Il m'aime mais n'y arrive plus

Note : 4

le 28.08.2014 par Fen45

4 réponses / Dernière par Fen45 le 29.08.2014, 22h59

Pour celles et ceux qui veulent discuter et demander des conseils rencontres et séduction; comment faire avec cette fille ou ce mec; et plus généralement, comment pécho / trouver l'amour à l'ère du swipe left, notamment quand on est ni mannequin, ni un ninja de la drague.
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Bonjour chers internautes,
Je viens de m'inscrire, car j'ai vraiment besoin de parler.

Mon homme vient de me quitter après un an et demi de relation. Ce n'est pas la première fois que ça arrive, lui et moi c'était passionnel mais parfois compliqué.

On s'était déjà séparés en aout l'an dernier, c'était moi qui l'avait voulu, j'étais déprimée et incapable de lui accorder ce qu'il méritait. La rupture a duré 2 semaines, on s'est remis ensemble (c'est moi qui avait fait le premier pas pour un retour cette fois là).
A ce moment là, on a été au plus bas de notre relation, il avait énormément souffert que je veuille le quitter, et ne pensait pas que l'on se remettrait ensemble, et il a été de plus en plus distant, jusqu'à me quitter fin octobre, disait qu'il m'aimait plus que tout au monde mais qu'il n'arrivait pas à être en couple, j'ai eu l'impression de mourir.
Cela a duré une semaine, il n'a pas supporté que je prenne des distances et que j'arrête de répondre à ses textos, il a insisté pour que je vienne manger chez lui un soir, et on s'est encore remis ensemble.

Après ça, on a vécu les plus beaux mois de notre relation, ces deux ruptures nous avaient fait comprendre à quel point on était attachés l'un à l'autre, j'ai même vécu chez lui, et comme on était étudiants dans la même fac, on passait toutes nos journées ensemble en dehors des heures de cours. C'était parfait.

Et puis est arrivée la fin de l'année, et avec elle les résultats de mon concours de première année de médecine, je ratais de 3 places, et je me remettait à déprimer. Ca a été très dur pour lui, il ne supportais pas de me voir souffrir, et il a vraiment été génial avec moi, alors que ma libido était à 0, je n'étais pas du tout la compagne idéale.

Cet été, on n'a pas pu se voir pendant un mois, qui m'a semblé une éternité, mais lui semblait de plus en plus distant, il mettait du temps à me répondre, ne demandait jamais à m'appeler (pas du tout dans ses habitudes), et ne me posait peu de questions sur moi.

On s'est retrouvé enfin dans notre ville étudiante la semaine dernière, et il m'a accueilli comme si on s'était quitté seulement deux heures plus tôt, et pas un mois. Cela m'a fait très mal... Il a continué à s'éloigner, alternant distance et efforts pour être affectueux.

On a eu des discussions difficiles, chaque fois dans les bras l'un de l'autre, il a même pleuré plusieurs fois, lui qui ne pleure jamais, mais à chaque fois, il avortait la discussion, disait qu'on parlerait de cela plus tard. Avant hier soir je lui ai dit que soit je partais sur le champs et c'était terminé, soit on faisait un véritable effort, et on changeait vraiment le cours des choses. Il m'a suppliée de rester, m'a empêchée physiquement de partir, ma dit qu'il n'était pas prêt à ça, pas prêt à ce que l'on se quitte...

Et le lendemain (hier donc), on s'est quitté. Encore une fois il était distant en me retrouvant le soir, encore une fois j'ai insisté pour en parler, j'ai pleuré et c'est alors qu'il m'a quittée, disant qu'il ne supportait plus de me voir pleurer à cause de lui, qu'il m'aimait et voulait que je sois heureuse, mais que lui n'arrivait plus à être en couple en ce moment.

Je ne sais pas quoi penser, je ne sais pas si c'est définitif cette fois, cela ressemble fortement à notre rupture d'octobre dernier...
J'ai décidé de le laisser respirer un peu, et on verra ensuite.
Mais ce matin, au moment où je me suis réveillée, la douleur est revenue me poignarder la poitrine.

Il n'est pas seulement l'homme que j'aime, il est mon meilleur ami, c'est à lui que je racontais tout, à lui uniquement, et c'est également vrai dans l'autre sens, je sais que lui non plus n'a personne à qui parler hormis moi. Il insiste d'ailleurs pour qu'on continue à se parler et à se voir...

Qu'en pensez vous? Qu'est ce qui se passe dans sa tête? Je sais qu'il m'aime, alors pourquoi est ce qu'il fait cela? Pourquoi est ce qu'il s'éloigne comme ça???
Fen45,

J’ai lu attentivement ton histoire, j’espère que je saurai m’exprimer de telle sorte à ne pas faire le pédant donneur de leçon, mais au contraire te donner mon humble interprétation.

Fen45 a écrit : Après ça, on a vécu les plus beaux mois de notre relation, ces deux ruptures nous avaient fait comprendre à quel point on était attachés l'un à l'autre, j'ai même vécu chez lui, et comme on était étudiants dans la même fac, on passait toutes nos journées ensemble en dehors des heures de cours. C'était parfait.
A mon sens, dans une relation saine, on est davantage « relié » à l’autre « qu’attaché »…Petite précision sémantique qui semble sortir de nulle part, mais qui au regard de tes propos, est lourd de sens sur la manière dont vous vivez votre relation.

Tu vis une relation passionnée et dévorante. Passionnée parce que la nature des émotions qui vous traverse l’un et l’autre est d’une force et d’une puissance qui dépasse votre maîtrise. Dévorante, car elle n’est pas conduite de façon raisonnée pour vous permettre un épanouissement personnel serein et rassurant.

Dans une relation saine, l’un et l’autre verbalise mutuellement leurs attentes, leurs aspirations et leurs projets commun. A ta lecture, je ressens énormément d’attentes non verbalisées de part et d’autres. La péripétie de carabin avec sa dose d’insécurité pour toi et d’impuissance pour lui, ajoutant une part non négligeable d’instabilité dans votre couple.

Tu attends de lui qu’il vienne combler toutes tes failles. Tu attends de lui qu’il vienne remplir tout ce vide que tu as en toi. Et je pense que c’est lui faire porter plus qu’il ne peut et qu’il ne faille si l’on souhaite préserver une relation de qualité. Non pas que l’on ne peut partager avec son compagnon les joies et les peines du quotidien, mais qu’il soit nécessaire pour soi et pour lui, de savoir prendre en charge la responsabilité de la satisfaction de ses besoins propres.

Echouer, c’est normal, sain et formateur. Celui qui n’a jamais connu l’échec est bien plus fragile que celui qui a su le dépasser. L’échec est une étape supplémentaire dans un processus de réussite. Ayant loupé au mois de mai dernier un concours à 0,2 point près, je comprends ta frustration et l’absurde d’une situation d’échec aussi près du succès. ( A ce seuil, ce n’est plus une question de compétences et de capacités, mais de chances)

Tu dois désormais trouver en toi les ressources pour avancer sereinement dans ta vie et la construire de façon plus active et plus enrichissante que ce qu’elle est aujourd’hui. Apprendre à s’autonomiser, à se nourrir de relations positives avec d’autres personnes, de voir autre chose que ton quotidien avec ton copain qui à lui seul porte le poids de l’amant, l’ami, le confident, le pote, etc…

Non pas que je te dise de renoncer aujourd’hui à lui, mais de persévérer a un travail sur toi : de prendre SOIN de toi !

D’humeur plus joyeuse et combative, de nature plus épanouie et vivante, il verra très rapidement que tu as repris du poil de la bête…accentuant davantage encore son attrait pour toi.
Plus tu vas travailler à la réalisation de ta singularité et de ta vie, plus il sera confiant dans un avenir simple et heureux avec toi. Non plus dans « l’attachement » à une personne fragile et que l’on doit porter, mais « relié » a une personne solide avec qui construire un avenir commun.

Alors courage !
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] A lire le 28.08.14, 14h29 par Cellar Door
Merci infiniment pour ta réponse.

C'est vrai, je pense que mon mal être était très lourd à porter pour lui, d'autant qu'il se rendait en grande partie responsable, il était persuadé qu'il me faisait du mal, et je n'arrivais pas à lui faire voir à quel point sa présence avait été très importante pour m'aider à sortir la tête de l'eau.

Ce fut deux années très difficiles pour moi, juste avant de rentrer en médecine, j'ai appris qu'une parente dont j'étais extrêmement proche avait un cancer, et qu'il lui restait au mieux 3 ans. Ça a été très très dur à accepter, et elle est décédée en novembre dernier, juste après ma deuxième rupture donc.

Mon compagnon lui, n'a jamais vécu l'échec, il rentre en 3ème année de médecine et il a des notes brillantes, et même s'il m'a toujours soutenue comme il pouvait, je sais qu'il ne comprenait pas l'ampleur de mon vide intérieur, il ne comprenait pas pourquoi je n'arrivais pas à sortir de ce cercle infernal, il n'arrêtait pas de me dire que j'avais tout pour être heureuse.

Hier, quelques heures avant qu'on se quitte, j'ai pris la décision de me faire aider, de voir un psychologue. J'ai rendez vous la semaine prochaine. Je ne veux pas continuer à me détruire ainsi, je voudrais pouvoir être insouciante, ne plus ressentir ce nuage constant au dessus de moi, et j'ai besoin de parler à quelqu'un qui est extérieur.

Merci beaucoup de votre aide
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Yesssss! le 28.08.14, 11h00 par Lenny2stras
Bonsoir,

ce que dit Lenny est criant de vérité. Je n'ai pas grand chose à ajouter si ce n'est mon vécu tout récent.
Avec une fille de 24 ans. Comme quoi, le manque d'épanouissement personnel n'est pas chose d'âge.
J'ai joué le rôle du père, du psy, du meilleur ami, du conjoint ... C'est lourd, trop lourd.
Vivre une relation saine avec quelqu'un d'insécure, manquant de confiance en soi, réservé et introverti, c'est compliqué.
Quand la même personne ne sait pas ce qui est bon pour elle et n'a pas la faculté de prendre des initiatives pour faire sa propre introspection, c'est au conjoint de pointer du doigt ce qui serait bon pour elle.
Ce n'est pas sain. Je ne suis pas son père, encore moins son psy. Ils font des études pour ça.
C'est tellement pesant que ça finit par étouffer l'autre. Et la fin de l'histoire, tu l'as prise en pleine figure.

Les conseils de Lenny sont d'une intelligence rare. Ca vient avec le vécu. Et si tu arrives à faire cette prise de conscience à 20 ans, la vie qui t'attend sera belle et remplie de richesse. J'en suis persuadé.
Et une chose avant de finir : Avant de penser à être bien avec quelqu'un, il faut être bien avec soi-même. Et à mon sens, c'est c'est beaucoup plus compliqué ;-)
Je sais que vous avez raison tous les deux, mais je m'en rend compte tellement trop tard...
Ma mère m'avait prévenue en juillet que si je continuait à déprimer ainsi, il allait finir par fuir, je lui avait ris au nez, j'étais tellement sûre qu'on était à l'abri de ça lui et moi...

C'est un cercle vicieux, je vais mal, je l'étouffe, il me quitte, et c'est encore pire pour moi!

Je réalise maintenant à quel point je me suis laissée reposer sur lui, je croyais qu'on était immuables, que mon chagrin ne durerait pas assez longtemps pour lui laisser l'occasion de partir, mais j'avais tellement tord ! J'étais aveuglée par mes soucis, et je ne voyais pas que même si tout allait bien pour lui, j'étais devenue une source de frustration et d'inquiétude. Mais un couple ça n'est pas censé être ça, l'un n'est pas censé être la bouée de sauvetage de l'autre...

Mais je l'aime, je l'aime plus que tout au monde, et si je ne peux pas aller mieux pour moi même, je veux au moins le faire pour lui. Je ne peux pas croire que cette histoire est terminée !
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