Hello !
J'ai finalement récupéré d'une gueule de bois de trois jours ! Revenons un peu en arrière pour comprendre ce qu’il s’est passé. Samedi devait être une journée palpitante. Après avoir passé la semaine à entretenir, malgré moi, une haine rouge envers
Misa, je me décidais enfin à aller à l’escalade ! Et le soir, j’avais un concert de prévu avec mon amie Française ! Que demander de plus ?
Je débarque à la salle de grimpe, assez morose et démotivé. Je fais quelques blocs mais les trouve difficiles et pas très intéressants. J‘ai envie de faire de la voie mais pour ça, il me faut un ou une partenaire. Je remarque deux filles dont une qui débute. C’est ma chance ! Je bafouille quelques mots dans un Japonais trop approximatif pour avoir une réponse. Je fais face à deux paires d’yeux écarquillées jusqu’à ce qu’une ouvre la bouche et me dise qu’elle parle anglais ! –
Ouuuuuf !
La séance s’est super bien passé après, j’ai retrouvé un moment de paix en moi ou je ne pensais plus à
Misa, à mes candidatures et à mes journées répétitives et assez vides. J’ai bien discuté avec celle qui parle anglais, elle a 8 ans de plus que moi. Elle m’a dit de revenir la semaine prochaine.
Le soir arrive et je rejoins mon
Ray. Sur le trajet je remarque que je suis encore hanté par ses pensées nulles –
Misa m’a laissé tomber. –
Si j’ai pas de réponses pour mes job, que faire ? –
Je n’aime pas ma situation.. J’ai beau essayé de les chasser, elles reviennent. Je me dis que je vais profiter de la soirée pour rencontrer des gens et penser à autre chose.
La soirée commence, du monde dans le bar mais pas trop d’interactions. Je reçois soudain un message.
Misa : Comment vas-tu ?
C’était pas le moment pour ça
Misa… Je sais pas quoi te répondre, j’ai pas envie de te répondre pour passer les 20 prochaines minutes à attendre ta réponse.
Val : Ca va. Et toi ?
Misa : Ca va. Comment va la recherche de job ?
Je voulais répondre mais j'ai repoussé, repoussé et peu à peu oublié.
Je suis sorti du bar pour acheter une box de sushis et une bière que j’ai mangé avec une bande de Japonais très cools. L’un d’entre eux m’a offert de la Strong-Zéro. Et là, c’était le début de la fin ! La Strong-Zéro c’est une boisson inventée par Satan, c’est à 9° avec tellement de sucre que tu sens rien et en plus de te péter la tronche ça fait fondre tout tes organes un par un ! J’en ai pris deux…
Avec
Ray on file au concert qui est à deux pas. Bon honnêtement j’ai pas trop aimé la musique mais j’ai quand même voulu danser. Ben la salle était pleine mais on était que deux à danser. Après avoir pris ma conso et m’être fait payé un verre par une inconnue pas belle qui a même pas voulu faire la conversation je décide de changer de place.
En bon homme saoul j’ai discuté avec plein de monde, une Australienne qui partait le lendemain et d’autres gens. Puis je me suis retrouvé dans un bar fun ou ils passaient de la Drum’n’Bass. C’est là je crois que j’ai pris mon dernier verre, que j’ai posé toutes mes affaires sur la table et que je suis partis. –
Champion ;)
J’ai confondu cette entrée de parking souterrain avec une entrée de métro et j’ai dû me perdre dedans jusqu’à l’assoupissement.
J’ai répondu à
Misa le lendemain que j’aurais bientôt des réponses. Point.
Aujourd’hui ça ne s’est pas trop amélioré. Je sais c’est nul mais c’est mon état actuel. Je me demande vraiment si je ne devrais pas rentrer, j’espère chaque jour avoir une demande d’entretien pour avoir une bonne excuse pour rentrer, je compte sur ma recherche de job pour recommencer quelque chose ailleurs, pour changer cette situation qui me déplaît tant. Et cette histoire de clés et de téléphone perdu n’a pas aidé mon moral.
Chaque jour j’ai peur du lendemain, je sais que
Misa va me manquer, que tout ce que je vais faire et tout ce que je vais découvrir je ne le partagerai avec personne. Tout ce que je croise me rappelle
Misa et surtout son absence. Je suis fatigué, j’ai envie de dormir durant des jours et des jours.
Lundi j’ai consulté les billets d’avion et j’en ai trouvé un abordable. J’ai failli le prendre mais quelque chose m’a retenu, je sais pas quoi. De la fierté peut-être ? Ou la sensation qu’il me reste encore quelque chose à faire ici ? Je sais pas.
J’ai pris ce livre
Ho’oponopono qui m’a un peu remonté le moral. Mardi j’ai travaillé pour mon hote comme un dingue. Aujourd’hui j’avais pour projet de sortir et de rencontrer des gens mais force est de constaté que j’suis allé vers personne, que je n’en avais ni l’envie ni l’énergie.
Alors je me pose vraiment la question. Est-ce que j’arrête maintenant ? J’serais peut-être pas au top en France mais au moins j’aurais quelques bons amis, des revenus le temps de trouver ma thèse, ma famille et mes repères. J’aime bien sortir un peu de ma zone de confort et me mettre dans des situations difficiles. Mais là je crois que je me suis attaqué à plus fort que moi : venir dans un pays complètement différent, sans revenus, sans projets, sans itinéraires et y encaisser une rupture douloureuse.
Vous me direz :
Mais justement, tout est possible, tout s’offre à toi. – Et dans ma tête ce qui revient c’est :
Mais j’ai pas argent illimité et plus je reste plus j’ai l’impression que ça sert l’argent pour ça.
Si je reste, le 9 décembre je pars pour travailler dans la montagne pas loin d’une station de ski. Y’aura d’autres travailleurs avec moi. J’ai quand même envie de vivre ça. Mais tenir jusque-là me semble très difficile.
Alors je sais pas quoi faire. Si je rentre j’ai pas envie de le vivre comme un échec, j’aurais expérimenté, j’aurais vu le Japon, j’aurais revu
Misa et n’aurais aucun regret par rapport à notre aventure. J’aurais enfin (après l’Angleterre, le Brésil, le road-trip à l’arrache en Hongrie et le Canada) trouvé ma limite ? J’aurais un peu plus appris la vie. Ahaha mais quelle idée j’ai eu encore ! –
Vas au Japon ! T’as rien et t’as aucun projet ? Pas grave vas’y quand même, Misa te sauvera !
Alors je sais vraiment pas quoi faire. Attendre que quelque chose me tombe dessus ? Persévérer les sorties qui sont de moins en moins palpitantes ? Rentrer à la maison ?
J’ai l’intime sensation que je devrais rester, que j’ai quelque chose de plus à vivre ici. D’un autre coté je suis fatigué, inquiet et je ne passe pas de bonnes journées.
Non vraiment je ne sais pas, et vous ne saurez pas pour moi.
A mes chers lecteurs, j’aurais aimé vous offrir un journal plus fun et plus joyeux. Mais je ne vais pas vous mentir, c’est juste comme ça que je vis cette période.
Bye bye.
EDIT : Je relis mon premier journal en quête d'un peu de réconfort et je me souviens du moment ou j'ai écris ces mots...
Pour survivre à cette rupture, une seule option : Forcer le destin et avoir confiance en
l’univers, en soi… Toute façon c’est la même chose. La phrase que je me suis répété un million de fois. « Tu vis une expérience formidable. Tu es sur la bonne voie. A présent, tout est possible. »
J'ai les larmes aux yeux putain !