Vous m'avez surement vu Troll dans 2/3 petits sujets, faire des blagues à la con sur le viol, ce genre de trucs.
Ca n'a pas pour but de faire chier quiconque, j'ai moi-même une amie qui a faillie se faire violer. Elle m'a tout raconté. On a frappé à sa porte, c'était un grand mec.
Il a foutu son pied dans le pas de la porte, il l'a ouverte de force, il l'a saisie à la gorge. Elle a eu la chance d'avoir une bouteille à la main, elle lui a explosé dans la gueule, elle que j'ai connu si peureuse, pour protéger ses gosses, elle a réussi à repousser ce fils de pute en le poussant ensuite dehors alors qu'il hurlait, le crâne couvert de sang.
Elle a couru au commissariat, où un autre fils de pute (un de ceux qui ont une insigne, qui te jugent sans que tu puisses leur dire que ce ne sont que des déchets) lui a dit qu'il n'y aurait pas de plainte parce que rien ne s'était passé. Encore un qui suce le maire, un autre déchet, une abomination du système. Celui qui vit comme un parasite sur le dos de ceux qui produisent ou qui travaillent, qui leur promet d'organiser la vie dans la cité, et qui les bouffe.
Tout ça pour quoi ? Pour que ma ville ait des chiffres excellents en terme de criminalité. Mais la police doit te protéger non ? Pourquoi tout ce système pour qu'il se retourne et finisse par te garantir l'insécurité ? Je m'en fous des arabes ou des noirs qui te prennent ton pain au chocolat, du Fn, de la gauche, ou de l'Ump, je veux juste que les flics prennent les dépositions des gens qui vont les voir merde. C'est si simple.
Tout ça pour dire que le viol, entre autre, c'est mal. C'est dur de s'en remettre. C'est dur de voir une amie sombrer dans la paranoïa, dur de voir une amie ne plus oser ouvrir sa porte au facteur, dur de la voir te demander d'ouvrir la porte quand quelqu'un frappe parce qu'elle n'ose plus s'en approcher. Dur de savoir qu'elle va déménager, parce que cette maison est devenu un cauchemar. Une cage dans laquelle tu vis parce que tu n'as nulle part où te barrer.
Et dur d'être impuissant.
Mais à côté de ça, j'ai un autre ami.
Lui a fait les frais du zèle. Un soir, il a conclu avec une meuf. Toute la soirée, ils se courraient après, se cherchaient du regard. Quand ils ont fini par passer la nuit ensemble chez un autre pote, on a tous eu un sourire pour ce mec qu'on aime comme un frère.
Mais quand plus tard, j'ai appris que la fille avait été balancé parce que sa famille n'acceptait pas cette nuit (Elle était vierge, et chez elle, la virginité se garde jusqu'au mariage) que mon pote l'avait violé, tout a changé. A ce moment, j'étais à Poitiers, et comme je n'avais suivi que de loin l'histoire, j'ai été le seul à ne pas devoir aller au commissariat.
Quand je suis revenu, plus rien n'allait. Les rumeurs crachées par des fils de pute s'étaient propagées comme une maladie qu'on ne pouvait plus arrêter. Depuis il a été innocenté. Mais ce système l'a bouffé.
Maintenant, mon pote qui était un mec équilibré est un putain de Jerk. Un de ceux que pourraient pointer du doigt ceux qui disent qu'on est tous des animaux. Mais c'est le système qui l'a transformé.
Les exemples sont légion d'un côté comme de l'autre. Que ça soit le viol en Inde, qui est toujours jeté comme un voile de honte sur les victimes, ou les Professeurs qui se sont suicidés parce qu'ils ont été accusés de viol par des gamins qui cherchaient l'attention à la suite de la circulaire Royal, on pourrait voir des abus des deux côtés.
Deux histoires différentes, avec une conclusion qui s'impose.
Le système peut vous chier à la gueule que vous soyez une victime ou que l'on vous regarde comme si vous étiez un bandit, un malfaiteur, un criminel, un monstre.
Et accessoirement, les forces de l'ordre sont des enculés. Des mendiants qui taisent leur nom, à qui tu donnes ton salaire pour te faire juger ou frapper à coup de matraque.
Combien de fois tu entends "Vous les jeunes, vous n'êtes bons qu'à fumer des joints, picoler, et dégrader tout ce qui vous voyez …" de la part de ces chiens ? Impossible de leur répondre qu'ils sont des mange-merde parce que la loi les protège.
Evidemment, c'est comme tout. Il y a des gens bien dans les forces de l'ordre. Il y en a beaucoup. Sans aucun doute. Mais ça devrait être une condition à l'entrée. Vous représentez l'ordre, la loi, l'utopie du système. Vous devriez être irréprochable. Eliminer chaque parasite.
Tu voudrais donner des yeux à la justice,
Impossible de violer cette femme pleine de vice.
Antisocial, Trust.
Je pense que cette phrase ne sera pas acceptée par pas mal de gens. Alors qu'il n'y a rien de mal là-dedans. Ce n'est pas une revendication d'un système où tu pourrais faire du mal aux gens que tu ne portes pas dans ton coeur.
C'est une revendication que le système est aveugle, qu'il punit ses propres fils d'une façon indifférente.
Et pour moi, ça a une autre signification.
Celle qu'il ne faut pas écouter les mots, mais le discours qu'ils forment.
Prenez la chanson "Sale Pute" d'Orelsan, qui a fait polémique. Cette chanson raconte l'histoire d'un mec trompé qui crache sa haine à l'encontre de son ex. Il y a plusieurs sens pour comprendre cette chanson.
Le premier est de n'y voir qu'un aveu de colère, d'impuissance de la part d'un mec qui perd le contrôle.
Le second est une caricature. Qui montre à quel point tu peux tomber bas quand tu te sens trompé. On voit un mec qui hurle sur la Lune, une bouteille de Vodka à la main, et alors on ne ressent pas l'envie de cracher sur les meufs, on a juste pitié de ce mec, seul.
Cette chanson a été prise comme une simple atteinte à la femme. Je le comprends. Les paroles peuvent choquer ceux qui n'ont jamais ouvert leur porte pour sortir de chez eux, mais elle avait un sens tout autre. C'est vulgaire. Extrêmement vulgaire. Mais c'est comme le sexe. La colère, c'est une pulsion, une émotion. Et ceux qui ne comprennent pas qu'on parle de sexe comme de haine avec des mots qui sortent du coeur sont des cons.
De la même façon, il ne faut pas attacher d'importance aux mots, mais aux actes.
Je prends un soin infini à traiter avec respect toutes les meufs que je connais. Jamais de violence. Jamais de contrainte. Jamais de menace. Jamais de manipulation. Jamais de souffrance.
Mais malgré ça, entendre ce même discours qui te bouffe le cerveau selon lequel tu fais partie d'un groupe d'animaux, de violeurs, ça me ronge.
Parce que je me donne du mal, parce que tu te donnes du mal, à préciser à chaque phrase que tu écris quand tu parles de ces fous qui ont la morale de leur côté que tu parles d'une minorité, quand ils crachent à la gueule de tous sans aucune forme de distinction.
Ces dernières semaines, on a parlé de viol, de politiquement correct, et je sens que je dérive de plus en plus vers le Troll, parce que je n'en peux plus de revenir à l'époque où je me tapais des cours de religion, où on me martelait que j'étais né dans le pêché, que je crèverais dans le pêché et que ma vie ne me servirait qu'à une chose, à essayer de racheter la dette que je devais à Dieu.
Sauf que ce vieux fils de pute de barbu qui m'a envoyé ici sans rien me demander, je ne lui dois rien. A part peut-être un gros doigt d'honneur.
Ces derniers jours, on a évoqué l'idée de virer une partie de contenu antérieur à 2009, parce que ça ne serait plus dans les clous de ce qu'on écrit aujourd'hui. Je crois que c'est vrai. Qu'on était des gros try hardeurs il y a quelques années. Mais ça fait partie de nous, de la communauté. Ce regard en arrière, qui permet de voir le chemin qu'on a parcouru. C'est un message d'espoir, qui disparaîtra quand on brûlera toutes les conneries qu'on a dites à un moment.
Fk n'a pas le choix, il se donne du mal pour essayer de sensibiliser autant qu'il peut sur le respect de la femme, pour faire de cet endroit un endroit cool. Où on aurait pas de macho, pas de gros bourrins, et pas de mecs chelous. Et donc pas de féministes radicales qui viendraient nous cracher à la gueule en faisant un amalgame.
Mais malgré tout, il faut comprendre qu'on a tous nos mots. Et que l'emballage ne compte pas.
J'en ai marre.
Marre des machos, et des féministes radicales.
Marre de ceux qui me force à être d'un côté ou de l'autre, alors que je veux juste être tranquille.
Marre de ces porcs, et de ces connasses.
Je vous haïs, je vous haïs d'une force insoupçonnable. Parce que vous me faites chaque jour haïr plus les hommes comme les femmes. Chaque jour, vous me faites penser que je vaux mieux que la merde que vous voulez me faire bouffer.
A partir d'aujourd'hui, j'aurais toujours le même discours. Que ça soit en face d'un jerk ou d'une chieuse. "Va te faire foutre avec ton idéologie de taré. Traite-moi de pédé ou de violeur, crache-moi à la gueule, j'en ai rien à foutre, parce que j'irais pisser sur ta tombe, et tes principes de merde".
Une soirée où je me faisais chier, je trainais sur des vieux sujets.
Et j'ai vu un papier de Blusher.
Il y avait au milieu, une expression qui m'a fait sourire. Pas un sourire jaune, pas une moquerie. Un vrai sourire.
"Fourrer de la bonnasse".
Une expression dont il ne se servira surement plus, qu'il contestera peut-être. Alors que cette expression représente tellement bien ce qui me plaît ici.
Qu'on puisse tous discuter sans se prendre la tête. Avec nos propres mots. Ca n'a aucune importance.
La seule chose qui importe, c'est de la façon dont on agit.
J'en ai rien à foutre de la façon dont le mec en face de moi me parle de cul. Tant que j'ai cette certitude que c'est un mec bien.
Je devais vous raconter mes vacances.
Comment j'ai vécu la soirée la plus violente de toute ma vie. Comment j'ai embrassé une jolie brune, comment j'ai renversé mon Whiksy sur son pull, comment je l'ai aidé à l'enlever. Comment je suis reparti sans avoir rien fais, parce que je n'avais pas mes capotes.
Comment j'ai poussé un scooter sur deux bornes à 6 heures du matin, avec mon pote à côté de moi. Comment j'ai dormi deux heures par nuit durant une semaine.
Comment j'ai apprécié retrouver mes amis.
Comment des mecs que j'avais toujours vu dire qu'ils avaient une grosse bite se sont mis à chialer quand je partais.
Comment ils m'ont supplié de me faire un Facebook pour qu'on puisse toujours se parler même quand je serais loin.
Comment je ris d'une façon idiote pour me cacher que je chiale quand j'écris tout ça. Parce que ma vie n'a pas la même saveur quand ils ne sont pas là. Parce que ces mecs, qui disent toujours de la merde, qui me font toujours hausser les yeux au ciel sont mes frères. Mes frères que j'aime plus que tout.
Parce que je veux juste être tranquille.
Mais ça, je ne le raconterais pas.
Parce qu'il y a plus important.
Se battre pour sa liberté d'expression.
Pour continuer à traiter tout le monde avec respect, tout en parlant sa propre langue.
Un dernier mot.
Pour un connard. Un connard avec un avatar de One Piece. T'es toujours le bienvenu ici si un jour tu passes, parce que tu fais parti du club des connards que je reverrais avec plaisir autour d'une bière si un jour j'arrive à en boire une sans avoir envie de gerber.