Burnout

Note : 4

le 08.04.2014 par NewStart

8 réponses / Dernière par Onmyoji le 09.04.2014, 01h59

Etat d'esprit / psychologie / dev perso / vie intérieure.
Un forum pour celles et ceux qui s'intéressent au dev perso, à l'équilibre intérieur, à la psychologie. Surmonter ses blocages, ses croyances limitantes, nourrir et développer ses forces, etc.
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Je crois que je suis en train de faire un putain de BurnOut...

Pour résumer :

Je suis depuis Janvier sur un truc qui ne me plait pas du tout et sur lequel j'ai été déplacé du jour au lendemain sans qu'on me demande mon avis. Ça durera jusqu'à minimum Septembre l'an prochain (je ne tiendrai jamais jusque la).
Les taches que j'ai à faire sont parfaitement abrutissantes, dénuées d'intérêt, répétitives et absolument vides de sens. J'ai pas fait un bac +5 et une école d'ingénieur pour faire ça (c'est pas limité à moi, on est plusieurs dans ce cas).
J'ai un chef qui, en plus d'être l'archétype parfait du connard pédant (sérieusement il cumule tout, c'est hallucinant), estime que faire 9h - 23h plusieurs jours d'affilée est un horaire normal.
Il met une pression monstre, nous fait perdre un temps fou en reportings et réunions branlette diverses et ose gueuler parce que y a pas assez de résultats (objectifs complètement irréalistes, genre 10fois ce qu'on arrive a faire dans l'équipe entière).

Moralité : Je dors mal (5h par nuit en moyenne) n'arrive pas à m'endormir (je me couche à 2h au plus tôt et je ne m'endors même pas de suite), je me sens au fond du sceau, je n'ai plus aucune envie de rien faire (sport, sorties, etc. heureusement ma copine est la pour me redonner un peu le moral), j'hésite sérieusement tous les matins à rester sous ma couette et dormir sans aller bosser.
Bref, j'ai tous les symptômes d'une bonne grosse dépression liée à un environnement de travail complètement toxique.


Simplement, que faire ? Parce que prendre 15jours d'arrêt maladie c'est bien mais si c'est pour repartir comme avant en revenant ce n'est pas la peine. Comment faire donc pour déjà, obtenir auprès d'un médecin du repos dont j'ai vraiment besoin et ensuite voir dans mon entreprise comment changer d'activité pour éviter que ce souci se reproduise ?

Merci d'avance à tous.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Courage le 09.04.14, 02h00 par Onmyoji
Je suis peut-être la dernière à pouvoir te donner un conseil sur la question (je suis encore une serial stagiaire), mais vu que je suis passée par là, je voulais commencer par te témoigner toute ma sympathie : bon courage, c'est vraiment des moments pas évident à vivre. Maintenant, ma psy m'a toujours dit que les moments de dépression étaient toujours des moments importants pour la construction de soi. Ils n'apportent pas que du négatif. Peut-être que le seul enseignement que tu vas en tirer est qu'il faut que tu changes de taff, mais c'est déjà pas mal, non ?

Et tes collègues ils en disent quoi ? Vu la situation tu n'es sûrement pas le seul à sentir l'environnement toxique. Je sais que dans le milieu des ingénieurs, c'est parfois mal vu de se plaindre de ses conditions de travail, mais il y a peut-être moyen de signifier à la hiérarchie que vous n'êtes pas non plus que des robots et que votre chef est visiblement mauvais dans ce qu'il fait. Ou au moins d'aller boire des pots et de dédramatiser.

Ensuite, pour ce qui est du médecin. Si tu as un bon généraliste et que tu te contentes de lui raconter ce que tu nous dit : perte de sens, plus envie d'aller travailler, perte de sommeil, perte de toute autre envie ; il devrait comprendre sans souci que tu as besoin d'un arrêt. Et ça te fera vraiment du bien de prendre du recul : tu ne seras plus sans cesse confronté à cette situation de merde et tu pourras plus facilement prendre ta décision. Tu n'as rien à prouver à personne et aucune raison de t'abimer la tête avec un taffe qui te soule, donc tu as raison : ça ne sert à rien de se forcer à continuer pendant des mois.

Encore une fois, je ne sais pas si je te suis utile, mais le plus important c'est que tu t'accroches, tu as les ressources mentales pour t'en sortir et la chance d'avoir quelqu'un qui compte à tes côtés, tu vas y arriver.
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  • [0] Merci ! :) le 08.04.14, 17h13 par NewStart
Oui j'ai déjà intégré depuis un petit moment qu'il faut que je change de taf, mais je n'ai même plus la motivation pour chercher sérieusement ailleurs (faut que je change de domaine, le conseil c'est pas fait pour moi je crois).

Je viens d'appeler mon généraliste (celui que j'ai toujours eu près de chez mes parents) et il m'a dit très clairement d'aller en voir un plus près de chez moi pour avoir un arrêt maladie. J'ai RDV ce soir, je vous tiendrai au courant. Mais ça sera une solution temporaire (au moins ça me permettra de me reposer).
Courage ! Tu verras, ces quelques jours de repos devraient commencer à remettre la machine à idées en route et te faire renouer avec tes envies d'avant.

C'est rigolo, tous les consultants que je connais ont eu ce moment de remise en question et tous sont partis vers des horizons meilleures (études, entreprises sociales, etc...).
Profites de ton arrêt maladie pour te chercher un taf =D

Tu seras tranquille chez toi, de plus ta copine t'encourage. Au lieu de te dire "je vais retourner la bas et tout vas recommencer", dis toi "je me cherche du taf, et si je retourne au mon poste actuel (après l'arrêt maladie si ce dernier n'est pas assez long), ben je m'en fout! Je vais me casser dans tous les cas". En ce moment j'attends aussi de changer de boulot. L'ambiance a mon travail est super, mais je ne bosse qu'avec des bras cassés, et mon patron en a clairement rien a foutre que ça boite coule! En ayant des projets pour septembre c'est ce que je me dis pour ne pas me décourager. Je continue de faire mon taf, mais je suis beaucoup plus relax. Il ne faut pas que tu te donne l'impression que tu es bloqué sur ce poste à vie! Dis toi que tu es libre! Libre de te barrer, libre de changer de métier, et même libre de dire à ton boss que ce n'est qu'un trou du cul (mais bon ça attends le jour de départ quand même). Essayes de voir plus loin que demain!

Courage!
N'hésite pas a parler a ton toubib de harcèlement en plus des fatigues physiques et morales.

Les toubibs voient une quantité ahurissante ces dernières années, des burnouts, et beaucoup savent bien que la meilleure façon de lutter contre des conditions de travail cauchemardesques c'est de rendre la surpression contreproductive, en arrêtant les uns apres les autres les employés, générant ainsi un coût qui, a terme, retombera sur la tête du responsable, ton chef ici.

Le désarmement de la médecine du travail renvoit désormais les victimes chez les généralistes qui, eux, ne sont pas payés par l'employeur pour tamponner votre aptitude a toujours en prendre plus encore et encore mais par *leurs* patients. Vous, nous, toi.

Ce n'est pas hasard si en mécanique on parle de travail et fatigue pour calculer le risque de rupture d'une pièce. Les deux sont liés.
Il en va de même avec les gens :-)
Ce n'est pas honteux d'être usé par une charge nettement trop lourde et abusive.
C'est logique.

Un conseil toutefois : essaye de garder toute trace prouvant l'amplitude des horaires réels demandés
En cas de conflit, ce type de preuves peut couter très cher a l'employeur (HS non payé, non respect des 48h max par semaine, harcellement par objectifs totalement délirants, etc).

Bon repos et bonne recherche pour un nouveau taf. Dans ce milieu comme ailleurs, tout se sait et la mauvaise publicité et le turnover énorme sanctionne naturellement ces dérives. Cherchez a "tenir" est donc la mauvaise idée.

On peut parfaitement faire un parallèle avec le post "Rupture : un pas en avant".
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] 100% d'accord le 08.04.14, 17h55 par La Patate
  • [+2] Ca va mieux en le disant le 08.04.14, 17h55 par Poivron
  • [+1] Constructif le 09.04.14, 01h51 par Onmyoji
Le dernier mail que j'ai eu pendant un congé maladie d'une journée disait en gros :

"Pendant ton arrêt maladie, pourrais tu à minima assister à :
Réunion A de 10 à 12
Réunion B de 13h30 à 14h30
Réunion C de 15h à 17h
Réunion D de 17h30 à 18h30

Merci."

Ayant pris connaissance de ce mail à mon retour, j'ai bien rigolé ;)
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] OMG le 08.04.14, 18h34 par Poivron
  • [0] Lol le 08.04.14, 19h13 par La Patate
Bon exemple d'émail a conserver comme preuve, précisément.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] +1 le 08.04.14, 19h13 par La Patate
Attention, cependant si tu es cadre, pour les limites en heures par semaine ça ne fonctionne pas pareil.
Mais de toute manière c'est clairement abusif comme situation.
La rupture de contrat est même envisageable si tu as été déplacée dans des fonctions qui ne correspondent pas à tes prérogatives initiales (regarde bien ton contrat de travail).
Les taches que j'ai à faire sont parfaitement abrutissantes, dénuées d'intérêt, répétitives et absolument vides de sens
Tu dis ça parce que tu n'aimes pas ton poste, ton chef ou la manière de travailler, ou parce que c'est objectivement le cas? Je dis ça parce que ça peut t'aider à mieux gérer niveau stress en attendant.

Pour le sommeil, c'est un problème parce que ça te rend vulnérable au stress. à défaut d'antidépresseurs tu peux peut être te faire prescrire des calmants pour arriver à dormir.
Ce n'est pas anodin mais c'est un coup de pouce nécessaire à mon avis dans ce cas là en attendant de pouvoir gérer mieux.

Sinon, sauvegarde bien tes mails, fais des copies d'écrans, prends des photos de la pointeuse ou de ton ordinateur quand tu arrives/quittes ton poste, etc.
Pour ce qui est des objectifs irréalistes, ça relève aussi du harcelement moral si tu peux prouver qu'après explication raisonnable de la situation le mec campe sur sa position.

Est ce que tu as réfléchi à signaler ça à ses chefs?
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