Man in the Mirror
Salut Focus, Merci pour ton intervention, c'est intéressant.
Mon premier sentiment, c'est que la coupure est plus nette qu'une simple difficulté de mobilisation. Je crois que j'ai changé, perdu certaines aptitudes en route. Intellectuelles ou émotionnelles. L'envie, l'enthousiasme, l'émerveillement, l'obstination, la discipline, la capacité à gérer plein de choses à la fois pour vraiment m'investir quand je dois faire des efforts.
Je ne survis que sur mes acquis, mais je suis sur la pente descendante, et ça ne me plaît pas du tout:
-Je vivote à chopper des nanas "au hasard" (bon, pas complètement, mais sur mes 20 dernieres rencontres avec un intérêt, on va dire qu'il y en avait deux qui étaient dans mon premier choix, et environ 4 qui me plaisaient vraiment. Toutes les autres, c'était de l'intérêt moyen, ponctuel, spécifique, mais avec potentiellement de gros désaccords de fond, des red flags...
J'ai pu avoir aucune des nanas que je trouvais au top (ça m'arrivait avant), et seulement la moitié de celles qui me plaisaient vraiment. A contrario, sur les 14 qui restaient, j'ai bien dû en chopper 10 (parce que forcément, pour les 3/4, c'était réciproque, contrairement aux nanas qui m'intéressaient plus).
-Dans le domaine pro, je tire encore mon épingle du jeu parce que je reste original et multicartes, mais sinon pour vraiment progresser, quand j'ai enfin le temps, j'ai pas souvent la motivation suffisante et/ou l'énergie/la persévérance, alors même que c'est souvent pas difficile.
C'est surtout que j'arrive plus à prendre à bras le corps des défis réels.
Et ça me pèse de savoir que tous mes détours m'ont ralenti, que tous ces efforts que je dois faire maintenant, si je les avais fait quand j'en avais la capacité je serais excellent. Au lieu d'être "correct", "utile", mais un éternel second couteau.
-J'ai toujours cultivé ma vie artistique comme un jardin secret, un moyen de faire quelque chose de beau juste pour moi ou les gens que j'aimais, pourtant plusieurs fois, des femmes qui avaient elles-mêmes une sensibilité artistique m'ont dit que je devrais en faire ma vie. J'ai toujours reculé parce que j'arrive pas à monter au delà de ça, à abattre les efforts nécessaires pour vraiment progresser. Je peux improviser des textes de ouf avec des inspis passagères, je peux avoir des idées de scénarii vraiment chiadés, mais quand il s'agit de créer un truc cohérent, malgré un univers riche, ça part en sucettes, et ça manque de l'ingrédient majeur qui fait dépasser le stade de l'amateurisme un peu inspiré.
L'insatisfaction chronique, elle vient de là, et du sentiment que c'est en partie ce qui m'empêche de me réaliser; même si je sais aussi que je ne veux pas me lancer parce que trop d'efforts (alors que "j'en ai déjà assez fait, pour quel résultat"), d'emmerdes, d'espoirs déçus.
Je ne supporte pas la médiocrité, la mienne encore moins.
J'ai beau savoir que je peux être bon, ce n'est pas suffisant. Et si je rame, quand j'ai toujours eu l'habitude de ne devoir faire aucun réel effort (je travaillais beaucoup, mais je n'ai jamais rencontré de mur à ma compréhension), c'est pire. Mon manque d'accomplissement, je le sens là. Je sais que je vis sans doute dans mon idéal, et que je ne suis réellement que ce que je suis maintenant, et je sais aussi que si j'étais réellement sur ma voie initiale, je serais sans doute un type peu recommandable mais j'ai le sentiment que j'aurais pu être bien plus et que ce n'est pas rattrapable, pas parce que je ne pourrais pas encore bifurquer, même si le monde tel qu'il est fait y résisterait beaucoup, mais parce que je ne peux pas rattraper ce temps perdu, où j'aurais pu grandir là-dedans.
Ma pente est sans doute vers le passé, même s'il n'a pas été clément avec moi. Sinon côté éthique, je suis satisfait, au moins, je suis fidèle à mes convictions, et mon boulot est utile pour les gens, de ce côté-là je ne me plains pas. Après, pour ce qui est de la "certitude d'un plan d'existence supérieur", mon idée est que la vie a le sens qu'on lui donne, mais justement, me sentir médiocre, ne pas être quelqu'un qui a le pouvoir de réellement changer les choses par lui-même, c'est sans doute ce qui m'empêche de me lancer dans mes efforts aveugles et inarrêtables du passé.
Peut-être que cette apathie pas si ponctuelle vient effectivement de ce déficit d'alignement entre ce que je veux être et ma capacité à me bouger assez, ou de ma réalisation que malgré mes efforts, je n'y arriverai pas, quand ma "nature profonde", ce serait d'être plus haut, ou de me vouloir comme tel.
C'est marrant que tu cites les samuraïs, j'ai lu il y a longtemps certains ouvrages du Bushido. Je devrais peut-être recommencer mes lectures. Mais comme je le disais avant, je fais peut-être comme eux, je m'idéalise sans doute a posteriori, parce que je suis trop pragmatique pour ne pas penser que si finalement, je ne me retrouve pas où tout le monde m'attendait, c'est que je n'en avais pas toutes les capacités. Au final, ça sert à rien d'être le plus fort physiquement sur le ring si tu n'as pas le mental.
Merci beaucoup pour tes pistes (et ce que tu me livres ici).
BirdOnTheWire:
D'abord merci. Tu as raison, je ne me pense pas maniacodépressif, si je fais cette référence c'est parce que souvent on dit que les gens qui sont plein de bonnes résolutions et enthousiastes sans rien mener au bout sont vraiment comme ça.
Ce qui est certain, c'est que je dois agir sur ma santé mentale.
Et agir sur ma perception aiderait sûrement. D'abord, pour une question d'objet (s'intéresser au présent/au futur, plutôt qu'au passé), de procédé (chercher les moyens d'atteindre son but plutôt que comparer les moyens que j'avais avant, ou que je pense avoir eu). Si je prends le réel pur, je sais qu'objectivement, j'en ai encore sous le pied (que ce soit réellement une fraction de ce qui existait avant ou pas, c'est un autre problème), le problème étant (en plus) que je l'utilise mal.
J'ai aussi certainement besoin de "repères de satisfation", ou de "mesure objective". De revoir le passé pour voir combien j'ai progressé sur certains aspects.
"Rien ne compte s’il ne se matérialise pas réellement."
Oui, j'agrée totalement. Mais ça a plutôt tendance à me déprimer, dans le sens où je pense m'être gâché lamentablement (en matière d'étude, j'étais toujours dans le top 5%, mais en poursuivant ma voie rêvée j'ai fait des erreurs par naïveté, parfois par négligence, et certains de mes très médiocres condisciples ont aujourd'hui une richesse, une liberté et tout ce qui accompagne cela (femme, santé parfaite, etc), parce qu'ils ont pris des voies médiocres humainement mais productrices de pognon, et en faisant des "boulots à la con" qui rapportent quand tu es sans scrupules). Et ça a beau remonter, aujourd'hui j'approche un cap fatidique, et ça me travaille beaucoup donc. Surtout si je pense à justement ce que je pourrais laisser comme trace. Si je devais fonder une famille (bon, faudrait encore trouver la bonne, et qu'elle soit pas pressée), qu'est ce que je laisserais, à part une tristesse mal rentrée de ne pas vraiment avoir brillé, et de grands principes dont je n'ai pas su être à la hauteur?
Pour les « bulles de réalité », c'est très Jungien, je m'y retrouve bien.
Et effectivement, il faut essayer de mettre le masque que l'on veut, pas celui qui s'impose à nous par "réflexe"/adaptation au moindre effort. Quand tu parles d'adopter les mêmes comportements avec les mêmes personnes, même plusieurs années après, ça me fait totalement penser à ça. Malgré les gains de confiance, le savoir acquis, se reprojeter tellement en arrière.
Le plaisir, tu as raison, c'est ce qui me guide le plus. Avec le sentiment de résistance, la chose que je peux résoudre et par laquelle je veux pas me laisser dépasser. Là, je peux tourner 3 semaines sur un truc comme ça nuit et jour. Mais dès que ça devient du long terme, fastidieux, pas difficile mais trop engageant en comparaison, j'ai plus de carburant. Je suis incapable de faire ça, quand je l'aurais fait avant parce que "c'était nécessaire".
La nécessité aujourd'hui, je la relativise tellement, du fait que je m'en sors toujours en pouvant biaiser, par des usines à gaz, des hacks, des coups de Jarnac. Mais ce n'est pas avec ça que je peux accomplir des choses, juste les maintenir, ou obtenir des succès ponctuels.
Merci beaucoup.
The 100th Window
Bon, ces derniers jours, j'ai pas été en capacité de trouver d'autres exutoires à mes envies de rencontres, donc je me suis fait quelques sessions swipes.
La trentenaire Geek et Sexy a répondu, il y a un intérêt, mais je la sens sollicitée, casanière, et un peu sauvage. Bref un truc qui fait que je dois relancer la conversation au bout de quelques jours quand ça s'arrête d'un coup sans trop savoir pour quoi alors que c'était dynamique et qu'elle avait l'air de kiffer. Avenir incertain.
Une nana de 20 ans tout juste, swipée "par erreur": elle est jolie, mais cette fois là j'ai dérapé, je lis toujours le profil avant de swiper, elle me semble très jeune dans sa tête, elle est étrangère et très croyante (pas "croyante à la française") avec des aspects lourds, c'est clair qu'elle n'a pas lu ma présentation, sinon elle irait voir ailleurs. Elle a dû déraper aussi, je sais même pas si j'ai envie de lancer la conversation...
Sinon j'ai un trio de presque quarantenaires qui ont réagi à des messages, mais pas encore pu avoir une vraie conversation live, et le "mailing" sur ce site, ça marche très peu. Une seule m'intrigue, pour les autres j'essaie de faire jaillir un truc de la source, mais pour l'instant elle semble tarie.
Une autre trentenaire peut-être créative, dont j'aime bien la présentation, mais qui ne me plait pas vraiment dans certaines valeurs, et aussi physiquement. à voir ce que ça donne en vrai, juste pour faire connaissance.
Et une dernière, chinoise, tradeuse ou responsable d'investissements en tous cas, dans une grosse banque qui a des filiales ici, presque trop mannequin et stylée pour être honnête (j'ai vu au cours des années des dizaines de profils de chinoises ultra stylées -n'ayant pas un truc spécial pour les asiatiques, c'est parlant parce que ça veut dire qu'elles sont vraiment bien-, et toujours super niveau d'étude et dans des jobs à fric, ça sent vraiment le scam, mais ça peut aussi être un effet de population ou d'une politique). Mais qui s'exprime comme une personne réelle, avec des défauts, des points intéressants ou drôles. Pas trop le style de conversation que j'attends d'un bot ou d'un scam. à voir. Si je peux je la date "après 21h" dès que je reviens dans les lumières parisiennes. On verra si elle me garde dans son loft pour m'éviter des ennuis;)
Avoir eu certaines conversations m'a permis aussi de lâcher quelques mises au point, je me sens mieux, même si l'interlocutrice a été hermétique.