-être te fixes-tu des objectifs trop faciles pour toi, essaies de voir si tu ne tricherais pas un peu de ce côté là ; une manière d'être toujours le gagnant, mais tu restes insatisfait car tu vaincs sans péril, donc tu triomphes sans gloire. Etre toujours gagnant devient lassant car alors le jeu apparaît comme "fini", fermé, étriqué. Se fixer un défi à la hauteur de son potentiel représente un vrai risque car l'échec s'il survient sera cuisant. Tu connaîtras alors la trouille, et le dépassement de soi-même.
C'est le contraire pour moi depuis deux ans. J'enchaine les échecs et suis en stagnation. Mais l'effet est le même que celui que tu décris. Le jeu paraît bien fade.

Cependant je crois qu'à force de discussions variées, on finit toujours par reconsidérer sa situation de manière positive, puisqu'après tout, si l'on est toujours vivant, qu'on fait l'effort de chercher des solutions, c'est qu'on a pas totalement abandonné et que l'on goûte encore un minimum au plaisir.

Si j'essaie d'extraire l'essence de vos réponses et de toutes celles que l'on m'a données avant vous, et que je tente d'adapter le jus à ma sensibilité, j'obtiens un suc nacré qui me fait plutôt du bien au fur et à mesure que je le comprends et me l'approprie (oui il me faut du temps vu l'enracinement de l'autre plante tueuse de mojo)

J'avais compris l'inverse vois-tu ^^ Alors peut-être te fixes tu des objectifs trop élevés pour l'heure...

Sévilla a écrit :Le propre de l'homme vivant, c'est le projet.
C'est trés vrai, mais le projet doit être bien calibré pour aboutir... Je te laisse voir, tu nous tiens au courant ?
Ou peut-etre es-tu realiste, et tes resultats ne valent pas la peine de s'etendre dessus pendant dix ans. En gros, tes accomplissements ne sont pas a la hauteur de ce que tu espere.

Et bien, qu'attend-tu pour atteindre les cimes hymalayennes que tu vise?
IceCold a écrit :Et bien, qu'attend-tu pour atteindre les cimes hymalayennes que tu vise?
C'est parce que je pense/pensais que rien ne servait plus de mener projet à bien puisque le résultat est moins bon que l'idée que je m'en fais. Je me dis/disais : "Autant végéter, c'est le moins pire".

Mais je pense de plus en plus que dans la vie, il faut juste "aller de l'avant..." (c'est un pote à moi qui va être content, c'est son leitmotiv en ce moment) "...et apprécier le mouvement", comme c'est le credo de toutes les autres espèces vivantes terriennes, l'homme ayant juste une manière bien particulière de procéder.

C'est pas facile à assimiler pour un jeunot en quête de transcendance, mais je crois que c'est la seule façon d'apprécier l'existence.
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