[A] La porno-addiction

[le lyonnais]

Un type qui pense que ce qu'il est est déterminé par des trucs inchangeables vivra sans chercher à les changer, certain de l'impossibilité de changer, et au final, il vérifiera que c'est vrai. Le mec qui pense qu'il est capable de tout surmonter et de se déterminer lui-même sous-estimera ces barrières, et les franchira plus facilement. Du coup, il vérifiera lui aussi que ce qu'il pense est vrai.

Au contraire selon moi il faut être d'autant plus conscient du déterminisme pour pouvoir changer. Croire au déterminisme ce n'est avoir une attitude fataliste. C'est plutôt prendre conscience que il va falloir faire des efforts (très important) pour rompre ce determinisme. Tu prends un exemple tout simple qui est l'éducation : crois moi qu'un mec qui vient de la cité aura deux fois plus de mérite d'avoir mention très bien au bac qu'un mec que de la ville qui a pu développer ses facultés intellectuels , artistiques et etc depuis son plus jeune âge. Ici ne pas croire au déterminisme , c'est croire en l'égalité des chances (célèbre discours politique) , si tu habites en banlieue tu sais que l'égalité des chances dans l'éducation ça reste un concept de ministère (c'est les paroles de grand corps malade , mais pour connaitre la réalité sur le terrain je peux t'affirmer que c'est vrai). A partir de là si tu as conscience de cela , tu sais que si tu viens de la banlieue et bien il va falloir te sortir deux fois plus les doigts du cul si tu veux réussir etc ... C'est comme ça et ce n'est pas autrement et ce n'est pas surtout pas en pensant "il n'y a pas de déterminisme" j'ai autant de chance que les élève de classe plus aisés. Penser comme cela mène droit à l’échec selon moi et t'encourages plus à rester dans l'inaction car cela te fait croire en une sorte de fantasme de toute puissance : moi seul détermine mes actions (oui mais à conditions que tu t'en donnes les moyens).
A en revenir au porno : non on ne tombe pas dans le porno parce qu'on l'a choisi selon notre libre arbitre (surement pas quand tu es au début de l'adolescence , probablement une des périodes où on est le plus soumis au déterminisme). Oui si on veut arrêter le porno ça coûte des efforts.

Sinon merci pour ton témoignage Owen , ce serait bien si plusieurs personnes pouvaient donner leur ressenti quand à ce sentiment de baisse d'énergie , de libido ...

Non mais sérieux messieurs, c'est intéressant le déterminisme mais débattez en dans un autre topic qui lui est dédié.

Sinon je ne pense pas que la porno addiction soit quelque chose de si difficile a dépasser que ca. Je m'explique : j'ai une personnalité tres addictive, je le sais. Bon j'ai aussi pas mal de volonté ce qui fait que j'arrive souvent a stopper la clope (pour une comparaison simple) pas mal de temps. Quand je craque, je me pete les poumons une bonne semaine (car oui, j'en suis a un bon paquet la journée) et je recommence. La j'ai décidé de prendre en main ma consommation de pornos et j'ai plus l'impression de me motiver a perdre une mauvaise habitude du type arreter de bouffer des chips devant la télé pour ne pas finir tout gros.

Bon c'est mon point de vue a ce niveau, tout le monde ne le vit pas pareil.

Le danger du porno, c'est - je pense - l'habitude de voir des trucs bien crade et de les penser comme normaux. Et c'est comme ca qu'on "tombe" dedans, de la même maniere qu'un ado va fumer une clope, deux clopes et en quelques années finir a un paquet par jour.

(Déterminisme? Oui et non, on ne va pas nier l'influence du milieu et le fait que les hommes vivant par exemple seul chez eux et ayant une vie sentimentale plutôt vide auront surement plus tendance a tomber dedans que le playboy qui se tape plein de fille.)

Ce qui provoque - et c'est la le souci - une certaine montée des fantasmes qu'on a déjà vu : Ca commence par l'habitude de la sodomie ca termine sur des trucs plus hardcore. Personnellement, ayant commencé a en regarder tres jeune, je dois bien admettre que ca m'a posé des soucis lorsque j'ai commencé a sortir avec ma premiere nana.

De là, je pense qu'il faut se discipliner. J'ai aussi pu remarquer qu'apres un an a l'étranger sans ordi a la maison (cybers cafés pour se connecter), ou je n'ai pas pu en regarder beaucoup, ce côté "habitude des trucs crades" est redescendu en fleche, amusant non?

Et même aujourd'hui, j'y ai plus facilement acces, eh ben je finis un peu dégouté devant des trucs qui m'excitaient avant.

Edit : Mais au delà de l'addiction, je pense qu'il faut réapprendre à fantasmer. C'est ca le gros danger du porno.

[Lossenia]

Edit : Mais au delà de l'addiction, je pense qu'il faut réapprendre à fantasmer. C'est ca le gros danger du porno.

Je ne peux que confirmer. Ayant moi même consommé beaucoup de porno (arrêt depuis plusieurs mois), je suis incapable de créer mes propres fantasmes.
J'ai un porno qui défile dans ma tête et y'a que ça qui m'excite.
Et le jour ou les préliminaires arrivent, la première fois, je me suis dit "Quoi ? C'est ça le sexe ?! Mais c'est nul !"

[Terrigan]

Edit : Mais au delà de l'addiction, je pense qu'il faut réapprendre à fantasmer. C'est ca le gros danger du porno.

Je ne peux que confirmer. Ayant moi même consommé beaucoup de porno (arrêt depuis plusieurs mois), je suis incapable de créer mes propres fantasmes.

Moi c'est l'inverse, je trouve que le porno n'est jamais à la hauteur de mes fantasmes ^^

Bon, j'arrête mon char sinon je vais encore dire du mal du porno (mal cadré, très mal cadré, putain mais arrêtez avec vos gros plans de meeeerdeuh!)

Plus sérieusement tu dis un truc qui me fait tiquer:

J'ai un porno qui défile dans ma tête et y'a que ça qui m'excite.
Et le jour ou les préliminaires arrivent, la première fois, je me suis dit "Quoi ? C'est ça le sexe ?! Mais c'est nul !"

J'ai l'impression que tu as ingéré trop de porno avant même ta première fois. ça crée un déséquilibre. Trop de virtuel, pas assez de réel dans tes souvenirs

[Lossenia]

Edit : Mais au delà de l'addiction, je pense qu'il faut réapprendre à fantasmer. C'est ca le gros danger du porno.

Je ne peux que confirmer. Ayant moi même consommé beaucoup de porno (arrêt depuis plusieurs mois), je suis incapable de créer mes propres fantasmes.

Moi c'est l'inverse, je trouve que le porno n'est jamais à la hauteur de mes fantasmes ^^

Bon, j'arrête mon char sinon je vais encore dire du mal du porno (mal cadré, très mal cadré, putain mais arrêtez avec vos gros plans de meeeerdeuh!)

Plus sérieusement tu dis un truc qui me fait tiquer:

J'ai un porno qui défile dans ma tête et y'a que ça qui m'excite.
Et le jour ou les préliminaires arrivent, la première fois, je me suis dit "Quoi ? C'est ça le sexe ?! Mais c'est nul !"

J'ai l'impression que tu as ingéré trop de porno avant même ta première fois. ça crée un déséquilibre. Trop de virtuel, pas assez de réel dans tes souvenirs

C'est ça. Frustrée de ne pas connaître le sexe, je me suis réfugiée dans les porno. Je n'ai jamais crée mes propres fantasmes, toujours des scènes pornographiques. C'était facile d'arrêter le porno mais ne plus y penser c'est une autre paire de manches.
La réalité m'effraie, j'ai besoin de virtuel. Et plus c'est dans l'exagération plus j'aime ça.

[Terrigan]

edit: posts croisés

Ce qu'on peut dire encore c'est que fantasmer à partir de la réalité, souvenirs, personnes qui nous font envie, etc... c'est une capacité comme une autre, plus ou moins développée chez chacun d'entre nous.

J'ai quand-même l'impression que le porno consommé à forte dose trop jeune et/ou sans assez d'expérience personnelle a tendance à tuer cette capacité.

Avec tout le porn que je me suis envoyé dans ma vie ma capacité à fantasmer par moi-même aurait pu s'effilocher mais en fait ça va.

Je constate juste que quand j'étais ado j'étais largement à l'abri du porn. Quelque magasines de charme planqués dans un coin, les films érotiques de M6 de temps en temps (hihi c'était mignon ^^) et côté hardcore le film de canal +, de temps en temps aussi. Au bout du compte, rien de bien lourd par rapport à la machine de guerre internet.

Je fantasmais sur mes copines de collège, puis de lycée, puis de fac, je trouve ça plus naturel que simplement se scotcher les yeux sur telle ou telle scène bien crade.

Du coup je ne sais pas comment tu peux redresser la barre Lossenia

[Terrigan]

Autre chose tant que j'y pense, un conseil qui peut aider toute personne qui lira ces lignes:

Ne vous vous tournez pas TOUT LE TEMPS vers le porn pour vous masturber. On n'a pas besoin de ça et justement se libérer de la dictature de l'image, ça entretient les fantasmes persos.

Spéciale dédicace à mes ex: si elles savaient ce que je leur fais subir dans mes délires persos, elles seraient horrifiées (ou-bien ça leur ferait envie, qui sait??? )

[Spitzer]

Je viens juste apporter ma petite pierre à ce sujet qui semble être très débattu ici.

Dans mon cas, la porno-addiction a commencé à se mettre en place assez tôt, vers 7 ou 8 ans avec les penthouse que j'avais découvert dans une vieille armoire chez moi. Je n'y voyais pas plus que des femmes dénudées et puisque c'était la mode il y a une trentaine d'années, une étrange "chevelure" là où moi j'avais un zizi.

Puis vinrent l'adolescence et la connexion adsl. 4 à 5 fois par jour je sentais le besoin de me soulager. Certes vous concéderez que nous sommes tous passés par là aux débuts de notre exploration sexuelle. Mais cette boulimie s'est prolongée pour moi jusqu'à environ la fin de ma première. J'avais la fâcheuse tendance de me rabattre toujours vers les fétichisme les plus extrêmes, comme si il se produisait une banalisation sans fin de ce que je consommais.

Mon année de terminale fut déjà plus raisonnable, puisque un élargissement de mon cercle de connaissance me permis de m'ouvrir beaucoup plus socialement. Mais mon appétit n'en faiblit que de moitié.

Ma première année d'étude fut celle de ma découverte de la sexualité dans un bordel. Et là quelle ne fut pas ma surprise lorsque je fus forcer de constater qu'entre du pornochic et ma "réalité" le fossé était bien mince. Partenaire à la plastique de rêve, mouvement mécaniques sans ratages, bruits simulés... etc.

Je dus attendre la deuxième année d'étude pour enfin me calmer, sans trop comprendre pourquoi. Au départ c'est parti d'un pari stupide avec des potes, un test d'endurance. Mais j'ai tellement aimé la sensation de puissance qui accompagne une courte abstinence que je l'ai adoptée.

Je vais probablement enfoncer une porte ouverte, mais je pense qu'il existe une claire différence entre le désir d'éjaculer pour éjaculer et celui de faire l'amour. Comprendre ça et cultiver cette niack a fait partie des étapes qui font que j'ai pu avoir mon premier fclose nature.

[kero]

Du haut de mon âge vénérable ( ), j'ai eu la chance de connaître un âge où on n'avait pas le choix. On n'allait pas chercher du porno à gogo sur le net, on fantasmait, et du coup on se branlait (enfin oui, il y avait bien de la revue, des films porno, mais bon, c'était pas systématique). Étant un geek de la première heure, j'ai aussi connu l'autre possibilité. Fonctionner au porno. Facile facile ...

Bref, j'ai connu le fantasme, que le fantasme, et j'ai connu le net, que le net.

J'ai même fini par m'apercevoir que ça a un impact sur ma séxualité.

Et la phrase sans doute la plus vraie que j'ai lu ici c'est

Mais au delà de l'addiction, je pense qu'il faut réapprendre à fantasmer. C'est ca le gros danger du porno.

Le porno c'est un tue-fantasme, et donc un tue-désir. Truc consommable, rapide, seul, tellement plus facile finalement. J'ai en prévision de m'interdire définitivement le porno, et recommencer à fantasmer sur ma voisine de bureau.

[Tisi]

Tout peut générer une addiction à haute dose, fumer un joint de temps à autre c'est pas grave c'est pas ça qui vous rendra accro (je fais exception de la coke et de l'héro qui rendent dépendant très vite), tout comme on peut se mettre minable quelques soirées dans le mois sans devenir alcoolo pour autant, il a fallu du temps avant que je devienne accro à la clope.

Le porno n'est pas nocif, une fois par jour ça va, quand ça passe à 3x/jour et qu'il y a une escalade c'est que ça devient inquiétant, le remède c'est de ne pas remplacer les fantasmes par le porno, les deux peuvent très bien coexister, peut être regarder du porno plus réaliste et qui correspond à ce qu'on peut faire en vrai, le net fourmille de vidéos amateur de bonne qualité.

Spitzer 4/5 fois par jour, même à l'adolescence c'est vraiment beaucoup quand même.

Moi j'ai vu mon premier porno à 11 ans, j'ai trouvé une cassette mes parents n'étaient pas là, et voilà quoi, je savais où était la cassette alors j'y avais accès plus ou moins quand je voulais, j'avais internet à l'époque mais en rtc télécharger un film c'était même pas la peine, alors avec les potes on s'échangeait des cassettes, des pages de magazines, bref c'était pas bien dur d'y avoir accès, beaucoup moins dur que d'acheter du shit.

Après l'adsl s'est démocratisé, mais youporn & co n'existaient pas encore, le direct download non plus, le seul moyen c'était emule, et télécharger un porno sur emule, sur l'ordinateur familial c'était bien entendu hors de question, alors la plupart du temps c'était des photos trouvées sur plein de sites d'amateurs parce que gratuites, ou des sites qui mettaient en ligne les photos des sites payants.
Puis après youporn & cie sont apparus, accès facile gratuit et rapide, mais dans le fond ça ne révolutionnait rien, 5 ans avant une petite recherche sur google permettait de trouver tous le matériel qu'on voulait et gratuitement.

Et me voilà plus de 10 ans après sans problème bien qu'y ayant eu accès très jeune, parce que je n'ai tout simplement pas laissé le porno tout remplacer, que je fantasmais uniquement sur des filles réelles, mes voisines des classe par exemple, le porno n'étant qu'un support, c'est comme si vous voulez vous étiez amoureux d'une meuf, vous la désirez plus que tout et bla bla bla.
Mais ça vous empêche pas d'avoir envie d'autres filles, et de baiser avec, mais au final une fois la nuit de sexe passée avec une jolie fille random, c'est toujours la fille que vous aimez vers qui vous revenez.

C'est la même, le porno étant la jolie fille random, et les fantasmes la femme de vos rêves.