Bon au moment où les français finissent à peine leur shopping je suis déjà rentré de ma soirée. 9 heures de décalage, du coup l'un des effets secondaires c'est qu'en plein après midi ma sœur reçoit des messages de moi bourré. Ça peut être cocasse.
Soirée de merde.
Les conditions étaient bien réunies pourtant, après une soirée à la maison hier avec des français assez arrosée (la soirée, pas les français) j'ai fait une grasse mat, un saut dans le spa, je suis allé chez le coiffeur, j'ai fait une sieste de trois heures... bref aucune chance que cette fois ci je me retrouve crevé en pleine soirée.
Le truc c'est que maintenant j'ai plus envie de dormir, donc j'en profite pour écrire sur mon journal.
Je suis parti rejoindre la bande dans le quartier de la Valey vers 20h30, après qu'une française soit passé récupérer son Goon qui l'attendait dans le frigo.
C'est quoi le Goon? Ahh... c'est un carton de 4 litres de vin vraiment dégueu, le seul alcool que les français fauchés peuvent se payer ici. Pas étonnant quand la bouteille de Vodka est à 40 dollars, soit à la louche 32 euros. Sur la boite c'est écris qu'on peut y trouver des traces de poisson et d’œufs... Plein de protéines comme dirait ce cher Bear Grylls.
Ce truc tappe sur le système, et vous fiche une gueule de bois monumentale le lendemain.
La française dont je parle à 18 ans, pas mal, mais le problème c'est que j'arrive pas à la cerner. Elle passe son temps à boire et fumer, se fait virer de ses jobs toutes les deux semaines... c'est pas une fille à présenter à mamie. Un peu manipulatrice et profiteuse sur les bords, le genre de fille qui ramènera un mec chez elle pour le laisser planté sur le palier, histoire de ne pas avoir à payer le taxi. Physiquement elle est pas mal par contre, quoique le fait d'habiter à coté du Mc Do ne lui réussisse pas.
On commence à 20h30, en faisant le tour des clubs pour se faire tamponner les bras. Tactique astucieuse car certains clubs deviennent payant après 21h30, sauf pour ceux qui sont arrivé avant. Je me retrouve avec trois tatouages sur les avant bras.
On doit être quatre, mais deux se font attendre, et passeront leur soirée à bouger sans prévenir, on a perdu notre temps à essayer des les trouver. Ils étaient bourrés en plus les cons. Sobres ils restent plantés à ne rien faire et bourrés l'un des deux open comme un porc et devient vraiment lourd. Je me demande ce que je fait avec eux parfois. Heureusement le troisième est actif, ne bois plus et à un bon état d'esprit.
Je sais pas pourquoi ce soir je ne me suis pas amusé, j'avais même pas envie de m'amuser. Toute la scène clubbing commence à me saouler profondément. Parler à une fille ou deux, répéter car elle n'a rien compris, lui crier dans les oreilles pour au final se faire jeter c'est plus trop mon idée du "fun". Je l'ai fait un moment mais là je sature. La concurrence en club, quand on fait 1m65 n'aide pas. Il parait que je suis mignon pourtant, mais je me trimballe encore un tas d’insécurités, qui ressurgissent souvent en clubs.
Des fois je me dis que ce serait plus facile en France, que je passe à coté d'un truc en restant ici. C'est chiant car je veux rester, tout me pousse à rester en Australie sauf mes potes qui me manquent et la barrière de la langue qui m’empêche de rencontrer des filles. Je me pose aussi des barrières, c'est possible, j'sais pas.
J'ai pas mal d'amies en France avec qui il y a un bon feeling, ici non, et ça me fait déprimer.
On a bouncé, est passé de clubs en clubs, pour au final ne pas faire grand chose. Mon wing a opené quelques filles mais ça n'a rien donné ce soir. On a atteint un point ou on ne savait plus quoi faire pour se motiver, changer d'état d'esprit et finalement le plus important s'amuser.
Un peu avant de partir j'ai vu une fille seule au bar, et j'ai surtout remarqué un tatouage sur son pied. "Woody" qu'il disait.
Une file seule au bar dans un endroit pas bruyant... j'y suis allé. Au moins j'ai pas eu peur d'approcher. Je crois que mon amertume vient du fait que il n'y a pas eu beaucoup d'occasions ce soir, que certaines se présentaient mais dans des conditions pas favorables (trop bruyant souvent) et que je suis aussi trop difficile au niveau fille. L'australienne cliché avec le faux bronzage, les extensions de cheveux... j'ai l'impression qu'elles se ressemblent toutes c'est dingue, et c'est pas ce que je recherche. Bref voila ce que j'ai dit:
- Who is Moody?
- Ahh this is my god...
- Your god? What do you mean?
- Yeah that's my puppy...
- Ah your dog! So you have your dog name on your foot?
Pourquoi chaque fille que j'open est accroc à son chien ou son chat? C'est un truc qu'il faudrait creuser car ça me dépasse. En lui parlant je me disait qu'elle allait avoir un tatouage avec le nom de son chien mort dans quelques années, que ça la ferait déprimer... que c’était triste mais je me suis dit que c'était pas un truc à dire.
On a parlé de chiens... c'était pas trop intéressant, je lui ai dit que j'en avait un en France, du coup elle m'a parlé de ça. J'ai raconté qu'on en avait un qui était farouche car il attaquait nos invités sans prévenir, puis on a parlé de France, de Paris, de Vin... jusqu'à ce que la barmaid lui tende son verre et qu'elle me dise que c'était sympa de m'avoir rencontré. Je lui tend alors la main en lui disant que je ne connais même pas son prénom. Elle me le donne avec le sourire, me demande le mien. Elle est mignonne quand elle sourit, elle est probablement mignonne quand elle ne sourie pas d'ailleurs, mais vu qu'elle aura passé tout le temps à sourire je peux pas l'assurer.
Puis elle est partie, j'ai pas osé prendre son numéro, une voix débile dans ma tête m'a soufflé "non elle va trouver une excuse bidon pour ne pas le donner, ou elle répondra pas si tu la rappelle". Quand je parlais plus tôt de mes insécurités... bordel. Je me suis basé sur des suppositions quand dans le même temps elle continuait à me poser des questions, ce qui est un fait, positif qui plus est.
Enfin au moins c'est pas une nuit perdue, la discussion c'est bien passée, comme quoi quand c'est pas trop bruyant je me débrouille pas trop mal, je bafouille pas, je plongeais mon regard dans ses yeux... je souriais.
C'est la seule action de la soirée.
Je sais pas si je devrais continuer à sortir comme ça... les clubs bruyants où je peux même pas parler je crois que ça engendre plus de la frustration qu'autre chose. C'est possible que ce soit juste une remise en question temporaire... ça va surement s'arranger, il ya des hauts et des bas.
C'est quand même hard, ça devrait être simple, mais pour quelques raisons c'est tout le contraire, j'essaie mais j'y arrive pas... et je suis à la limite de la démotivation.
Il y a aussi de l'incompréhension "Pourquoi ça ne marche pas?".
J'avais parlé de commencer le daygame, ou plutôt de rencontrer des filles en journée, hors de toute cette scène clubbing, le problème c'est que j'arrive pas à vraiment me mettre dans le bon état d'esprit rapidement. Aborder ponctuellement et spontanément dans la rue, n'importe où j'y arrive pas (encore, restons optimistes!). Je reconnais que pourtant ce serait bien plus en accord avec mes objectifs.