Yo' !
Je ne parle pas de filles aujourd'hui, je m'amuse à philosopher, à écouter la poésie, qui est partout, jusque dans l'air qui me fait vivre.
Aujourd'hui, je suis un poète, et j'emmerde tout le monde. Même (et surtout) les mecs avec une grosse réputation, une grosse bite, une grosse maison, un gros porte-monnaie.
Pourquoi ? Probablement par jalousie.
C'est important de parfois dire "Je t'emmerde, je ne suis pas d'humeur à être un gentil garçon".
Donc plutôt que d'aller faire n'importe quoi, j'extériorise ceci avec un peu d'écriture. Plus pour moi que pour vous, il n'y a rien à apprendre dans ce pavé, qui coule sur mon écran comme le sang dans les guerres qui voient tomber nos fils et nos frères.
On a déjà fais plus joyeux, mais finalement, est-ce que le bonheur est aussi beau que le malheur ? Pourquoi les plus belles symphonies sont des odes à la mort, des rhapsodie qui sonnent comme le souffle de la faucheuse ?
Je devrais être heureux, mais ce n'est pas le cas.
Aujourd'hui, je crois que j'ai compris qu'il y a une limite à tout. J'ai vu passer S. en coup de vent, elle m'évite, je crois. La révélation que j'étais si jeune l'a refroidie à coup sur. Depuis, je ressens son envie de me fuir. Il faut assumer les règles du jeu.
Meurton établit jadis une classification des criminels, en partant du principe qu'on devient un criminel quand les objectifs que font miroiter la société, argent, sexe, gloire, ne sont plus atteignantes avec les outils qu'elle met à notre disposition.
A partir de là, plusieurs comportements se distinguent :
- Le conformiste ; Il n'y a pas à chercher, on peut atteindre l'objectif quelque soit l'outil, il faut juste y mettre du sien.
- Le ritualiste ; Les objectifs ne peuvent être atteints avec les outils. Tant pis, continuons à respecter les règles, juste par commodité.
- L'extrémiste ; L'objectif sera atteint, mais ces derniers n'ont pas peur d'enfreindre la règle pour obtenir le résultat ; 2 et 2 font 5 quand on a rien à manger, et tant pis si l'unité manquante s'obtient à coup de poing. Nulle crainte d'enfreindre les règles, si c'est pour arriver à ses fins.
- Les rebelles ; On rejete ce système de valeur, pour établir le nôtre. Et pour ça, pas de pitié, s'il faut violer la loi, ils le feront.
- Les évadés ; Eux ont abandonné tout objectif, au profit d'une criminalité aveugle.
Alors que le One-Itis commence, insidieusement, à s'immiscer dans mes pensées, le moral s'écroule. Je ne sais pas trop comment je me retrouve dans tout ça.
Je me demande où je me situe. Ritualiste, Rebelle, Evadé ? Je n'ai jamais eu de scrupule à enfreindre la loi, puisqu'elle ment quand elle se prétend égale entre tous. Mais pour autant, pour ne pas faire mal à ceux que j'aime, je n'ai aucune espèce envie de faire n'importe quoi dans ma vie.
Un exutoir ? Lequel ? Boire, fumer, plus ? Baiser, non pas par plaisir ? Manger jusqu'à vomir, tandis que des enfants, qui pourraient être des frères meurent de la famine ?
On me dit souvent que je suis drôle, ce qui ne transparait pas sur le Forum, parce qu'ici, j'essaye d'être sérieux. "Tu devrais faire un One-Man Show" me disent les quelques sangsues qui me torchent, "T'es un vrai comique !", peut-être, juste un mioche qui chiale qui se cache derrière un Clown. Mon sens de l'humour vient de se pendre, il a accroché la corde au haut de la montagne qu'est le défi d'oublier, et d'avancer. Reste en paix, traître.
Dernièrement, je me suis impressionné. J'ai été positif chaque jour en me levant. J'ai souri à chaque once de gaieté, et je me suis retenu de pleurer à chaque difficulté. En fait, deux choses me font pleurer.
Lorsque mon père ou ma mère pleure ou souffre, particulièrement si je suis la cause de leurs maux. Ainsi que lorsque je dois me défaire d'une obsession amoureuse. J'ai besoin d'une ruse pour la cacher de mon regard, comment je me suis retrouvé là-dedans ?
Tu entres dans le cercle et tu penses être le Maître du jeu, tu penses que tous les coups dont tu portes les stigmates t'ont rendu insensible, mais ce n'est pas le cas, car si tu peux endurcir ton corps, ton esprit veut toujours penser que demain sera une belle journée.
Tu as ce putain de désir de vouloir rendre les coups que tu as pris. De vouloir être celui qui fascine, qui captive, mais tu as tant à gagner à rester dans ton coin d'ombre, avec ceux qui t'aiment. Tu es beau, reste fidèle à toi-même.
Juste une larme ? Promis, je ne pleurerais qu'une fois.
Demain, je reviendrais joyeux. Le soleil sera à son zénith, à me saluer. Je lui ferais un F*ck, tu montres ta gueule que quand tout va bien, t'es comme un actionnaire du CAC 40 toi.
J'ai l'impression de marcher cent miles, pieds nus, dans le désert. Je sais que lorsque ce sera passé, je pourrais marcher dans les flammes, mais jusque là, la chaleur me brûle.
Dans cette vision onirique, un type en costard se tient à côté de moi et marche sans une once de difficulté, avec ses pompes de bourgeois.
On marche côte à côte, en s'ignorant.
Raven : Hé toi !
??? : Oui ?
Raven : Pourquoi je marche pieds nus en guenilles, quand toi, tu possèdes de telles shoes ?
??? : On marche avec les shoes que Dieu nous donne.
Raven : Dieu est un petit fils de pute. Et en plus d'être une ordure, il n'existe pas. Et c'est tellement une ordure que même sans exister il fait du mal.
??? : Tu susurrerais son nom quand tu jouirais si tu portais mes pompes sale mioche.
Raven : Ouais, mais c'est pas le cas, j'affronte le désert pieds nus.
??? : Dommage pour toi, n'espère pas pouvoir prendre celles de quelqu'un d'autre, ça ne se donne pas, que ça soit un prêt, un échange, un don ou un lég.
Raven : T'es en train de me dire qu'il fait du favoritisme ? Tu l'as sucé quand t'étais grand comme ça ? Allez, avoue, de telles pompes, ça se choppe pas avec un sourire non ?
??? : C'est bien toi ça. Tu penses mériter quelque chose quand tu passes ton temps à te plaindre de tout et de rien.
Raven : C'est facile de juger celui qui se plaint de sa condition de merde quand on le regarde de haut, planqué dans sa putain de tour.
??? : Tu m'exaspères.
Raven : C'est réciproque.
??? : Si ça se trouve, Dieu t'a filé une belle paire de shoes.
Raven : Mes pieds sont nus, regarde !
??? : Sauf que tu refuses de t'en servir. T'as les boules de t'écrouler en plein milieu du désert avec une belle paire ? Donc tu marches pieds nus, pour avoir une excuse quand tu croupiras ici, seul ?
Raven : Et si on échangeait ? Je prends tes pompes, et tu restes pieds nus, je te prouverais que j'avancerais sans soucis avec tes shoes.
??? : Sauf que Dieu ne permet pas qu'on échange nos chaussures. On avance tous avec celles qu'on a. Arrête de te plaindre, et avance un peu.
Un mioche qui se plaint à un homme qui lui répond.
Ce mioche, c'est moi.
Cet homme, c'est peut-être ma lucidité.
Je suis jeune. Idiot. Ma fougue magnanime n'est que l'impudence de celui qui croit découvrir quelque chose, quand il marche dans les traces d'autres explorateurs.
Deux chemins pour y arriver.
Rester assis sur mon cul, en attendant de savoir si j'ai une paire de chaussures quelque part.
Ou me botter le cul, et avancer, pieds nus, et voir jusqu'où j'irais.
Je ne suis pas le genre de gosses à s'asseoir et à attendre qu'on lui fasse un câlin et qu'on lui donne des chaussures pour avancer.
Quand je serais arrivé à l'oasis après le désert, promis, je vous dirais comment c'est.
Et quant à S., je vais aller la voir, demain, la regarder dans les yeux, lui proposer un café, l'embrasser, dans la cafétéria, la ramener chez moi, dans ma douche, et je vais lui apprendre à quel point le désert m'aura rendu chaud.
Elle repartira amoureuse, en marchant comme un canard. J'espère qu'elle prendra ma main. La tendre pour rien serait une peine que j'aimerais ne pas porter.
Bref.
Moi, c'est Raven, et toi ?
Notes et commentaires reçus par ce post :- [0] Like a boss ! le 18.01.13, 02h49 par tibdeconne
- [0] Encore le 18.01.13, 14h26 par TheMista
- [0] le 24.01.13, 12h26 par Aristophane