Y'avait pas d'attaque perso dans mon message. Si tu en as vu une, c'était pas le but. Simplement je suis fatigué et ma tendance naturelle au sarcasme semble prendre le dessus.
Disons que bien drivé par un marketing intelligent du genre: 24h gratuite pour commencer et/ou un mois gratuit quand tu veux te désinscrire, on a vite fait de tomber dans une utilisation pas si intelligente que ça de ce canal de communication si on a rien d'autre à côté.
Mais pourquoi pars-tu du principe que l'utilisateur est désarmé face aux ficelles du marketing (qui par ailleurs, sont omniprésentes, et non pas spécifiques aux sites de rencontres) ?
Exemple : l'alcool. Mauvais pour la santé, dangereux au volant, et pourtant, ultra consommé par un max de gens. A ce moment là, si on suit ta logique, les bars c'est de la saloperie, et les happy hours, c'est le mal absolu ? Ceux qui boivent un verre sont des glands, et ceux qui servent le verre, des salopards cyniques ?
On fait quoi, on organise un cortège pour réclamer l'interdiction des débits de boisson ?
J'aimerais pouvoir dire ces sujets sans que créer un casus belli. Je ne comprends même pas que tu le prennes autant à coeur.
Mais je le prends pas à coeur - ce que je prends à coeur, c'est qu'on me prête des intentions et des propos que je n'ai pas.
=> Se référer au message de Cellar Door, qui exprime bien mon sentiment sur la question, et j'en conviens, de façon 1000 fois plus mesurée que moi. On défend pas l'idée que les sdr n'ont rien d'imparfait; on défend l'idée que même s'ils ont leurs travers spécifiques, ils ne sont pas plus néfastes que n'importe quel environnement. Et surtout, on s'agace de se voir prêtés des intentions douteuses, alors qu'on cherche juste à faire valoir notre point de vue.
Si on pouvait rester sur le sujet des sites de rencontres et de leurs spécificités, ce serait plus facile pour avancer.
Ben justement, non, c'est là le point : les dérives que tu évoques à la charge des sites de rencontre ne sont pas propres aux sites de rencontres exclusivement; elles se retrouvent ailleurs. Zapper ce point réduit le scope et fait perdre toute vue d'ensemble.
La propension à se présenter sous un meilleur jour et à tricher est accrue dans les rencontres en ligne du fait de la virtualité du médium employé qui précisément la facilite. Un peu de bons sens suffit à le comprendre mais au cas où c'est référencé dans l'étude d'Eli Finkel que j'ai cité dans un message précédent.
Et ?
Dans la vraie vie comme sur un site de rencontre, les tricheurs vont tricher; et les gens droits et intègres ne vont pas chercher à tromper l'autre sur la marchandise *
* (simple expression hein, n'allez pas crier au consumérisme)
Vouloir se mettre en valeur, c'est profondément humain. Maquillage, mode, CV. Humain.
Et que pris dans leur élan, ou leur volonté de trichouiller, certains / certaines passent la ligne jaune, est-ce vraiment propre aux sites de rencontres ?
Non.
=> Pour prendre l'exemple du SPU (ou même dans un bar) n'arrive-t-il jamais qu'un couillon mente sur son job ? Ou sur son statut de célibataire ? Ou, comme récemment, sur son prénom ?
Les boniments et les tentatives de maquiller la réalité ne sont pas induites par les sites de rencontres. Elles sont facilitées, certes, mais en quoi cela justifie-t'il de jeter le bébé avec l'eau du bain ?
Les menteurs mentent et trichent. Oui c'est encore plus facile sur Internet. Et après ? On interdit aux gens de se connecter ?
Quant à la sélection sur la base de photo, elle filtre davantage que l'apparence physique des personnes lors de rencontres réelles parce que c'est une image, qu'elle ne parle donc pas, ne bouge pas, ne danse pas, n'a pas d'odeur, et qu'on peut la faire disparaître de son écran en un clic.
Je doute que qui que ce soit se FORCE à aller vers quelqu'un dans la vie de tous les jours, si la première impression n'est pas à son avantage. Certes la photo est réductrice, mais elle n'est que la pauvre reproduction d'un schéma que l'on retrouve, là encore, au quotidien.
En boite, la nana qui t'attire moyennement, je pense que tu lui préfères celle qui te plaît davantage. Tu n'as parlé ni à l'une ni à l'autre, mais ta préférence va à celle qui t'inspire le plus.
Par contre oui, tu disposes de + d'éléments sensoriels que sur Internet - mais la logique est inchangée.
* * * *
J'entends parfaitement ce que tu dis : les sites de rencontre proposent des mises en relation sur la base de mécanismes assez artificiels, et aux possibilités appauvries par rapport à l'éventail des possibles du réel. Et ses mécanismes + le marketing + les défauts inhérents à l'outil imparfait encouragent des pratiques toxiques.
Mais pourtant, cela ne semble pas empêcher les gens de faire des rencontres qui leur conviennent. Ils adaptent leur démarche et leurs stratégies à l'outil imparfait.
Quant à ceux qui ne s'y retrouvent pas, tu le dis toi-même, ils ne s'y retrouvent pas ailleurs non plus : le sdr semble donc hors de cause concernant leurs difficultés.
Tu sembles trouver ça moche; moi je vois un truc imparfait - un truc imparfait de plus (un field différent, avec ses contraintes propres) mais ok, question de sensibilité.
Tu dis que les sites de rencontre encouragent de mauvais réflexes et un appauvrissement des horizons : je dis oui, sans doute, mais seulement auprès de gens déjà bien paumés. Les gens un minimum équilibrés ne me semblent pas avoir de problèmes à s'adapter à cet environnement.
En tout cas c'est ce que j'ai observé autour de moi, et plusieurs témoignages dans cette discussion vont dans ce sens, dommage que vous n'en teniez pas compte, ou que vous leur attribuiez des arrières pensées.
Et enfin, et surtout, je maintiens que sur un site de rencontres, on ne fait pas de rencontres, on ENTRE EN CONTACT. La rencontre, elle se fait en réel, une fois l'un en face de l'autre, moment à partir duquel la nature reprend ses droits. L'ordre naturel des choses est rétabli : le feeling, le paraverbal, les regards, tout est rétabli. La phase préliminaire "virtuelle" est faite, la suite s'enclenche, dans les mêmes conditions qu'une rencontre qui aurait commencé ailleurs.
Qu'un ado ou une personne fragile ou sans repères fasse une mauvaise utilisation de l'outil internet dans sa vie amoureuse - poussé par du marketing cynique et les travers intrinsèques de l'outil
... ne me paraît pas une raison valable pour honnir l'outil : tant que la majorité y trouve son compte sans s'intoxiquer, je préfère m'attacher à faire de la prévention, plutôt que jeter le bébé avec l'eau du bain.
Je clarifie ma pensée.
L'intérêt que je vois aux sites de rencontres :
- permettent de rentrer en contact avec des gens avec qui on n'aurait pas l'occasion / le courage au réel
- permettent au timide de se déshiniber à son rythme, et de tester très progressivement de premières prises d'initiatives (même si oui, c'est parfaitement insuffisant)
- le confort logistique : voir passer des jolies filles en recherche de rencontres, alors même qu'on est au bureau : pratique
- la disparition de l'incertitude: tout le monde est là pour rencontrer des gens. Pas de risque d'importuner. Très rassurant pour un anxieux ou un timide, me semble-t-il.
En résumé : pratiques et confortables pour choper des rendez-vous.
Accessoirement : quand tu choppes un rdv, tu sors de chez toi pour voir quelqu'un. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, ça me paraît assez sociabilisant, comme activité - et bien plus accessible aux timides qu'une sortie en boite.
Les défauts que je reconnais aux sites de rencontres :
- chez les personnes fragiles, incitent au consumérisme humain ("pas elle... pas elle... pas elle... AH, ELLE !") - et à la reproduction de ce travers dans la vie réelle ? A voir
- coûtent (souvent) la peau du cul - encore que, si ça me permet de faire des rencontres et que le rapport qualité / prix me va, ça me va
- une plus grande facilité pour enjoliver la réalité - même si enjoliver, c'est un truc qu'on retrouve partout (les filles ultra maquillées avant de sortir, souvent pas la même au réveil)
- un certain nombre de sites attrappes-nigauds (préférer les sites qui ont pignon sur rue, et bien s'assurer qu'on peut se désinscrire à tout moment sans pénalités : les CGV abusives sont une spécialité bien française, qu'on retrouve dans tous les secteurs de la consommation)
Bref : du bon si on fait pas n'importe quoi; du risque et du moins bon si on fait n'importe quoi.
Pas de quoi jeter le bébé avec l'eau du bain aux dérives que tu évoques.
Pour moi, la prévention est la solution, de toutes façons les SDR n'iront nulle part.