apprendre à dessiner

Note : 44

le 18.08.2015 par mctyson

19 réponses / Dernière par VDB59 le 30.05.2021, 21h00

Parce que des fois, on fait autre chose que regarder Netflix. Partagez et discutez ici de ce que vous aimez et de ce qui vous intéresse.
De mon temps, mon père m'avais dit "ok tu veut apprendre a dessiner ?" Prend un modèle et tous les jours tu va essayé de reproduire ton modèle une seule fois, au out de 10 jours mon dessin été vraiment beau (pas identique mais beau quand même) bref en gros tout ça pour dire qu'avez l'habitude ça viens, 10 après pour moi je me suis mis sur une tablette graphique et j'ai fait la même technique ^^
Tien, essaie de reproduire ça et tu le fait tous les jours tous les jours, poste tous les jours ton oeuvre
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Si tu veux commencer à apprendre à dessiner, il faut démarrer par les bases, comme par exemple se pencher sur l'anatomie/proportions, la perspective, etc.
Pour dessiner sur tablette j'aime bien art rage c'est assé fun et simple a prendre en main pour un débutant ensuite les pro diront vers quoi se tourner.
Le logiciel Artrage offre un rendu effet dessin papier plutôt simpas.
Si tu a l'habitude du papier et veux te mettre a la tablette ça peut être intéressant.
Une peinture numérique que j'ai finie y'a pas longtemps .
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la peinture graphique c'est le meilleur.. enfin. mon préféré toujours.
je le fait sous Artrage avec un tablette graphique écran XP-PEN artist 22R pro,
Il n'y a pas vraiment de secret pour bien dessiner, à part la répétition. Et surtout ne pas avoir peur de se tromper et de recommencer autant de fois que nécessaire.
La pratique n'est malheureusement pas le moyen d'y arriver, si c'était le cas ça se saurait: on en tire pas la même chose. Il faut surtout trouver la bonne manière de travailler pour progresser. Dessiner 50 fois la même chose finira par se heurter à un plateau.
Le problème des gens qui ne savent pas dessiner ce n'est pas le manque de pratique, ils essaient systématiquement de dessiner quand quelque chose leur plaît au départ. Leur problème c'est l'absence de progression malgré tout.
La question c'est donc comment résoudre le blocage:
Changer de technique, essayer des choses contre intuitives, se challenger sur d'autres thèmes, travailler à partir de supports différents (reproduction, invention, patchwork entre les deux, fusion de dessins...),
Prendre un prof...
De très bon conseils ont été donnés plus haut.
Je n'ai pas de talent particulier à la base, mais j'ai pu apprendre des bases en suivant 3 ans de cours bihebdomadaire (en étant très assidu, on peut se contenter d'un an et puis pratiquer chez soi).
Ce qu'on y apprend surtout c'est que pour dessiner "juste", il faut surtout apprendre à regarder sans interpréter.
Et ce n'est souvent une fois qu'on sait dessiner juste qu'on peut se libérer de la forme pour développer son propre style.

Pour prendre un exemple des plus connus, Picasso n'a pas commencé directement à faire du cubisme. Il a fait du figuratif avant de déconstruire et de reconstruire complètement ce qu'il voyait :
https://www.franceculture.fr/peinture/l ... s-tableaux

Et ensuite la progression est quand même fort liée à la pratique régulière (comme en musique).
Pas répéter "bêtement" le même dessin tous les jours, mais dessiner partout, tout le temps.
Les dessinateurs talentueux que je côtoies sont surtout ceux qui ont toujours un carnet de croquis sur eux (et qui l'utilisent :D ).
Onmyoji a écrit :ils essaient systématiquement de dessiner quand quelque chose leur plaît au départ
En fait le dessin a ça de formidable qu'il permet de rendre presque n'importe quel objet / modèle intéressant :wink:
Certes, ce que je voulais dire c'est que la pratique ne suffit pas, les gens qui ne réussissent pas abandonnent aussi parce que leurs efforts ne portent pas. Mais la plupart essaient autant que les autres au départ, ils essaient comme les autres de prendre tous les sujets qui leurs plaisent, etc.
C'est du vécu et c'est l'expérience de pas mal de gens que j'ai croisés en cours de dessins qui avaient couvert des hectares de rames de papier en en restant à un niveau ridicule et insatisfaisant.
La réponse à ça c'est pas "juste pratiquer" c'est pratiquer bien, trouver le moyen de résoudre son blocage

(Et ça vaut pour tout, le dessin les échecs, le sport etc)
Salut,

Bon, le sujet m'intéresse donc j'ai envie de partager ma petite expérience.

De très bon conseils ont été donnés plus haut. Honnêtement, je suis loin d'être expert et j'ai pas énormément de théorie, donc je vais me concentrer sur la pratique et l'apprentissage.

J'avais rapidement essayé de commencer quand j'étais étudiant, et puis faute de motivation j'ai laissé tomber au bout de quelques petites semaines.

Des années plus tard, je m'y suis remis lors du premier confinement, cette fois-ci l'histoire a été un peu différente.

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Je veux juste souligner les points qui m'ont paru essentiels à ma progression pendant cette période :

#1 Avoir une bonne raison de dessiner et s'y accrocher

Le dessin, c'est super, super dur. Ça demande énormément de temps et d'investissement personnel, de rigueur et de patience. Alors forcément, c'est important de savoir pourquoi on fait tout ça, car il faudra bien une raison de continuer à travailler même quand on en a pas envie, car la pratique artistique est pas toujours fun et parfois source de frustration.

Il faut donc avoir quelque chose à quoi s'accrocher. Ça peut être n'importe quoi : pour faire de belles choses, accomplir un projet en particulier, etc.

Dans mon cas, le dessin m'aide à lutter contre cette espèce de stress existentiel qui me donne parfois l'impression de me faire traverser par le temps sans vraiment le vivre. Quand je fais un dessin, je sais que j'ai fait quelque chose ce jour là, ça marque le temps. Aussi, ça m'aide à savoir être attentif au monde qui m'entoure, aux formes, aux couleurs, aux ambiances.

A coté de ça, je me suis donné le défi d'avoir le niveau d'un artiste pro à l'horizon de mes 35 ans, ça me motive pas mal !

#2 Faire toujours plus difficile, mais éviter les gros paliers

Pour la pratique, je pense qu'une chose qui m'a beaucoup aidée a été de toujours chercher à inclure un petit défi dans chaque projet. Par exemple, commencer par un portrait de profil, puis de 3/4, puis essayer des choses avec une lumière un peu particulière, des cheveux longs, quelque chose que j'ai pas encore fait.

Ou alors, dessiner une feuille, puis la branche, puis la plante en entier...

Dans le même temps, il faut se fixer des objectifs réalisables et savoir prendre le temps de bien comprendre les différentes spécificités.

Le feedback est très important, car c'est vraiment difficile de se rendre compte soi même des éléments à améliorer sur ses propres dessins.

Par exemple, assez tôt j'ai passé pas mal d'heures à dessiner ma cuisine, j'étais vraiment content du résultat.

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Au début je postais mes dessins sur le subreddit "Learntodraw", qui est vraiment super pour avoir des avis. Par exemple, sur ce dessin quelqu'un m'a dit qu'il fallait vraiment que je me débarrasse de ces gros contours, qu'ils n'existaient pas dans la réalité.

Ben allez, c'est parti, nouveau petit défi : dessiner des objets en ne représentant que les ombres, la lumière et les textures, sans faire de gros contours.

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De suite, c'est beaucoup mieux. Une fois le principe compris, j'ai basculé sur des formes plus complexes que des fruits, avec des portaits notamment. Le principe est toujours le même : à chaque fois, un projet un peu plus difficile pour rester dans une zone de léger inconfort.

#3 De bonnes ressources et du feedback

Parfois c'est vraiment décourageant de s'exercer seul, surtout que les auto-critiques ne sont pas forcément très pertinentes quand on commence.

Dans mon cas, j'ai utilisé en autres :
  • Dessiner avec le cerveau droit, de Betty Edwards : un livre tout simplement magnifique que je recommande chaudement pour commencer. Je m'en séparerai jamais.
  • Proko, sur youtube, pour la théorie sur un peu toutes les thématiques
  • Le cours vidéo de David Jamieson pour les portraits (j'ai fait le cours entre les deux derniers dessins montrés en intro)
  • Les subreddits /r/Learntodraw et /r/Drawing pour le feedback
Ce ne sont que des exemples parmi d'autres. Aujourd'hui, beaucoup d'artistes pro ont leurs cours vidéos (compter entre 100 et 300$ selon le contenu du cours). Personnellement, j'ai simplement suivi les cours d'artistes dont le travail me plait beaucoup.

C'est pas obligatoire, mais ça accélère grandement la progression. Sinon, il y a aussi des cours en présentiel (hors période de confinement).

#4 Être régulier

Il faut bien caler ses objectifs avec le temps que l'on est prêt à consacrer à la pratique, au risque d'être découragé. C'est peut être évident, mais il faut quand même bien se dire que l'on ne devient pas une bête en dessin en travaillant deux heures par semaine. Toute la théorie du monde ne parviendra pas à combler un manque de pratique. C'est un piège dans lequel on tombe facilement, à regarder des vidéos sur le dessin pendant trois heures pour au final dessiner un quart d'heure, voire pas du tout. En tout cas c'est quelque chose contre lequel je lutte un petit peu.

#5 Croquis ou longs dessins ?

ça, c'est quelque chose que j'ai inclut dans ma pratique assez récemment. Je suis plutôt du genre à passer 40h sur un dessin et à ne jamais faire de petits croquis spontanés.

De l'expérience que j'ai eu récemment, c'est bien de varier les deux. Par exemple, on peut commencer à s'échauffer avec quelques dessins de nus rapides, puis passer sur son gros projet. Chacun des deux rendus apporte son lot de bénéfices. Je pense que l'essentiel est de :
  • Ne pas faire que des exercices et des petits croquis, au risque de se dégoûter du dessin qui deviendrait juste une corvée de plus. D'autre part, c'est important de faire des dessins pour lesquels on peut se dire : "oui, clairement, je me reconnais là dedans, je sens que j'y ai mis de ma personne, j'y suis allé avec le cœur", ce qui est pas vraiment possible quand on dessine 300 boites d'affilée dans des orientations et des éclairages différents...
  • A coté de ça, faire que des longs projets n'est pas forcément productif : pour citer mon expérience, dans ma vie j'ai fait en tout et pour tout... 8 portraits. C'est juste rien. Concrètement, ça veut dire que je n'ai pratiqué les proportions du visage que 8 fois, j'ai dessiné seulement 8 paires d'yeux, etc. Alors que durant ces dizaines voires centaines d'heures que j'ai passé sur ces dessins (en moyenne 10 à 40h par portrait), j'aurais pu faire quantité de petits croquis pour pratiquer les proportions par exemple. Aujourd'hui, je suis complètement incapable de faire un portrait décent en moins de 10 heures, et encore.

#6 Le mot de la fin

Je pense qu'il est important de trouver un équilibre, et surtout de ne pas oublier de se faire plaisir : la vie nous en demande assez comme ça, quand on dessine, c'est justement un moment où l'on peut choisir de se laisser aller, de faire vraiment ce dont on a envie.

Donc après avoir dit tout ça, je pense qu'il faut toujours garder à l'esprit que la pratique doit rester fun dans l'ensemble. Mon moto en dessin, c'est que "j'ai envie" ou bien "j'ai pas envie" sont des raisons suffisantes pour faire ou ne pas faire quelque chose. Et puis c'est tout, pas besoin de tergiverser car pour les contraintes, j'ai un travail à temps plein qui sert à ça.

En vrac, je dirais aussi que c'est important de dessiner toutes les petites choses que l'on aime, que ce soit une plante qui égaye notre maison, une chaise un peu bizarre, une jolie montagne, une brindille, un pot, il y a tellement de choses intéressantes ! On peut aussi varier les techniques sans trop s'éparpiller, essayer de nouveaux papiers, etc.

Je pense que le dessin et l'art ça sert surtout (mais pas que) à célébrer la vie, et avec ça en tête, on ne peut qu'être motivé et progresser :)

Voilà, j'espère que ça sera utile à certains et que j'ai pas été trop évasif. Je répète que j'ai la tête dans le guidon et donc très peu de recul.

A plus :)

Un bonus car j'aime trop ça : mon petit Piléa qui égaye mes journées !

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Honnêtement "juin" dans ton post est déjà un très bon dessin.
Pour partager ma petite expérience de "naze du dessin" (ça a son importance);
Je pense que je me suis heurté à tous les écueils que vous citez. En voici donc une liste à éviter et deux trois trucs qui m'ont un peu amélioré plus que du travail pur (même si on ne le remplace pas).
Quand j'étais jeune, j'ai été dans une classe "arts plastiques" alors que j'étais pas particulièrement doué, et j'attendais de la prof qu'elle nous donne les fondamentaux pour élaborer dessus, du haut de mes douze ans.
On a fait quelques exercices mais les principes ne nous ont jamais été donnés.
À vrai dire, j'en suis sorti déçu de ne pas me voir m'améliorer malgré un vrai travail.
L'année suivante j'ai rencontré un mec devenu mon meilleur pote et qui était déjà un monstre, et même si je l'admirais et que ça me donnait envie, j'étais un peu blasé de sa facilité à transformer n'importe quel trait en œuvre d'art et je me suis laissé convaincre qu'il y avait un don et cela m'a inhibé.
Aujourd'hui connaissant bien mieux le sujet, je pense que le "Don" c'est peut être une question de dominance des aires cérébrales dans l'interprétation visuelle et dans la direction oculomotrice.
Je vois beaucoup le conseil de ne pas dessiner ce que le cerveau interprète mais au contraire juste les lignes, par exemple. L'un relève de la gnosie (la Transformation fonctionnelle et inconsciente de perceptions en informations élaborées comme des visages ou autres. C'est comme ça qu'on sait identifier les regards), l'un de la simple perception.
De manière amusante, j'ai aussi entendu le conseil inverse, et pour ma part ça a eu tendance à m'aider de justement interpréter "un tout" pour les proportions, plutôt que juste les lignes. D'ailleurs mon pote bon en dessin me conseillait de faire la technique des "bean bags" pour cesser de ne voir que les lignes et ça marchait pas mal (comme les "7 têtes" pour faire des corps proportionnés, etc).
Après ce conseil est peut-être mal compris ou mal transmis (j'y reviendrai**)
Mais effectivement la recherche sur les autistes avec un don du dessin montre qu'eux qui sont naturellement handicapés du point de vue de certains gnosies comme l'interprétation des visages peuvent avoir des capacités monstrueuses en dessin. Après c'est peut-être une question de place dans le processus
Des expériences d'inhibition cérébrale sélective montrent aussi que "l'inhibition des basses latences" favorise une meilleure performance.
En clair pour arriver à faire un bon dessin le cerveau va droit au but, il ne se laisse plus perturber par d'autres signaux (je sais qu'en termes d'interprétations si ma compréhension géométrique m'a toujours aidé comme dit plus haut*, le fait de me projeter dans la forme pour les humains a plutôt tendance à me parasiter. Aussi il fait vraiment être à ce qu'on fait).
*ce qui fait que je peux faire des croquis basiques de natures mortes mais que je fais des choses vivantes mal foutues.
Le don c'est probablement une manière de visualiser aussi, plus qu'une question d'imagination (je connais de bons dessinateurs infoutus de dessiner de mémoire ou d'imagination mais qui sont des cracks de l'observation. Moi j'ai beaucoup d'imagination mais ça peut être très labile si je me concentre sur un détail parce qu'on se rend pas compte mais quand on voit quelqu'un on néglige énormément de choses, on a une image générale. Dans un dessin on se concentre souvent sur un peu plus de détails. Et un bon truc justement c'est au contraire de commencer par le niveau de détails qu'on a spontanément en tête et ensuite d'affiner quand on a le premier niveau posésur le papier en support).
Mais dans tous les cas c'est sans doute une compétence cérébrale qu'on peut acquérir, en mode "activer le 'cerveau de dessin'/ débrancher le cerveau parasite". On sait que les matheux bloquent les autres activités pendant des calculs complexes. Pour les faciles ils sont au contraire en mode "moins de ressources" que le mec normal. Les prodiges mobilisent toutes les zones cérébrales pour des fonctions secondaires. Je vois pas pourquoi pour le dessin ce serait pas pareil, je crois assez peu à la prédestination même si on est pas tous égaux, et si on peut pas tous être des prodiges je pense qu'en apprenant bien, en y passant du temps et en apprenant à mobiliser correctement notre cerveau on peut devenir moyen à correct, comme un sportif qui n'est pas un Usain Bolt pourra quand même apprendre à aller plus vite avec un bon entraînement, ou au contraire ne pas s'améliorer même en travaillant chaque semaine. Dans les deux cas on heurte un plateau mais l'un est le pic de performance possible, l'autre c'est le plateau de début d'apprentissage réel.
Le bouquin sur le flow de Csizenmihali est sans doute utile pour ça. Je l'ai lu pour d'autres choses mais il a dû un peu m'aider aussi.

Autre chose, effectivement en me mettant le défi de "rattraper mon pote" et "arrêter d'être mauvais" j'ai eu de la motivation, mais finalement ce n'était plus par plaisir de dessiner. J'ai donc fait beaucoup d'exercices et me suis intéressé au dessin de la renaissance, à un vieux site qui s'appelait polykarbon et qui faisait des dessins de comics, etc (j'étais beaucoup intéressé par la peinture aussi), aujourd'hui ça me sert pour la photo et la vidéo, mais même si j'avais progressé pour moi je ne faisais que reproduire des images et me heurter toujours aux mêmes écueils malgré un travail.
J'ai donc jeté l'éponge, ne dessinant plus que des schémas ou des objets géométriques que quand j'y étais obligé (et me vengeant sur la photo et la vidéo pour compenser ce dont je suis pas trop mécontent).

20 ans plus tard, plusieurs trucs m'ont désinhibé:
Voir des progressions monstrueuses un peu partout sur internet, et des résultats motivants aussi.

J'ai été par la force des choses amené à dessiner pour des enfants: il y a un peu moins d'une dizaine d'années, une de mes ex avait un gosse de 8 ans et il aimait bien que je lui dessine des choses issues de ses dessins animés et de jeux vidéos. Et de fil en aiguille on est tombés aussi sur des choses que je connaissais aussi depuis longtemps mais sur lesquelles j'avais perdu mes "a priori", c'était juste devenu un truc ancré qu'il suffisait de ressortir.
Aujourd'hui ça m'arrive de faire des dessins pour mes filleuls ou les gosses d'amies, et même si c'est pas ultra beau comme des dessins vus ici, c'est honnêtement beaucoup moins naze qu'avant.
Alors que c'est la même chose et que je n'ai pas bossé pendant 20 ans et que mon niveau de pratique est proche du zéro. Mais même mes 6 dessins dans l'année de vieux naze sont mieux que mes 300h de dessins en un été de gamin de 13 ans.
Mais je ne le fais plus par ego, mais par plaisir et en cherchant juste à faire ça du mieux possible (je sais que j'ai droit à l'erreur parce que les enfants sont juste contents même si tu fais un dessin moche, même si des fois ils vont gentiment te tacler, mais ils sont encore plus contents si tu fais ça bien).

Retomber sur mon vieux cahier m'a fait faire la paix avec moi-même, aussi. Même si je trouve toujours ça mauvais, j'ai vu aussi que parfois j'avais bien commencé, ou que parfois j'avais bien réussi à faire ce que je voulais même si l'ensemble est moyen, et que parfois j'avais juste gâché le dessin sur une partie.
Mais je me dis que finalement j'avais pas mal travaillé (même si un été à dessiner c'est rien on est d'accord).
Maintenant je me dis que j'ai arrêté là où j'aurais pu commencer à devenir compétent, pas que j'ai arrêté parce que ça servirait à rien de continuer.
Dessiner des trucs pas humains aide aussi pas mal (on s'affranchit de la signification émotionnelle du visage, parce que ça effectivement ça doit pas aider); en tous cas je chope mieux les proportions.
Alterner travail sur modèle 2d et le même en 3d c'est bien aussi quand on peut (une image de dessin animé et sa figurine, une photo du sujet et le sujet - nature morte ou vivante).

M'essayer à l'inktober une année juste pour dessiner des trucs sur un thème sans chercher la qualité, aussi. Ça rejoint un peu le truc que je vais dire 2 paragraphes plus loin(**)

Un truc que j'avais utilisé parfois c'est de faire juste l'ombre chinoise de ce que je voyais, puis de faire les volumes en forçant le trait ensuite.

Et finalement, je ne me bloque plus sur les points sur lesquels je suis faible: les mains/ le visage.
Quand j'arrive à devoir reproduire cette partie du dessin, même si je sais au fond que c'est la partie qui va être vraiment moche plutôt que moyenne, et qui va tout gâcher, je mets tout ce que je peux à reproduire aussi exactement que possible l'autre dessin et c'est tout.
**c'est là où je dis que "ne pas chercher à comprendre les volumes mais dessiner les lignes" est peut-être un conseil mal compris + mal transmis.
Comme dit plus haut les bean bags ou les divines proportions c'est de la compréhension et ça aide. Et juste dessiner les lignes pour moi ça arrive souvent à des lignes qui vivent leurs vies et sont pas raccord avec les autres;)
Mais quand on essaie de reproduire un dessin très fidèlement on se pose pas ce genre de questions On reproduit la plus ou moins bonne technique de quelqu'un d'autre mais on ne cherche pas à "faire une ligne de telle manière pour donner tel effet" (ce qui est naze quand on ne comprend pas vraiment les principes en fait, sans s'en rendre compte, et qu'on cherche à donner un effet de volume de la mauvaise manière). On cherche vraiment à reproduire des lignes qui ont cet effet là. Pas à faire tel truc pour donner telle attitude ou telle impression, ou pour rendre tel volume.
Quand on dessine son imaginaire, on en a alors une compréhension réelle, pratique. Je pense qu'on peut très bien dessiner "avec des règles" mais que si on doit mobiliser son énergie mentale dessus, on en a plus assez pour sortir ce qu'on a en tête (ce qui n'est pas particulièrement facile, selon notre conformation mentale.
Après je me demande aussi comment ça se passe dans la tête des bons dessinateurs quand ils destinent un truc tout droit sorti de leur imagination; si c'est déjà un "à plat" sur leur papier intérieur ou s'ils "voient" un truc comme ils verraient le sujet en vrai et s'ils le dessinent comme ils le feraient en observant "simplement" leur monde intérieur.
Je reviens d'ailleurs à ce sujet à quelque chose que je disais plus tôt: essayer de dessiner quelque chose qu'on conçoit bien, dont on a l'habitude, est bien plus facile que quelque chose qu'on croit connaître mais qu'on visualise mal (un Mario, on reconnaît son image par habitude, mais en dehors des dessinateurs, en général personne a intégré comment il est foutu, à part "petit moustachu"). Moi je me suis rendu compte que les héros de mon enfance étaient bien plus faciles à dessiner pour moi que les héros de dessins modernes parce qu'ils sont familiers et que que je le veuille ou non, j'ai "absorbé" leurs caractéristiques.
Et ça revient un peu à une belle phrase "ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire viennent aisément". Les traits pour dessiner aussi, apparemment.

Ça vaut pas grand chose comparé aux très bons posts au dessus, mais ça reste quelques clés de compréhension pour les gens à l'autre bout du spectre qui veulent gagner quelques points.
Je vois beaucoup le conseil de ne pas dessiner ce que le cerveau interprète mais au contraire juste les lignes, par exemple
Personnellement, c'est un des conseils qui m'a le plus "débloqué". Il est parfois mal interprété effectivement.
L'idée c'est de ne pas dessiner "une maison", "un chien", "Mario", "une main" mais ce qu'on voit, c'est à dire un ensemble de formes (des lignes, mais aussi des pleins, des vides). Et il est important de garder cette vision d'ensemble (sans lui coller d'étiquette ou d'interprétation), ne fusse qu'en terme de proportions.

Cette vision des choses est d'une grande aide, par exemple quand certaines parties d'un corps sont plus proche de l'observateur (les "raccourcis") et en masquent d'autres :
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En interprétant on a tendance à vouloir tout dessiner (une tête entière alors qu'elle masquée en réalité) ou sous un angle connu (on sait généralement dessiner un nez de face, mais pas vu en contre-plongée :wink: ).


Un autre conseil qui m'a beaucoup aidé, c'est de dessiner sur du papier grand format (au moins A3). On a souvent tendance à débuter sur de petits carnets, mais en dessinant sur de grandes surfaces (avec du fusain par exemple), on peut plus facilement libérer ses mouvement, nuancer son trait, travailler des masses, etc.
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Et dernièrement je m'applique à dessiner des masses, les ombres (et donc les lumières) avant les traits :
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(tout ça n'est pas très juste niveau proportion, mais ça vous donnera peut être des idées :D )

Je fais essentiellement du croquis d'après modèle (de 1 à 15 min), mais vos posts m'ont donné envie de me relancer dans des durée plus longues et du dessin d'imagination.
Je confirme que le travail est plus important que n'importe quel "don"! J'ai dessiné super mal pendant des années, mais j'avais toujours l'envie de dessiner, alors j'ai pratiqué, pratiqué et repratiqué, jusqu'à ne plus avoir honte du résultat. Ça a bien pris 7-8 ans, mais ça a fini par venir.
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