Leila

Disclaimer:
Récit qui remonte un peu. Je suis player à la retraite. Et ouais ça arrive. Mais celle là je l’avais jamais raconté sur FTS. C’est mon tout premier pas sur le field et je m’en souviendrai toute ma vie. Par ce que c’était du WTF. Par ce que c’était la découverte de l’inconnu (e). Et le début d’une longue série que je ne regretterai jamais.
Voila, petite histoire sans prétention.
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Leila

Célibataire. Putain ce mot raisonnait comme milles trompettes dans ma pauvre tête. Elle me manquait déjà. « Elle » c’est l’ex, la première, le socle de ce que croyait être une relation immuable et solide. Quand on est jeune est amoureux on croit que rien n’a une fin, que tout est joué. Quelle méprise. On s’était quitté en bon terme malgré tout et moi je chialais ma race comme une adolescente devant Titanic depuis des semaines sans savoir quoi faire. Maudissant l’injustice de la vie, je me roulai dans mon propre marasme comme un cochon dans son lisier.

Un coup de fil de mon pote Moriarty me mis du baume au coeur. Les potes, ah les potes! On joue au poker, on se raconte des conneries mais surtout quand t’es au fond du trou les amitiés comptes doubles. « Vient boire un coup en ville! » qu’il m’a dit le singe. Qu’est ce que j’avais à perdre en fait? J’avais déjà perdu le principal pensais-je. Et puis pourquoi pas faire de nouvelles rencontres n’est ce pas? Fallait-il que je sois à la morgue pour avoir envie de renaitre?

C’est le morale un peu ravigoté que je débarque dans les rues de ma ville. Le soir tombe, l’air est chaud et la place centrale à l’intérieur de ses entrailles ce gave de foule braillarde.

Le point de rendez-vous se trouve dans un petit club que je ne connais que de nom. Un lieu bien comme il faut parait-il. Après de chaleureuses retrouvailles avec mes acolytes déjà un poil éméché, nous décidons de déboucher quelques bouteilles de vins blanc commandées au bar bondé. Les serveurs sont débordés, la file d’attente pour entrer grossie à vu d’oeil. Ici tout est tumulte. Un vaste terrain de jeux pour les jeunes loulous que nous sommes.

Soudain Moriarty nous gratifie d’un solo de danse sur la piste centrale. Vous le verriez se dandiner sur la musique. Un vrai show à lui tout seul. Je le rejoint un peu hilare (le vin blanc fait son effet) et c’est avec un certain étonnement que je remarque un groupe de fille fraichement arrivé nous dévisager et se racontant des choses que je ne saurais jamais. Les nymphettes ne se font pas attendre beaucoup pour nous rejoindre sur le dance floor. Le jeu commence. On se rapproche, on se rapproche, jusqu’à ce que Moriarty entame la discussion avec l’une d’elle. Ni une, ni deux, je tente la même chose avec celle qui me semble la moins farouche. Elle s’excuse de ne pas tenir très droit, faute à la vodka ainsi qu’à une paire d’escarpins bien trop haut pour ce genre de soirée. Je lui propose de jouer la béquille et me voila avec une jolie frimousse au bras. « J’aime bien tes bras » me dit-elle en flattant la pointe de mes biceps.
Et moi j’aime bien son cul. Mais un soupçon de décence me fait garder cette remarque pour ma pomme. Je fus moins délicat dans mes futures interactions. La rudesse est parfois bonne à utiliser mais je n'en ferai point l'éloge cette fois çi.

Quelque pas de danse arrosés de vin blanc plus tard et c’est sans vergogne que je tente d’embrasser cette jeune femme à peine rencontré. Nommons là Leila.
Leila fait mine d’être intimidé, puis après un rapide coup d’oeil aux copines bien occupées par les pitreries de Moriarty, me prends délicatement la tête entre ses mains pour venir m’embrasser avec force et conviction.

Fichtre!

Le temps s’arrête. Tout n’est que coton et volupté.
"Moriarty je t'aime " pensais je alors. Je donnerais un royaume et au moins un retour d'ascenseur pour ce coup de pousse bien senti.
Après une brève séance de pelotage express je fais comprendre à Leila qu’il serait temps de changer de lieu, histoire d’être tout de même plus à l’aise. C’est avec surprise qu’elle me propose de boire un dernier verre chez elle.

Re-fichtre!

Le temps de dire au revoir à nos amis respectif et nous voila parti à travers les rues de notre ville, enveloppé par la chaleur de la nuit. Je n’en mène pas large mais l’aplomb de Leila me mis tout de même à l’aise. Je devais aller au bout de cette interaction si insolite.
Après s’être tromper moult fois de rue nous finissons par arriver dans l’immeuble de ma belle. Je suis en transe. Littéralement parce qu’il fait chaud mais aussi à cause de mon regard qui ne put se détacher d’un auguste postérieur lors de la monté d’escalier.
Arrivé au palier Leila fouille dans son sac. Me tend un regard désolé. Refouille dans son sac en insultant un peu celui çi. Le problème reste entier. Les clefs n’y sont pas!

Je tente de la réconforter en la prenant dans mes bras. La proximité de nos deux corps chauds eu l’effet d’une incroyable érection pour ma part que Leila dut sentir à travers ses vêtements. La pression à son paroxysme, mes mains se ballade de plus en plus intrépides sous sa robe. Et c’est avec beaucoup d’autorité qu’elle me dit dans un soupire: « On le fait maintenant et ici! » Le temps d’enfiler un préservatif, le déchirer maladroitement puis d’en enfiler un autre et nous baisons sans ménagement contre la porte d’entrée de ma partenaire, à même le palier froid et rugueux.

Une fois fini, je comprends que mon rôle est de m’esquiver. Rien d’autre. Je laissai Leila rejoindre ses amis pour trouver de potentiels double de clefs quand je rentrai chez moi seul, les genoux endoloris mais l’âme légère. J'ai erré dans la ville en me demandant ce que tout cet enchainement voulais dire. Y avait-il un sens à donner à tout ça?
Je n’ai jamais rappelé Leila. Fusse un tort? Je ne saurais dire. Ce fut surtout le début d’une longue aventure ainsi que la découverte de moi même. L’amour fugace laisse parfois des marques indélébiles.
Puis j'ai recommencé, avec plus ou moins de succès, puis j'ai découvert FTS et j'ai eu divers carnets qui ne sont plus lisibles sur le forum (désolé).

Quoi qu'il en soit le goût des autres pris forme avec une inconnue. Je tenais à lui rendre hommage ici.

Bien à vous

T.D.