Bon, j'aurais besoin d'aide sur une limite perso qui m'a pas mal enfoncé et défoncé jusque-là.
En fait, je suis un peu trop émotif. Notamment, l'émotion sur laquelle je suis le plus vulnérable, c'est la honte.
Et c'est particulièrement chiant parce que, comme l'expliquait Christophe André, la honte est une émotion qui a cette particularité qu'il semble qu'on est programmé pour sous-estimer sa puissance. En clair, ce n'est que lorsqu'on arrive sur le bord du plongeoir que... mince, il est haut ce plongeoir. Concrètement, il donnait son exemple. Dans le cadre d'une TCC avec ses patients, il explique qu'il devait avoir une discussion avec eux à voix trop haute dans un transport en commun. Rien de plus. Si quelqu'un leur demandait d'arrêter, aucun problème. Si quelqu'un leur demandait ce qui se passait, aucun problème : ils expliquaient qu'il s'agit d'une thérapie. Et donc André expliquait que la première fois qu'il avait dû se livrer à cet exercice avec un patient, il n'appréhendait pas spécialement. Cette tâche n'avait rien de spécialement difficile ou insurmontable. Était bénigne.
Jusqu'à la demi-seconde avant celle où il devait ouvrir la bouche. D'autant plus qu'il devait montrer l'exemple à son patient. Et là...et là...

Bon, tout ça pour dire que j'ai mis beaucoup de temps à comprendre à quel point la honte m'affectait et perturbait mon fonctionnement. Ou plus précisément, comment elle m'affectait. Beaucoup de temps notamment pour comprendre que c'était l'explication d'un « truc » qui m'arrivait parfois, et qui m'agaçait. Et quand j'ai compris, j'ai aussi réalisé que ce « truc » m'arrivait beaucoup plus souvent que je ne le croyais. Bon, mais c'est quoi ce « truc » ?
C'est con, mais je me retrouve des fois à faire des trucs assez crétins. Mais. Vraiment. C.R.E.T.I.N.S. Je suis le premier à le dire. Dans ces situations là, la question c'est : pourquoi ? Pourquoi ce crime contre l'intelligence ? Ben... parce que j'y avais pas réfléchi...
Un exemple récent en date. Je bosse sur mon CV en atelier. Et on doit le montrer à notre voisin. Sur mon CV, parmi un certain nombre de déceptions et d'insatisfaction, il y a un truc qui en fait, oui, me fait honte : une année non validée. Sur le CV, attention, tout ce que j'ai écrit est vrai. Mais j'essaie de « maquiller » cette ligne de manière plus ou moins habile, et c'est assez efficace. Mais bon, ça reste du « maquillage », et pour peu que la personne qui lit pose la question, le maquillage disparaît sur le champ. D'où que bon, c'est toujours un point délicat. Bon, mais je suis en atelier et on partage nos Cvs. Je fais un retour à ma partenaire. Elle, pareil. A un moment, elle lit la ligne en question et me pose la question. Donc je lui explique (le « maquillage » a marché, elle avait pas suivi que c'était une année non validée). Mais là, sa réponse lorsque j'ai fini : « Mais, je comprends pas un truc. Pourquoi tu mets cette ligne ? C'est quoi l'intérêt sur ton CV ? ». Ce qui en fait, est une excellente question. A laquelle la seule réponse que j'ai est : « … c'est vrai que c'est pas faux... Je me sens un peu con là... C'est pas la première fois que ça m'arrive. Ça me rappelle _ _ _ ».
Bon, c'était un exemple parmi d'autres, et aux conséquences finalement moyennes. Oui, je ne joue pas le jeu, mais la honte ça sert à quelque chose ! Mais plus sérieusement, j'ai par contre dans mon histoire personnelle des exemples du même type beaucoup plus... funestes dirons-nous

Si j'avais déjà pris conscience du problème depuis longtemps, c'est récemment que j'ai réalisé qu'il me bousillait en un massacre niveau :

J'ai pris des mesures. Notamment, m'organiser pour pouvoir discuter avec des proches, notamment sur les sujets où j'anticipe de devoir me confronter à un truc que je perçois comme humiliant ou outrageant, afin de débusquer au plus vite les points sur lesquels je me fais avoir.
Mais j'aimerais trouver des techniques pour gérer ça de manière plus autonome. Parce que c'est plus gratifiant, je trouve. Et aussi plus efficace : faire l'effort de parler à d'autre de ce qui nous fait honte ? C'est très conseillé, je sais. Mais même, je préfère être autonome sur ce point. Surtout que la probabilité que je ne joue pas le jeu sur un certain nombre de points (même) avec mes proches est forte. Et aussi parce que, et là je parle d'expérience, c'est incomparablement plus efficace que je puisse mener seul cet examen de mes motivations que je le fasse avec d'autres.
Donc je voulais vous demander si vous auriez des solutions pour aller dans le sens de plus d'autonomie (genre courants ou techniques PNL ou autre de dev perso, etc, etc...).