Je consomme pas mal de porno (m'enfin, depuis deux bons mois j'ai réduit assez drastiquement la dose), et c'est vrai que ça a tout de même pas mal affecté ma sexualité. C'est simple, pendant longtemps, quelque soit la fille, je ne venais pas. Comme ça c'est dit.
Je n'ai pas tout de suite identifié le problème, certainement parce que j'ai par le passé eu quelques problèmes au niveau de la pénétration qui me préoccupaient pas mal et que pour la plupart c'était des filles d'un soir. Mais indépendamment de ça je savais qu'il fallait me sevrer.
Et puis voilà, j'ai eu une copine, on l'a fait et refait, et comme vous vous en doutiez, ça ne venait toujours pas. et au bout de quelques semaines j'ai commencé à me poser quelques questions et farfouiller sur le net. Quelques clics plus tard, le constat était dressé, et je pouvais sortir les mouchoirs, pour pleurer cette fois : j'étais anéjaculateur.
Je balance ça de manière pimpante parce que bon c'est le terme facilement googlable, et qui dit ça dit qu'on peut trouver tout et n'importe quoi. Et quand j'ai vu des mecs qui traînaient ça depuis 15 ans (si si, j'vous assure), je me suis dit non, pas moyen que ça dure, je peux avoir tout les malheurs du monde mais pas celui de ne pas jouir.
Et alors, je me suis questionné. Pourquoi j'arrivais à jouir seul et pas accompagné ? Qu'est ce que je ressentais lors de la masturbation que je ne ressentais pas durant le coït ? A coté de ça c'est difficile parce que votre partenaire pense que vous ne prenez pas de plaisir alors que ça l'est, et culpabilise (pas toutes, mais ça arrive) d'un "mal" qui n'est pas le sien.
Pendant l'acte j'étais obligé de me finir à la main, où alors je remettais l'affaire à plus tard (plus fréquent), quand mademoiselle quittait les lieux. Mais si je me disais frustré de cette situation, au fond j'étais content de pouvoir me trouver une excuse pour me toucher dans mon petit coin (avec ou sans porno). Et c'est là que j'ai réalisé un truc.
J'ai toujours adoré donner du plaisir (et je crois que pendant longtemps, c'était l'un des seuls plaisirs que je tirais du sexe), mais pour autant, j'avais du mal à m'autoriser à prendre le mien. J'avais du mal avec la notion de prendre du plaisir à deux, peut être parce que je me mettais la pression, ou encore parce que ce que je ressentais devant mon écran était davantage source de plaisir, un peu des deux je pense. Car il faut dire ce qui est, la branlette c'est le petit truc que tu fais dans ton coin solo, sans être épié ni jugé, au calme et sans pression.
Et c'est là que je me suis rendu compte qu'avant, et bien le sexe je kiffais pas tant que ça. Comme tout le monde, je disais aimer le sexe, j'en étais moi même convaincu, mais pour voir la différence maintenant, je pense que j'étais plus amoureux du concept qu'autre chose. "Le fait de baiser", plus que baiser même. J'ai toujours été chaud pour draguer des meufs, pour conclure, mais je crois qu'il y avait beaucoup d'ego et pas une réelle "faim". Car le plaisir du rapport sexuel, (par exemple la pénétration me faisait pas plus d'effet que ça, ni même la fellation d'ailleurs), je pouvais dire ce que j'en voulais, il n'était pas là.
J'ai commencé par diminuer la conso. 1 semaine, ça a l'air de rien dit comme ça, mais ça vous fout tellement les boules (haha) que vous êtes en feu pour un rien. Je sentais que ça venait mais pas encore.
Et puis avec ma copine, j'ai beaucoup parlé. Elle m'a jamais mis la pression par rapport à ça, et quelque part ça m'a vraiment relâché. Et une fois qu'on vient vraiment, on se rend compte que ça n'a RIEN à voir avec le plaisir qu'on peut ressentir lorsque l'on se masturbe.
Je me suis pas dit que le porno était nul. Non, c'est différent, et de temps en temps ça fait pas de mal de se vider en regardant des scenes qu'en réalité on aurait pas vraiment envie de vivre (quoique ;) ). Mais aujourd'hui, le porno est différent et surtout, j'AIME BAISER.
Si il fallait retenir quelque chose de mon témoignage (parce que je peux comprendre que l'on ait pas envie de se farcir tout mon post) qui n'engage que moi :
- Plus que la désensibilisation, le porno à haute dose m'a enfermé dans un plaisir solitaire. Le petit pêché mignon que vous vous autorisez en cachette, qui ne fait de mal à personne si ce n'est que vous.
- Arrêter ou du moins pendant un temps et me concentrer sur le réel m'a fait réaliser que si j'y retournais, c'est parce que baiser (l'acte en lui même, pas ce qu'il y a autour), me faisait pas grimper aux rideaux => Aimer le concept de la baise et non la baise, l'ego etc...
- Prendre un peu de recul sur le porno, réellement apprécier les plaisirs de la chair

- Et quand on prend vraiment du plaisir à baiser, au final on s'autorégule tout seul, bien souvent parce qu'on est plus actif, et parce que le porno, c'est cool, mais ça fait pas tout quoi.