Voila que j'ai été rapatrier mes outils prétés de longue date chez pierre, paul et jaques, recomplétéer ma panoplie de vis, de tourne-vis, avoir fait des pieds et des mains pour me faire livrer les planches et les panneaux, découvert dans les débris du déménagement qu'il me resait des rallonges diverses et variées qui me seraient bien utiles, des multiprises... bref, tout ce qu'il me restait à trouver c'etait... le courage !
Et ca tombait bien, ce dimanche je l'avais ! Un mojo du tonerre, remotivé par une sarge mémorable-techno-parade du jour dernier. J'etais en mode super-sayan niveau 5, en 5ème sur l'autoroute de la réussite, le 5éme chakra atteint... je ne relevais pas la tête, j'avais déja reporté tous les plans papiers sur les planches, prêtes à être découppées.
Je me connais à cette vitesse la, tout serais fini dans la journée... ces moments la sont rares, ma concentration au maximum, et à moins d'une catastrophe, tout roulait sur des roulettes.
Cela faisait trois heures que j'etais en 5ème vitesse sur l'autoroute de la réussite, la poussière de bois volait à une vitesse folle, s'entassant en une sorte de stalagmite sur le parterre de la cave, les planche découpées formaient une monticule de stocks, bientot transformé par magie en une belle armoire, fruit des résultats de tout mon amour pour mon hobby...
Tellement concentré sur le travail que j'en oubliait même la présence de mon ex, récemment reconvertie en FF pour les plaisirs simples de la vie de célibatant... et au moment où je commencait, à cette idée, de sortir de mon rêve eveillé, où les tressauts de la scie sauteuse camouflaient tous les bruits exterieurs, un bruit passa néamoins à travers, une voie féminine me sorti de mon état hypnotique...
"Camiiiille !!! "
C'etait la voie de mon ex, telle une branche d'arbre tombant juste devant mon nez, sur l'autoroute de la réussite, m'obligeant à piler violamment ma concentration. Mon 5è chakra (et les autres par effet domino) s'obscursit, disparaissant à jamais dans les limbes du néant, mon état de super sayan ne devin plus super du tout, mes cheveux redevenant bruns, et ma concentration, à l'image de l'arret du bruit de la scie sauteuse, atteint le point zero de manière exponentielle-inversée.
Je remis la sécurité (chose très importante que tous les bricoleurs et militaires comprendront), arrètant mon travail pour écouter sa requête.
"oui ?" - répondis-je, en espérant que la raison valait le détour de toute l'energie et la motivation que je devrais remettre sur le tapis pour rallumer mon 5èchakra
"ca va ?" - me demanda-t-elle.
Alors la, c'etait au dessus de tout ce que je pus imaginer, au-dela de tous concepts éthiques ou moralistes imaginables: comment peut-on flinguer une concentration de manière si sadique ?
Prenant mon agressivité latente sur moi, calmant mon dragon intérieur, je lui répondit "oui", de manière ferme, sans même me retourner pour lui parler en face, de peur que mon dragon lui morde son moral.
De plus, elle avait besoin d'une douche, et d'un peu de someil au vu de ses cernes que je n'avait pas remarqué le soir précédant.
Je défis ma sécurité, prèt à réanclancher le travail, je défit la branche qui me bloquait l'acces à l'autoroute de la réussite. Cette autoroute auparavant si droite me semblait bien biscornue et escarpée maintenant.
Mais mon plaisir de tenir en main un outil digne des temps modernes - si nos aïeuls préhistoriques avaient connu ca ! - me réconforta dans l'idée que je n'etait finalement pas si mal loti que cela, et que ce petit incident de merde n'allait pas freiner mon mojo légendaire!
La branche, tombée sur l'autoroute de la réussite, sitôt enlevée, la première fut donc passé, ma frustration s'envolait et le plaisir des vibrations de la scie sauteuse me fit passer la deuxième, le bruit du bois agonisant me fit passer la troixième.
Mes chakras s'illuminaient un à un et je sent la voie du super-sayan raisonner en moi, me demandant de le reveiller, les vrombissements de ma voiture imaginaire ne s'offusquait plus des virages, rendant la l'autoroute de plus en plus droite... et ma concentration de plus en plus concentrée.
Je pus donc repartir sur de bonne bases, remontant peu à peu ma moyenne kilomètrique si brutalement stoppée. Les planches recommencaient à s'accumuler, le balais me fit des signes de plus en plus précis en m'indiquant que la poussière de bois devrait un jour atteindre la poche poubelle prévue à cet effet.
J'était re-bien, en tête à tête avec moi-même dans mon monde intérieur, presque imaginaire quand une voie me fit ressortir de mon était hypnotique.
"Tu veut que je t'aide ?"
Une autre branche me fit piler au point mort, sortir de ma torpeur, mes chakra s'eteignaient et mon guerrier super sayen reparti au tréfond de mon imaginaire, tremblant comme une mauviette.
Je remis la sécurité.
"Non" lui répondis-je, constatant qu'elle avait fini sa douche, constatant aussi que je vais avoir de plus en plus de mal à calmer mon dragon intérieur.
Elle reparti comme elle etait arrivée. Je défis la sécurité et repartait avec mon homonyme sur la route de la réussite, otant à nouveau la branche qui me barrait le chemin, tentant de rattraper une moyenne kilomètrique bien amochée.
Je passait la première, comme précédemment, la deuxième fut plus patiente à venir quand tout d'un coup je senti une main dans mon dos.
Je n'arrivais pas à y croire: encore elle !
Cette fois, l'ancrage de la branche tombant sur l'autoroute et mon ex fut imprimé définitivement bien au fond de mon cortex.
Je défis la scie sauteuse de la planche avec laquelle elle était en train de fusionner, remis la sécurité, otâ la prise et jeta la scie sauteuse sur cette même planche, regardant mon ex d'un regard noir !
Mes chakras zen etaient tous éteint, les siganux d'alerte étaient tous allumés sur le visage de mon ex, qui ne compris pas ma réaction d'une violence rare.
Elle murmura comme une petite fille "Tu es sûr que ca va ?".
La c'etait quand même le comble, au dela de tout ce que j'avais pu imaginer (et croyez moi, sur certains points j'ai une imagination plus que débordante !): tout simplement inconcevable ! Aussi inconcevable que de recommencer à passer les vitesse dans ces conditions.
Mon mojo etait parti loin... ma commode aussi !
Je fila dans le salon me détendre un peu devant la télé à regarder un reportage à la con sur la 5.
L'aspirateur s'alluma au loin... dans la cave pour être exact. Elle était en train de ramasser les morceau du travail qu'elle m'a fait abandonner... Et comble du comble, cela m'empêchait d'écouter le reportage.
Je concoit bien que dans certaines émissions d'aujourd'hui l'image est bien plus importante que le son, mais la... Vie de merde !

L'aspirateur dura un temps qui me sembla indéfiniment long, puis se calma, je pût regarder mon reportage (ou du moins ce qu'il en restait) tranquillement. Madame apparût d'un autre point de vue dans une tenue que je n'avait pas remarqué jusqu'alors: tenue sexy, colants longs entachés de petits copaux de bois.
Cela ne fit pas redescendre ma colère jusqu'a ce qu'elle, poussé par le froid ambiant et l'épaisseur de sa tenue, se blotisse contre moi, m'empêchant par la même d'entrevoir le dénouement du reportage.
"Je t'aime quand même, gros nounours ! " dit-elle en passant sa main sous mon t-shirt encore imbibé de sueur propre (celle qui ne pue pas encore...).
Mon regard noir s'est éclairci quand même un peu après son trait d'humour, mais surtout à la vision des copeaux de bois sur son collant, me donnant des réactions physiques incontrollées.
Elle m'a pris mon mojo, elle m'a pris ma passion-bricoleuse, elle m'a pris ma nourriture mentale (celle qui était sous la forme de l'explication de deux lionceaux parcourant la savane) et maintenant elle veut prendre mon corps ?
Les femmes sont vraiment égoïstes....