Pulsion destructrice

Hello tout le monde,

J'ouvre ce sujet pour parler d'un thème que j'arrive pas bien à eclaircir. Si jamais ça parle à quelqu'un, je serai heureux d'avoir son avis.

Aussi longtemps que mon souvenir porte, j'ai toujours eu des pulsions destructrices. Pas envers moi évidemment, mais envers les relations que je tissais avec les gens. J'aimais couper tout contact avec les gens, sans raison apparente. La frustration lié à tirer un trait sur quelque chose qui pouvait être cool était contrebalancé par l'impression que j'avais le pouvoir et que l'autre souffrait.

Y'a un peu de sadisme la dedans quoi.

J'ai compris cependant que c'était énormément lié à l'égo et à un manque de confiance en moi. Je détruisais les relations de peur d'en souffrir, où de peur de ne pas les contrôler. Le moindre petit truc qui me plaisait pas m'ébranlait, et au lieu de le relativiser et de le vivre sainement, je le montais volontairement en épingle.

Ca fait un bon moment que je fais plus ça, et que je suis même l'exact opposé. J'ai pris plus confiance en moi, j'ai analysé que je ne voulais pas ça, et je suis généralement pas rancunier pour un sou, laissant toujours l'opportunité au dialogue de se renouer. Même si parfois, je pense au bien que ça me ferait de monter le truc en épingle, et de tout faire foirer.

Hier

Hier, je suis à un Festival à toulouse, et j'appelle mon Ex avec qui on renoue petit à petit contact.
Histoire : J'ai décidé qu'on devait se séparer il y a environ 2 mois, parce que je me sentais trop oppressé et on allait vers une mauvaise pente. Du coup j'ai mis fin à la relation pour pas dégrader nos sentiments respectifs.

Je l'appelle, et elle me propose de venir dans son nouvel appart.
J'y vais, on rigole, on s'amuse, tout se passe bien.

Puis, on est tous les deux dans son lit en mezzanine, et adoptant une posture bizarre, je pose un de mes pieds sur son plafond.
Elle sur-réagit un poil, en me disant de pas faire ça, qu'elle s'était faite chier à tout peindre.
Alors je le refais et elle me dit que "non alors non, elle va vraiment s'enerver". Je me marre et je le refais, elle me tape la jambe. Je me re-marre. Je me moque un peu du ton de sa voix et de ce qu'elle a dit, elle sourit aussi.

Puis je lui dis "Ho mais ça va, quelle maniaque, ils sont pas sales mes pieds"!
Et elle réponds "Mais si ! Arg! Horg! Ils sont sales, tu es quelqu'un de sale Maniac!

Contexte :
On s'adore. On peut globalement se chambrer sur pleins de trucs, vrais ou faux.
Je suis un peu hippie. Je me lave, mais je suis pas du genre à être dégouté quand j'ai taché mon pantalon. Même si je vais passer 12h avec.
Sexuellement, on a fait pas mal de trucs pas très mainstream, que la plupart des gens pourraient trouver un peu dégueu, mais ça nous plait à tous les deux.

A cause de ces éléments, et parce que ce qu'elle m'a dit m'a quand même touché, je me suis retourné dans le lit, en mode vexé.
Elle en a été très atteinte et a voulu absolument que je lui explique. Je disais pas un mot. Elle insiste, elle insiste, elle insiste, je descends alors pour fumer une clope.
Pendant que je fume, elle descends aussi et essaye de faire en sorte que je m'explique. Je dis pas un mot.
Elle remonte.
Je revais dans le lit. Elle insiste, je dis pas un mot.

On dit rien pendant 10minutes. Puis elle revient à la charge, je dis pas un mot. Elle insiste, elle insiste, elle insiste, je descends, prends mes affaires et je me barre.

Je suis coincé dans le couloir parce qu'il faut la clé. Je lui envoie un texto "Fermé.." au bout de 5minutes, elle réponds "Ah oui, j'avais oublié. Reviens, chou". Je réponds pas. Elle débarque un peu après, essaye d'avoir une explication, je dis pas un mot. Elle ouvre finalement la porte, je dis toujours pas un mot et je me barre.

Debrief

Mon attitude est évidemment indéfendable. J'avais un peu bu mais pas tant que ça. Mais contrairement à tout ce que je suis en règle général, j'avais envie de monter le truc en épingle.
Sur le retour, j'étais un peu dégouté mais je me suis dit que j'allais me faire un nouveau départ. Que j'allais arrêter de sortir, arrêter de voir les gens que je vois toujours. Me concentrer sur de la lecture, faire l'hermite, puis que je reviendrai au monde nouveau, et que je me recréerai un nouveau monde.

Je lui ai envoyé un texto "Fin d'une phase. Tourne la page."

Aujourdhui, ce matin, évidemment je trouve tout ça un peu bête. Je sais que je pourrais faire ce que j'ai dit, prendre ce nouveau départ. Mais je pense surtout que je vais m'excuser.
Seulement, je comprends pas vraiment ce qui se passe en moi. Suis-je normal? Suis-je voué à toujours contrôler ces pulsions de destructions?
Parce que même si je m'excuse, ça me jouera toujours des tours.

Mais contrairement à tout ce que je suis en règle général, j'avais envie de monter le truc en épingle.
Sur le retour, j'étais un peu dégouté mais je me suis dit que j'allais me faire un nouveau départ. Que j'allais arrêter de sortir, arrêter de voir les gens que je vois toujours. Me concentrer sur de la lecture, faire l'hermite, puis que je reviendrai au monde nouveau, et que je me recréerai un nouveau monde.

C'est sûr que tu l'as fait de manière très théâtrale.

Ce qui est intéressant ici c'est que tu exprimes une envie de changement et que tu mentionnes la satisfaction de besoins que tu as peut-être laissé de côté:

- besoin de solitude
- besoin de nouvelles rencontres
- besoin de lecture
- besoin d'une nouvelle perspective sur les choses

Voilà pour le côté créatif (et non destructif) de cette pulsion.

Au final, le texto que tu lui as envoyé, c'est à toi-même qu'il était destiné?

"Fin d'une phase. Tourne la page."

Merci!
C'est tout à fait ça!

Je suis beaucoup beaucoup sorti, j'ai beaucoup beaucoup vu les gens que j'adorent en ce moment, et je sentais déjà depuis quelques temps des envies bizarres comme ne rien faire et rester chez moi, prendre le temps.

Ce qui est bête dans notre façon de fonctionner, c'est que je l'aurais jamais compris sans ton post.
Je l'aurai fait, puisque des réactions insoupçonné de mon cerveau m'y ont forcés hier en agissant comme un mongol, mais j'aurais même pas été capable de dire pourquoi avant un moment.

Du coup, je comprends mieux mes besoins du moment, et je vais pouvoir pour une fois les assouvir sans envoyer tout pêter. Je vais m'excuser, garder le contact avec tout le monde, mais juste prendre quelques distances et aller à fond dans ce dont je manque.

Merci encore!

Moi aussi je ressens des fois des pulsions qui me poussent à la solitude.. Un exemple fréquent :
Dans ma classe j'm'entends très bien avec presque tout le monde, la plupart du temps j'suis très sociable et je loupe pas une occasion pour discuter.. Mais parfois je suis mon envie et je passe devant tout le monde sans dire bonjour et vais m'adosser contre le mur, seul.
Une pulsion qui donne une envie soudaine de solitude, sans que j'ai réussi déterminer la raison pour l'instant ^^
Bon au moins j'suis pas le seul à faire ces conneries