Quand on est "bien né"

Note : 8

le 22.07.2013 par Kaez

10 réponses / Dernière par Axelos le 27.07.2013, 11h35

Etat d'esprit / psychologie / dev perso / vie intérieure.
Un forum pour celles et ceux qui s'intéressent au dev perso, à l'équilibre intérieur, à la psychologie. Surmonter ses blocages, ses croyances limitantes, nourrir et développer ses forces, etc.
Ce post pourra peut-être vous paraître bizarre mais je tenais à vous en faire part.

Dans la vie, je n’ai jamais réellement eu de VRAIS difficultés sur quoi que ce soit. J’ai obtenu un boulot correct assez facilement, j’ai hérité d’un patrimoine qui me permet de ne pas avoir de soucis de logement ou autre, je n’ai aucun handicap physique ou dû endurer une importante maladie….

Or autour de moi, beaucoup de personnes sont passées par des épreuves assez dures durant leur vie.
Certains sont nés avec une surdité et ont dû batailler avec. Une personne que je connais a perdu sa jambe dans un accident. Un ami, abandonné enfant par ses parents, s’est retrouvé sans aucune ressource et a su admirablement redressé la pente en dépit de ce poids et d’aucune famille autour de lui. Une amie qui s’était faite abuser sexuellement petite est arrivé à retrouver son épanouissement. Une autre a dû avorter dans un contexte pas facile... ou ce jeune népalais de 12 ans que j’avais vu dans un reportage, qui est parti seul travailler en Inde pour aider sa famille à survivre.

Tout ceci me met mal à l’aise, moi la personne qui est née dans le confort et a grandi dans la facilité (car soyons sincère ce n’est pas quelques galères en séduction ou ici ou là, un manque de confiance et une timidité encore un peu présente qui peuvent être assimilé à ce même degré d’épreuves)

Je me sens petit.
Ils savent ce que c’est que d’en baver réellement. Donc rien avoir avec le fait de perdre sa virginité tardivement, "échouer" devant une fille ou rater son baccalauréat.

Le plus dur est quand par la suite, on se voit assener sur un ton moralisateur, un « tu ne connais pas la vie » (= entendez par là, je n'ai jamais eu à en suer ou franchir pleins d'obstacles)
Pour l’auteur de cette réplique c’était un peu comme si c'était l’hôpital qui se foutait de la charité mais force est de constater que sur le fond, il n’avait pas tort. J’ai pu voyager en mode « sac à dos », découvrir d’autres cultures, m’investir dans des passions mais cela est léger au final au vu de tels vécus.

Chaque être humain a la même valeur mais quand je regarde ma vie par rapport à la leur, certes je ne peux qu’avoir du respect et de l’admiration mais j'éprouve aussi un gros complexe d’infériorité qui me pèse.

De votre côté, avez-vous déjà connu ce sentiment, auriez-vous des conseils/avis pour aider à faire disparaitre ce complexe ?

Merci.
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  • [0] Très intéressant le 23.07.13, 11h54 par Boubou
Quand on dit que les épreuves forgent le caractère, qu’elles font de nous des hommes, au final c’est le chemin parcouru pour arriver d’un point A à un point B qui compte. Pas le fait d’avoir vécu un drame en soit.

Si tu as eu une enfance « facile », cela ne veut pas dire que toi – qui part de moins loin, tu ne peux pas te créer ton propre chemin, tes propres épreuves.

Mon leitmotiv:

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  • [+1] Like ! le 22.07.13, 15h27 par Reborn
  • [+2] 100% d'accord le 22.07.13, 15h38 par FK
Avoir une vie difficile n'est en rien un motif de fierté.

Avoir une vie facile ne devrait jamais devenir un motif de honte.

Le gars qui s'amuse a dire "tu connais pas la vie" sous prétexte que t'en a pas craché et lui oui n'a vraisemblablement peu ou pas appris de ces "epreuves"
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Yep le 22.07.13, 15h38 par FK
  • [0] +1 le 22.07.13, 17h07 par shadonkey
  • [0] Pas convaincu le 22.07.13, 21h44 par Constant99
Contente toi d'aider ceux que tu peux aider, sans rien attendre en retour, et tu te sentira bien dans ta tête.

Sois solidaire.

Tout ce qui ne te coûte rien et qui peut rendre service, tu le fais.

Tu n'a pas besoin de te sacrifier, de transmettre toute ta fortune ou de donner un rein.

Sois juste agréable, un sourire ça peut parfois faire beaucoup plus de bien qu'un billet.

Faut pas faire ça par pitié mais parce que ça te fais plaisir.

On ira toujours moins loin tout seul.

Si t'as compris ça, aisé dans la vie ou pas, y a pas de raison que tu complexe.


Tout ce qui ne dépend pas de ta propre volonté, tu ne calcule pas.

Les gens qui ont traversés des épreuves difficiles n'ont pas eu le choix, ils n'ont pas à te reprocher quoi que ce soit. Tu n'as rien demandé comme ils n'ont rien demandé.

Les gens qui te reprochent ton confort de vie sont des jaloux, des jaloux qui n'ont pas assez souffert pour comprendre leur bétise et qui ont probablement provoqué leur malaise par leurs actes.


Y a deux types de personnes qui ont souffert :

- Ceux qui ont souffert et qui en sont sorti grandi (en général ils sont humble, généreux, ouverts, solidaires).

- Ceux qui ont souffert et qui sont devenu aigri (plutôt jaloux, envieux, étroits d'esprit, aigris).

Les premiers peuvent en être fier mais n'en n'ont pas besoin.

Les deuxièmes n'ont pas de raison de l'être mais se le disent et le font remarquer.
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  • [+1] +1 le 13.08.13, 11h30 par The_PoP
Si jamais tu te sens mal dans ta peau tu peux m'aider a me resociabiliser en me donnant des conseils :D

Moi aussi j'ai vécu de dure epreuve j'ai été longtemp accro au jeu video et j'essaye de remonter la pente (mine de rien ca peux paraitre 'minime' pour certain mais a 18 ans j'ai l'impression de ne pas connaitre la vie)




Sinon comme dit plus haut, tu as de la chance, ne t'en veux pas pour ca.
tu peux toutefois si tu le souhaite donner de ton temp a des assoc (pour moi il est beaucoup plus 'mieux' de donner du temp que de l'argent au assoc, ca montre un réel investissement)
La honte est un sentiment compliqué, mais je préfère un mec qui a conscience que la vie lui a fait des cadeaux, et qui essaye d'en rendre aux autres, plutôt qu'un mec qui se dit qu'il ne doit rien à personne. Faut pas que ça devienne handicapant, mais ça peut être un bon moteur.

Perso, je n'ai aucun patrimoine, et je ne suis pas né dans une famille aisée, mais j'ai quand même été vachement avantagé par rapport au milieu où j'ai grandi (je n'ai jamais eu besoin de travailler pour financer mes études), et aujourd'hui je ne crains pas le chômage. Depuis des années, je donne de l'argent tous les mois à des ONG. Une fois de temps en temps, je donne du temps à une association. Ça ne change rien au fait que je suis privilégié par rapport à l'ensemble de l'humanité, et je donne une part dérisoire de mes revenus, donc en aucun cas je ne m'attends à ce qu'on vante ma générosité, mais en tout cas ça contribue à me donner bonne conscience.

En cette ère de l'individualisme, j'ai envie de dire que ce n'est pas une mauvaise chose de se sentir un peu responsable des autres.
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  • [0] 100% d'accord le 24.07.13, 21h40 par HugEau
Il y aura toujours des inégalités de naissances, de vécus, de richesses, d'éducation et de tout ce qui peut exister. C'est vrai que c'est d'autant plus dur lorsque l'on est une personne "bien né" (comme tu dis) et qu'en plus ces personnes en question font parties de notre entourage, mais on ne peut pas se flageller de ne pas avoir vécu les mêmes choses que les autres. Après effectivement il ne faut pas que tu en arrives à ressentir de la pitié pour ces personnes, la limite est parfois mince.

Et puis tu as encore le temps d'en vivre des merdes. Ta vie est loin d'être finie et même si elle a été plutôt bien heureuse jusqu'à présent, on n'est à l'abris de rien. (Enfin je dis ça pour essayer de te décomplexer. :D )

Bref, sinon globalement mes voisins du dessus ont tout dit. :)
Très d'accord avec tout ce qui a été dit. Je soulignerais surtout le fait que tu es conscient de ta 'chance'. Ainsi que de la 'malchance' des autres. Vois l'intention positive derrière ce complexe dont tu parles ... c'est de l'empathie pour moi. Et ça, c'est primordial de l'avoir. :)
Merci de vos réponses

@Cellar
Non bien sûr ce n’est pas tant le fait d’avoir vécu un drame l’important. Je suis d’accord pour sortir de sa zone de confort, je l’ai fait en voyageant solo, en allant aborder des filles qui passaient dans la rue ou au supermarché, sauter en parachute, en testant le npu solo, tenter des petits trucs tout bête que je n’avais pas l’habitude de faire… mais au final, je considère cela comme ridicule par rapport à ce que ce genre de personnes ont traversé dans leur vie.

Créer ses propres épreuves, oui mais pas n’importe lesquelles. Je cherche un chemin qui soit en accord avec moi. Des choses comme savoir développer son argent, investir, le faire fructifier…. ne m’intéresse pas. Je n’y prends aucun plaisir. Cela me laisse indifférent de même que chercher à créer sa propre « entreprise » (j’ai l’impression que beaucoup (pas tous heureusement hein) autour de moi font ça, plus dans le but de chercher à se donner une valeur supplémentaire que par réel désir personnel). Faute de réelles motivations, je ne cherchais pas à sortir de ma zone et de mes limites.

Néanmoins, j’envisage d’enseigner mon art martial et cela va demander de développer de bonnes aptitudes en pédagogie, donner le meilleur enseignement possible afin que celui-ci puisse être utile en dehors d’une salle d’entrainement et être soi même capable en cas de confrontation… C’est qlq chose qui commence à me tenir à cœur et qui peut me donner ce sentiment de respect et d’admiration envers ces personnes qui n’ont pas été gâtées dans leur vie et qui s’en sont sorti.

@Olff,
Ce ne doit pas être un motif de honte mais bizarrement je le vis comme ça.

C’est en quelque sorte le même ressenti qui surgit en nous que quand on se prends un Mac Do et que l’on voit dans un reportage sur un somalien qui crève de faim .

Sinon oui, le mec en question n’a jamais rien appris réellement de ses épreuves car pour la simple et bonne raison, il n’en a pas réellement connu lui aussi.
De toutes les personnes que je connais et que j’ai cité dans mon premier post, AUCUNE ne s’est JAMAIS vanté en quoi que ce soit de ce qu’ils ont pu endurer et accomplir dans leur vie, ni eu un quelconque sentiment de supériorité vis à vis d’autres personnes «bien nés» . Ils sont toujours restés étonnement humble vis à vis de leur vécu.

Il n’y a que moi en réalité qui perçoit cela comme un rapport et une comparaison de valeur personnelle au final.
Et @Mr Orange tu as raison, je crois que je vois les choses du mauvais côté. Il y a une intention positive à laquelle je n’ai jamais prêter attention. Je vais m’attacher à garder cela en tête.

@Constant : +1
@Ansya tkt, ça m’a traversé aussi l’esprit que j’avais le temps de vivre des merdes ^^!
@Akhetos, tu te commences à te prendre en main dans une tranche d’âge tout à fait correcte. Il y a des personnes à 30-35 ans qui commencent à peine à réaliser à quel point leur comportement passé ont pu les priver de tout un tas d’occasions et d’expériences de la vie. Expériences qu’il leur sera encore plus difficile (mais pas forcément impossible) de vivre.
Il ne faut effectivement pas vivre comme une punition ou une honte l'environnement dans lequel tu as grandi, tout comme il faut savoir relativiser ses petits tracas du quotidien (ce que tu fais) au regard de ce que d'autres vivent (il suffit d'aller en Espagne aujourd'hui). Te flageller ne changera rien au monde.

Comme il a été dit, cherche simplement à faire du bien aux gens gratos, par un simple sourire, un petit coup de main...

Mets tes actes dans les rails de tes pensées

Si tu as un peu de temps, investit toi bénévolement, encadre etc....

Ne renie ni ne rejette ton origine, d'où tu viens ni ce que tu as (tes aïeux en ont peut être chié pour que tu ne sois à l'aise....

Aide tes proches dans le besoin, un jour ou l'autre une merde plus ou moins grasse viendra sonner à ta porte et tu reconnaitras tes amis.

PLein de petites choses qui font de toi un mec bien....
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