J'ai des questions pour vous... et pour moi aussi

Note : 15

le 14.02.2020 par Alniyat

21 réponses / Dernière par Alniyat le 21.03.2020, 19h55

La vie est faite de virages, d'obstacles à surmonter, d'audace, de surprises et de rencontres décisives. Racontez votre histoire, entrez dans la légende; partagez vos cheminements, vos interrogations, vos rencontres, vos aventures - foirées ou réussies, c'est pas le plus important - et recevez les avis et conseils des autres membres.
Salut tout le monde,


Je poste dans la partie "journaux" - parce qu'il se peut que je rajoute des détails biographiques par la suite.

En gros : je suis une femme qui peut avoir de très gros problèmes avec les situations où il s'agit de séduire/plaire/être féminine/être sûre de son charme/être confiante en soi/attirer les "bonnes" personnes [= les personnes que je semble attirer sur le plan sexuel/sentimental ne me correspondent pas du tout, et celles qui me plairaient ne me "voient" pas ou sont convaincues de notre non-compatibilité] etc.
Je sais que, de base, j'ai des choses importantes à régler avec moi-même. Je bosse dessus. Et j'ai avancé/je continue à avancer seulement il y a, dans mon cas, BEAUCOUP de choses à régler et la ligne d'arrivée (s'il y en a une) est encore hyper loin.

Mes questions prioritaires, pour ceux qui n'auraient pas envie de se taper la suite de mon descriptif, de ma bio, etc. :

1) Est-ce que vous êtes parvenus à vous aimer vous-mêmes alors qu'au départ c'était pas du tout le cas ? Comment ? Quelles étapes, quels outils, quels remèdes, quel chemin... etc. ? Et qu’est-ce qui faisait que vous ne vous aimiez pas (que ce soit au physique, au moral...) ?
Ce qui m'intéresse ce ne sont pas tant des outils théoriques que VOTRE histoire et VOS solutions pour vous-mêmes (des outils théoriques on peut en trouver sur le Net ou ailleurs, et je ne snobe pas ça, mais vos « cas pratiques » me passionneraient davantage).

Je galère à être en paix avec moi-même et il est clair qu’une personne qui ne s’aime pas, voire se méprise, se hait… c’est repoussant. J’en suis consciente.

2) Question surtout aux hommes (mais après, les femmes sont les bienvenues aussi) : quand vous apprenez à connaître une fille (que ce soit pour une histoire légère ou sérieuse) est-ce que c'est rebutant pour vous si vous découvrez qu'elle a un passé sombre ?

Je ne parle pas de "sombre" dans le sens "avoir mal agi" mais dans le sens "avoir un passé traumatisant, plombant, pas joyeux".
Dans des posts çà et là j'ai vu certains d'entre vous parler de filles "à problèmes", ou de la nécessité de chercher des filles "normales"...
J'ai moi-même un sale passif et je crains parfois de ne pas faire partie de ces filles "normales" que vous évoquez. D'être une sorte de cas social sur pattes.
C'est quoi une fille "normale" et "pas à problèmes" concrètement ?

3) Qu'est-ce qui fait que pour vous (hommes ou femmes) une personne peut ne pas être séduisante ?
J'ai pas dit "pas jolie" mais "pas séduisante".
Un truc du genre : il/elle est sympa, il/elle a des qualités, physiquement ça pourrait passer, mais NON, jamais, pas avec lui/elle, y a pas de compatibilité.

Voilà, et merci d’avance :mrgreen:
1)

Il n’y a pas de secret.
Il y a trop d’éléments possibles en fonction de la vie de chacun.

Pour ma part, cela a été en traversant ma solitude et mes besoins affectifs.

Pour moi, c’est la clef d’une vie où l’on se sent bien avec soi-même. Dans l’amour de soi-même, mais aussi le respect. Le respect notamment de son passé. De l’être que l’on est, dans ses forces et — surtout — faiblesses.

Et ça peut passer par de sales phases. La dernière chez moi étant une dépression en + - 2017 où je suis volontairement rentré dedans pour régler ce conflit précis, autour de la solitude et dépendance affective. J’y suis resté 8 mois. Et j’ai trouvé ma réponse. Je savais à ce moment que je n’en aurais plus jamais.
Après, derrière, il reste toute l’éducation à (re) faire.

J’ai probablement été un cas extrême dans la mesure où je n’ai jamais été dans la recherche d’une aide extérieure. Même les plus proches de moi ne le savaient pas. Donc, pas de psy, pas de méthodes, pas d’outils. Si ce n’est ce que je trouvais sur mon chemin (livres, vidéos...) ainsi que beaucoup de patience et un instinct profond qui m’empêchait de me laisser couler et qui voulait apprendre à se trouver.

Arrêter de chercher à l’extérieur ce qui se trouve en toi. Je ne conseille pas forcément de passer par un chemin « similaire ». Cela aurait été — sûrement — plus simple avec de l’aide extérieure. Mais mon histoire a tourné de la sorte. Et c’est okay. Je suis heureux de mon expérience de vie.

Tu galères à être en paix avec toi-même, car, de manière très simple, tu n’arrives pas à considérer que tu puisses vivre ta vie qu’avec toi-même, jusqu’à ta mort. Et être bien avec cette idée. Il n’y a pas d’autres vérités puisque nous sommes tous confrontés à cela. Certains y arrivent mieux que d’autres, en se cachant ou non cette idée. Peu importe. Mais, tu ne pourras pas t’aimer tant que tu n’accepteras pas que tu sois aussi un être, avec son histoire, ses mérites et ses merdes. Et que c’est okay. Que tu as le droit d’être et d’exister dans tes failles.

Alors, attention, je ne dis pas que le monde extérieur ne compte pas. Loin de là. C’est très très important, surtout dans la (re) construction. Mais dans cette phase où tu te trouves, il s’agit clairement de te trouver, dans ton équilibre et tes modes de fonctionnement.

2)

Ce n’est pas du tout rebutant.
Comment cela pourrait l’être en sachant mon histoire de vie ?
Que nous sommes tous des êtres humains.

Pour moi, ce n’est pas là que se joue cette question. J’ai même une faiblesse naturelle pour ce genre de femmes, qui s’ouvrent à leur passé, qui en parle ouvertement, mais dans une perception d’avancement et qui franchissent des étapes de leur vie. Pas pour se satisfaire de conditions de vie médiocres. Surtout pas. Car cela démontre une grande force d'adaptation et une grande profondeur intérieure.

Et j’en arrive à ce qui me rebute chez les femmes à ces sujets :

Celles qui en développent des comportements toxiques pour elle-même et une relation et qui continuent de les faire perdurer, en conscience ou non. J’ai appris à mettre un frein à ce genre de femmes, car je me respecte. Je n’ai pas besoin de ces personnes dans ma vie. Je m’apporte suffisamment. Mon Amour me suffit à moi-même et si je réalise qu’il y a des liens toxiques qui se développent dans notre relation, je la coupe, net et précis. Mais toujours dans le respect de la personne et en lui apportant des éléments sur le pourquoi au moment de couper.

Je veux une femme qui s’Aime et se respecte dans ses bons et moins bons côtés. Qu’elle vit sa vie, quoi !
Qui ne dépend pas de son partenaire. Mais qui partage avec. Après, il peut toujours y avoir bien sûr des moments délicats, mais ça, c’est la vie. Tant que la relation avance dans une optique saine, c’est top.

Il n’y a pas de filles « normales » ou « à problèmes ». On l’est tous à différents niveaux, différents moments de la vie. Je connais des filles « normales » avec des tas de comportements toxiques. Pour moi, c’est next.


3)

Une femme qui ne peut pas vivre sans moi après 3 mois de relation.
Qui me colle, ne peut pas faire un jour sans se parler, qui commence à développer des attitudes de dépendance.

C’est next pour moi.
Je ne suis pas sa réponse.

Et ça, ça se ressent d'avance dans les rencontres avec l'expérience. Très vite même. Enfin, j'ai une assez bonne lecture des racines et des comportements chez les gens, comme j'ai moi-même poussé loin pour en sortir.

Ceci dit, cela répondait à des schémas passés.
Car ce n’est que d’un côté, celui de l'autre.

De mon côté, plus j’ai appris à traverser mes souffrances avec bienveillance, et à chercher des réponses saines à ma vie, plus je rencontre des femmes dans cette optique.

En fait, pour résumer en quelques mots, l’autre n’est qu’un miroir de toi-même.

Tout ce que tu vis, c’est pour répondre à tes phases actuelles dans ta vie.
Par rapport à tes émotions, ce que tu veux, ce que tu n’as pas, etc etc.

Tant que tu seras dans ce déni de ta personne, tu continueras d’attirer des personnes qui ne te correspondent pas et d’être dans des schémas de difficulté de séduction.

C'est aussi simple que ça :).
Mais, continue sur ton chemin, t'es en bonne voie.

Voilà, pour résumer en quelques mots tes questions.
Mais cela mériterait bien bien plus de lignes :wink:
Balzac a déjà pas mal répondu et je suis globalement d'accord avec lui.

En complément au point 2), pour moi une fille à problème = une fille qui ment, qui ne sait pas ce qu'elle veut, qui change d'avis sans arrêt. Je peux comprendre/tolérer pas mal de choses mais ça c'est niet.
Et pour le point 3) une fille peut avoir toutes les qualités du monde, si elle a un état d'esprit négatif (se plaindre tout le temps, tout ramener à elle-même, etc...), c'est mort aussi.

Inversement, une fille joviale, marrante, positive, peut faire passer plein d'autres défauts au second plan.
Et ce n'est pas incompatible avec un background sombre ou un passé difficile qui au contraire peut amener une profondeur intéressante. Mais comme le dit Balzac, ce passé doit avoir été assimilé, digéré avant d'entamer une relation.

Ça peut t'intéresser aussi : viewtopic.php?f=144&t=42338
Jalapeno a écrit : 14.02.20
Inversement, une fille joviale, marrante, positive, peut faire passer plein d'autres défauts au second plan.
D'ailleurs, tu soulignes un point très important que j'ai oublié de mettre.

J'ai lu, je ne sais plus où, une remarque que je trouve extrêmement pertinente sur les rencontres :

S'il y a bien un trait à avoir et à appliquer en priorité lors de rencontres, c'est sa capacité de voir ses propres défauts et d'en être responsable.

C'est à dire d'être aussi okay à l'idée de partager du temps avec les défauts d'une personne.
Des défauts qui peuvent vous correspondre. Et en sens inverse également.

Car les problèmes sont inévitables. Chaque relation aura des combats et chacun se heurtera à ses bagages émotionnels à un moment ou un autre. La durée et succès de la relation dépendent de la volonté et de la capacité des deux personnes à reconnaître les accrocs en elles-mêmes et à les communiquer ouvertement.

La question est donc de te demander pourquoi tu autorises ce genre de rencontres qui ne te correspondent pas, puisque ce sont visiblement des défauts trop importants pour toi, autant dans ce que tu ressens chez toi que ce que tu obtiens chez les autres.

Et on en revient toujours au respect, l'Amour, exister en tant qu'être, etc etc
Merci du partage !

Balzac (super pseudo, d'autant que j'adore les romans de ton illustre inspirateur^^ :mrgreen: )
Le respect notamment de son passé. De l’être que l’on est, dans ses forces et — surtout — faiblesses.
Intéressant : j'ai beaucoup de mal à accepter mes faiblesses, sans parler de les respecter ; je les considère presque comme des taches mentales à éradiquer au savon noir. Si je m'en repère une, en général, je m'engueule (dans ma tête bien sûr^^). Des phrases comme "tu es dure avec toi-même" reviennent beaucoup chez mes amis.

Aurais-tu un exemple de faiblesse personnelle que tu as su accueillir/accepter/respecter chez toi, en toi ? Cela m'intéresserait :)

Tu galères à être en paix avec toi-même, car, de manière très simple, tu n’arrives pas à considérer que tu puisses vivre ta vie qu’avec toi-même, jusqu’à ta mort.
Alors oui et non^^
Je suis très indépendante. Je trouve de l'occupation seule, je me trouve du sens seule. En fait il y a eu une certaine solitude morale dans mon enfance, du coup, j'ai appris à "m'autosuffire" dans beaucoup de domaines, même si j'apprécie les ressources apportées par les autres (sinon je ne viendrais pas poster^^).
A la base, dans ma construction, je pense que la problématique la plus difficile pour moi n'était pas tant "apprendre à ne plus dépendre des autres" que "apprendre à accepter de laisser les autres entrer dans ma forteresse psychique" :wink:

Ce qui me rend la cohabitation parfois difficile avec moi-même, c'est que comme beaucoup de personnes ayant un passé traumatique, j'ai un côté fragmenté et hanté par des "ombres". Par exemple (mais pas que), des "voix" négatives qui sont comme des censeurs derrière mon épaule et commentent tout ce que je fais avec sévérité (j'ai certainement intériorisé dans ma tête des personnes qui furent blessantes pour moi autrefois).

Du genre : "qu'est-ce que tu vas aller emmerder des inconnus en leur racontant ta vie pourrie sur un forum" :mrgreen:

(ce qui ne m'empêche pas de vivre et donc de poster... comme vous voyez^^)
J’ai même une faiblesse naturelle pour ce genre de femmes, qui s’ouvrent à leur passé, qui en parle ouvertement, mais dans une perception d’avancement et qui franchissent des étapes de leur vie.
Très rassurant pour moi comme regard, car c'est clairement, sinon ce que je suis, du moins ce que j'aspire à devenir.

Tant que tu seras dans ce déni de ta personne, tu continueras d’attirer des personnes qui ne te correspondent pas et d’être dans des schémas de difficulté de séduction.
Je ne parlerais pas, ou pas juste, dans mon cas, de "déni". Pour moi, l'un de mes défis principaux est plutôt dans le fait d'avoir une projection aux autres qui puisse correspondre à mon "vrai" moi et c'est aussi à mon avis pour ça qu'il y a un problème dans les attractions que je déclenche/ne déclenche pas, il y a inadéquation entre la façon dont je me perçois (et dont les personnes qui me connaissent en profondeur me perçoivent) et celle, dont, souvent, me perçoivent les personnes que je rencontre.
Dans certaines situations de découverte de l'autre, j'aimerais avoir une projection qui soit cohérente et puisse correspondre aussi en quelque sorte à la meilleure version de moi-même.

En fait, pour résumer en quelques mots, l’autre n’est qu’un miroir de toi-même.
Souvent le cas, j'imagine.^^
Chaque relation aura des combats et chacun se heurtera à ses bagages émotionnels à un moment ou un autre. La durée et succès de la relation dépendent de la volonté et de la capacité des deux personnes à reconnaître les accrocs en elles-mêmes et à les communiquer ouvertement.
Entièrement d'accord.
La question est donc de te demander pourquoi tu autorises ce genre de rencontres qui ne te correspondent pas, puisque ce sont visiblement des défauts trop importants pour toi,
En fait, je parle "d'attraction à première vue". Il ne s'agit pas d'autoriser ou de ne pas autoriser, je ne fais pas exprès de déclencher un certain type d'attraction (mais je donnerai sûrement un exemple plus tard, j'ai conscience que c'est nébuleux^^)

Merci encore de ta réponse détaillée et précise :)


Jalapeno


Merci pour le topic, intéressant :)
Mais comme le dit Balzac, ce passé doit avoir été assimilé, digéré avant d'entamer une relation.
J'ai pourtant déjà eu des relations amoureuses et je peux me sentir parfois attirée par quelqu'un alors que je ne sais sincèrement pas quand j'aurai fini de me "digérer".
Je comprends ton point de vue, je le trouve légitime. Pourtant, dans mon cas, et sans vouloir être égoïste (je n'attends pas d'un conjoint qu'il soit mon sauveur, mon exutoire ou mon pansement), je n'aurais malheureusement jamais rien pu vivre de relationnel si j'avais attendu d'être complètement réparée.
Bon, il est vrai que là, je ne suis pas spécialement en recherche de quelque chose de sérieux (je sors d'une relation longue et impossible de me relancer tout de suite dans quelque chose de consistant, je ne suis pas assez "stable" pour ça. Je ne ferme aucune porte mais je ne suis pas en recherche de ça).
Je rajoute quelques détails biographiques pour ceux qui seraient curieux du fond et du pourquoi je suis "en réparation" et pourquoi ça dure depuis un certain temps...

En fait, si on prend ma vie actuelle, j'ai une interface sociale plutôt cool, qui doit un peu ressembler à ça (le titre^^)(mais j'aime bien la chanson aussi, d'ailleurs j'adore ce groupe. Si vous êtes curieux.)



Mais à l'intérieur, il arrive que je sois plutôt comme ça (spéciale dédicace à mes petits démons personnels)



Bon après c'est pas forcément dramatique non plus, la part d'ombre j'ai appris à la dominer et à la canaliser, je m'énerve très peu, en général je défoule mon énergie tellurique personnelle par une dépense physique ou des biais artistiques.


L’« hier »
Bon, juste pour que ce soit pas trop plombant, je préviens tout de suite que mon présent est beaucoup moins négatif que mon passé… A part quelques soucis comme ces histoires de problèmes d'aura et de séduction ça va plutôt bien aujourd'hui quand même.

Je ne vous décris pas ce qui suit pour casser l’ambiance, me faire plaindre, juste pour expliquer pourquoi j’ai des difficultés aujourd’hui à m’apprécier, me supporter, rayonner, etc. C’est « informatif ». C’est tout. EDIT : j'ai réduit le volume et les détails. Je me suis peut-être un peu étalée dans ma première version.

- J’ai souffert d’une maladie chronique très pénible, douloureuse au quotidien, et difficile à assumer ouvertement (personne ne savait que j’étais malade). Je vous fais grâce des détails. Mais en gros, jusque vers la trentaine (trentaine aujourd’hui en voie de clôture), mon corps était ma taule. Soit j’avais mal. Soit j’avais la trouille parce que je savais que la douleur allait revenir - elle finissait toujours par revenir et ça ne pouvait pas se régler à coups d’anesthésiant. J’étais toujours très fatiguée.

- J’ai eu un parent maltraitant qui me rabaissait, m'insultait et me culpabilisait sans arrêt (y compris d'être malade).

- J'ai été agressée sexuellement par un "ami" à l'âge adulte, et rejetée par notre cercle commun quand j'ai tenté d'en parler après des mois de mutisme.

Plus du harcèlement scolaire ou de grosses difficultés sociales à certaines périodes (le genre « première de la classe pas sûre d’elle vraiment mal dans ses pompes »)… etc.

Bien sûr il y a aussi des choses bien dans « l’hier », des souvenirs sympa, des apprentissages constructifs. D’ailleurs je considère aujourd’hui que j’ai appris des choses et acquis des forces en passant à travers tout ce que je vous raconte. Développer des stratégies de survie mentale, que ce soit conscient ou pas, ça renforce, ça affûte. Dans les mauvais jours, je me sens abîmée. Dans les bons, je me sens affûtée. Je pourrais vous parler de tous les livres passionnants que j’ai lus et que je vivais dans ma tête comme des films magiques, non comme un spectateur mais comme un figurant à l'intérieur même de l'oeuvre, qui vit, respire, se bat avec les personnages. Des nombreux textes que j’écris pour le plaisir de créer, de cette sensation magique de pouvoir et de liberté qui devient moi avec un clavier sous les mains.
Je pourrais vous parler de la musique, mon autre passion, de cette joie de gosse et de cette fièvre rebelle que je ressens quand je joue.
Je pourrais vous parler de moments drôles ou beaux, des gens bien que j’ai également rencontrés – car il n’y a pas eu que des gens « pas bien » ou des expériences négatives dans ma vie, même passée, tout de même.

Mais là, je vous parle du « pas bien » en détaillant un peu pour ceux que ça intéresse parce que s’il n’existait pas, je ne serais pas là à chercher des solutions.
J’en suis cependant arrivée au stade où les questions de type « et si les choses s’étaient passées autrement »… je me les pose de moins en moins. J’accepte que ça se soit passé, que ça soit « moi ». Dans certains cas je suis même plutôt satisfaite que ce soit moi (par exemple, le fait d'être faible sur le plan physique m'a poussée, même si c'est un simple mécanisme de survie inconsciente et qu'il n'y a aucun mérite, à développer mon intellect et mes facultés d'analyse... lesquels me sont souvent très utiles, donc je ne crache pas sur le fait de posséder désormais ces ressources-là).
Alniyat a écrit : 14.02.20 Intéressant : j'ai beaucoup de mal à accepter mes faiblesses, sans parler de les respecter ; je les considère presque comme des taches mentales à éradiquer au savon noir. Si je m'en repère une, en général, je m'engueule (dans ma tête bien sûr^^). Des phrases comme "tu es dure avec toi-même" reviennent beaucoup chez mes amis.

Aurais-tu un exemple de faiblesse personnelle que tu as su accueillir/accepter/respecter chez toi, en toi ? Cela m'intéresserait :)
Dans quel cadre tu as du mal à les accepter ? En projetant tes faiblesses sur le monde extérieur, donc, le jugement des personnes, le paraître, la "normalité", ... ?

Car tu sembles être, de ce que je lis, un minimum à l'aise avec toi-même.
Comme si tu n'osais pas exprimer ton unicité en ce monde.

Puis, dans ce cas, tu es aussi alors - peut-être - dans un rapport où tu estimes ne pas mériter ou avoir besoin de choses extérieures pour créer des impacts beaucoup plus puissants dans ta vie.

Dans ce cas, on peut prendre cela dans un autre sens :

Est-ce que tu t'amuserais à insulter ou traiter des personnes que tu connais ou pas ?
Par exemple, "d'idanaptée", "tu es un idiot", "t'es trop [x]"

J'imagine que non. Pourquoi ?
Car tu respectes l'individualité de chacun, ce qui le compose. D'autant plus dans ses faiblesses où tu dois certainement éprouver de l'empathie. Car tu apprends à connaître, à laisser l'autre entrer en toi de par ses perceptions, valeurs. Puis tu estimes ce que tu gardes ou non dans ta vie.

Pourquoi, alors, te flageller de la sorte envers toi-même puisque tu ne ferais même pas ça avec des inconnus ?
Avec cette même bienveillance sur ton unicité ?

Me concernant, je me respecte et j'accueille justement des moments où je peux faire de la merde, comme n'importe qui. En blessant quelqu'un par des mots involontairement, par exemple. En sachant que je peux aussi faire du mal à un autre être humain. Que je peux me tromper, avoir des jours moins bons.
Ça dépend tellement des personnes, des situations, des paramètres.

À partir de là, je ne peux pas me dire que je suis une merde, ou peu importe.

Je prends le recul, je ressens -surtout- toutes les émotions que ça évoque en moi. Je laisse mon inconfort s'exprimer puis j'apprends et je calibre mieux pour de prochaines situations similaires. J'éprouve de la gratitude pour toutes ces choses.

Ou alors, dans mon anxiété. J'en ai encore quelques fois.
C'est une faiblesse, mais une force en même temps. Tout dépend de comment on voit la chose dans l'instant.

Je ne la vois plus comme un problème. Mais comme une expérience de ma vie qui m'apprend des choses.
Et je la respecte pour ce qu'elle est. Ni plus ni moins qu'une anxiété.
Ça ne me définit pas. À moi de décider d'en faire une alliée ou une ennemie.

Alors oui et non^^
Je suis très indépendante. Je trouve de l'occupation seule, je me trouve du sens seule. En fait il y a eu une certaine solitude morale dans mon enfance, du coup, j'ai appris à "m'autosuffire" dans beaucoup de domaines, même si j'apprécie les ressources apportées par les autres (sinon je ne viendrais pas poster^^).
A la base, dans ma construction, je pense que la problématique la plus difficile pour moi n'était pas tant "apprendre à ne plus dépendre des autres" que "apprendre à accepter de laisser les autres entrer dans ma forteresse psychique" :wink:

Ce qui me rend la cohabitation parfois difficile avec moi-même, c'est que comme beaucoup de personnes ayant un passé traumatique, j'ai un côté fragmenté et hanté par des "ombres". Par exemple (mais pas que), des "voix" négatives qui sont comme des censeurs derrière mon épaule et commentent tout ce que je fais avec sévérité (j'ai certainement intériorisé dans ma tête des personnes qui furent blessantes pour moi autrefois).

Du genre : "qu'est-ce que tu vas aller emmerder des inconnus en leur racontant ta vie pourrie sur un forum" :mrgreen:

(ce qui ne m'empêche pas de vivre et donc de poster... comme vous voyez^^)
Demande toi pourquoi et de quoi tu te protèges en empêchant ces choses extérieures d'entrer dans ton intimité.

Et quelles sont les bénéfices secondaires que tu gagnes à te couper de ces entrées dans ton espace intime.
Et que tu induis indirectement dans tes relations, afin de continuer à satisfaire des schémas qui ne semblent plus te convenir.
Je ne parlerais pas, ou pas juste, dans mon cas, de "déni". Pour moi, l'un de mes défis principaux est plutôt dans le fait d'avoir une projection aux autres qui puisse correspondre à mon "vrai" moi et c'est aussi à mon avis pour ça qu'il y a un problème dans les attractions que je déclenche/ne déclenche pas, il y a inadéquation entre la façon dont je me perçois (et dont les personnes qui me connaissent en profondeur me perçoivent) et celle, dont, souvent, me perçoivent les personnes que je rencontre.
Dans certaines situations de découverte de l'autre, j'aimerais avoir une projection qui soit cohérente et puisse correspondre aussi en quelque sorte à la meilleure version de moi-même.
Toujours ce rapport à l'intimité, et te dévoiler. D'être dans une projection favorable à (?)
Ça te parle ?

Ça fait écho aussi à ce que tu réponds à Jalapeno

P.S. ton dernier message rejoint également l'idée de cette forme de couche de protection instaurée.
1) Pour le point numéro 1, je ne me suis jamais vraiment détesté mais j'ai un passé assez sombre aussi. Par contre, j'ai appris à vivre avec moi même et avec mon sombre passé et mes sombres pensées. Je pense que les points de divergence entre moi et les personnes qui ont un passé sombre et qui se détestent c'est que:

- je me permets de détester les gens qui m'ont fait du mal, de les haïr; de leur vouloir du mal voir même de me venger quand j'en ai l'occasion. Je ne crois pas au pardon et je ne pardonne jamais, je ne cherche pas de circonstances atténuantes ou d'excuses aux personnes qui m'ont fait du mal. Je ne cherche pas non plus activement à faire du mal aux autres et mes vengeances ne sont pas condamnables ou criminelles. Pour moi le pardon n'est possible que si l'on a une position de force inattaquable envers la personne que l'on pardonne. Le pardon est une arme, pas un outil pour passer à autre chose. Passer à autre chose, c'est simple, il suffit d'effacer les personnes qui nous ont fait du tort de notre vie et de ne plus interagir avec elles.

- j'accepte que je ne suis pas parfait, je sais que je peux faire des choses qui ne sont pas tout à fait saines, je ne me cherche pas d'excuses mais je ne me culpabilise pas non plus. C'est possible parce que j'écoute mes besoins et je n'écoute pas les voix qui essayent de m'enfoncer ou celles qui sont implantées dans ma tête depuis que je suis tout petit et qui me dénigrent. J'apprends à apprécier les meilleurs aspects de ma personne et j'essaye d'améliorer mes pires défauts et je vis avec mes défauts mineurs.

2) C'est tout à fait possible d'aimer une personne qui a un passé sombre et de vouloir construire quelque chose avec elle. Beaucoup de personnes ont un passé sombre. Le problème, ce sont les personnes qui soit n'ont pas conscience de leur passé sombre ou alors en ont conscience et s'en servent comme excuse pour être des grosses merdes. Il y a aussi une règle très importante à respecter pour toutes les personnes, passé sombre ou pas: il faut être capable de dire les choses au bon moment et de se taire quand il le faut. Le but étant d'arriver à un point où vous pouvez tout vous dire ou presque mais ça ne se fait pas comme ça. Je vois beaucoup de personnes qui veulent assumer leur part sombre et qui balancent tout à la gueule de l'autre d'un coup trop tôt dans la relation. Il ne faut pas confondre partager son intimité et l'imposer sans l'accord de l'autre.

Je te conseille de voir un psychologue si tu en as les moyens. Je déconseille vivement la psychanalyse mais ça n'engage que moi. Fais attention aux psy qui sont dans des délires bizarres new age ou marketing américain ou "philosophies" orientales. Le choix d'un psy est très important et il faut que ce soit une personne qui soit capable d'assurer un service, pas d'imposer une vision du monde qui ne te convient pas.

Les livres de Alice Miller m'ont beaucoup aidé quand j'étais plus jeune, notamment Le drame de l'enfant doué, L'enfant sous terreur et Notre corps ne ment jamais. Je n'adhère pas à tout ce qu'elle dit ni à tout ce qu'elle a fait dans sa vie mais je pense qu'elle touche à quelque chose de très important et qui peut aider à se libérer d'un lourd fardeau. Je t'invite à consulter son site internet également et à lire la rubrique courriers, tu verras des témoignages de personnes qui ont vécu des choses très difficiles et qui ont réussi à s'en sortir grâce à ses livres. Ça ressemble à une secte au premier abord et il y a des gens qui sont effectivement tombés dans des extrêmes sectaires en se servant de ces écrits mais tu n'as rien à craindre si tu y vas avec une mise en garde et un esprit critique.

Aussi si tu veux échanger sur mes positions et ton histoire, n'hésites pas à MP.

Bonne chance!
Je vais répondre à ton point 1/ avec l'humour que seul donne le recul.
Entre 15 et 20 ans mes copains m'appelaient le brésilien, terme que l'on pourrait aujourd'hui remplacer par celui de trans. J'en ai pas mal souffert comme tu peux imaginer. Des hanches si étroites, pas de sein, des jambes interminables. Et puis j'ai fais avec, en trouvant des fringues mettant en valeur mes quelques atouts et en changeant de copains. Aujourd'hui mon mec actuel est ravi de mon physique resté juvénile malgré mes 46 ans.

2/ J'ai un passé compliqué sur lequel je ne cherche pas à m'étendre. Il ne m'a jamais empêché de rencontrer des mecs biens car j'ai une espèce de joie de vivre communicative. Cette joie de vivre a d'ailleurs été ma bouée durant des années, j'ai toujours pensé que seul le meilleur pouvait m'arriver et ça a plutôt bien marché.
Nonchalance a raison sur un point : ne jamais déverser sa "merde" sur un partenaire. S'il y a confiance, y aller par petites touches et encore... à mon sens il vaut mieux garder pour soi l'essentiel.

3/ Je pense qu'être séduit/séduite par quelqu'un ne s'explique pas toujours. C'est parfois une lueur dans le regard, la chaleur d'une main… des petits détails qui font résonnance en nous en fonction de notre histoire, de notre vécu. Même un partenaire pas du tout fait pour nous peut nous troubler, nous donner envie. C'est plus simple de trouver des motifs expliquant qu'une personne ne nous plait pas, pour moi ce sera un manque de culture, d'ouverture.
Merci d'avoir pris le temps de me lire et de me répondre :) Vos avis sont tous intéressants et constructifs.


Balzac
Dans quel cadre tu as du mal à les accepter ? En projetant tes faiblesses sur le monde extérieur, donc, le jugement des personnes, le paraître, la "normalité", ... ?
Hmmm.
Il y a une partie de moi qui arrive à rire de certaines faiblesses, en fait, à les tourner en dérision.
Mais sinon, pour le fait d’être sans pitié envers mes faiblesses disons morales ou de volonté essentiellement, je pense que c’est un mécanisme de survie qui perdure, lié au fait de devoir tenir le coup du quotidien à l'époque où j'étais en souffrance. Sans une autodiscipline rigide, c'était impossible. Le côté "t'as mal ? Tiens bon quoi qu'il en coûte".

Quand je parle d'autodiscipline rigide, c'est assez particulier car je ne corresponds pas forcément à l'idée qu'on peut se faire d'une personne disciplinée (je peux arriver en retard, être bordélique, faire de la procrastination... je suis spontanée et parfois distraite, maladroite...) et pourtant c'est ce que je suis au fond (image là encore validée par ceux qui me connaissent bien).
C'est un peu comme si je m'imposais des standards très élevés. Comme si j'avais besoin que ces standards soient élevés pour me pousser vers l'avant. S'ils sont trop indulgents ou médiocres à mon goût, ça ne me suffit pas. Un peu comme une personne qui aurait besoin d'un corset bien rigide pour se sentir le dos suffisamment soutenu.
Car tu sembles être, de ce que je lis, un minimum à l'aise avec toi-même.
C'est complexe en fait.
A l'aise avec mes pensées/mon intellect, certainement. Dans le sens où je maîtrise bien la cartographie de mon propre continent mental, j'en appréhende assez bien les contours, les forêts de souvenirs, les hauteurs libres, les zones de danger, les portions souterraines.
A l'aise avec mes émotions, ça dépend.
A l'aise avec mon image de moi, ça dépend aussi, avant c'était catastrophique, ça l'est sûrement moins mais il y a du boulot.
A l'aise avec ma féminité vraiment ça reste difficile.
A l'aise dans des circonstances sociales, ça va carrément mieux qu'avant mais ça reste assez imprévisible. A l'aise quand quelqu'un me plaît en face de moi, là non, c'est fatal à quasi tous les coups.

Il y a certainement aussi un leurre quand on m'appréhende à l'écrit. L'écrit est la partie la plus calibrée et maîtrisée de ma communication. A l'écrit, oui, je suis plutôt à l'aise. IRL c'est autre chose.
Est-ce que tu t'amuserais à insulter ou traiter des personnes que tu connais ou pas ?
Par exemple, "d'idanaptée", "tu es un idiot", "t'es trop [x]"

J'imagine que non. Pourquoi ?
Car tu respectes l'individualité de chacun, ce qui le compose. D'autant plus dans ses faiblesses où tu dois certainement éprouver de l'empathie. Car tu apprends à connaître, à laisser l'autre entrer en toi de par ses perceptions, valeurs. Puis tu estimes ce que tu gardes ou non dans ta vie.

Pourquoi, alors, te flageller de la sorte envers toi-même puisque tu ne ferais même pas ça avec des inconnus ?
Tu surestimes mes qualités morales :mrgreen:
Insulter de vive voix, non. J’ai des principes (et des tabous). Ainsi qu’un puissant contrôle de mes nerfs. (Par le passé, j’ai cependant déjà pété des câbles, blessé des gens).
Après, oui, clairement, il y a une partie de moi qui va parfois jauger l'autre avec une vague suffisance. Cela relève plus de l'instinct primaire que du rationnel. Une sorte de mépris de la faiblesse/de la médiocrité/du manque de volonté/de l'apitoiement sur soi et de tous les comportements qui y ressemblent de près ou de loin. Même si après je tranche les aspérités de ces ressentis en rationalisant et en me rappelant que personne n'est parfait, et que ce n'est pas parce qu'une personne a un moment de faiblesse qu'elle EST faible (de même que ce n'est pas parce qu'on trébuche qu'on ne sait pas marcher).
Je suis très loin d'éprouver de l'empathie pour toutes les faiblesses des autres. On me considère souvent comme "gentille" mais je ne me reconnais pas du tout dans cet adjectif (je préfère "loyale" ou "droite" par exemple). Pour moi, mes bons comportements envers les autres sont produits, quand ce n'est pas par de chaleureux sentiments pour eux, par une discipline personnelle, non par une nature de caractère.
Je n’extériorise pas tous mes ressentis négatifs et je régule ça car je considère que les autres n’ont pas à faire les frais de ces standards intransigeants que je peux avoir. Donc oui, in fine, je suis plutôt perçue comme une personne qui soutient positivement les autres. Mais, me connaissant bien, je sais que… au fond de moi, je ne suis pas si « gentille » que ça XD

Me concernant, je me respecte et j'accueille justement des moments où je peux faire de la merde, comme n'importe qui. En blessant quelqu'un par des mots involontairement, par exemple. En sachant que je peux aussi faire du mal à un autre être humain. Que je peux me tromper, avoir des jours moins bons.
Ça dépend tellement des personnes, des situations, des paramètres.
Ta façon de voir est saine, et certainement à travailler pour moi. Dans des cas similaires, chez moi, il y a parfois un "j'ai merdé. Mince, ça m'énerve, j'ai merdé." qui reste collé à mes semelles mentales comme un vieux chewing-gum dont je ne me débarrasse pas tout de suite :mrgreen:
À partir de là, je ne peux pas me dire que je suis une merde, ou peu importe.

Je prends le recul, je ressens -surtout- toutes les émotions que ça évoque en moi. Je laisse mon inconfort s'exprimer puis j'apprends et je calibre mieux pour de prochaines situations similaires. J'éprouve de la gratitude pour toutes ces choses.

Ou alors, dans mon anxiété. J'en ai encore quelques fois.
C'est une faiblesse, mais une force en même temps. Tout dépend de comment on voit la chose dans l'instant.

Je ne la vois plus comme un problème. Mais comme une expérience de ma vie qui m'apprend des choses.
Et je la respecte pour ce qu'elle est. Ni plus ni moins qu'une anxiété.
Ça ne me définit pas. À moi de décider d'en faire une alliée ou une ennemie.
Hmmm. Ce que tu expliques me fait penser au verbe "accueillir". Un de mes amis l'utilise beaucoup. Il "accueille" ses émotions négatives (ce qui ne veut pas dire qu'il se laisse posséder et téléguider par elles) et c'est aussi ce que d'une certaine façon tu sembles arriver à faire, avec finesse. Tu n'apparais pas complaisant envers toi-même, juste dans une forme d'écoute.
Avec mes émotions négatives, je suis peut-être davantage dans un rapport de force (les dompter, les dominer, les maîtriser) que dans un rapport d'accueil/d'écoute.
Demande toi pourquoi et de quoi tu te protèges en empêchant ces choses extérieures d'entrer dans ton intimité.

Et quelles sont les bénéfices secondaires que tu gagnes à te couper de ces entrées dans ton espace intime.
Et que tu induis indirectement dans tes relations, afin de continuer à satisfaire des schémas qui ne semblent plus te convenir.
Pour la forteresse psychique, je parle du passé. Je me fermais pour plusieurs raisons :
- Sentiment de ne pas pouvoir être comprise des autres et de ne pas les comprendre, quelle que puisse être ma bonne volonté à cet égard. (Ce n'était pas que dans ma tête, des adjectifs comme "bizarre", "différente", revenaient souvent pour me désigner, de la part des autres).
- Sentiment qu'ils n'avaient rien à m'apporter (puisque j'étais habituée à me "porter" toute seule).
- Couche de protection, cf l'adage "ton secret est ton prisonnier, s'il fuit, tu seras son prisonnier".
- Peur d'être jugée en négatif, moquée, engueulée, rabaissée (ce qui s'est souvent produit quand j'étais enfant/ado).

A l'heure actuelle une bonne partie de mes problèmes sociaux sont résolus, certains perdurent, notamment ceux relatifs aux échanges de type "séduction". Je ne me ferme plus totalement. Je me ferme « sélectivement », aux personnes avec lesquelles je n’ai vraiment pas d’affinité, mais je suppose que je ne suis pas la seule à le faire ?
Ce qui est chiant aussi c'est évidemment ma difficulté à m'ouvrir naturellement à quelqu'un qui me plaît.
Toujours ce rapport à l'intimité, et te dévoiler.
Sur le plan cérébral, si on me questionne sur ma vie, je n'ai aucune fausse pudeur.
Sur le plan physique, je n'ai aucune pruderie.
En revanche oui, sur le plan émotionnel, et ta phrase me fait réfléchir là-dessus, je crois que ce n'est pas facile pour moi d'accepter de me dévoiler. Je n'aime pas montrer mes faiblesses. Je peux mal accepter la pitié des autres, le fait qu'on s'inquiète "trop" pour moi. Ca peut me rendre distante, voire agressive si je ressens ces sentiments extérieurs comme trop intrusifs, voire coulants et condescendants. C'est une affaire d'orgueil et d'ego, même pas seulement de pudeur.


Nonchalance


Je comprends ta façon de voir, pour le pardon. Je ne fonctionne pas tout à fait comme toi - même si je peux éprouver de la colère envers qui m'a blessée, et que je considère ça comme une façon de me rendre justice a posteriori, je tâche ensuite de dépasser cette colère et de passer à des sentiments plus neutres, non pas pour raisons morales mais utilitaristes - je vis au bout d'un moment la colère comme une déperdition d'énergie dans une direction négative et je préfère me rendre de nouveau propriétaire de cette énergie afin de la dépenser dans une voie plus positive. Je n'absous pas toujours la personne de ses torts mais je parviens à la laisser derrière moi.
Mais après, c'est mon chemin et j'ai tendance à penser que chacun a le sien (certains pardonnent, d'autres non, etc.) qui conviendra en fonction de sa personnalité, son caractère... si le tien te convient c'est bien aussi sans doute^^
je n'écoute pas les voix qui essayent de m'enfoncer ou celles qui sont implantées dans ma tête depuis que je suis tout petit et qui me dénigrent.
Ce que j'ai mis en gras me parle. J'essaie de ne pas me laisser téléguider par ces "voix". Dans ton cas, si j'ai bien compris, elles sont toujours là ? Envisages-tu un futur où elles pourraient cesser de t'apostropher psychiquement et juste se transformer dans ton esprit en zones de silence apaisé ?
Moi, c’est mon cas – à long terme je vise à fonctionner en unité apaisée et cohérente et non plus en cacophonie.
Je te conseille de voir un psychologue si tu en as les moyens.
J’en vois une de temps en temps de façon assez irrégulière. Ce que j’aime chez ma psy, c’est son énergie. C’est une très belle femme, extrêmement charismatique, j'apprécie son rayonnement et son côté "battante". Le courant passe bien avec elle. Elle est bienveillante mais aussi franche et directe si elle doit mettre un point sur un I quelconque. Elle me tire vers le haut.

Je note volontiers toutes les références que tu partages, je vais voir ça, et si tu veux poursuivre en MP, pourquoi pas.




Perlambre


Des hanches si étroites, pas de sein, des jambes interminables.
Ma première réaction en te lisant a été d'imaginer non pas un "brésilien" mais une super jolie femme, élancée et svelte :lol:
Tu m'étonnes que ton copain soit séduit. :wink: Je trouve ça très classe, les femmes avec ta silhouette, surtout quand c'est bien porté/assumé, ce qui semble être ton cas aujourd'hui.
Je pense qu'être séduit/séduite par quelqu'un ne s'explique pas toujours. C'est parfois une lueur dans le regard, la chaleur d'une main…
Ce qui est intéressant pour moi, c'est que, même si je ne ressens pas les exemples que tu donnes comme purement matériels (quand tu parles de regard et de chaleur, je ne t'imagine pas tant charmée par le physique pur et brut de la personne que par une forme d'aura, de qualité de présence, de magnétisme émanant d'elle, quelque chose comme une personnalité exsudant à travers le geste, l'incarnation), ce sont quand même des éléments de charme qui passent par le corps. Pour avoir cette lueur et cette chaleur que tu décris, et qui te poussent à entrer en connexion, il faut, je pense, "habiter" son regard, ses mains, et son enveloppe physique, avec harmonie et confiance. Et je crois que c'est précisément l'une de mes difficultés. Ton partage me fait donc réfléchir.

j'ai une espèce de joie de vivre communicative.
C'est assez paradoxalement ce qu'on dit parfois de moi aussi, malgré mes "ombres", mon fond plus logique/intellectuel qu’émotionnel et tout ce qui s'ensuit. On me perçoit souvent comme positive. J'avais demandé à ma psy comment elle me voyait, elle m'avait répondu "comme une personne bienveillante et chaleureuse".

Cependant, c'est certainement très subjectif et dis-moi si je me trompe (parce que ce n'est pas évident d'imaginer sur quelques paragraphes une personne qu'on n'a jamais vue évoluer en vrai).
A ta lecture, je n'ai pas juste l'impression que tu sois joyeuse et chaleureuse, mais aussi assurée. J'imagine une femme qui a appris à porter haut la tête. Pas arrogante, juste "je sais qui je suis, je suis qui je suis, je sais projeter qui je suis, je m'assume".
Est-ce le cas ?
(Clairement ce n'est pas encore le mien :mrgreen: j'y bosse bien sûr.)

Nonchalance et Perlambre

Il y a aussi une règle très importante à respecter pour toutes les personnes, passé sombre ou pas: il faut être capable de dire les choses au bon moment et de se taire quand il le faut. Le but étant d'arriver à un point où vous pouvez tout vous dire ou presque mais ça ne se fait pas comme ça. Je vois beaucoup de personnes qui veulent assumer leur part sombre et qui balancent tout à la gueule de l'autre d'un coup trop tôt dans la relation. Il ne faut pas confondre partager son intimité et l'imposer sans l'accord de l'autre.
Nonchalance a raison sur un point : ne jamais déverser sa "merde" sur un partenaire. S'il y a confiance, y aller par petites touches et encore... à mon sens il vaut mieux garder pour soi l'essentiel.
Possible que je ne gère pas cette « règle » comme vous, ou pas comme il faut. Bien entendu je ne vais pas déballer tous mes traumas au premier rencard.
Après, je suis très franche et je ne sais pas mentir/dissimuler. Il suffit qu’on m’interroge un peu sur mon enfance/ma relation avec mes parents/ma santé pour savoir certaines choses. Et une personne qui est amenée à me voir régulièrement DOIT savoir (pour ma maladie, j’ai une discipline de vie qui fait que je suis obligée de gérer mon alimentation et d’autres choses d’une certaine façon).
Ce que j’essaie d’éviter d’imposer, c’est une forme de « pathos » ou de demande affective/psychique, l’Autre n’étant pas ma nounou, mon thérapeute ou mon sauveur. En revanche, les faits sont les faits.
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