Dans la filmographie du dynamitero Bertrand Blier, il existe un film inconnu. Oublié, enterré, à la manière des bâtards qu'on cache à la cave. Le film s’appelle « Calmos ».

Scénario :
Deux bonhommes, Rochefort et Marielle, exténués par les femmes, abandonnent tout pour aller vivre au plein air, à la fraîche.
Bientôt, leur exemple inspire des milliers d’hommes. Des cohortes de mâles déboussolés quittent les villes, fuyant l’hystérie féministe des années 70.
Mais bientôt arrivent un escadron d'amazones nymphomanes...
Mon avis :
Le réalisateur, Bertrand Blier n'est pas un AFC. La majorité de ses films tirent de morales soit mysogines, soit ou la femme est considirée comme hostile à l'homme. Ou elles sont partout prêtes à l'empêcher de s'élever (comme dirai Soral).
Les deux personnages principaux ont un très bon BL, une belle gestuelle (bien qu'ils portent tous deux la moustache); des èxpressions pertinentes, des phrases cultes, le tout imprégner par l'aura de Blier.
Film moral/amoral. Belles prestations d'acteurs, scénario fort sympathique à savourer aux côtés de son égo.
Le film comprend deux-trois scènes interdites aux moins de seize ans.
En plus :
Au palmarès du kitsch, la scène finale fait figure de perle. D’anthologie. Revenus à un état néanderthalien, Marielle et Rochefort rétrécissent. Ils deviennent minuscules, lilliputiens. Après un baroud aérien hallucinatoire, ils tombent dans un gouffre moite et flasque. On s’interroge : qu’est-ce que c’est que cette séance de spéléologie? En fait, Marielle et Rochefort ont échoué dans le sexe géant d’une sorte d’Eve qui bronze sur une plage digne des meilleurs pub Fa Douche. Cette scène en carton-pâte est une farce énorme. C’est aussi un clin d’œil à une nouvelle de Charles Bukowski dans « Contes de la folie ordinaire » (un homme, devenu minuscule, se réfugie dans un utérus, à l’abri du monde).
Attentat au bon goût, « Calmos » fut un fiasco financier. Les critiques le détestent. Trop rabelaisien, trop gras, trop carnavalesque, trop franchouillard. Pour Le Monde, c’est « une lourde satire du féminisme ». D’autres, plus indulgents, le considèrent comme « un canular anti MLF ».
PS : Film pratiquement introuvable n'éxistant pas en DVD. En fouillant bien le net, vous trouverez.
http://www.webzinemaker.com/admi/m3/pag ... 2&id=95009
