Strange Days
Ha oui ok, en effet c'est probablement le cas. Ceci dit je cherche pas spécialement à la baiser et à l'envoyer balader après. À moins qu'elle exige que je lui fasse des gosses je serais disposé à faire un bout de chemin avec elle.
Peut être que cette Violette t'impressionne un peu? Ne vois pas ce que je dis comme une attaque personnelle. J'ai un peu l'impression que tu aurais du mal à être avec elle dans un contexte autre que festif (et de surcroît sans alcool).Edvard Dolokhov a écrit :@TheMista : c'est con mais je n'avais absolument jamais envisagé les choses sous cet angle. Pour moi ça tombait sous le sens que soirée + alcool = beaucoup plus simple. D'ailleurs, comme je l'ai dit au tout début de mon journal, je ne fais jamais de rencards. C'est aussi dû au fait que j'ai une trouille énorme de me faire remballer frontalement. Fin pour donner un exemple concret : tu dragues une meuf en soirée, tu la pelotes un peu, tu tentes de la choper : si elle tourne la tête au dernier moment, pas de souci, tu peux enchainer. Rien de dramatique. Mais je ne sais pas pourquoi, si je proposais à une meuf d'aller prendre un verre, dans ma tête ce serait une proposition ultra directe qui pourrait du coup entrainer un refus aussi direct, du genre "désolée mais tu m'attires pas" ou autre. Et j'ai une peur panique de ce type de rejet. Limite phobique. ça doit remonter à de longues années où je ne connaissais strictement rien à la drague et où je me suis fait recaler de la sorte parce que j'étais beaucoup trop sérieux, pas fun, etc. Bref, c'est une super piste à creuser. Je pense qu'il faut que j'arrive à surmonter cette peur. Mais dans l'immédiat je sais que j'aurais vraiment du mal à supporter un refus direct. Je ne supporte pas l'idée que je puisse ne pas attirer une meuf du tout. Du moins une meuf qui compte pour moi. ça me rend fou. ça n'entre même pas dans la liste de mes possibles. Je peux même pas y penser en fait.
Merci pour tes encouragements. Je dois avouer que la théorie du marché sexuel ne vient pas de moi (bien qu'elle compte énormément dans mon système de pensée), elle a été formulée par plusieurs écrivains. Houellebecq la décrit très bien notamment. Je te conseille de le lire, si ça t'intéresses. Commence par "les particules élémentaires".
Certes l'alcool désinhibe, certes quand on est étudiant on se bourre la gueule et fait la fête (en référence aux propos de Luxlisbon), mais là il s'agit de closer. Et un gars bourré perd toute sa subtilité et sa valeur (une fille bourrée aussi d'ailleurs) : je ne suis pas très sûr que tu avais envie de prendre sauvagement Violette alors qu'elle vomissait tellement elle avait bu et réciproquement pour elle.
Mets toi dans un contexte un peu plus "romantique" si je puis dire et escalade le plus possible physiquement. N'aie rien à te reprocher, tente et si ça passe pas, tant pis, tu auras essayé au moins. Surmonte ta peur coûte que coûte, affronte la en face à face. Comme tu le mentionnes plus haut, c'est une super piste à creuser. C'est exactement dans ce type de démarche que je me suis lancé et je ne compte même plus le nombre de blocages que j'ai annihilé depuis. Voir ce qui t'effraie le plus et l'affronter, je pense que c'est la seule solution viable pour mettre un terme à un problème de fond (tu prends le problème à sa racine).
Sinon cool pour ta référence littéraire, je vais voir de quoi il s'agit

Si je peux me permettre, je conseillerais plutôt de lire "Extension du domaine de la lutte" que "particules élémentaires" de Houellebecq, c'est d'ailleurs là-dedans qu'il exprime sa théorie du marché sexuel.
A part ça Edvard, je plussoie TheMista. Plus tu vas tenter, et plus tu vas banaliser l'échec. La première fois qu'on aborde une fille/tente de l'embrasser, on flippe. Après la 20e fois, on banalise, du coup on accepte plus facilement l'échec et on le vit beaucoup moins mal.
A part ça Edvard, je plussoie TheMista. Plus tu vas tenter, et plus tu vas banaliser l'échec. La première fois qu'on aborde une fille/tente de l'embrasser, on flippe. Après la 20e fois, on banalise, du coup on accepte plus facilement l'échec et on le vit beaucoup moins mal.
@TheMista : En effet, elle m'impressionne, déjà parce qu'on ne vient pas du même monde, ce qui rend les choses plus difficiles, et parce que j'y tiens. Donc ce serait plus grave de me planter avec elle qu'avec une meuf lambda. Après si, j'aurais pas trop de problème à me trouver avec elle dans un autre contexte, ce qui me fait flipper c'est de lui proposer. Dans ma tête si je lui propose de prendre un verre après ce qui s'est passé et qu'elle refuse ce sera définitivement mort. Et c'est ça qui me fait flipper. Je me démerde toujours pour qu'il subsiste une dose d’ambiguïté. C'est sûrement très con et complètement perché mais j'y peux rien. Enfin vu que vous me conseillez ça à l'unanimité je vais quand même le faire.
@Tibdeconne : C'est pas l'échec en lui-même qui me fait flipper. Me planter avec une meuf en soirée, je m'en branle, ça m'est déjà arrivé plus d'une fois. Par contre, quand je m'investis auprès d'une meuf que je connais depuis plus longtemps et à laquelle je tiens, là oui, ça me fait flipper. Déjà parce que j'ai une émotivité très forte et un principe de désir largement supérieur à mon principe de réalité, ce qui fait que ce genre d'échec (relativement rare étant donné que je m'attache rarement à une meuf) a en général pour effet de me réduire en compote pendant plusieurs semaines. Aussi parce que je vis ça comme un rejet beaucoup plus fort que si c'était une simple meuf rencontrée le soir-même : là, elle me connait, et le fait que je ne puisse pas l'attirer avec ma personnalité géniale me parait horrible. C'est ce qu'on appelle un ego sur-dimensionné. Ou sous-dimensionné.
@Tibdeconne : C'est pas l'échec en lui-même qui me fait flipper. Me planter avec une meuf en soirée, je m'en branle, ça m'est déjà arrivé plus d'une fois. Par contre, quand je m'investis auprès d'une meuf que je connais depuis plus longtemps et à laquelle je tiens, là oui, ça me fait flipper. Déjà parce que j'ai une émotivité très forte et un principe de désir largement supérieur à mon principe de réalité, ce qui fait que ce genre d'échec (relativement rare étant donné que je m'attache rarement à une meuf) a en général pour effet de me réduire en compote pendant plusieurs semaines. Aussi parce que je vis ça comme un rejet beaucoup plus fort que si c'était une simple meuf rencontrée le soir-même : là, elle me connait, et le fait que je ne puisse pas l'attirer avec ma personnalité géniale me parait horrible. C'est ce qu'on appelle un ego sur-dimensionné. Ou sous-dimensionné.
Ce membre a été banni de FTS, en raison de manquements répétés au règlement. Un membre peut être banni automatiquement si sa note descend trop bas (ou trop vite), ou manuellement par un modérateur. Les propos de ce membre n'engagent que lui et ne reflètent pas les opinions des utilisateurs de FTS.
L'investissement est proportionnel à l'estime qu' on a de la personne.Rien de nouveau et dans la série des ya qua foquon je te dirais de relativiser.
Pour ton problème de cheveux si tu as des questions n'hésite pas j'ai fait un stage de 6semaines dans un service de dermatologie au contact de spécialistes.
Pour ton problème de cheveux si tu as des questions n'hésite pas j'ai fait un stage de 6semaines dans un service de dermatologie au contact de spécialistes.
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Pour ton problème de cheveux si tu as des questions n'hésite pas j'ai fait un stage de 6semaines dans un service de dermatologie au contact de spécialistes.
Pour ton problème de cheveux si tu as des questions n'hésite pas j'ai fait un stage de 6semaines dans un service de dermatologie au contact de spécialistes.
Je ne comprends pas ta première phrase, que veux-tu dire exactement ?
Mes cheveux pour l'instant aucun souci, c'est vers 30 ans que je devrais commencer à ressembler à Bernard Laporte.
Mes cheveux pour l'instant aucun souci, c'est vers 30 ans que je devrais commencer à ressembler à Bernard Laporte.
Peu d'aventures palpitantes à relater en ce moment, étant donné que je passe le plus clair de mon temps à lire, mater Game of thrones et boire de l'Ouzo. Je me bornerais donc à vous faire partager une réflexion que j'avas développée il y a quelques temps, inspirée de Houellebecq et de Match Point. Vers l'infini et au-delà ! Message riche en spoilers, donc si vous n'avez pas vu le film, n'allez pas jusqu'au bout.
On parle en permanence des règles très strictes qui régissent l’économie de marché. Peu en revanche s’accordent sur les dites règles : d’un économiste à l’autre, on passe du lard au cochon sans le moindre problème. Je n’ai néanmoins pas l’intention de m’attacher ici à bâtir une nouvelle théorie économique. Ni de suggérer une politique permettant de lutter contre le chômage, le déficit du commerce extérieur, l’inflation, ou que sais-je encore. Non. J’aimerais comprendre les règles qui régissent la hiérarchie sociale, et, de fait, la hiérarchie sexuelle.
Nos comportements, nos interactions sociales s’incluent dans un tout. Chacune de nos paroles, de nos faits, de nos gestes est immédiatement interprété, classé et mémorisé. En fonction de ceux-ci, une hiérarchie s’établit, qui par sa rigueur et son caractère infranchissable rappelle celle des sociétés d’anciens régimes. Le social et le sexe sont étroitement liés : ceux qui dominent le premier marché dominent en général le second. Un certain nombre de critères entrent en jeu (je parle uniquement des hommes, ce que j’ai entre les jambes m’empêchant de comprendre parfaitement ce que vivent les ambassadrices du beaux sexe) : le physique, la sociabilité, l’extraversion, le fait de briller dans une activité socialement reconnue (sport et musique, en particulier), les performances à l’horizontal, le nombre de conquêtes, le langage corporel, le langage tout court, la confiance en soi, l’intelligence émotionnelle, l’humour, les codes sociaux, qui dépendent à la fois du milieu familial et des milieux fréquentés jusqu’à l’adolescence. J’en oublie surement, mais voilà les principaux.
Plus l’on possède ses critères en nombre, plus l’on s’élève dans la hiérarchie sociale, et donc dans la hiérarchie sexuelle. Ceux qui ont le malheur d’être trop pauvrement dotés en la matière ne baiseront jamais (et je suis catégorique là-dessus) les meufs qu’ils rêvent de baiser. Ses critères sont absolus et immuables.
Certaines œuvres d’art illustrent cette théorie à la perfection. Je pense notamment au plus grand film de Woody Allen, le génial Match Point. Il est souvent décrit comme un film atrocement sombre et immoral, comme l’histoire d’une ordure finie qui entube tout le monde grâce à sa gueule d’ange. Ses critiques sont totalement à côté de la plaque. Il est parfaitement stupide de blâmer Chris Wilton pour son attitude, tout comme il serait stupide de blâmer Nola Rice ou Chloé Hewett pour être tombées amoureuse d’un « pareil salopard ». En fait, aucun personnage du film n’est blâmable. Tous se contentent de se plier parfaitement aux règles qui régissent strictement nos comportements sociaux.
Clarifions les choses. Au départ, Chris Wilton n’a pas grand-chose pour lui, ou tout du moins aucun des critères que l’on décrit classiquement comme nécessaires pour réussir : il n’est pas riche, n’a pas de diplôme, se démmerde correctement avec une raquette de tennis, mais pas suffisamment pour être professionnel. Néanmoins, il possède plusieurs atouts qui en font un dominant en puissance. Il est particulièrement beau, athlétique, possède une excellente intelligence sociale et psychologique : il sait parfaitement comment se faire aimer des autres, quelles attitudes adopter, comment se comporter dans un milieu social étranger. Il a choisi de se fixer un objectif (qui n’a en soi rien de critiquable) : devenir riche. Ses nombreux atouts lui permettent d’arriver à ses fins à une vitesse vertigineuse. Lors d’un cours de tennis qu’il donne pour se faire un peu de maille, il rencontre un fils de bonne famille, Tom Hewett. Il noue habilement le contact avec lui en feignant d’être passionné d’opéra. Ce prétexte lui permet d’être invité dans la loge de la famille de son camarade de jeu, en compagnie de ses parents et de sa sœur. Il use rapidement de ses charmes pour séduire cette dernière, tout en se débrouillant pour plaire aux parents. Dans les petits papiers de la famille, il est vite parachuté à un poste de cadre bien rémunéré et bourré d’avantages, pour lequel il n’a à l’origine ni le diplôme ni la moindre compétence. Alors qu’il se rapproche toujours plus de Chloé, la sœur de Tom, et qu’un mariage se fait pressentir, son futur beau-père lui offre une promotion mirobolante qui confère encore plus d’atouts (salaire élevé, voiture de fonction…). En l’espace de quelques mois, notre tennisman fauché se met à jouer en bourse et acquiert un immense duplex dont les fenêtres donnent sur la tamise. Une sacrée success story. Mais un autre élément entre bientôt en ligne de compte : la sulfureuse compagne de Tom, Nola Rice, lui tape rapidement dans l’œil. Ils entament un jeu de séduction, motivé cette fois par une véritable attirance et non par un calcul social. Les nombreux atouts de Chris, qui le rendent aussi bon sur le marché du sexe que sur celui des relations sociales, lui permettent rapidement de coucher avec elle. Elle se sépare de Tom. Il la perd de vue. Il la recroise au hasard d’une exposition d’art moderne. Elle devient son amante à temps plein. Il la baise dès qu’il a un moment. Forcément, il envoie un peu moins sa femme au Nirvana. Elle commence à avoir des doutes. Surtout que Nola le harcèle. Elle vient d’apprendre une grande et heureuse nouvelle. Elle est enceinte.
Chris, naturellement, envisage d’abord une option qui lui permettrait de continuer à jouer sur les deux tableaux : jouir de sa fortune tout en baisant une poule haut de gamme. Il lui propose donc de laisser des toubibs en blouse blanche les débarrasser de ce mioche potentiellement nuisible. Malheureusement, elle refuse : elle en a déjà bazardé deux dans les chiottes, un jamais deux sans trois ferait un peu too much. Pire, elle veut l’élever avec Chris et exige qu’il quitte sa femme pour elle. Un dilemme Pavlovien : que choisir ? La fortune, la réussite matérielle, ou les plaisirs de la chair ? Une bonne partie du film le montre tiraillé entre ces deux femmes, celle qui lui assure un certain confort de vie et celle avec qui il aime s’envoyer en l’air. Il penche à maintes reprises d’un côté, puis de l’autre. Et finit par opter pour la première option. Malheureusement, Nola n’a pas l’intention de lui laisser le choix : elle le menace à plusieurs reprises d’appeler sa femme pour tout lui révéler s’il ne la plaque pas. Elle ne lui laisse ainsi qu’une seule option : s’il désire s’accrocher à son objectif de départ, la richesse, il doit se débarrasser d’elle. Par tous les moyens. Le grand final arrive, logique, inéluctable, dans la droite ligne du scénario : après une petite mise en scène destinée à brouiller les pistes, il lui tire un coup de chevrotine dans le visage. Sa vie de cadre sup + londonien peut continuer paisiblement. Il termine le film en proie à une culpabilité qui le ronge jusqu’à provoquer des hallucinations nocturnes, s’imaginant dialoguer avec le fantôme de son ancienne amante. Chloé, en revanche, a retrouvé son homme, qui lui a même fait cadeau d’un gosse.
Plusieurs amis m’ont dit avoir été révulsé par l’aspect hautement immoral du film. Encore une fois, je ne comprends pas cette réaction. Il est évident qu’aucun personnage ou presque n’est blâmable. Chloé et Nola ne font que suivre une loi d’une nécessité absolue en tombant amoureuses de Chris, qui réunit toutes les caractéristiques d’un homme haut de gamme. Accuser celui-ci de cynisme ou d’opportunisme est d’une connerie sans nom : il ne fait qu’user de tous ses atouts pour atteindre ses objectifs, attitude parfaitement logique et rationnelle que n’importe qui adopterait à sa place. Naturellement, son crime le fait cependant basculer du côté obscur de la force : aveuglé par son objectif primaire, et prêt à tout pour maintenir son statut social dûment acquis, il est prêt à commettre l’impensable, et sur une femme qu’il désire, qui plus est. Il s’agit à mon sens du seul aspect sombre du film. Cette idée qu’un homme puisse être à ce point obsédé par son rêve qu’il en perde la tête au point de dézinguer sa gonzesse. Mais tout le reste est d’un réalisme, voire d’une scientificité admirable. Les rapports humains, sociaux et sexuels ont rarement été aussi bien décrits. Cette nécessité qui habite chaque moment du film est ce qui fait toute sa force. Imaginez que Chris ait eu une sale gueule, un manque d’aisance sociale, ou n’importe quelle autre caractéristique qui eût fait chuter sa valeur sociale et sexuelle. Alors, jamais il ne se serait loué d’amitié avec Tom Hewett, jamais il n’aurait pu séduire sa sœur, et jamais il ne se serait tapé Nola Rice. Ce qui aurait sans doute mieux valu pour elle.
E. Dolokhov
On parle en permanence des règles très strictes qui régissent l’économie de marché. Peu en revanche s’accordent sur les dites règles : d’un économiste à l’autre, on passe du lard au cochon sans le moindre problème. Je n’ai néanmoins pas l’intention de m’attacher ici à bâtir une nouvelle théorie économique. Ni de suggérer une politique permettant de lutter contre le chômage, le déficit du commerce extérieur, l’inflation, ou que sais-je encore. Non. J’aimerais comprendre les règles qui régissent la hiérarchie sociale, et, de fait, la hiérarchie sexuelle.
Nos comportements, nos interactions sociales s’incluent dans un tout. Chacune de nos paroles, de nos faits, de nos gestes est immédiatement interprété, classé et mémorisé. En fonction de ceux-ci, une hiérarchie s’établit, qui par sa rigueur et son caractère infranchissable rappelle celle des sociétés d’anciens régimes. Le social et le sexe sont étroitement liés : ceux qui dominent le premier marché dominent en général le second. Un certain nombre de critères entrent en jeu (je parle uniquement des hommes, ce que j’ai entre les jambes m’empêchant de comprendre parfaitement ce que vivent les ambassadrices du beaux sexe) : le physique, la sociabilité, l’extraversion, le fait de briller dans une activité socialement reconnue (sport et musique, en particulier), les performances à l’horizontal, le nombre de conquêtes, le langage corporel, le langage tout court, la confiance en soi, l’intelligence émotionnelle, l’humour, les codes sociaux, qui dépendent à la fois du milieu familial et des milieux fréquentés jusqu’à l’adolescence. J’en oublie surement, mais voilà les principaux.
Plus l’on possède ses critères en nombre, plus l’on s’élève dans la hiérarchie sociale, et donc dans la hiérarchie sexuelle. Ceux qui ont le malheur d’être trop pauvrement dotés en la matière ne baiseront jamais (et je suis catégorique là-dessus) les meufs qu’ils rêvent de baiser. Ses critères sont absolus et immuables.
Certaines œuvres d’art illustrent cette théorie à la perfection. Je pense notamment au plus grand film de Woody Allen, le génial Match Point. Il est souvent décrit comme un film atrocement sombre et immoral, comme l’histoire d’une ordure finie qui entube tout le monde grâce à sa gueule d’ange. Ses critiques sont totalement à côté de la plaque. Il est parfaitement stupide de blâmer Chris Wilton pour son attitude, tout comme il serait stupide de blâmer Nola Rice ou Chloé Hewett pour être tombées amoureuse d’un « pareil salopard ». En fait, aucun personnage du film n’est blâmable. Tous se contentent de se plier parfaitement aux règles qui régissent strictement nos comportements sociaux.
Clarifions les choses. Au départ, Chris Wilton n’a pas grand-chose pour lui, ou tout du moins aucun des critères que l’on décrit classiquement comme nécessaires pour réussir : il n’est pas riche, n’a pas de diplôme, se démmerde correctement avec une raquette de tennis, mais pas suffisamment pour être professionnel. Néanmoins, il possède plusieurs atouts qui en font un dominant en puissance. Il est particulièrement beau, athlétique, possède une excellente intelligence sociale et psychologique : il sait parfaitement comment se faire aimer des autres, quelles attitudes adopter, comment se comporter dans un milieu social étranger. Il a choisi de se fixer un objectif (qui n’a en soi rien de critiquable) : devenir riche. Ses nombreux atouts lui permettent d’arriver à ses fins à une vitesse vertigineuse. Lors d’un cours de tennis qu’il donne pour se faire un peu de maille, il rencontre un fils de bonne famille, Tom Hewett. Il noue habilement le contact avec lui en feignant d’être passionné d’opéra. Ce prétexte lui permet d’être invité dans la loge de la famille de son camarade de jeu, en compagnie de ses parents et de sa sœur. Il use rapidement de ses charmes pour séduire cette dernière, tout en se débrouillant pour plaire aux parents. Dans les petits papiers de la famille, il est vite parachuté à un poste de cadre bien rémunéré et bourré d’avantages, pour lequel il n’a à l’origine ni le diplôme ni la moindre compétence. Alors qu’il se rapproche toujours plus de Chloé, la sœur de Tom, et qu’un mariage se fait pressentir, son futur beau-père lui offre une promotion mirobolante qui confère encore plus d’atouts (salaire élevé, voiture de fonction…). En l’espace de quelques mois, notre tennisman fauché se met à jouer en bourse et acquiert un immense duplex dont les fenêtres donnent sur la tamise. Une sacrée success story. Mais un autre élément entre bientôt en ligne de compte : la sulfureuse compagne de Tom, Nola Rice, lui tape rapidement dans l’œil. Ils entament un jeu de séduction, motivé cette fois par une véritable attirance et non par un calcul social. Les nombreux atouts de Chris, qui le rendent aussi bon sur le marché du sexe que sur celui des relations sociales, lui permettent rapidement de coucher avec elle. Elle se sépare de Tom. Il la perd de vue. Il la recroise au hasard d’une exposition d’art moderne. Elle devient son amante à temps plein. Il la baise dès qu’il a un moment. Forcément, il envoie un peu moins sa femme au Nirvana. Elle commence à avoir des doutes. Surtout que Nola le harcèle. Elle vient d’apprendre une grande et heureuse nouvelle. Elle est enceinte.
Chris, naturellement, envisage d’abord une option qui lui permettrait de continuer à jouer sur les deux tableaux : jouir de sa fortune tout en baisant une poule haut de gamme. Il lui propose donc de laisser des toubibs en blouse blanche les débarrasser de ce mioche potentiellement nuisible. Malheureusement, elle refuse : elle en a déjà bazardé deux dans les chiottes, un jamais deux sans trois ferait un peu too much. Pire, elle veut l’élever avec Chris et exige qu’il quitte sa femme pour elle. Un dilemme Pavlovien : que choisir ? La fortune, la réussite matérielle, ou les plaisirs de la chair ? Une bonne partie du film le montre tiraillé entre ces deux femmes, celle qui lui assure un certain confort de vie et celle avec qui il aime s’envoyer en l’air. Il penche à maintes reprises d’un côté, puis de l’autre. Et finit par opter pour la première option. Malheureusement, Nola n’a pas l’intention de lui laisser le choix : elle le menace à plusieurs reprises d’appeler sa femme pour tout lui révéler s’il ne la plaque pas. Elle ne lui laisse ainsi qu’une seule option : s’il désire s’accrocher à son objectif de départ, la richesse, il doit se débarrasser d’elle. Par tous les moyens. Le grand final arrive, logique, inéluctable, dans la droite ligne du scénario : après une petite mise en scène destinée à brouiller les pistes, il lui tire un coup de chevrotine dans le visage. Sa vie de cadre sup + londonien peut continuer paisiblement. Il termine le film en proie à une culpabilité qui le ronge jusqu’à provoquer des hallucinations nocturnes, s’imaginant dialoguer avec le fantôme de son ancienne amante. Chloé, en revanche, a retrouvé son homme, qui lui a même fait cadeau d’un gosse.
Plusieurs amis m’ont dit avoir été révulsé par l’aspect hautement immoral du film. Encore une fois, je ne comprends pas cette réaction. Il est évident qu’aucun personnage ou presque n’est blâmable. Chloé et Nola ne font que suivre une loi d’une nécessité absolue en tombant amoureuses de Chris, qui réunit toutes les caractéristiques d’un homme haut de gamme. Accuser celui-ci de cynisme ou d’opportunisme est d’une connerie sans nom : il ne fait qu’user de tous ses atouts pour atteindre ses objectifs, attitude parfaitement logique et rationnelle que n’importe qui adopterait à sa place. Naturellement, son crime le fait cependant basculer du côté obscur de la force : aveuglé par son objectif primaire, et prêt à tout pour maintenir son statut social dûment acquis, il est prêt à commettre l’impensable, et sur une femme qu’il désire, qui plus est. Il s’agit à mon sens du seul aspect sombre du film. Cette idée qu’un homme puisse être à ce point obsédé par son rêve qu’il en perde la tête au point de dézinguer sa gonzesse. Mais tout le reste est d’un réalisme, voire d’une scientificité admirable. Les rapports humains, sociaux et sexuels ont rarement été aussi bien décrits. Cette nécessité qui habite chaque moment du film est ce qui fait toute sa force. Imaginez que Chris ait eu une sale gueule, un manque d’aisance sociale, ou n’importe quelle autre caractéristique qui eût fait chuter sa valeur sociale et sexuelle. Alors, jamais il ne se serait loué d’amitié avec Tom Hewett, jamais il n’aurait pu séduire sa sœur, et jamais il ne se serait tapé Nola Rice. Ce qui aurait sans doute mieux valu pour elle.
E. Dolokhov
Hello darkness my old friend
I've come to talk with you again
Because a vision softly creeping
Left its seeds while I was sleeping
And the vision that was planted in my brain
Still remains
Within the sound of silence
C’est par ces quelques vers que commence et finit « The graduate », film de Mike Nichols sorti en 1967, adapté du roman éponyme de Charles Webb. L’incipit et la conclusion se rejoignent, formant un immense ruban de Moebius dont on ne saurait trouver le point d’accroche, une boucle où le temps n’est plus linéaire mais cyclique, selon la conception des Anciens. South of no north. Ce film débute comme un concentré de tous mes fantasmes. Ben, un jeune premier incarné par Dustin Hoffman, se fait draguer ouvertement par une délicieuse Milf alcoolique et accro à la nicotine, à qui Anne Bancroft prête son doux minois. Ils ne tardent pas à s’envoyer en l’air dans la joie et la bonne humeur, et cette passion occupe une bonne part de l’emploi du temps de Ben, qui en vient à négliger d’autres obligations un peu plus studieuses, comme son inscription à l’université. Je ne vous raconterai pas comment fini la romance, mais je trouve personnellement la fin un peu tiède comparée aux passions brûlantes qui dévorent littéralement la première partie.
Je ne sais pas vous, mais il m’arrive souvent de mettre ma vie en musique. Parfois, sans que je sache trop pourquoi, un morceau me semble coller parfaitement avec la période que je traverse. Il formerait une sorte de BO idéale dans le médiocre feuilleton que constitue mon quotidien. Quand je me suis mis à faire du sport comme un dingue, il y a quelques années, j’écoutais la BO du premier Rocky en boucle, et je l’avais en tête lors de chaque série de pompes, à chaque longueur en brasse. Femme fatale des Velvet Undergound colle parfaitement avec mon départ de Grenoble, un samedi ensoleillé. Je chialais intérieurement, désespérant de quitter définitivement ma coloc d’alors dont j’étais raide dingue. Comfortably Numb anime mes instants semi-dépressifs. Bref, je pourrais continuer comme ça pendant des heures. Hé bien en ce moment, The sound of silence, qui entame ce chapitre, est une compagne de tous les instants. Une époque est en train de se clore, et sur ce morceau pourraient défiler toutes les images qui ont marqué les derniers mois, que je ne peux contempler sans ressentir une violente nostalgie. Une fresque mélodieuse évoquant une période un peu plus douce que de coutume, un passé aux airs de musette et d’accordéon, désormais bien révolu. Le genre qui vous fait de temps à autre lever les yeux au ciel en laissant échapper un léger soupire de regret, tel un soixante-huitard rêvassant sur les trente glorieuses.
Sur la bobine, apparaitraient d’abord les premiers jours du dernier été avant la supposée fin du monde, un apéro sur un canap’ au soleil, en charmante compagnie, un oinj sur une terasse, toujours sous le même soleil, et en une toute autre mais non moins charmante compagnie. Puis les moments passés auprès d’une bande de comédiens déglingués en proche banlieue, un poil craignos, mais pas trop. Les Ferias, sous un soleil de plomb, avec une nuit passée à dormir à deux sur un carré de pelouse devant le parking d’un monsieur meuble, avec un sac eastpak pour seule litterie. Amsterdam. Josefine, son accent anglais impeccable, ses formes de suédoise à croquer à pleines dents, ses converses blanches taille basse, ses lèvres, son air boudeur et avenant à la fois. Les délices que j’éprouvais, moi, le connard des faubourgs, à me balader au bras de de cette nymphe venue du froid. Un poil trop lyrique, ça, mais l’amour rend con. Les poètes endurcis à la vodka bas de gamme et au froid sibèrien ne font pas exception. Il y aurait Laure, ses yeux immenses, sa taille ridicule, son air un peu niais et ses instincts putassiers que l’alcoolémie réveille de manière spectaculaire. Violette en jupe rouge m’arrachant ma ceinture avec un sourire canin. Violette dansant en robe noire satinée, ses fesses d’américaine attirant tous les regards. Mais ce n’est plus à mon bras qu’elle danse. Elle lui préfère celui d’un de ses potes aristos aux cheveux longs. Des beuveries à répétition. Quelques conneries que je pourrais raconter aux petits enfants que je n’aurais fort probablement jamais. Beaucoup de bouquins, des litres de thé et de soupe de légume. J’en passe et des meilleures.
Sur cette bande son, je me plais aussi à imaginer une superposition d’images filmées par plusieurs caméras, braquées respectivement sur moi et toutes celles qui ont compté récemment, et qui ne compteront peut-être plus jamais. Le tout filmé au même instant. Vous ne vous êtes jamais demandé ce que faisait la meuf qui refuse de quitter votre esprit, là, maintenant, tout de suite ? Moi remontant l’artère principale, ma casquette sur le crâne, le soleil dans le visage. Violette posant un petit miroir sur sa commode, le regard perdu dans le vague. Amélie se préparant une verveine. Laure enregistrant une émission de radio. La rouquine lisant Guerre et paix. Et un couple dansant un slow sur un fond apocalyptique bardé d’explosions.
On se tourne vers le passé quand le présent nous déçoit. Mon exemple ne déroge pas à la règle, puisque mon quotidien est devenu incroyablement chiant. Plus de cheveux longs ni de pairs de nibards à l’horizon. Je me tire sur la tige en attendant le prochain débarquement de femelles qui tarde un peu trop à venir. Je n’ai plus un rond et mes derniers employeurs ne m’ont pas payé depuis trois mois. On me demande une succession de travaux rébarbatifs et chronophages. Je viens de finir Les vertes collines d’Afrique, de ce bon vieux Ernest, et j’ai envie de grands espaces et de liberté. Le cowboy de No country for old men, qui chasse seul dans une vaste étendue désertique au début du film, me fait passablement rêver.
Comble de l’ironie, je suis actuellement plongé dans Le voyageur des étoiles, de London, l’histoire d’un type qui se retrouve au mitard, cinglé dans une camisole de force, et qui survit en se remémorant inlassablement ses vies intérieures. Edifiant.
J’ai toujours trouvé le manichéisme passablement con, et même en période de famine on trouve toujours des moments de grâce. La semaine dernière, j’ai parlé à une mannequin de Los Angeles dans le fumoir d’un club parisien. Elle était grande. Et franchement bonne. Et elle adorait Serge Gainsbourg. Elle l’aurait volontiers niqué, de son vivant. Moi aussi, si les hommes avaient pu me coller la gaule. Si on l’avait niqué tous les deux en même temps, on aurait eu une très forte probabilité de niquer ensemble. C’est ce que je lui ai dit. Sous alcool, on adopte une syntaxe atroce et une logique scabreuse. J’avais aussi sniffé du poppers. Un peu plus tard, elle se déhanchait devant le disc-jockey (j’adore ce mot ringard, tombé en désuétude au profil de ses seules initiales). Pour faire marrer mes camarades de beuverie, je me suis mis derrière elle et ait fait mine de la chauffer en enchainant les gestes obscènes. Or, comme mes comparses me l’ont ensuite relaté le lendemain, hilares, la miss californienne s’était rendu compte de la manœuvre et s’est livré exactement au même jeu sur ma personne, quelques minutes plus tard, tandis que je demeurais parfaitement immobile et inconscient de son manège. C’est con, si j’avais été moins sec j’aurais peut-être pu me vanter d’avoir culbuté une compatriote d’Hank Moody. Ensuite, un de mes amis a commencé à se battre avec un des organisateurs de la sauterie. Quelques minutes plus tard, nous nous sommes tous retrouvé la gueule sur le trottoir.
Ma coloc est toujours aussi bandante, mais mes chances de la culbuter sont toujours aussi proches de zéro. Le monde est rempli de femmes qu’on ne peut pas niquer. C’est frustrant. Je comprends les touristes sexuels, dans un sens. Mais je ne suis pas trop branché asiat’. Tant pis.
A part ça, je vous recommande vivement de lire Jack London, de boire du Bloody Mary en lendemain de cuite, et d’écouter le soundcloud de Jean Tonique. Sinon, à l’ouest, rien de nouveau.
E. Dolokhov
I've come to talk with you again
Because a vision softly creeping
Left its seeds while I was sleeping
And the vision that was planted in my brain
Still remains
Within the sound of silence
C’est par ces quelques vers que commence et finit « The graduate », film de Mike Nichols sorti en 1967, adapté du roman éponyme de Charles Webb. L’incipit et la conclusion se rejoignent, formant un immense ruban de Moebius dont on ne saurait trouver le point d’accroche, une boucle où le temps n’est plus linéaire mais cyclique, selon la conception des Anciens. South of no north. Ce film débute comme un concentré de tous mes fantasmes. Ben, un jeune premier incarné par Dustin Hoffman, se fait draguer ouvertement par une délicieuse Milf alcoolique et accro à la nicotine, à qui Anne Bancroft prête son doux minois. Ils ne tardent pas à s’envoyer en l’air dans la joie et la bonne humeur, et cette passion occupe une bonne part de l’emploi du temps de Ben, qui en vient à négliger d’autres obligations un peu plus studieuses, comme son inscription à l’université. Je ne vous raconterai pas comment fini la romance, mais je trouve personnellement la fin un peu tiède comparée aux passions brûlantes qui dévorent littéralement la première partie.
Je ne sais pas vous, mais il m’arrive souvent de mettre ma vie en musique. Parfois, sans que je sache trop pourquoi, un morceau me semble coller parfaitement avec la période que je traverse. Il formerait une sorte de BO idéale dans le médiocre feuilleton que constitue mon quotidien. Quand je me suis mis à faire du sport comme un dingue, il y a quelques années, j’écoutais la BO du premier Rocky en boucle, et je l’avais en tête lors de chaque série de pompes, à chaque longueur en brasse. Femme fatale des Velvet Undergound colle parfaitement avec mon départ de Grenoble, un samedi ensoleillé. Je chialais intérieurement, désespérant de quitter définitivement ma coloc d’alors dont j’étais raide dingue. Comfortably Numb anime mes instants semi-dépressifs. Bref, je pourrais continuer comme ça pendant des heures. Hé bien en ce moment, The sound of silence, qui entame ce chapitre, est une compagne de tous les instants. Une époque est en train de se clore, et sur ce morceau pourraient défiler toutes les images qui ont marqué les derniers mois, que je ne peux contempler sans ressentir une violente nostalgie. Une fresque mélodieuse évoquant une période un peu plus douce que de coutume, un passé aux airs de musette et d’accordéon, désormais bien révolu. Le genre qui vous fait de temps à autre lever les yeux au ciel en laissant échapper un léger soupire de regret, tel un soixante-huitard rêvassant sur les trente glorieuses.
Sur la bobine, apparaitraient d’abord les premiers jours du dernier été avant la supposée fin du monde, un apéro sur un canap’ au soleil, en charmante compagnie, un oinj sur une terasse, toujours sous le même soleil, et en une toute autre mais non moins charmante compagnie. Puis les moments passés auprès d’une bande de comédiens déglingués en proche banlieue, un poil craignos, mais pas trop. Les Ferias, sous un soleil de plomb, avec une nuit passée à dormir à deux sur un carré de pelouse devant le parking d’un monsieur meuble, avec un sac eastpak pour seule litterie. Amsterdam. Josefine, son accent anglais impeccable, ses formes de suédoise à croquer à pleines dents, ses converses blanches taille basse, ses lèvres, son air boudeur et avenant à la fois. Les délices que j’éprouvais, moi, le connard des faubourgs, à me balader au bras de de cette nymphe venue du froid. Un poil trop lyrique, ça, mais l’amour rend con. Les poètes endurcis à la vodka bas de gamme et au froid sibèrien ne font pas exception. Il y aurait Laure, ses yeux immenses, sa taille ridicule, son air un peu niais et ses instincts putassiers que l’alcoolémie réveille de manière spectaculaire. Violette en jupe rouge m’arrachant ma ceinture avec un sourire canin. Violette dansant en robe noire satinée, ses fesses d’américaine attirant tous les regards. Mais ce n’est plus à mon bras qu’elle danse. Elle lui préfère celui d’un de ses potes aristos aux cheveux longs. Des beuveries à répétition. Quelques conneries que je pourrais raconter aux petits enfants que je n’aurais fort probablement jamais. Beaucoup de bouquins, des litres de thé et de soupe de légume. J’en passe et des meilleures.
Sur cette bande son, je me plais aussi à imaginer une superposition d’images filmées par plusieurs caméras, braquées respectivement sur moi et toutes celles qui ont compté récemment, et qui ne compteront peut-être plus jamais. Le tout filmé au même instant. Vous ne vous êtes jamais demandé ce que faisait la meuf qui refuse de quitter votre esprit, là, maintenant, tout de suite ? Moi remontant l’artère principale, ma casquette sur le crâne, le soleil dans le visage. Violette posant un petit miroir sur sa commode, le regard perdu dans le vague. Amélie se préparant une verveine. Laure enregistrant une émission de radio. La rouquine lisant Guerre et paix. Et un couple dansant un slow sur un fond apocalyptique bardé d’explosions.
On se tourne vers le passé quand le présent nous déçoit. Mon exemple ne déroge pas à la règle, puisque mon quotidien est devenu incroyablement chiant. Plus de cheveux longs ni de pairs de nibards à l’horizon. Je me tire sur la tige en attendant le prochain débarquement de femelles qui tarde un peu trop à venir. Je n’ai plus un rond et mes derniers employeurs ne m’ont pas payé depuis trois mois. On me demande une succession de travaux rébarbatifs et chronophages. Je viens de finir Les vertes collines d’Afrique, de ce bon vieux Ernest, et j’ai envie de grands espaces et de liberté. Le cowboy de No country for old men, qui chasse seul dans une vaste étendue désertique au début du film, me fait passablement rêver.
Comble de l’ironie, je suis actuellement plongé dans Le voyageur des étoiles, de London, l’histoire d’un type qui se retrouve au mitard, cinglé dans une camisole de force, et qui survit en se remémorant inlassablement ses vies intérieures. Edifiant.
J’ai toujours trouvé le manichéisme passablement con, et même en période de famine on trouve toujours des moments de grâce. La semaine dernière, j’ai parlé à une mannequin de Los Angeles dans le fumoir d’un club parisien. Elle était grande. Et franchement bonne. Et elle adorait Serge Gainsbourg. Elle l’aurait volontiers niqué, de son vivant. Moi aussi, si les hommes avaient pu me coller la gaule. Si on l’avait niqué tous les deux en même temps, on aurait eu une très forte probabilité de niquer ensemble. C’est ce que je lui ai dit. Sous alcool, on adopte une syntaxe atroce et une logique scabreuse. J’avais aussi sniffé du poppers. Un peu plus tard, elle se déhanchait devant le disc-jockey (j’adore ce mot ringard, tombé en désuétude au profil de ses seules initiales). Pour faire marrer mes camarades de beuverie, je me suis mis derrière elle et ait fait mine de la chauffer en enchainant les gestes obscènes. Or, comme mes comparses me l’ont ensuite relaté le lendemain, hilares, la miss californienne s’était rendu compte de la manœuvre et s’est livré exactement au même jeu sur ma personne, quelques minutes plus tard, tandis que je demeurais parfaitement immobile et inconscient de son manège. C’est con, si j’avais été moins sec j’aurais peut-être pu me vanter d’avoir culbuté une compatriote d’Hank Moody. Ensuite, un de mes amis a commencé à se battre avec un des organisateurs de la sauterie. Quelques minutes plus tard, nous nous sommes tous retrouvé la gueule sur le trottoir.
Ma coloc est toujours aussi bandante, mais mes chances de la culbuter sont toujours aussi proches de zéro. Le monde est rempli de femmes qu’on ne peut pas niquer. C’est frustrant. Je comprends les touristes sexuels, dans un sens. Mais je ne suis pas trop branché asiat’. Tant pis.
A part ça, je vous recommande vivement de lire Jack London, de boire du Bloody Mary en lendemain de cuite, et d’écouter le soundcloud de Jean Tonique. Sinon, à l’ouest, rien de nouveau.
E. Dolokhov
- Notes et commentaires reçus par ce post :
- [0] Like ! le 06.03.13, 23h54 par TheMista
- [0] Courage le 07.03.13, 09h25 par Mr.Smooth
- [0] Post de qualité le 07.03.13, 11h15 par Snow
- [0] La suite, vite ! le 07.03.13, 18h35 par Raven
- [0] A lire le 07.03.13, 21h21 par tibdeconne
Je m'incline devant ce génie d'écriture.
Courage.
RIP.
Courage.
RIP.
- Notes et commentaires reçus par ce post :
- [0] Merci ! :) le 07.03.13, 18h57 par Edvard Dolokhov