Jusqu'à il y a peu, le respect c'était la peur du pouvoir d'autrui. Et c'est encore le cas dans beaucoup de sociétés et c'est encore le cas dans notre société au plus haut niveau.Moumane a écrit : Merci, Nonchalance, de ta réponse, mais est-ce que tu entends par là qu'il n'y a pas de valeurs importantes à respecter ? Il me semble que si l'on dit que rien n'a de sens dans l'absolu, cela implique que respecter quelqu'un n'a pas plus de sens que de se comporter comme une ordure avec lui.
Par ailleurs, je comprends plutôt bien l'idée que la vie est gratuite ou qu'il n'y a pas forcément de sens à chercher dans des événements négatifs qui nous tombent dessus sans dépendre de nous ; en revanche, il y a, il me semble, des manières d'agir qui ont plus ou moins de sens pour répondre à ce type d'événement.
L'être humain ne sait pas automatiquement être valeureux et respectueux. Il sait par contre automatiquement créer des règles pour que ce ne soit pas trop le bordel. D'où la variation des cultures et des croyances dans le monde: ce sont des variations d'interprétation sur ce que sont les meilleures règles pour régir le groupe.
Il ne faut pas le voir comme si je faisais une apologie de "tout se vaut". Par contre, quand on est plongé dans des structures données, il n'y a pas beaucoup de choix. Soit tu t'adaptes, soit tu es marginalisé. D'où le sens de mon post et celui de Mr.Smooth si je ne me trompes pas: il est contre productif de se battre contre ce qui est déjà établi en tant que personne lorsqu'il est plus rentable de s'adapter. Ça ne veut pas dire que tu adhères aux valeurs qui sont véhiculées, ça veut dire que tu es assez intelligent pour sortir ton épingle du jeu tout en gardant en tête que les règles que tu suis ne sont que des règles, pas un absolu à atteindre.
Bien sûr, il y a des contre exemples mais pour ça il faut soit avoir du pouvoir et/ou de l'argent, soit être martyrisé jusqu'au point où c'est tout ou rien et que tu n'as rien à perdre à essayer de changer les règles. Mais alors comme dans la fable de "la ferme des animaux" d'Orwell, les animaux se révoltent pour à la fin se comporter exactement comme leurs geôliers dont ils se sont débarrassés après la révolte.
La leçon étant quand on le transpose dans ce qui est écrit ici que peu importe ce qui régit les hommes. Les mécanismes qui créent les codes et qui les appuie sont originaires de la même matrice humaine, quelle que soit la société rêvée ou réalisée, il y aura toujours de la compétition, une élite, des dominants, des dominés... Et les changements qui nous sont proposés d'une société à une autre ne sont que des nuances de ce comportement animal pour obtenir un même résultat par des moyens différents: être au dessus de la masse, avoir le plus de ressources et le plus d'options sexuelles. Ce n'est pas parce que je me considère humaniste* que cette prise de conscience doit être occultée au profit d'une vision moins réaliste et plus idyllique, au contraire. Je suis bien content de vivre dans une "démocratie" et pas dans un régime totalitaire ou suppressif à la nord-coréenne ou à la chinoise.
*Bon nihiliste, puis cartésien et enfin humaniste mais enfin quand même.