Affirmation de soi

Note : 12

le 13.11.2021 par cestmoi94

17 réponses / Dernière par Onmyoji le 04.08.2022, 15h44

Etat d'esprit / psychologie / dev perso / vie intérieure.
Un forum pour celles et ceux qui s'intéressent au dev perso, à l'équilibre intérieur, à la psychologie. Surmonter ses blocages, ses croyances limitantes, nourrir et développer ses forces, etc.
Bonjour à tous,

Depuis le temps que je suis ce forum et apprécie les précieux conseils des membres... Je décide de passer de l'autre côté de la barrière et de demander de l'aide à mon tour.

Une petite présentation pour installer le décor.
J'ai 30 ans, je gère mon entreprise qui est une école de musique, j'ai recruté des professeurs, on compte près de 100 élèves, je suis en couple et je suis heureux. J'arrive à réaliser mes projets et je sais me donner les moyens pour.

À côté de cela, j'ai toujours eu un goût pour le développement personnel, la psychologie. J'ai lu beaucoup de livres à ce sujet et j'ai même consulté un psy pendant 6-7 ans environ. Ça m'a transformé, et je pense que si aujourd'hui je vis une vie que j'imaginais, c'est en partie grâce à ça.

En ce qui concerne ma jeunesse, enfance difficile, famille éclatée, mentalité où l'enfant doit se taire, doit être docile, mais aussi la petite victime grosse (obèse) qui ne prend pas soin de lui au collège. Harcelé par les camarades, des coups, moqueries... Bon. Aujourd'hui j'ai bien digéré le truc et mon travail avec le psy m'a également aidé à ce sujet.

Si aujourd'hui je décide de vous écrire, c'est parce que j'ai une vraie difficulté qui peut me poser problème : je ne sais pas m'affirmer.

J'ai beaucoup progressé à ce sujet. J'ai compris beaucoup de choses, j'ai travaillé pour développer cette compétence, mais aujourd'hui encore, je me retrouve dans des situations où parfois cela me porte préjudice.

Je ne sais pas trop ce que je peux dire de plus à ce stade là, je ne sais pas trop quelles infos vous donner. Néanmoins, la raison de ce post est la suivante : je veux changer, je veux être un mec plus affirmé, avec plus de confiance en lui, capable de se défendre, de répondre et de dire les choses quand mes limites ne sont pas respectées... J'y arrive pas tout seul. Auriez-vous des pistes ? Suggestions?

Comment y parvenir ?

Merci à tous.
Salut,

cestmoi94 a écrit : 13.11.21 je veux changer, je veux être un mec plus affirmé, avec plus de confiance en lui, capable de se défendre, de répondre et de dire les choses quand mes limites ne sont pas respectées... J'y arrive pas tout seul. Auriez-vous des pistes ? Suggestions?

Je ne suis pas un expert, mais ça passe selon moi par la communication non verbale, la gestuelle, l’apparence, l’habillement et le contexte. Et ça avant même que la communication verbale ait commencé.

Audiard : « quand les types de 130 kgs disent certaines choses, ceux de 60 kgs écoutent ».

Ce sont les 130 kgs du type qui font que les autres ne prendront pas le risque de le vexer en n’écoutant pas ce qu’il dit, et ce avant même qu’il n’ait ouvert la bouche.

Même en ayant un gabarit normal, un homme vêtu en espadrilles/t-shirt/chino de couleur claire n’envoie pas les mêmes ondes que vêtu en rangers/débardeur/jean de couleur sombre. Fais le test si tu veux, c’est assez ahurissant de voir des gens descendre du trottoir au moment de te croiser, de lire dans leurs yeux la peur de t’énerver en t’approchant de trop près …

Cela dit, la façon d’être (en plus de l’apparence physique) influence aussi beaucoup la façon dont les autres te perçoivent.

Le recul sur les événements acquis grâce à l’expérience joue aussi. En général, les personnes inexpérimentées/insecures/dans le besoin affectif placent trop d’enjeux d’estime de soi dans leurs interactions sociales.

Ce que tu dis de ton passé a peut-être créé en toi une crainte disproportionnée du conflit/rejet dans tes interactions quotidiennes.

Et cette crainte peut être ressentie et utilisée contre toi par des personnes mal intentionnées.

c’est une hypothèse hein. Si ça te semble correspondre, je dirais de travailler sur des micro événements sociaux te permettant de consolider ton estime de toi, sans que cela se voit si possible.
Hello !

Je ne suis pas un expert non plus.. mais pour compléter ce que Citadin a dit, pour moi la communication non verbale ne suffit pas

De mon modeste point de vue savoir s'affirmer c'est aussi

- savoir QUAND le faire ; c'est-à-dire au bon moment, dans les bonnes situations, sur les sujets sur lesquels tu es à l'aise/a de l'autorité (ex : la musique) et pas à chaque fois, tout le temps, sur tout, au risque de passer pour le mec qui prend trop de place ou qui veut juste s'exprimer pour montrer qu'il est la ;
- savoir COMMENT le faire ; c'est-à-dire de manière pertinente, avec les bons arguments, sur les bons sujets, avec la bonne intonation de voix, la bonne fluidité de parole/le bon niveau de discours... etc

Savoir s'affirmer par la communication non verbale c'est un bon début, mais si derrière tu n'as aucune conversation, si ce que tu dis n'apporte rien aux discussions, si tu n'arrives jamais à être convaincant quand tu échanges avec les gens, jamais à imposer tes idées (non pas par la force, mais par leur pertinence), jamais à susciter le rebond des gens sur ce que tu dis, ou encore jamais à obtenir de quelqu'un un petit "c'est pas bête" ou "tu marques un point..." etc. Alors l'image que tu auras gagné avec tes rangers (pour reprendre l'image citée plus haut) va vite te faire revenir à la case départ ; le subterfuge ne tiendra pas longtemps, pour le dire autrement !

Tout cela étant dit est-ce que tu pourrais être plus précis sur des situations/conversations que tu as vécues et sur lesquelles tu aurais aimé davantage t'affirmer ?
Citadin a écrit : 13.11.21 Salut,

cestmoi94 a écrit : 13.11.21 je veux changer, je veux être un mec plus affirmé, avec plus de confiance en lui, capable de se défendre, de répondre et de dire les choses quand mes limites ne sont pas respectées... J'y arrive pas tout seul. Auriez-vous des pistes ? Suggestions?
Le recul sur les événements acquis grâce à l’expérience joue aussi. En général, les personnes inexpérimentées/insecures/dans le besoin affectif placent trop d’enjeux d’estime de soi dans leurs interactions sociales.

Ce que tu dis de ton passé a peut-être créé en toi une crainte disproportionnée du conflit/rejet dans tes interactions quotidiennes.
Salut @cestmoi94

Je suis plutôt d'accord avec Citadin dont je trouve ce passage super intéressant.

L'estime de soi et l'affirmation de soi sont des notions qui interrogent beaucoup les personnes qui attendent beaucoup du regard des autres ou au contraire le craignent dans une certaine mesure.

Ton parcours est suffisant pour constater que tu as bien avancé dans ta vie et dans ton cas il ne me semble pas que le coeur de ton problème réside dans des actions à entreprendre mais dans ta capacité à lâcher prise et à connaître et à assumer ta place.

Pour m'aider à prendre confiance en moi et me sentir bien dans ma peau dans mon premier boulot, j'ai investi pas moins de 800€ dans des robes, chemisiers et des pantalons de tailleur. J'ai fait une teinture, je me suis coupé les cheveux et j'ai fait une manucure.

En réalité, si j'ai fait ça, c'est parce que j'avais besoin et envie de renvoyer cette image de femme et non plus de fille ado. Pour moi, c'était nécessaire pour passer la barrière psychologique qui me faisait complexer sur "mon jeune âge". Mais je suis convaincue qu'il n'existe pas de recette miracle et que chacun peut trouver la solution qui convient le plus à son problème. Pour certains ça passe par des changements physiques, les changements psychologiques peuvent suffire. C'est cool que tu aies suivi une thérapie.

Pour finir, la chose la plus importante que j'ai réalisée c'est qu'il n'existe pas de norme, ni de situation normale. Nous sommes tous confrontés à des situations où nous pouvons être maladroits ou mal à l'aise. C'est dans notre manière de rebondir et de lâcher prise ou encore laisser les choses couler quand l'enjeu est peu important/personne qu'on ne recroisera jamais/ de mauvaise foi) qu'on parvient à rester intègre et à ne pas ramener systématiquement tous les sujets à soin ego/ son estime de soi/ etc. En limitant les questions qui touchent à notre essence, on finit par prendre l'habitude de vivre sans se questionner sur sa légitimité/ sa posture/ l'impression qu'on renvoie aux autres et c'est vraiment libérateur. Avant j'avais des doigts dégueulassse à force de me les ronger. Je craignais de montrer mes doigts car j'avais peur qu'on y lise ma nervosité et ma nature anxieuse. Aujourd'hui, ce n'est plus un sujet car je sais quand et comment évacuer mon stress et les pensées qui peuvent me questionner plus que ça n'est sain pour moi.

Je te souhaite de trouver la paix en toi.
Merci pour vos retours. Bien que je les ai lu plus tôt, j'ai pris le temps de les digérer, de les comprendre, de prendre du recul.

Au départ, j'ai un peu pris à la légère, @Citadin , ton passage sur le non verbal. Ca m'a donné une impression de technique illusoire, qui pourrait retomber assez rapidement pour laisser place à ... moi. Le vrai moi.

Néanmoins, j'ai tout de même tenté 2-3 trucs. La technique est intéressante, puisqu'elle me force à me mettre dans un état différent. Cela génère une interaction de nature différente avec l'interlocuteur. Il se comporte différemment, je me comporte différemment. C'est très intéressant. Je pense que cette technique est loin d'être suffisante à me sentir en confiance mais elle y contribue. Un peu comme si le rôle que je me mets à jouer me donnait une légitimité.

Je sais que je suis une personne insécure. J'en ai conscience. Et ce n'est pas facile à combattre. Ce qui est compliqué, c'est qu'il s'agit de ma personnalité, forgée par mon enfance. Je peux la changer, mais c'est dur.

Tu parles, @Citadin, de micro interaction sociale. Ca a attiré mon attention... De part mon activité, je suis constamment en interaction avec mes élèves (tout âge/catégorie socio-pro/personnalité confondu). Mais ces interactions nous mettent dans un rôle toujours identique. Je suis le prof, il est l'élève. D'ailleurs, dans ce rôle, je me sens à l'aise.

Du coup, j'imagine que pour progresser, je dois m'exposer à d'autres "rôles". A vrai dire, ma vie n'est que boulot depuis que j'ai monter ma structure. Depuis quelques semaines seulement, je cherche à changer les choses. Pour cela, j'agrandi mon équipe, je délègue et je réduis drastiquement mon temps de travail.

L'objectif derrière est de vivre un peu plus, et prendre plus soin de moi. @Gafano, j'imagine que ça rejoint en parti ce que tu dis. Le fait de prendre plus de temps pour moi, peut-être reprendre le sport, les sorties, les moments avec ma chérie, avec les copains... ces différents points devraient nourrir mon estime de moi.

@Eloxford, je pense qu'effectivement, je sais me taire. Bien que je le faisais quand j'étais plus jeune, je ne cherche plus à attirer l'attention sur moi. J'ai "réparé" cette faille qui devait certainement dégager l'image d'une personne immature et ... relou. Je parle quand j'ai quelque chose à dire. J'interagis à peu près correctement lors des échanges.

Je suis une personne posée, calme, et je ne cherche pas à lutter contre ça. Je l'accepte et m'aime bien comme ça. Mais dès qu'on me bouscule un peu ... cette facette de ma personnalité me rend vulnérable.

Pour te répondre, @Eloxford, je peux parfois me retrouver face à des personnalités affirmatives, qui injectent pas mal d'énergie dans leur propos. Ca se traduit, par exemple, par une personne qui va accaparé la parole, monopoliser la conversation en pleine réunion par exemple. Etant moi-même la personne qui anime la réunion, je dois interrompre la personne. Je sais le faire, j'ai appris à couper la parole, à dire stop à la personne, mais c'est dur.

Pendant que j'écris, je me souviens d'un cas de figure qui m'a mis en difficulté (3 cas de figure en fait ! c'est marrant comme cela me revient soudainement. Et ces 3 cas étaient plutôt faces à des personnalités identiques). Le cas de figure en question :

Le covid passe par là, 1er confinement. Tout est nouveau pour la gestion de cette situation. Fermeture administrative de ma structure. Je suspens donc le contrat avec un prestataire qui ne peut plus intervenir.
Il m'a tenu la jambe pendant 1 heure au téléphone pour me convaincre de poursuivre la collaboration, alors que ce n'était plus possible pour moi. Bref, il a beaucoup parlé, difficile de le stopper. L'échange qui devait durer 5 minutes à durer 1 heure, parce que j'ai eu du mal à lui dire stop. Il s'est épuisé ... et à la fin la conversation s'est stoppée d'elle même après un : " J'ai tout entendu, j'en prends note et je reviens vers toi". Je suis effectivement revenu vers lui par mail pour officialiser la suspension de contrat.

Je me suis trouvé nul, impossible de le stopper dans l'échange. Je n'ai pas su m'affirmer.

Les autres cas de figure sont plus ou moins identiques : Une personne me tient la jambe, me saoule, m'agace, je n'arrive pas à la stopper, à lui dire stop. Je pense qu'au fond de moi, j'ai peur. Je ne veux pas abimer notre relation, je veux rester gentil et agréable pour avoir sa sympathie et sa bienveillance. J'ai presque honte de moi en écrivant ces lignes ... ça me saoule d'être comme ça... Un vrai paillasson.

C'est ça que j'aimerais changer. Je n'ai plus envie de me prendre la tête pour les autres, plus l'envie de me faire piétiner. Mais que faire quand une personne ne nous respecte pas ? Comment agir ? Comment se sentir la force de faire face à elle ? Comment encaisser son agacement et ses "attaques" ?

Merci à tous de prendre le temps de me lire... J'écris beaucoup !
cestmoi94 a écrit : 19.11.21 Au départ, j'ai un peu pris à la légère, @Citadin , ton passage sur le non verbal. Ca m'a donné une impression de technique illusoire, qui pourrait retomber assez rapidement pour laisser place à ... moi. Le vrai moi.

Néanmoins, j'ai tout de même tenté 2-3 trucs. La technique est intéressante, puisqu'elle me force à me mettre dans un état différent. Cela génère une interaction de nature différente avec l'interlocuteur. Il se comporte différemment, je me comporte différemment. C'est très intéressant. Je pense que cette technique est loin d'être suffisante à me sentir en confiance mais elle y contribue. Un peu comme si le rôle que je me mets à jouer me donnait une légitimité.

Voilà, c’est exactement là où je voulais en venir. J’avais effectivement oublié de préciser que le non verbal est une sorte de cadre préalable, indispensable mais insuffisant en lui-même. Ça a bien été dit par @Eloxford.

cestmoi94 a écrit : 19.11.21 Tu parles, @Citadin, de micro interaction sociale. Ca a attiré mon attention...

Oui, des sortes de petits événements qui font sens à tes yeux et te servent de référence par la suite. Des situations que tu as pu dominer alors que ce n’était pas gagné d’avance.

cestmoi94 a écrit : 19.11.21 Du coup, j'imagine que pour progresser, je dois m'exposer à d'autres "rôles".
Oui, probablement. Je ne saurais pas te dire lesquels précisément car ça dépend de ton vécu, de tes attentes et de ta personnalité. En tout cas, la vie quotidienne t’offre une quantité d’occasions.

A titre d’exemple personnel (et toujours non verbal), je ne manque jamais une occasion de regarder bien droit dans les yeux puis de checker du regard tous les vigiles, agents de sécurité ou videurs que je peux croiser.

Cela a le double avantage de véhiculer à la fois confiance en soi et respect/reconnaissance de leur personne/fonction sociale. Certains ne soutiennent pas ton regard, d’autres te rendent ton check avec plus ou moins de confiance. Et parfois certains se disent : j’espère que je n’aurais pas de « travail » avec celui-là, j’y laisserai trop de plumes, ça vaut pas le coup.


La suite de ton message me semble plutôt adressée à d’autres intervenants, donc je ne vais pas parler à leur place.


Juste sur la fin, tu dis :

cestmoi94 a écrit : 19.11.21 C'est ça que j'aimerais changer. Je n'ai plus envie de me prendre la tête pour les autres, plus l'envie de me faire piétiner. Mais que faire quand une personne ne nous respecte pas ? Comment agir ? Comment se sentir la force de faire face à elle ? Comment encaisser son agacement et ses "attaques" ?

Ça dépend peut-être de ta conception du langage verbal, de la conversation. Tu considères peut-être que la finalité en est où devrait en être le compromis, la compréhension, la bienveillance et le respect mutuel.
Il arrive que la parole soit juste la continuation de la guerre par d’autres moyens. Un moyen d’obtenir de toi ce qu’on ne pourrait pas te prendre de force.
Après avoir identifié ce type de situation, je dirai qu’il vaut mieux couper court, annoncer calmement et fermement la fin très prochaine de la conversation (qui n’en est pas réellement une puisque ton interlocuteur ne t’écoute pas). Des phrases telles que : je vous ai déjà répondu à cela, c’est inutile d’insister, la réponse sera toujours la même, maintenant je vais devoir vous laisser car j’ai du travail etc.
Merci pour ces exemples

Sur les exemples que tu donnes/la façon dont tu les présentes, je me permets de noter deux choses :

- Ce n’est pas toi qui manques d’affirmation, ce sont les personnes en face de qui toi qui manquent de retenue et d’intelligence de situation pour savoir « se taire » comme tu le dis ; et à mon avis les personnes autour auront davantage tendance à noter ce manque de savoir-vivre de leur part, plutôt que ton manque d’affirmation ;
- Tu es arrivé au résultat que tu voulais, c’est ta décision qui, in fine, a primé (interrompre la personne en réunion, stopper la collaboration avec le fournisseur). Et ce même si tu aurais aimé que la manière soit différente. Le résultat, c’est quand même ça le plus important ! Donc en effet on n’a pas tous les détails de ces discussions, mais rien que pour ça, moi, je ne te trouve pas « nul » comme tu le dis

Maintenant sur le reste de ton message, sur comment encaisser son agacement et les attaques, sur comment agir

Ce dont j’ai l’impression déjà c’est que tu sais faire preuve d’écoute et c’est très important. Ça permet de comprendre et d’intégrer l’argument de la personne en face, de pouvoir ensuite reprendre la parole, reformuler, et avancer. Dans une réunion par exemple, couper la parole à la personne en question en disant « ok ok, donc ce que tu veux dire c’est ça, ça et ça, c’est noté, point suivant » ; grâce à ça, tu ponctues et conclues le discours de la personne en question, sur le sujet en question => on passe à un autre sujet OU on passe à une autre personne

Ensuite pour reprendre l’exemple du prestataire. Il te tient la jambe et c’est normal, il défend son bout de gras. S’il t’a tenu la jambe pendant une heure, as-tu eu suffisamment d’arguments concrets pour le convaincre ? Je parle d’arguments de fonds. Avec tes arguments de fonds et plus de fermeté, la discussion aurait peut-être duré moins longtemps. Ça rejoints mon message du dessus sur le contenu de ce que tu dis et pas que la manière. Si besoin, prépare tes arguments avant sur un bout de papier.

Dernière chose qui caractérise plutôt ma personnalité cette fois-ci, ma manière de réagir face à ce genre de situation de gens qui tiennent la jambe/qui parlent trop/qui prennent trop de place que ça en devient agaçant. Il m’arrive de lancer des petites « piques » subtiles. Des petites phrases anodines qui vont venir temporairement blesser la personne dans son orgueil et lui donner l’occasion de la mettre en veilleuse quelques instants. Attention il ne s’agit pas là d’être méchant ou blessant ou insultant. Il s’agit juste de remettre subtilement et temporairement une personne à sa place, grâce à une pique bien lancée, ciblée, de façon anodine, pertinente, cash, avec le sourire, à quelqu’un qui ne l’aurait pas vue venir, sur un sujet anodin. De la mettre en face de ses contradictions par exemple. Je pourrais essayer de donner quelques exemples mais il faudrait que j’y réfléchisse un peu..

Attention tout de même :
- Au retour de bâton ; il va falloir être prêt à encaisser une contre-pique derrière. Perso je ne réponds pas, l’idée n’est pas de se lancer dans un combat de coq
- A ne pas limiter tes interactions à ce genre de pratiques (sauf si tu ne souhaites pas t’intéresser davantage à la personne, mais dans ce cas, pas la peine de lui accorder une once d’attention) ; je t’inviterai derrière, à échanger plus sérieusement avec elle, t’intéresser, creuser.. pour éviter de te donner une mauvaise image
- A être prudent avec ce genre de chose dans le monde professionnel, beaucoup plus policé que la vie perso

Qu’en penses-tu ?
Bonjour et merci pour vos retours. Comme vous le voyez, je prends le temps de répondre à chaque fois. Mais sachez que j'ai lu vos messages dès leur publication.

Vos suggestions sont constructives. Je n'arrive pas facilement à m'imaginer en train de les suivre. Le problème est peut-être un peu là aussi.

J'ai beaucoup aimé @Eloxford quand tu dis que ce n'est pas moi qui manque d'affirmation, mais les interlocuteurs qui manquent de retenue. Vrai ou pas, cette idée me permet de me sentir plus légitime à être ferme.

Là, j'ai un entretien prochainement avec un membre de l'équipe suite à deux choses que je considère être des manquements. J'ai donné des consignes, elles n'ont pas été respectée. Ce qui m'embête, c'est qu'il y a toujours cette petite voix qui me dit : "c'est pas si grave, arrête de faire ton psychorigide". Dans ma tête, ça va loin ... C'est comme si le fait que je sois gêné par ces manquements n'était qu'un "caprice" de petit chefaillon, comme si je voulais monter sur mes grands chevaux juste pour me prouver à moi même (et grossièrement aux autres) que c'est moi le patron. Alors c'est sur qu'avec de telles pensées, difficile de tenir une posture de leader.

J'appréhende un peu, je n'aime pas être celui qui dit des choses désagréables, mais dans mon rôle je n'ai pas trop le choix. De plus, la personne que je vais avoir en face est une personne correcte, certes, mais très bavarde qui ne va pas forcément écouter sagement ce que j'ai à lui dire... dans le sens où elle va sûrement m'interrompre à plusieurs reprises. Je vais devoir prendre une attitude affirmative, lui dire de me laisser finir, lui couper la parole...

En fait, c'est comme si j'avais un combat qui m'attendait. Juste pour dire à la personne en face qu'elle a eu des manquements. Et ça, ça me tracasse.

@Citadin, tu as raison au sujet du fait qu'au final, c'est ma décision qui a primé, quelqu'ait été le cheminement. Mais c'est vrai que c'est fatiguant de devoir sortir les cros lors des interactions avec les autres.
Pour certains, c'est assez naturel, pour moi, j'ai l'impression que c'est un peu comme mener un combat.

J'ai l'impression de me trainer des casseroles très pesantes dans mon quotidien.

Très souvent tracassé par quelque chose, comme si le fait de se faire une place dans cette société est un combat de tous les jours ...

Merci à vous de m'avoir lu.
cestmoi94 a écrit : 05.12.21 Pour certains, c'est assez naturel, pour moi, j'ai l'impression que c'est un peu comme mener un combat.

Ce qui semble naturel chez les autres résulte le plus souvent d’un long apprentissage. Ça finit par avoir l’air naturel parce que c’est bien maîtrisé. Donc c’est une bonne nouvelle, ça veut dire que toi aussi tu peux apprendre.

cestmoi94 a écrit : 05.12.21 Très souvent tracassé par quelque chose, comme si le fait de se faire une place dans cette société est un combat de tous les jours ...

C’en est un, mec. Un combat non violent physiquement, en apparence.

« Si vis pacem, para bellum » = si tu veux la paix, prépare la guerre. Ça ne date pas d’hier. La meilleure façon de dissuader un agresseur est de montrer qu’on est prêt à combattre.

Sans vouloir paraître belliqueux, je crois qu’on le constate à peu près tous dans notre quotidien.

Pour prendre un exemple qui devrait te parler : ton domaine, la musique, est fortement lié à la danse. Et la danse peut être interprétée comme un rituel de séduction envers l’autre sexe et d’intimidation du même sexe. Sous couvert de fête et de bonne humeur, les femmes manifestent leur beauté et leur fertilité, les hommes leur assurance et leur force physique …
Tout simplement : si tu estimes que ce que la personne a fait relève du manquement répèté, tu le lui expliques, tu lui expliques pourquoi c'est un problème (et ce n'est a priori pas un problème parce que ton autorité a été bafouée, mais parce que ça engendre des conséquences négatives), et tu lui expliques les conséquences : a minima, ton souhait de voir la personne être attentive à l'avenir, sous peine de conséquences plus concrètes.

Écoute aussi son point de vue, ça ne fait pas de mal et il peut être pertinent mais ne te laisse pas manipuler.

Tout dans la rationalité, pas dans l'émotion.
Pas de place pour l'envie de plaire ou la crainte de déplaire : sois pro, et traite la personne en attendant d'elle qu'elle le soit aussi. C'est une forme de respect d'ailleurs.

Si tu es rationnel dans ta façon de fonctionner, tes décisions et interactions te seront bien plus faciles à assumer. Et donc, pour toi, de sentir que tu t'affirmes.

Tu seras aussi mieux compris et respecté dans ta clarté et ta stabilité manageriale.

S'affirmer = avoir une vision claire de ce qu'on veut et pourquoi, et trouver le courage de défendre ses positions, avec rationalité et sans trop d'émotion.

Ce n'est pas une affaire de confrontation ou de posture, comme j'ai pu le lire plus haut, selon moi, mais de clarté mentale, de volonté à défendre ses positions, et de capacité à bien communiquer cela ( = avec clarté, bienveillance rationnelle et non emotionelle)... Si tu y parviens.

Ce, assaisonné d'aisance verbale (que tu sembles avoir) pour savoir dire les choses fermement MAIS pas agressivement. Avec fermeté mais la touche de mesure et de modération qui permet à chacun de sortir la tête haute et de ne pas dégénérer la relation.


Et quand on te tient la jambe : "bon, j'entends ce que tu m'as dit, je vois que tu en as gros sur la patate et que tu as besoin d'en parler, mais je manque de temps pour le faire maintenant. Si tu as encore des choses à me dire à ce sujet, on en reparle tranquillement quand on aura plus de temps pour le faire dans de bonnes conditions "

Ou toute autre variante de "écoute ok visiblement ça te tracasse, là je peux pas rester mais on en reparle si besoin".
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