[A] Wonderful Times

Note : 3

le 27.08.2008 par okapi

6 réponses / Dernière par Celestin le 29.08.2008, 17h15

Etat d'esprit / psychologie / dev perso / vie intérieure.
Un forum pour celles et ceux qui s'intéressent au dev perso, à l'équilibre intérieur, à la psychologie. Surmonter ses blocages, ses croyances limitantes, nourrir et développer ses forces, etc.
Répondre
Ton optique est intéressante, néanmoins il est abusif de dire que la psychologie est née en 1890 car les Egyptiens anciens utilisaient déjà l'hypnose pour soigner des affections psychiques. Sans parler des Grecs anciens auxquels Freud a repiqué la notion de catharsis ainsi que le mythe d'Oedipe... Mais ce qui reste vrai est que ces notions étaient à reformuler, et que toute évolution est une forme de reformulation.

Ce qui est trés vrai également c'est que de nos jours le savoir est accessible à de plus en plus de gens. Beaucoup pensent que nous sommes à la veille d'un progrés global en terme de conscience, parce que nous communiquons et partageons comme jamais auparavant de plus en plus de savoir...

Cela dans le même temps où globalement nous avons plus de mal à trouver un sens à nos vies, en effet.

Peut-être tout simplement parce que nous avons vraiment le choix, et que nous n'osons pas assumer nos choix ?

Le choix d'être un pseudo-rebelle, de vivre de substituts, ou bien de créer sa vie et d'assumer...

En effet la seule et unique question demeure : "qui choisis-tu d'être ?"
Ca me rappelle mes cours d'anthropologie tout ça :mrgreen: (Hs on : c'est bientôt la rentrée d'ailleurs ...)

Pour faire avancer le shmilblik, je post ici quelques petites notes (en fait c'est juste de mémoire)

Ce que tu décris, dans un certain cadre, c'est ce que mon professeur appelle le processus de sécularisation de l'homme (ou "hominisation"), c'est à dire le passage de l'hétéronomie à l'autonomie.

L'hétéronomie, ou la loi vient de l'extérieur (par les croyances, puis les religions polythéistes, puis monothéistes), et ou la référence est celle d'un passé fondateur. Le futur n'est que la "reproduction" de ce même passé, en gros, nos enfants feront la même chose que nos anciens, dans le respect de la tradition.

L'autonomie est donc venue petit à petit. Un gros passage, celui de Jesus Christ.
Et oui, aussi paradoxal que cela puisse pareil, Jesus Christ est un gros égocentrique :mrgreen: . Blague à part, c'est le premier homme qui a placé l'humanité face à elle même. (oula il s'emporte)

Est ce que vous vous rappellez de l'évangile selon st jean ? (d'ailleurs si quelqu'un peut donner les noms exacts qu'il le fasse c'est pas très précis ce que je dis)
Je me rappelle plus des noms des groupes mais en gros :
Un groupe d'homme a pris une femme en flagrant délit d'adultère. Ils l'amènent devant lui et lui demande ce qu'il faut faire (selon les us et coutumes de l'époque, il étaient censés la caillasser à mort...)
Il leur dit : que celui qui n'a jamais fauté lui jette la premiere pierre.

Padam !

Rien d'extraordinaire ? Et bien il met chaque membre du groupe face à lui même, face a son passé, face à son intériorité. Et aucun n'a jetté de pierre.

Bon ce sont pleins de passages comme ça dans l'histoire de l'humanité qui font que petit à petit, on passe d'un moment ou c'est le passé qui est fondateur, à un moment où l'on croit au futur, où l'on a la foi en ce qui va se passer demain (merci messieurs les lumières). Demain est autre chose qu'hier, d'ailleurs, demain est incertain.

Aujourd'hui chaque homme est censé être responsable de lui même, il fait les choix de son avenir, il est capable de prendre part à la politique, il vote.

D'ailleurs, dans l'isoloir, nous sommes face à nous mêmes, face à notre intériorité..

C'est un peu brouillon mais j'espère que vous avez compris l'essentiel !
tout ça c'est du grosso modo, parce que ça soulève beaucoup de questions...


"Le passé n'est jamais mort, il n'est pas même passé" William Faulkner

C'était le sujet de mon partiel. Vous avez quatre heures, à vos claviers !
Ulth a écrit :Est ce que vous vous rappellez de l'évangile selon st jean ? (d'ailleurs si quelqu'un peut donner les noms exacts qu'il le fasse c'est pas très précis ce que je dis)
On va voir ce qu'on peut faire, par contre pour l'ISBN... tout le monde connaît ce book non ? :mrgreen:

Ulth a écrit :Je me rappelle plus des noms des groupes mais en gros :
Un groupe d'homme a pris une femme en flagrant délit d'adultère. Ils l'amènent devant lui et lui demande ce qu'il faut faire (selon les us et coutumes de l'époque, il étaient censés la caillasser à mort...) Autrement dit la lapider (NDLR^^)
Il leur dit : que celui qui n'a jamais fauté lui jette la premiere pierre.
Il déclare en effet aux Pharisiens qui se prétendent justes : « Que celui d’entre vous qui n’a jamais péché lui jette la première pierre » (Jn 8,7).

Ulth a écrit :Rien d'extraordinaire ? Et bien il met chaque membre du groupe face à lui même, face a son passé, face à son intériorité. Et aucun n'a jetté de pierre.
C'est également un principe de gestion des foules, afin de briser le phénomène de masse dans lequel se dilue le sentiment de responsabilité personnelle... Jésus appelle en effet chacun à être responsable de sa propre vie et de ceux dont nous touchons la vie. N'est-il pas intéressant de comparer cette logique avec celle de l'Etat-providence qui, de manière trés maternelle, veut répondre aux besoins de la masse, y compris en fournissant une pensée unique ? Une mère bien castratrice, ne trouvez-vous pas ? :lol:

Ulth a écrit :Aujourd'hui chaque homme est censé être responsable de lui même, il fait les choix de son avenir, il est capable de prendre part à la politique, il vote.

D'ailleurs, dans l'isoloir, nous sommes face à nous mêmes, face à notre intériorité..

C'est un peu brouillon mais j'espère que vous avez compris l'essentiel !
tout ça c'est du grosso modo, parce que ça soulève beaucoup de questions...
Oui ! Un point trés intéressant c'est que Jésus commence par rejoindre cette femme et par l’aimer telle qu’elle est, sans condition préalable. Il ne lui dit même pas : je t’aime si tu ne commets plus d’adultère. Non, la grâce est absolue. Il commence par lui manifester gratuitement son amour, et refuse de l’identifier ou de la réduire à l’acte qu’elle a commis. Il ne commence pas par lui faire la morale, comme les Pharisiens. Mais parce qu’il aime cette femme, parce qu’il sait qu’elle vaut mieux que ce qu’elle a fait. En d’autres termes, Jésus ne lui dit pas : « Je t’aime si tu ne commets plus d’adultère » ; mais : « Parce que je t’aime, ne commets plus d’adultère ». C’est ainsi que, se sachant aimée, cette femme pourra changer de vie.

Le pardon, c'est donner par-delà le masque social, par-delà les représentations sociales. Puissions-nous nous pardonner ainsi nous-mêmes et retrouver en nous toute notre puissance de vie et notre joie, au coeur de notre intériorité. Puissions-nous voir derrière la légéreté des filles faciles le besoin d'amour, et derrière le BS les coeurs blessés... Pour rendre chacun à lui-même.


Ah ben tiens je me suis pas mal emballé aussi ! :mrgreen:
Amen. :mrgreen:
Ulth a écrit :Aujourd'hui chaque homme est censé être responsable de lui même, il fait les choix de son avenir, il est capable de prendre part à la politique, il vote.

D'ailleurs, dans l'isoloir, nous sommes face à nous mêmes, face à notre intériorité..
Sujet sensible. Je ne crois pas que voter pour maintenir année après année quelques apparatchiks au pouvoir nous rend vraiment responsable. Y a qu'à voir le taux d'abstension pour se convaincre que le peuple n'y place plus d'espoir (je parle surtout de l'échelle nationale).

C'est d'ailleurs là que ce trouve amha le paradoxe de nos sociétés occientales : l'homme de plus en plus individualiste (et qui a accès au dit développement personnel, égocentré par définition) n'a plus de prise sur une méta-société politico-capitaliste dirigée par des gens perdus dans la folie de l'argent.

L'accès au savoir et à la communication dont quelqu'un à parler provoquera (l'a déjà même fait) un bouleversement, mais à savoir si cela ce fera dans le bon sens rien n'est moins sur : il se peut également qu'il y a ai là un instrument d'aliénation de masse supplémentaire.
Mais dans ce flots de données et de personnes, comme de tout temps, il y aura des gens sachant en tirer parti pour faire sortir leur épingle du jeu et faire avancer les choses.
Bref je crois pas à une prise de conscience collective, mais à un immobilisme d'une grande partie de la foule, quand au reste il font ce qu'ils ont toujours fait : leurs affaires en plus ou moins connaissance de cause, plus ou moins librement.



hs : comme l'auteur du sujet en parle je ne peut m'empêcher de parler un peu de la mort.
J'ai aussi la très nette impression qu'à l'heure actuelle la mort n'est plus considéré comme le pendant normal de la vie mais comme une ennemie dont on nous rabache continuellement la présence afin de nous faire peur (de la à penser que c'est un complot il y a un fossé que je ne ranchirai pas ici).
JT : "XX morts à yyyyy", télé : "alcool/fumer ceymalçatu", l'interdiction du suicide (sic!), l'obstination irrationnelle à maintenir en vie des légumes / des comateux sans espoir...
@Okapi :
Autrement dit la lapider (NDLR^^)
Oui c'est vrai je me rappelais plus du mot mais je trouve que la périphrase : callaisser à mort c'est classe :mrgreen:
Le pardon, c'est donner par-delà le masque social, par-delà les représentations sociales. Puissions-nous nous pardonner ainsi nous-mêmes et retrouver en nous toute notre puissance de vie et notre joie, au coeur de notre intériorité. Puissions-nous voir derrière la légéreté des filles faciles le besoin d'amour, et derrière le BS les coeurs blessés... Pour rendre chacun à lui-même.
Tout à fait le pardon, c'est voir "au delà de", donc rien à rajouter, à part que c'est une très jolie phrase !

@MKU :
Autonomie = démocratie = le politique, et la loi viennent de l'intérieur, du peuple.
Mais bon, n'oublions pas que la démocratie est "le moins pire des régimes"
Donc oui dans la pratique, c'est beaucoup moins évident tout ça...
Le problème c'est que comme j'ai donné un petit bout de mon cours comme ça, ya quelques explications qui manquent. Par exemple, le désintéressement du peuple au niveau du politique peut s'expliquer par la rupture de l'ascendance du domaine de l'état sur la société civile, notamment à partir de mai 1968.
Depuis on part un peu en couille, nous n'avons plus de religion ni d'état pour nous poser des limites, un cadre... Qu'est ce que le bien et le mal ? comment pouvons nous savoir ? Comment les définir ?
Avant la religion donnait des réponses, et puis il y'avait aussi le fait d'être citoyen... aujourd'hui, c'est tout à chacun de définir cela.
Dans notre société contemporaine, nous sommes tous des artistes... a votre avis pourquoi ?


C'est d'ailleurs là que ce trouve amha le paradoxe de nos sociétés occientales : l'homme de plus en plus individualiste (et qui a accès au dit développement personnel, égocentré par définition) n'a plus de prise sur une méta-société politico-capitaliste dirigée par des gens perdus dans la folie de l'argent.
Pas tout à fait d'accord avec ceci, ce n'est pas que nous n'avons plus de prise, c'est que peu d'hommes veulent sortir de leur "CZ". L'homme est individualiste, et grâce à des milliers d'années d'évolution, je peux faire un autre métier que mon père, oui, sans respecer une certaine tradition. Ca c'est extraordinaire, ça veut dire que même si nous ne sommes pas complètement libre (sacrée génétique, sacré environnement), notre marge de décision est quand même beaucoup plus grande (et je couche avec qui je veux d'abord ! :mrgreen: )

MKU : T'y est presque, aujourd'hui dans nos sociétés ce n'est pas la mort que l'on évite, on la sait intouchable, mais on commence à faire avec j'ai l'impression. Non, en revanche, la vieillesse ça fait très peur.

Regarde tous les coureurs de footing le matin, les plus jeunes comme les plus vieux ( j'en fait parti (des plus jeunes)) veulent se maintenir en forme, ils veulent que leur vieillesse ne soit pas trop dur à avaler.
Mon père à 50 ans, il essaie de faire le plus possible de sport. Ca l'énèrve de voir qu'il rouile. Mon supérieur hiérarchique va courir tous les matins, il veut faire une grosse perf' au semi marathon, pour se montrer qu'il est encore capable, malgré ses 46 ans, de " défier " sa vieillesse.
Je suis certain qu'on peut trouver beaucoup d'exemples ainsi


C'est quelque chose que j'ai remarqué, mais ça n'est pas objectif, je suis ouvert à tous commentaires.
Depuis on part un peu en couille, nous n'avons plus de religion ni d'état pour nous poser des limites, un cadre...
lol... rien que le code de la route a 350 pages - et plus de 50000 pages de jurisprudence... Et pour résumer: LE problème du monde social SONT les religions et autres systèmes de croyances. Il en est ainsi depuis plus de 6000 ans! Caïn et Abel? Israël et Ismaël? Bible?

En réalité, il n'y a rien de nouveau. Un siècle qui nous a encore montré où des stéréotypes "masculins" à la con pouvaient mener et combien ils pouvaient servir à la "Gleichschaltung" (homogénéisation sous le régime Nazi) de masses stupides. Et comme on le voit bien, ces conneries sont toujours vivantes dans le "Brave new world" (Aldous Huxley) d'aujourd'hui. Ceci dit, Huxley, c'était en 1937, l'année où mon père est né. Huxley avait bien reconnu tout cela et mon père (masculin) aujourd'hui, est vieux, toujours aussi ridiculement stéréotypé - et très très seul. "Wonderfull times"? C'est ridicul de par son manque d'riginalité.

Durant ce siècle on a aussi commencé à découvrir les abus de langage: Le newspeak de Orwell en est une première très bonne illustration. Dissonnances cognitives, doubles contraintes, Watzlawick... Ainsi, il n'y a absolument rien de marrant à une "bonne petite epidémie" qui fait pleurer des millions de pères, mères, fils et filles (indépendamment de leur culture). Et 3/4 de la population mondiale crève toujours de maladies banales, comme le rhume, la grippe ou infections suite à des blessures ou d'eau polluée. De plus, il n'y a absolument rien de romantique aux hommes masculins guerriers, manipulés et lavés de cerveau (et les enfants guerriers alors?). Des millions sont mort en suivant l'idéal arien du cher Adolf. Une psychose collective mise en scène par un simple schizo dangereux, sur base d'une homogénéité culturelle!

Tout cela, c'est donc juste du pur bullshit à la newspeak dont les dictateurs du XXe siècle se sont habilement servis. Avec un succès limité heureusement et comme nous le savons aujourd'hui. De cette remise en question, de ce manque d'orientation, nous en bavons un peu. So what, ce n'est pas là l'origine de la "dépression" et c'est d'autant mieux que John Wayne soit bien mort! Vive l'hétérogénéité, le manque de repères et la disparition de fausses certitudes!

malgré ses 46 ans, de " défier " sa vieillesse.
d'jeu, ces jeunes deviennent de plus en plus impertinents... :mrgreen:

C.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Prends un peu de recul par tiamat
Répondre