Alors, je vais essayer de te répondre par rapport à plusieurs de tes interrogations, à partir de mon expérience personnelle du théâtre.
Déjà, la première chose fondamentale, il faut que tu fasses du théâtre parce que t'as envie de faire du théâtre. C'est essentiel, au vu de l'exigence de la discipline.
Donc si tu te sens pas vraiment poussé vers le théâtre, n'en fais pas, tout simplement
Ensuite, plus précisément, par rapport à la "sensation d'être dans la peau d'un autre personnage", en fait, c'est presque une idée reçue, on a jamais vraiment la sensation d'être dans la peau d'un autre. On a la sensation d'être dans des circonstances différentes, parfois on y croit vraiment oui, mais on perd jamais totalement la conscience de soi.
Pour la communication, le théâtre aide un peu dans le sens ou on acquiert une technique qui permet de savoir poser la voix, la porter si besoin, et on a une communication plus dans le présent, on sait se connecter vraiment à l'interlocuteur.
Mais je dirai que ce sont des effets secondaires et pas une fin en soi, et en effet c'est pas forcément flagrant, surtout au début.
Concernant l'improvisation théâtrale, et bien la façon dont moi je l'ai apprise n'est pas fondamentalement différente des formations théâtrales classiques.
Beaucoup d'exercices étaient tout simplement des exercices de pratique théâtrale, et j'ai eu une formation plus ou moins actor's studio, organique (on essaie de ressentir vraiment les choses plutôt que de les jouer, pour faire court).
Et je suis convaincu que l'improvisation théâtrale est une discipline de théâtre avant tout, et c'est d'ailleurs pourquoi je ne fais pas de matchs. Mais ça, c'est un choix personnel.
Par contre les bénéfices sur les relations et la communication sont plus grands, avec l'impro. On apprend une façon de communiquer très bénéfique pour les relations avec l'autre : écoute, altruisme, jeu, etc.
Et puis j'ai eu la chance de pratiquer de l'impro sans "caucus", c'est à dire sans temps de réflexion avant, donc devoir se lancer en 3 secondes maxi.
Et bien ça, c'est carrément pareil que se lancer à l'abordage d'une demoiselle dans la rue, les sensations sont très proches.
Enfin, et ça c'est ma personnalité, je débranche le comédien quand je suis en société (c'est loin d'être le cas de tous les comédiens, surtout ceux d'impro !) et je "joue" rarement des personnages en soirée pour amuser la galerie.