Faut-il faire la différence entre hommes et femmes ?

Note : 27

le 01.07.2013 par Constant99

40 réponses / Dernière par Owen le 18.07.2013, 11h37

Etat d'esprit / psychologie / dev perso / vie intérieure.
Un forum pour celles et ceux qui s'intéressent au dev perso, à l'équilibre intérieur, à la psychologie. Surmonter ses blocages, ses croyances limitantes, nourrir et développer ses forces, etc.
@Iskandar

Sinon, H.S :

Citation :
Parallèlement, les parents d'aujourd'hui sont contraint de travailler tout les deux pour subvenir aux besoins de la famille, payer les factures et rembourser les emprunts et ne peuvent assurer une éducation à l'ancienne (avec la femme au foyer qui inculque les valeurs du couple aux enfants).


Quelqu’un calé en histoire pourrait me rappeler la petite période de temps (si elle a existé) durant laquelle cette situation a concerné la majorité des foyers ? Parce que, si on néglige les foyers de la classe « bourgeoise » (pour garder une typologie qu’on pourra comprendre tous) supérieure et plus haut, on constate que le plus souvent, les deux membres du couple travaillent (dans les champs au Moyen-Age , à l’Usine sous la Révolution Industrielle, puis arrive la Seconde Guerre Mondiale et sa suite, que l’on connaît), sauf que la femme a un emploi plus subalterne qui lui laisse un emploi du temps plus souple (même si le travail n’est pas moins dur que celui de son compagnon) qu’elle peut mettre à profit pour s’occuper de ses gosses et de la maison. Bref, la femme qui reste à la maison et ne travaille pas et s’occupe des enfants, si c’est clairement l’idéal de vie bourgeois, j’avais cru comprendre que la réalité a été TRES différente.
Peut-être pas tant que ça H.S cette question, puisque se pose la question de la différence entre hommes et femmes dans le travail avec des réponses qui paraissent plus ou moins "évidentes" selon les époques et selon les convictions du moment.
La société et son évolution est un tout, et la façon de voir le travail des uns et des autres est intéressante aussi pour comprendre ce qu'il se passe dans la vie privée.


Voici un article (un peu long ?) qui peut éclairer notre lanterne (mais il y en a d'autres...) :


Texte intégral en libre accès disponible depuis le 06 juin 2005.

1) - Professeure d’histoire contemporaine à l’université Louis Lumière-Lyon II, Sylvie Schweitzer explore depuis longtemps l’évolution des métiers à partir de la révolution industrielle. Son but, dans cet ouvrage dont le titre sonne comme un slogan, est de montrer que cette activité fondamentale de l’espèce humaine, où la présence des femmes est immémoriale, n’est pas appréhendée de la même manière pour les hommes et pour les femmes.

Or, si à travers les âges, les uns et les autres n’ont peut-être pas accompli les mêmes tâches, tous et toutes ont également gagné le pain quotidien à la sueur de leur front. Il s’agit donc d’abord de montrer l’ampleur et la diversité du travail féminin, puis de comprendre les raisons de son invisibilité et surtout de la persistance de l’affirmation erronée selon laquelle les femmes ne sont entrées que récemment sur le marché du travail.


2) - La démonstration s’appuie sur une chronologie distinguant quatre phases dans l’histoire du travail féminin depuis le début du XIXe siècle.

Durant la première, où dominaient encore le monde rural et l’agriculture, les femmes étaient en grande majorité occupées dans les fermes comme la plupart des hommes. Mais elles étaient aussi commerçantes, patronnes de l’industrie, domestiques et ouvrières. Au cours de cette période, la partition des tâches entre hommes et femmes est devenue de plus en plus rigide, et les occupations féminines se caractérisaient par une absence courante de rémunération salariée. Sur cette réalité s’est ancrée en partie l’idée que les femmes ne travaillaient pas.

Avec l’industrialisation du milieu du XIXe siècle, le durcissement des rapports entre groupes sociaux et entre sexes s’est accompagné de l’éviction des femmes des métiers qualifiés et de leur assignation à certains métiers d’où les hommes étaient exclus. Ce second temps fut aussi celui de l’enracinement des stéréotypes concernant les aptitudes au travail des femmes (patience, docilité, adresse) et des hommes (force physique, décision, inventivité).

Entre 1920 et 1960, ont commencé des ajustements sous l’action conjuguée des deux guerres et de la laïcisation. Au cours de cette troisième période, des activités traditionnellement féminines comme le soin aux enfants et aux malades sont peu à peu sorties du domaine bénévolat et de la vocation pour entrer dans la professionnalisation. Enfin à partir des années 1960, avec la proclamation de l’égalité de tous les droits civiques et civils entre les hommes et les femmes, les métiers ont cheminé vers la mixité.

Cette périodisation permet à l’auteure de conclure le premier point de sa démonstration par la rectification d’une affirmation fausse : au lieu de dire « depuis que les femmes travaillent », il est plus juste d’énoncer dit-elle, « depuis que les femmes travaillent avec des droits égaux à ceux des hommes ».


3) - L’examen des droits et des interdits sur la pratique de certains métiers est le second point de la démonstration. Une étude minutieuse des travaux accomplis par les femmes montre qu’elles ont occupé tous les espaces du travail qui leur étaient consentis, bataillant pour se faire ouvrir les autres.
Autrement dit, là encore, les femmes ont travaillé mais sans accéder aux métiers mieux rémunérés, réservés aux hommes. La façon dont les méthodes statistiques ont comptabilisé le travail féminin est une autre clef de son invisibilité.

D’une part parce que longtemps le statut des épouses les a écartées du dénombrement des travailleuses dans la mesure où n’étaient pas considérées comme actives celles qui travaillaient avec leur conjoint. De l’autre, parce que l’appareil statistique a peiné à prendre en compte la place des femmes au travail.

Dans le courant du XIXe siècle par exemple, les recensements pouvaient, d’un lieu à l’autre, classer une agricultrice ou une commerçante indifféremment dans la catégorie sans profession, ménagère ou sous la dénomination du métier de l’époux.

Et dans les années 1980 encore, les catégories de l’INSEE n’admettant qu’un seul chef d’exploitation, une épouse d’agriculteur qui se déclarait exploitante, était comptabilisée dans la catégorie des aides familiales. Les raisons de cette mauvaise comptabilisation s’enracinent dans une pensée attribuant aux femmes un rôle second et soumis, fondé sur une assignation biologique et sociale à la maternité.

C’est pourquoi, explique en substance Sylvie Schweitzer, une des difficultés pour parler du travail des femmes est de dénouer les représentations qui l’entourent. Au début du XXIe siècle, la réflexion sur le travail féminin continue d’être enserrée dans un réseau de représentations élaborées au XIXe siècle, qui mêle la construction sociale des qualités, le poids des usages et la réalité de l’accession des femmes à toutes les professions.


4) - Ceci implique, troisième élément de la démonstration, de tracer l’histoire de l’exclusion des femmes d’un ensemble de tâches réservées aux hommes. Les résistances symboliques ou réelles face au travail féminin se sont organisées autour de deux grandes peurs : celle de l’autonomie et celle de la concurrence, « fil rouge de l’histoire des partitions du marché du travail ». Ainsi, à bien y regarder, ce n’est pas le travail des femmes en tant que tel qui a été longtemps refusé, mais certaines professions, celles qui permettaient la décision et donc l’organisation des mutations sociales. C’est pourquoi la crainte de la rivalité n’a jamais été si fortement énoncée que quand le nombre de femmes menaçait de croître dans les espaces professionnels, en particulier dans le dernier tiers du XXe siècle.

Leur incapacité juridique organisée par la législation napoléonienne entre 1804 et 1810, n’a été dénouée qu’entre 1965 et 1975. Tout au long du XIXe siècle, après leur exclusion du droit commun et ordinaire, en particulier pour les épouses, une série de lois les a écartées de la formation manuelle ou intellectuelle. Tandis que durant cette période, grâce à la législation, la société construisait le genre des métiers et leur non mixité, les syndicats ne s’occupaient pas plus de défendre un travail féminin qu’ils récusaient.

Comme l’ensemble du corps social, ils craignaient le caractère potentiellement émancipateur de l’extension du travail salarié à l’extérieur de la cellule familiale. Les ouvrières d’usine ont cristallisé ces craintes. Dans l’espace usinier, où hommes et femmes se sont côtoyés en dépit de tout, la mixité n’a pas touché les métiers, les moins qualifiés étant réservés aux femmes, servantes interchangeables des machines.


5) - Cette relégation était justifiée par l’absence de formation, dont l’étude constitue le dernier élément de la démonstration.
La justification de leur exclusion s’est construite sur une tautologie : exclues des métiers qualifiés par manque de formation, les femmes étaient exclues des formations parce qu’elles n’étaient pas des hommes.

C’est pourquoi l’histoire de l’égalité au travail est celle de la lente conquête de l’égalité des formations, des promotions et de la mixité des tâches. Qu’il s’agisse des métiers traditionnels (agricultrices, commerçantes, domestiques), des professions réservées au féminin (infirmières, sages-femmes), des emplois peu qualifiés (ouvrières), et de ceux récemment ouverts aux femmes (ingénieures, magistrates), leur évolution vers la mixité s’accompagne d’une longue résistance des enseignements généraux et professionnels à admettre les femmes. Mais la conquête des diplômes n’est pas un gage d’accès aux professions.

Ainsi dans l’entre-deux-guerres, l’université s’est ouverte aux filles mais la disproportion a perduré entre le nombre d’inscrites dans l’enseignement supérieur et le nombre de diplômées, puis entre le nombre de diplômées et le nombre de femmes exerçant la profession qui y correspondait. Tout particulièrement dans les secteurs du savoir et du pouvoir, le temps a été long entre l’autorisation de poursuivre des études et celle d’exercer sans contrainte les professions qui correspondaient à ces domaines.

Qui plus est, l’arrivée des femmes dans les métiers autrefois réservés aux hommes comme l’enseignement secondaire et supérieur, la médecine, la magistrature ou l’ingénierie, a eu pour conséquence une dévalorisation de ces occupations.

L’auteure observe à ce propos qu’elles se dévalorisent pour les hommes qui autrefois les occupaient seuls. La féminisation n’est en fait que la conséquence de la levée des inégalités, en particulier celle des formations.

6) - Se présentant comme une synthèse, ce livre a le mérite de rassembler une multitude de travaux épars et surtout de proposer une réflexion sur les pesanteurs des représentations et les difficultés à penser hors des cadres communément admis.

Malgré le florilège de discours sexistes accompagnant les prises de position sur le travail des femmes depuis deux siècles, l’auteure conclut de façon optimiste sur la proche constitution d’un marché du travail plus égalitaire entre hommes et femmes. On ne peut qu’espérer que la succession des générations lui donnera raison.


Référence papier
Danièle VOLDMAN, « Sylvie SCHWEITZER, Les femmes ont toujours travaillé. Une histoire du travail des femmes aux XIXe et XXe siècles, Paris, Odile Jacob, 2002, 329 p. », CLIO. Histoire, femmes et sociétés, 21 | 2005, 326-329.
Référence électronique
Danièle VOLDMAN, « Sylvie SCHWEITZER, Les femmes ont toujours travaillé. Une histoire du travail des femmes aux XIXe et XXe siècles, Paris, Odile Jacob, 2002, 329 p. », CLIO. Histoire, femmes et sociétés [En ligne], 21 | 2005, mis en ligne le 06 juin 2005, consulté le 07 juillet 2013. URL : http://clio.revues.org/1496

Syd_ a écrit :Exemple : le type qui se dit "un homme doit être fort et musclé, je dois donc me mettre au sport" va se mettre au sport et progresser dans sa vie, alors que le type qui se dit "l'homme, fort et musclé ? Ce n'est qu'une croyance imposée par la société, je ne suis pas musclé et je suis un homme quand même" va continuer de ne rien foutre.
Ou alors il va décider de faire autre chose de son temps, genre lire, voyager, peindre, etc. Ce n'est pas si clair que ça, et surtout, ton argument pourrait marcher aussi pour les nanas : si en gros l'idée c'est de faire quelque chose, de se bouger, alors toute injonction sociale est bonne. Or je ne trouve pas que ce soit toujours très intelligent de se sentir obligé de faire quelque chose pour correspondre à un diktat culturel.

Beaucoup de choses ont déjà été dites et bien dites par Constant et Blusher, notamment la question des transgenres ou de ceux qui ne sont pas cisgenres (c'est-à-dire qui ne se sentent pas correspondre à leur sexe biologique). Et on peut dire qu'ils sont une minorité, il y a fort à parier qu'ils seraient probablement plus nombreux si ce n'était justement pas un tel tabou...

En fait, le problème, c'est qu'il y a autant de manières de vivre son genre, son sexe et sa sexualité qu'il y a de gens. On peut être femme, se sentir homme, et aimer les hommes. On peut être homme, se sentir homme et aimer les hommes. On peut être homme, décider de devenir une femme, et aimer malgré tout les femmes.
C'est très compliqué. Moi, ce qui me semble essentiel, c'est de permettre aux gens la plus grande liberté possible. Qu'on déconstruise un peu les injonctions sociales liées au genre. Qu'une femme devienne mère au foyer, très bien, mais qu'elle le fasse par goût, envie, désir profond ; pas parce qu'une femme aujourd'hui est moins bien payée qu'un homme et que son mec lui a demandé de rester à la maison parce que lui gagne plus.

Il n'est évidemment pas idiot d'essayer de se demander comment agissent les gens, de manière majoritaire, pour pouvoir interagir avec eux. Mais je ne suis pas sûre que ce soit toujours très efficace ; comme les méthodes de drague proposées sur ce site ne correspondent pas à tous les mecs, les femmes n'y répondent pas toutes de la même manière. En gros, l'idée essentielle c'est d'aller vers l'autre avec enthousiasme et légèreté. Et ça, ça vaut qu'on ait des seins ou une queue.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] A lire le 11.07.13, 13h41 par Blusher
Je suis pour l'absolue liberté de chacun (dans la mesure où elle ne nuit pas à ses prochains blabla...)

Ceci dit, ce n'est pas une raison pour utiliser un argumentaire que je considère plutôt bancal : je mesure 1,86m et surplombe donc une grande majorité de la population. Pourtant quand je suis face à un mec qui est 10 ou 15% plus grand que moi, je me sens petit, faible, intimidé. Même si c'est un ami et que je n'ai rien à craindre de lui. Et si c'est un ami donc, je dirais même que je me sens plus en sécurité en sa présence. Il en va de même des mecs plus baraqués que moi (soit ~95% de la population ^^). Bref. Même si ce sont des amis donc, j'ai toujours cette prudence latente qui me dit : "si ça par en couille pour une raison ou pour une autre, c'est toi qui va te faire pulvériser". Si les filles sont réellement 10 à 15% plus petites que les hommes en moyenne, je vois mal comment cela n'a pu jouer en faveur d'une différence de psychologie. Sans parler du fait qu'elle ont bien souvent moins de force ou de masse musculaire : j'ai pas de chiffres, mais celui qui prétendrait l'inverse serait bien absurde vous ne croyez pas ?

Tout ça pour dire que c'est dangereux de défendre une idée louable par des arguments moyens, on risque de faire fuir les partisans qui ne veulent pas se mêler à des propos absurdes. (ça c'est un joli phénomène psychologique !)

De même, regarder nos similitudes au microscope, c'est intéressant comme point de vue, c'est sûr que ça renverse bien la façon de voir les choses dans notre société et ça nous amène à se poser des questions. Mais s'il faut un microscope pour voir ces ressemblances, alors ça a forcément été négligeable jusqu'à aujourd'hui en ce qui concerne la psychologie des sexes : dans le monde macroscopique, ce qui saute aux yeux ce sont avant tout les différences. Et puis, tout est poussière d'étoile de toute façon :)
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LuxLisbon a écrit : Beaucoup de choses ont déjà été dites et bien dites par Constant et Blusher, notamment la question des transgenres ou de ceux qui ne sont pas cisgenres (c'est-à-dire qui ne se sentent pas correspondre à leur sexe biologique). Et on peut dire qu'ils sont une minorité, il y a fort à parier qu'ils seraient probablement plus nombreux si ce n'était justement pas un tel tabou...

En fait, le problème, c'est qu'il y a autant de manières de vivre son genre, son sexe et sa sexualité qu'il y a de gens. On peut être femme, se sentir homme, et aimer les hommes. On peut être homme, se sentir homme et aimer les hommes. On peut être homme, décider de devenir une femme, et aimer malgré tout les femmes.
C'est très compliqué. Moi, ce qui me semble essentiel, c'est de permettre aux gens la plus grande liberté possible.
C'est avec ce genre de sujets et de messages que je me rend compte de l'importance des normes religieuses ou culturelles fussent elles considérés comme archaïque, réac, ou appartenir à un autre temps ou révolues.

Car elles ont l'avantage de poser des limites qu'elles qu'elles soient, des limites à nos pulsions, fantasmes ou délires qui peuvent aller loin.

Ce qui m'inquiète avec vous c'est cette absence de limites, comme si tout devait être normal, exister au grand jour, en public, à la vue de tous sous prétexte que certains en ont envie.



Et vous ?, quels sont vos limites ?, ou plutôt ; seriez vous entrain d'ouvrir la boite de pandore nous menant aux pulsions et envies les plus immorales puisque sans limite, avec comme suite probable, la déchéance de notre société.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Indigne de FTS le 09.07.13, 06h19 par Iskandar
  • [0] Des exemples ? le 09.07.13, 15h29 par Constant99
  • [0] WTF le 09.07.13, 16h19 par Mr.Smooth
  • [0] Fuyez, pauvres fous ! le 10.07.13, 13h05 par Marco Polo
  • [0] Douteux / Malsain / Toxique le 11.07.13, 13h39 par Blusher
Douti a écrit : Et vous ?, quels sont vos limites ?
Comme tout le monde, j'ai des limites. Mais je n'essaye pas de forcer les autres gens à avoir les mêmes limites que moi. Comment est-ce qu'on décide qui fixe les limites ? Si on croit en un dieu, c'est facile, mais sinon ?
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Développe stp le 11.07.13, 13h55 par Blusher
Moi c'est simple et sans appel : la limite, c'est le consentement. Tant que personne n'est forcé à faire quoi que ce soit, alors ça me va. La morale, c'est vrai, ça ne m'a jamais beaucoup touchée, parce que je pense qu'il n'y a pas une morale mais des morales — et LA morale unique qu'on veut nous imposer est souvent héritée de préceptes religieux qui me semblent davantage séculaires que réfléchis.
Je ne vois pas bien en quoi cela provoquerait la déchéance de notre société, d'ailleurs. L'homosexualité est nettement moins cachée que par le passé, cela ne signifie pas pour autant que la moitié de la population est devenue homosexuelle. C'est la même chose avec le mariage pour tous : la proportion de mariages homosexuels risque d'être assez faible. Il est faux de penser que, parce qu'on n'empêche pas une pratique, elle va devenir majoritaire et bouleverser la société.
Et puis quand bien même : en quoi pouvoir vivre comme on l'entend serait une forme de déchéance ? Je ne vois pas de déchéance quand je rencontre une personne transsexuelle qui vit enfin comme elle le souhaite, et qui réussit à s'intégrer dans la société, à avoir une vie amoureuse grâce à son opération, grâce aux hormones qu'elle prend. La déchéance, à mon sens, c'est plutôt quand la société, par peur de la différence, détruit ces gens-là en les empêchant de devenir ce qu'ils sont au plus profond d'eux-mêmes.

Je voulais juste répondre à Crooked : ok, la différence biologique entre les hommes et les femmes. Peut-on réellement dire qu'aujourd'hui, la supériorité physique joue un rôle majeur dans notre vie sociale et/ou professionnelle ? Cela jouerait sur notre psychologie et notre mode de vie si toute notre existence tournait autour de nos capacités physiques. Or aujourd'hui elles servent à peu de choses — sauf dans le cadre de métiers assez physiques, mais qui, de plus en plus, se féminisent. La majorité d'entre nous, quand nous allons bosser, nous posons notre cul derrière un bureau. Pas besoin d'avoir des muscles énormes pour faire ça.
Après y'a la question de la vulnérabilité dans la rue. Ouais, là encore, on n'est plus au Moyen Âge, et contrairement à ce que certains médias aiment à nous raconter, la violence est beaucoup moins présente dans notre société qu'elle l'a été par le passé. Bien sûr, des gens se font régulièrement agresser. Sauf qu'il n'est pas forcément question de physique : déjà, il y a la question du nombre (un mec bien baraqué ne s'attaquera sans doute pas à un groupe de 5 nanas) ; et la question de l'apprentissage de la bagarre. Une nana, même petite, peut faire bien plus de dégâts qu'un grand mec si elle sait comment se battre. Les mecs, vous vous battez dès gamins, à l'école, entre potes, etc ; pour les filles, c'est interdit, c'est mal vu. Là encore, on n'est pas dans du biologique pur : il y a une pression sociale sur les garçons pour qu'ils se battent, montrent leur virilité, quand les filles doivent au contraire rester sages et douces (une étude avait d'ailleurs démontré que si les mecs s'orientent en général mieux que les nanas, c'est parce que dès leur plus jeune âge on les envoie jouer dehors, alors que les filles on les confine à la maison avec leurs poupées à la con).
Et puis il y a aussi la question du choc traumatique que peut provoquer une agression. Un mec comme une nana peut être tellement surpris et choqué d'être agressé qu'il se retrouve en état de léthargie totale. Moi je fais 1m80, je suis pas du genre frêle, et j'ai été agressée un soir par un mec qui faisait une tête de moins que moi. Bon, j'étais aussi un peu déchirée, mais clairement, j'ai été tétanisée et je n'ai même pas pu crier. Ça aussi, ce sont des schémas inconscients qui n'ont pas grand-chose à voir avec nos capacités physiques réelles.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+2] Constructif le 10.07.13, 11h58 par pastelle
  • [+1] A lire le 10.07.13, 13h08 par Marco Polo
  • [+1] Instructif le 11.07.13, 14h30 par Citeriae
J'entends bien ta réponse Lux, et tu as entièrement raison quand tu dis que notre société tend à effacer les différences biologiques entre tout un chacun, et notamment entre hommes et femmes. Un célèbre slogan disait même que Colt avait rendu tous les hommes égaux, ou un truc du genre je sais plus très bien. C'est une bonne chose peut-être, mais ce n'est pas ce dont je parlais.

Et je pense que ce que je décrivais que c'est plus instinctif, plus profondément ancré : sinon pourquoi du haut de mes 1,86 me sentirai-je encore intimidé par quelqu'un de plus grand de 10 % que moi ? (on parle de quelqu'un de 2 mètres 5 là...) Quand bien même ce serait mon ami, il aurait par la même un certain pouvoir sur moi : en cas de dispute, je ferais tout du moins plus attention à mes mots.

Après comme tu dis, on peut compenser : sport de combat, armes, effet de surprise, etc. Avec ça, forcément dans ton esprit te sens plus grande. Mais qu'on essaie pas de me faire croire que cela concerne la majorité des femmes...

Et je n'ai jamais dit que c'est "biologique pur" comme tu dis. Si le corps des filles n'a pu atteindre son potentiel (ce dont je doute déjà) parce qu'elles ne jouaient pas à se battre quand elles étaient petites, et bien quoi ? Cela fait-il que, juste parce qu'elles auraient pu être fortes, elles sont fortes maintenant ? Moi je parle de la psychologie des femmes au jour d'aujourd'hui, pas dans 2 siècles. Et aujourd'hui, pour des raisons biologiques, sociétales, ou autres, je reste intimement convaincu que la majorité des femmes n'aura pas l'ascendant sur l'homme dans une bagarre.

Enfin, en aucune sorte je ne peux savoir ce qui se passe dans la tête des femmes. Je ne fais que projeter ma propre expérience de quand je suis face à plus grand/fort/vif/puissant que moi. Et il va falloir m'avancer de sérieuses études pour me convaincre que statistiquement et malgré tous les points que tu soulèves à juste titre, les homme ne sont pas plus tout ça que les femmes.

Il serait intéressant de découvrir qui achète le plus de bombes à poivre par exemple ? Je ne m’étends pas sur ce point parce que tu vois où je veux en venir et que de toute façon, je n'ai pas les chiffres.

Bref, comme je l'ai déjà dit, cela est un débat d'importance capitale. Défendre une idée avec des arguments qui ne tiennent pas debout, c'est souvent contre-productif et les détracteurs s'en serviront tôt ou tard et on perdra des partisans. Effet maint fois observé déjà avec les féministes les plus radicales qui ont fini par me dégoutter de ce mot.

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+1 pour ta limite comme étant le consentement. Mais ce n'est pas si simple : on peut rendre envieux/jaloux/coléreux avec trois fois rien par exemple. Doit-on alors renoncer à trois fois rien ?
Crooked a écrit :Bref, comme je l'ai déjà dit, cela est un débat d'importance capitale. Défendre une idée avec des arguments qui ne tiennent pas debout, c'est souvent contre-productif et les détracteurs s'en serviront tôt ou tard et on perdra des partisans. Effet maint fois observé déjà avec les féministes les plus radicales qui ont fini par me dégoutter de ce mot.
Heureusement que je suis de bonne humeur, avec mes arguments qui ne tiennent pas debout :lol:

Moi aussi j'entends tout à fait ce que tu dis, et je n'ai jamais nié que les femmes sont majoritairement plus faibles que les hommes. Ce que je te réponds, tout simplement, c'est qu'on vit dans une société où la force physique n'est plus une qualité première ou essentielle (c'était essentiel quand il fallait faire des travaux très durs, aller chasser, etc) et qu'en ce sens, même si cette différence biologique existe, elle est minime. Une femme peut écraser un mec qui fait 3 têtes de plus qu'elle si elle a le pouvoir dans une entreprise et qu'il est son subalterne, parce qu'on vit dans une société civilisée où la force physique est maîtrisée et secondaire. On ne règle plus les problèmes par la violence ; elle est même proscrite.
Moi aussi, quand je me retrouve dans une ruelle sombre avec un mec qui vient me parler, je vais paniquer. Mais ça ne va pas être constitutif de ma personnalité en général, parce que je suis assez peu peureuse ; et parce que je pense que c'est aussi une construction sociale. C'est aux femmes qu'on répète de ne pas sortir le soir, sous peine d'être agressées ; c'est aux femmes qu'on dit de ne pas s'habiller léger, sous peine d'être agressées ; c'est aux femmes qu'on dit de ne pas rentrer bourrées, sous peine d'être agressées. Tout ça, ça rentre dans nos schémas mentaux, et la première chose que je me suis dite après mon agression c'est : "putain c'était de ma faute, j'étais en robe courte et j'étais pétée". Or objectivement, le seul responsable, c'est mon agresseur. Mais on n'entend jamais d'injonctions similaires vis-à-vis des mecs : ne sortez pas tard le soir sous peine de faire flipper les filles ; n'allez pas emmerder une fille seule la nuit et encore moins si elle vous semble ivre ; gardez votre bite dans votre pantalon quand vous voyez une nana qui vous plaît bien seule dans la rue ; etc.
Bref : tout ce que je veux dire, c'est que s'il y a évidemment une part de biologie, il y a aussi une part de culture. Par ailleurs l'agression sexuelle n'est pas naturelle, ce n'est pas un comportement qu'on retrouve chez tous les animaux (chez certains mais pas tous : une femelle qui n'est pas en chaleur, en général, elle fout sa race au mâle qui veut la monter), et donc la peur que ressent une femme la nuit quand elle croise un mec, ce n'est pas naturel. C'est là encore lié aux schémas qu'on a dans la tête, aux histoires que racontent les médias, etc. Bien sûr que notre infériorité physique ne nous aide pas à nous en sortir, mais je ne pense pas qu'on puisse résumer ça à de la biologie.
Crooked a écrit :De même, regarder nos similitudes au microscope [...] Mais s'il faut un microscope pour voir ces ressemblances
Ce sujet m'a fait prendre conscience du choix qu'on peut faire sur ses points de focalisation.

Tout ce qui est dit dans ce sujet est vrai. Les hommes et les femmes ont à la fois des similitudes et des différences. Se concentrer sur les similitudes ou sur les différences, c'est un choix.

Dans la mesure où on cherche à établir une relation avec l'autre sexe, chercher les similitudes entre les deux sexes me parait plus approprié pour construire des ponts et des passerelles.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Ca va mieux en le disant le 10.07.13, 23h01 par Crooked
  • [+1] Pertinent le 11.07.13, 13h35 par Blusher
  • [+3] Pertinent le 18.07.13, 00h46 par bridget
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-Alex a écrit :
Crooked a écrit :De même, regarder nos similitudes au microscope [...] Mais s'il faut un microscope pour voir ces ressemblances
Ce sujet m'a fait prendre conscience du choix qu'on peut faire sur ses points de focalisation.

Tout ce qui est dit dans ce sujet est vrai. Les hommes et les femmes ont à la fois des similitudes et des différences. Se concentrer sur les similitudes ou sur les différences, c'est un choix.

Dans la mesure où on cherche à établir une relation avec l'autre sexe, chercher les similitudes entre les deux sexes me parait plus approprié pour construire des ponts et des passerelles.
Ne pas oublier que les différences peuvent nous complémentariser :wink:
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