Retour d'Expérience

Note : 9

le 25.09.2016 par monkey

2 réponses / Dernière par Nonchalance le 26.09.2016, 14h48

La vie est faite de virages, d'obstacles à surmonter, d'audace, de surprises et de rencontres décisives. Racontez votre histoire, entrez dans la légende; partagez vos cheminements, vos interrogations, vos rencontres, vos aventures - foirées ou réussies, c'est pas le plus important - et recevez les avis et conseils des autres membres.
Répondre
Ce membre a été banni de FTS, en raison de manquements répétés au règlement. Un membre peut être banni automatiquement si sa note descend trop bas (ou trop vite), ou manuellement par un modérateur. Les propos de ce membre n'engagent que lui et ne reflètent pas les opinions des utilisateurs de FTS.
FTS fait parti de mon histoire, comme on garde une trace d’une maladie avec des cicatrices. Un truc dont on a honte, à la fois aveu de faiblesse et de crédulité. Pour certaines c’est juste d’avoir eu une période Tokyo Hotel, ou un d’avoir été la victime, en 5ème, de s’être fait prendre en flag’ entrain de se branler devant la webcam, c’était des ados. Mon expérience se rapprocherait plus d’avoir été embrigadé dans une secte, avec le côté spirituel et irrationnel en moins, c’est carrément plus embarrassant, surtout à 24 ans. Quelque chose qu’on garde secret, lorsqu’au hasard des conversations le sujet tombe et les gens expriment leur sidération et leur pitié pour le ridicule du phénomène.

Je me rappelle très bien comment j’ai connu FTS. Lors de mes études j’avais décidé de l’ignorer d’entrée de jeu et de faire comme si elle n’existait pas, pour m’éviter une énième déception amoureuse. Cette stratégie avait si bien fonctionné que j’en étais devenu obsédé. Je lui envoyé un mail pour lui faire des aveux, dans l’idée que ça n’aurait pas beaucoup de conséquences après mon suicide. Sauf que n’ayant pas eu le courage de passer à l’acte, j’ai atteint le summum, alors que je tapais le mot magique «séduction» sur internet, prolongeant la gêne jusqu’à avoir de nouveau l’ambition de la conquérir.

Évidemment et et heureusement d’ailleurs pour elle, cela passait bientôt au second plan; les premiers conseils du site étant de «nexter son one itis», je les appliquais religieusement et entamais avec de grandes attentes le sacro saint «Oh damned boot camp», qui était en vigueur à l’époque sur FTS, et que je n’ai a ce jour pourtant jamais terminé. Le sentiment d’aventure et de toute puissance, tourna à l’angoisse, lorsque chaque soir de la semaine je devais exécuter une mission dans des endroits sordides fréquentés par les jeunes filles en abondance comme les gares, le métro, à la poursuite d’un objectif aussi insignifiant que tétanisant, comme dérouler un script et espérer que les filles répondent comme dans le scénario, le tout hanté au fond par la peur d’être surpris, comme lorsqu’on s’apprête à commettre un forfait. Plus tard ça serait les deadlines pour remplir des objectifs navrant comme coucher avec une fille avant la fin de l’année, sous l’emprise d’auto-menace d’en finir si le but n’était pas atteint par exemple, ou de brulures de cigarettes, douche avec rasoir pour me punir de n’avoir pas eu les couilles de remplir tel ou tel sous objectif de merde.

Prenant contact avec des membres de FTS j’ai chaque fois eu l’impression de m’enterrer un peu plus dans la médiocrité et d’être de plus en plus éloigner de la «bonne voie»: mon école, les gens sympas, cultivés, bien dans leurs pompes, intéressants et marrants. Pour me retrouver avec des gens qui n’avaient rien voir avec moi, ma tranche d’âge, ma culture, centres d’intérêts, milieu social etc, et de sortir dehors dans des bars ou autre pour remuer tous les bootscamp, canned stuff, ebook appris en se passant bien d’aborder, ne parlons même pas de brancher une fille, ni même de baiser. Ce qui m’a rapidement sauté aux yeux, c’était la scission qui s'opérait systématiquement entre les mecs chelous dont je faisais parti, et les mecs qui baisaient pour de vrai, ce qui finalement revenait à retrouver sa place dans la société réelle, ou les mecs cools ne fréquentent pas les pauvres types, le langage ésotérique hérité de FTS et consorts en trame de fond. En résumé, FTS permettait juste aux mecs déjà à l’aise avec les femmes de rencontrer d’autres mecs à l’aise comme ils l’auraient fait au ping pong, et de comparer leurs kékettes, pour le fun; alors que pour les cas désespérés, ça faisait juste encore plus de délires à rajouter à la collection d’un monde complètement clos et aberrant, des mecs encore plus bizare, une sorte de cataliseur en fait, avec peut être pour vertu je le concède, de faire de la concurrence aux témoins de Jéhovah.

Appelez ça du masochisme, mais je voulais aller au bout de ce que j’avais entrepris. Doutant continuellement de l'efficacité de ce que je découvrais, j’enchainais les ateliers S-Flow ainsi que leur relooking. S pour sodo, mais je me bornais à me répéter le contraire. Pour ceux qui se rappellent, c’était celui qui rendait la comu disons sceptique, et qui était en fait complètement loupé, dilapidant au passage en une journée tout le salaire de mon job d’été. J’étais tellement débile à l’époque que j’ai même refusé de me faire relooker gratuitement par un «wing». Ironie, lorsque je l’ai mis pour un rendez-vous, une fille m’a même carrément demandé si je m’habillais «toujours comme ça en hivers». Et j’ai vraiment pu rebooster ma confiance en soi, en écoutant les «coach» dispensant à l’époque largement leurs pubs et contributions sur FTS (tous coupains à l’époque), se foutre de la gueule de leurs clients. J’étais ravi également d’apprendre par exemple que malgré mes efforts pour plaire à la gente féminine, j’avais définitivement une tronche de geek. J’imagine que lorsqu’ils ont eu pris conscience de la clientèle et des cas psychiatriques notamment (je cite), ils ont vite déchanté, et sous l’effet d’un cas de conscience, ou de la flippe au pire, ont pris le large, manifestement. Cette aparté professionnel n’a d’ailleurs jamais existé, si personne n’est au courant.

Bref, je n’ai jamais percé dans le monde nocturne de Paris, ni de 10, comme tous les ebooks me l’avais promis, ni même de 6 une fois tous les six mois merde; et si j’en étais resté là, j’aurais pu prendre tout ça pour une gueule de bois qui a duré 5 ans, ou un châtiment pour ma crédulité. Mais je ne voulais pas retourner à l’époque ou ma seule porte de sortie était la sortie tout court. J’ai donc persévéré avec des lectures toujours plus discutables comme confession d’un dragueur, dont je me suis inspiré pour me fabriquer un modèle. A ce moment de ma vie, au chômage la plupart du temps, je trainais seul dehors, avec des lignes de conduites limites, parfois même criminelles, remarques sur le physique, tenir la jambe à une fille sur plusieurs mètres, toujours aussi infructueuses mais me permettant de gaspiller à présent l’intégralité de mon temps à ça.

Et puis j’en ai eu mare de passer mon temps à rager contre le 11 septembre et compagnie, à défaut de pouvoir baiser, de me retrouver dans un délire de complotisme et de jalousie, parce que mon bazar de séduction était une impasse. Alors j’ai été bosser à Lille, par nécessité, j’ai cru pouvoir tout recommencer et prendre un nouveau départ là bas. En fait j’y ai vécu l’enfer, je vois mal comment les choses auraient pu être pire en y repensant; et puis finalement j’imagine qu’il y a toujours pire.

Que je peux encore faire pire, même aujourd’hui, alors que je vis de nouveau chez mes parents à 33 ans comme une grosse merde. Je suis retourné d’où je venais: un trou paumé dans la campagne. Je me lève le matin pour aller faire un job qui n’a rien à voir avec mes études, ni même mon parcours, les gens autour de moi me semblent interchangeables. Des épées de Damoclès tournent encore au dessus de ma tête. J’en suis à mon troisième psy, mais celle là je sens que c'est la bonne. Je ne sais même pas si je pourrais trouver un logement avec ma paye sur Paris, ressortir à nouveau, peut-être disons, pour juste rencontrer des gens. Boire un verre avec des gens à une terrasse, même dans une petite ville. Je ne parle même pas de fille, j’ai du apprendre à m’arrêter, au moins. Aujourd’hui, ma vie est bien merdique, mais je sais que ça peut encore être pire. Parce que parfois, c’est juste ce que je souhaite.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] ??? le 26.09.16, 10h19 par r-0
  • [0] Courage le 26.09.16, 11h29 par Jalapeno
  • [0] Courage le 26.09.16, 11h38 par Aristophane
  • [0] Courage le 26.09.16, 14h34 par Nonchalance
  • [0] Courage le 26.09.16, 15h01 par Uprise
  • [0] Courage le 27.09.16, 07h47 par The_PoP
Hum, je vais pas te donner mon avis niveau psychologique parce que je suis pas câlé mais t'as l'air sacrément mal dans ta peau et on dit à juste titre qu'il faut apprendre à s'aimer soi même avant d'aimer les autres (c'est un travail que j'entreprends depuis peu même si je ne me déteste pas au point auquel tu as l'air de te haïr).

Professionnellement parlant, il y a plus de personnes que tu ne penses qui sont dans ton cas, mais celà ne fait pas d'eux des pauvres merdes.
Tu es chez tes parents et ton job te saoûle, profites en, reprends des études ou une formation, pars dans une direction qui te plaît.
Va de l'avant, ne t'enferme justement pas de nouveau dans une spirale métro / boulot / dodo infernale.

Commence à te satisfaire toi même, à apprendre à t'aimer, si tu te vois comme une merde alors c'est l'impression que tu donneras aux autres.

Être célibataire ce n'est pas moins bien qu'être en couple, être deux c'est pas le but d'une vie. Le but d'une vie c'est d'être heureux et pour ça on peut compter que sur soi même.
Avoir une personne à ses côtés c'est juste les 10% restants pour atteindre le bonheur complet on va dire, 90% du chemin c'est à toi de le parcourir en trouvant une voie qui professionnellement te convient, des activités sportives, spirituelles et des loisirs épanouissants, et surtout de t'aimer toi, de te respecter dans tes choix, dans ton attitude.

Allez relève toi mec, la vie c'est là, c'est maintenant, ça vaut la peine d'être vécue à 100%.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Constructif le 26.09.16, 11h29 par Jalapeno
  • [+1] +1 le 26.09.16, 11h39 par Aristophane
  • [+1] Constructif le 26.09.16, 14h09 par Allandrightnow
  • [+1] Constructif le 26.09.16, 18h47 par Rickhunter
  • [+1] Ca va mieux en le disant le 27.09.16, 00h30 par RosieRosette
Salut monkey. Ta critique touche juste sur certains points. C'est vrai qu'il y'a eu une période comme tu la décris. Il y'a aussi beaucoup de sites sur la séduction qui sont bloqués sur cette période. Je déplore que tu aies subi les dérives de cette époque.

Je ne sais pas si tu as fait un tour sur le site et sur les forums mais il y'a eu beaucoup de changements. Toutes les critiques que tu portes ont été prises en compte et des articles et des sujets très complets et constructifs ont traités les problèmes que tu soulèves.

Mais voilà, la séduction et le sexe, ce n'est pas le bonheur. Ça peut en faire partie. Mais ce n'est pas ce qui va te rendre heureux et tu t'en es rendu compte de la pire des manières. J'espère que le chemin que tu vas faire avec ta psy va t'aider à te retrouver et à être bienveillant avec toi même.

Courage
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Post responsable le 26.09.16, 15h36 par Aristophane
  • [+1] Constructif le 26.09.16, 18h46 par Rickhunter
  • [+1] Constructif le 26.09.16, 20h27 par Allandrightnow
  • [+1] Post responsable le 27.09.16, 10h36 par SweetyKID
Répondre