Ce soir, on va parler cul.Disclaimer a écrit : J'ai hésité avant de publier cet article de le faire dans le forum général ou celui qui traite des sexualités. Parce que bien que le documentaire traite des questions de sexualité et de corps, beauté, il interroge des questions sous-jacentes bien plus intéressantes. Et en parler sur le général aurait peut-être touché un public plus large.
Cependant de 1) y'a de la nudité 2) ça s'intéresse surtout au sexe. Donc je poste ça ici. Libre à FK ou aux modos de déplacer ce sujet dans une autre section si nécessaire
Eh ouais, ça va parler de muqueuses humides et de fesses qui claquent ! Mais sous un angle bien, BIEN différent que ce dont on a l'habitude.
Allez, déjà, la personne derrière la camera de ce documentaire, c'est Ovidie. Pour faire simple, Ovidie, elle trempe dans le milieu du porno (sans mauvais jeu de mot), sans pour autant partir dans un trip pro- ou anti-porno primaire. Elle est pour le sexe, le porno, comme on veut, quand on veut, avec qui on veut... et avec qui est d'accord avec nos conditions. Et en plus d'avoir tourné, elle produit et écrit ! D'ailleurs, elle tient un blog sur Metronews
Donc, en gros, de quoi parle ce documentaire (hormis de cul ? Oui oui, racolage, toussa toussa...)
De la sexualité de ceux qui sont nés avec un clavier entre les mains et en particulier de celle des femmes/jeunes filles/adolescentes.
Bon, j'entends déjà râler dans le fond "Wai, Popovski revient encore avec ses discours féministes ! Il va nous parler avec des mots bizarres et utiliser des expressions que seul lui et quelques initié-e-s utilisent entre eux dans des caves humides en worshipant le démon !"
Oui... mais non. Déjà, je préfère en parler autour d'une bière ou par clavier interposé que dans une cave humide sans wifi. Et ensuite, je n'aurais pas partagé ce documentaire si je ne pensais pas qu'il apportait une réelle valeur ajoutée au forum en lançant des discussions intéressantes.
Déjà, il y a un parti-pris intéressant : si Ovidie semble qualifiée pour parler du sujet comme elle l'explique en présentant son point de vue par rapport à la pornographie dans l'introduction, elle se contente juste de tenir la caméra dans la suite du documentaire. En radio, on appelle ça un reportage sans insert son (sauf que là c'est de la vidéo) : le journaliste ne s'exprime ni se met en scène : ce sont ses intervenants, leurs discours et le montage qui expriment l'information qu'elle veut faire passer.
Donc sur la forme, journalistiquement parlant, c'est déjà très intéressant. Et bien foutu. Pour avoir tâté du montage cette année, je ne peux que m'incliner. Et sur le fond, ce choix de s'effacer est très bien vu, ça évite la position du "journaliste-phare-de-la-vérité" pour préférer celle du journaliste vecteur d'information, serviteur du public qui lui fait confiance.
Je ne vais pas vous spoiler le documentaire, mais vais vous présenter le pitch principal. Avant, parler sexe était tabou, et pas mal de pratiques étaient douteuses... maintenant, il est bien vu pour les jeunes filles qu'elles acceptent de tout faire le plus tôt possible avec leur partenaire et parler de sexe est presque obligatoire.
Souci, entre le "tu n'as pas le droit de..." et le "tu dois faire...", y'a pas de différence. On est toujours dans l'injonction, simple bête et méchante.
Et pour la seconde forme de cette même injonction, la société craque son slip. Littéralement. Je vais vous parler de deux faits divers. Un en Belgique et l'autre en France. Je vais commencer par le belge.
Dans la verdoyante et cossue commune de Waterloo, y'a pas que des reconstitutions napoléoniennes dans des prairies. Y'a aussi eu un fait divers assez sordide, avec des gamines de douze ans qui suivent des inconnus pour aller picoler puis qui ne se souviennent de rien. Cet article en parle bien, sans (trop) faire dans le racolage. Ce qui et choquant, c'est que pour le substitut du procureur du Roi (de la République, outre-Quiévrain), le problème, c'est le sexe et le porno. Et c'est quelqu'un supposé avoir fait de longues et fastidieuses études qui nous sort ça.
Seriously ??? WTF ? En plus du fait qu'il ne sait manifestement pas de quoi il parle, il confond cause et symptôme. Parce qu'au cas où on ne l'aurait pas remarqué, c'est pas en interdisant le porno qu'il n'y aura plus de tarés qui droguent et violent des filles ! Ils existaient même avant la démocratisation du porno sur Internet !
En France, dans un collège parisien hupé, des gamins de sixième non seulement regardaient du porno sur leur smartphones... mais en plus tripotent leurs camarades dans les toilettes sans leur consentement. La réponse politique ? Il faut interdire les téléphones dans l'enceinte de l'école !
Ben voyons ! C'est vrai que c'est plus facile que d'éduquer les gamins avec de vrais cours d'éducation sexuelle (et pas des démarchant pour des marques de tampons et de préservatifs comme j'avais eu dans mon collège...).
C'est un des points que le documentaire aborde : au lieu de jouer les offusqués et de tout remettre sur le porno, ne serait-il pas temps d'admettre que les gamins en consomment et de leurs donner de vrais outils de compréhension et de décodage ?
Et le documentaire aborde aussi la question d'un autre point : non, exposer son corps et son intimité n'est pas forcément mal ! C'est aussi une manière d'apprendre à connaître son corps et a l'accepter.
La thèse du documentaire est de défendre une sexualité 2.0 débarrassée et libérée de tas de codes éculés et étriqués.
Seul point noir pour moi : la place dans le documentaire accordée à Mar_Lard, alors qu'il y avait bien d'autres questions qui auraient mérité un traitement aussi long, comme la norme chirurgicale et esthétique.
Mais bon, en tant que joueur, Mar_Lard est un dossier que je connais bien, et le documentaire s'adresse à un très large public. Il a été diffusé mardi dernier sur France 2 dans l'émission infrarouges. Big up pour la télé sur ce coup !
Mais bon, je ne vais pas en dire plus, regardez le documentaire, et venez en parler après, je veux connaitre votre opinion à son sujet. Et si le climat le permet, ça permettra de faire un bon débat
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