Je viens vers vous avec un sujet qui peut paraître, selon le regard qu'on porte dessus, chelou, glauque, inintéressant, gênant ou à l'inverse, étonnant, instructif et quelque part responsable. Je ne sais pas si sa place est ici, mais ça fait un moment que ça me trotte dans la tête, et je vous laisse libre de juger si oui ou non, vous vous sentez concernés.
Je sais que ce forum regorge de jeunes gens frais et pimpants, mais je me suis dit que justement, ça pouvait être une idée de mettre sur le tapis cette idée que n'importe qui, pouvait y être confronté, n'importe quand, et qu'il pouvait être utile (sinon plus) d'y réfléchir un peu et d'anticiper, sans pour autant tomber dans le pathos ou la parano.
Je viens vous parler d'un truc qui se nomme "directives anticipées" dont certains ont peut-être déjà entendu parler ici ou là, parce que ça bouge un peu en ce moment légalement parlant. ça existe depuis longtemps mais c'est assez peu connu du " grand public", et il est question aujourd'hui de leur donner plus de poids et de simplifier les démarches qui s'y attachent.
Kesako?
Il s'agit d'un document écrit qui permet de laisser une trace de ce que l'on souhaiterait si l'on considère que l'on peut se retrouver demain dans une situation de santé précaire, qui ne nous laisse pas forcément la possibilité de nous exprimer.
Je ne vais pas faire un pavé dessus, je vous laisse un lien qui explique ça très bien si l'envie d'en savoir plus vous chatouille :
Les directives anticipées
Il existe même un formulaire "pré rempli" (bien qu'il ait des défauts) pour ceux qui ne se le sentent pas de prendre un stylo et de se retrouver devant une feuille blanche, ne sachant quoi écrire.
Alors je comprends bien que l'idée de se projeter à ce point peut paraître étrange, peut-être malsaine pour certains, surtout quand on est en pleine forme, mais personnellement je trouve que ça serait une sacrée avancée que ça devienne quelque chose d'un peu moins tabou.
ça permettrait de limiter le nombre de situations difficiles, comme celle de Vincent LAMBERT par exemple, autour duquel la famille s'écharpe avec plus ou moins de grâce et d'humanité. Cette situation complexe est médiatisée, donc plus connue du grand public, inutile de vous dire qu'il n'existe pas que celle-là en réalité.
Vincent LAMBERT
Alors l'idée n'est pas vraiment de lancer un débat sur la fin de vie et ce que ça comporte (même si c'est un sujet vraiment très intéressant). Mon post était plutôt à visée informative, car je suis persuadée que peu de gens ont connaissance de ces données, certains ne souhaitent pas se pencher dessus et je le respecte parfaitement, d'autres n'y auront simplement jamais pensé.
Pensez aussi à l'idée que vous ne seriez pas forcément celui/celle qui serait au fond du lit, incapable de s'exprimer, mais peut-être celui/celle qui serait à son chevet. Je pense que dans ce cas de figure aussi, ça doit pouvoir être aidant de savoir comment se positionnait l'autre à ce sujet. Rassurant aussi de savoir que les décisions qu'on vous demandera de prendre (il n'est bien sûr pas question qu'une seule et unique personne ai cette responsabilité, mais les personnes proches ont leur mot à dire), seront en accord avec la personne que vous aimez, quelque soit l'orientation de ces positions, et qu'il s'agisse de vos parents ou de votre moitié. Alors si ça fait écho en vous, si vous vous en sentez capables, et si vous pensez que vos proches peuvent être réceptifs à ce genre de discussions, ça peut être une idée d'en parler autour de vous
