Une semaine d’avril...
Mardi & Mercredi
J’avais précisé à Magma de ne pas acheter de bière car nous avions assez bu les 1, 2, 3, 4, 5, 6 jours précédents, et elle était bien d’accord avec moi. Au final elle m’a présenté le pack de six dès que j’eus dépassé le pas de sa porte ! Après tout on est dans le Nord, vous vous attendiez à quoi ? Nous avons tranquillement papoté sur sa terrasse puis nous sommes allés s’installer sur le canapé, sous le plaid, pour regarder Les Animaux Fantastiques en prévision d’aller voir le 3 au ciné. Comme prévu, nous avons juste regardé un film et c’était bien comme ça ! Ce soir-là elle m’a dit que si je passais la voir au tribunal j’aurais des chocolats.
Du coup je suis passé au tribunal et j’ai eu des chocolats.
Jeudi & Vendredi
Plus tard dans la semaine, le jeudi, j’ai rejoint Ju à la terrasse d’un café. Pour une fois je n’ai bu que du café. Et il était 16h aussi… Après on s’est fait une petite balade au parc pour profiter du bon soleil qu’il fait ici ! C’était chouette de pouvoir se balader ensemble sans que ce soit bizarre. À la suite de ce petit moment avec Ju j’ai rejoint Magma et un coloc pour le ciné, après le film on est allé chercher ma maman et son conjoint à la gare car ils venaient me rendre visite pour un week-end et j’avais très hâte de leur faire découvrir la ville !
La journée de vendredi s’est résumée à un petit brunch à la coloc avec mes visiteurs sudistes, suivit d’une longue marche à travers les rues et les jardins. Ils ont vite compris qu’ici, l’activité principale c’etait quand-même les bars ! Au grand désarroi de ma mère…
Le soir-même j’appelle Eléa pour lui taxer sa voiture en vue de faire un roadtrip à la mer avec Magma le lendemain. En guise de négociations elle exige que je la rejoigne au bar. C’est ouf comment ma vie se passe au bar en ce moment ! Je retrouve donc Eléa au bar, accompagnée de Ju et d’un ami à elle. Je me fais bon pote avec l’ami de Ju et on déconne bien tous ensembles. Je remarque qu’il y a beaucoup d’échanges de regards avec Ju et je sens qu’elle essaye de décrocher quelques mots avec moi. Ma mère et son conjoint passent nous voir en rentrant de leur restau en amoureux et rencontrent enfin les filles. Ça m’a fait très plaisir ! Au terme de nos bières, on décide de soulager nos portefeuilles et de prendre la direction de nos maisons respectives. Ju, en état d’ébriété notoire, me serre fort dans ses bras en guise d’au revoir.
Samedi
La gueule de bois du lendemain n’a pas manqué, et c’est la sonnerie de mon téléphone qui me réveilla...
En route biloute ! Les sentiers verdoyants, le soleil de midi et le petit air de guitare à la radio nous ont vraiment donné le sentiment de nous évader pour des vacances au bout du monde ! C’est exactement là que nous allions d’ailleurs. Notre objectif était de trouver une baraque à frite et manger un américain au bord des falaises qui surplombent la manche ! Ce fût un sans fautes et nous avons profité de nos belles jambes pour faire une superbe rando. À ce moment là, Magma et moi étions plus proches que d’habitude. Les petits messages cachés dans mes faits et gestes depuis une semaine commençaient enfin à titiller ses neurotransmetteurs. De brèves allusions à « nous deux » faisaient apparitions dans sa bouche, nous n’avions pas besoin de verbaliser trop pour savoir ce qu’il se passait à ce moment-là.Val : Allo ?
Magma : ROADTRIIIIIIIP ?
Val : ROADTRIIIIIIIP !
Une fois rentré à la coloc je nous ai cuisiné des burgers poisson / avocat (jugez pas c’est bon) et ma mère et son mec sont passés nous faire un coucou. Il était déjà tard, on avait pas fini de manger et on venait de s’ouvrir une bouteille de 3 Monts. Là je reçois un message de Ju qui me demande quand-est-ce que je compte passer sa soirée ! Oh shit j’avais complètement pas vu le temps passer…
J’ai raccompagné Magma chez elle et of-course il fallait qu’on croise Eileen trop bourrée à la sortie d’un bar ! Le traquenard ultime… Elle nous tire à l’intérieur du bar qu’on connaît bien et tout le staff nous tanne pour qu’on goûte le rhum arrangé au piment de Cayenne qu’il ont retrouvé dans la cave d’avant le Covid.Ju : Tu arrives à quelle heure ?
Moi : Ehuu…
Ju : Quoi ?
Moi : Je suis KO avec Magma + [excuse bidon]
Ju : Ok.
Moi : Tu viens toujours au marché demain ?
Ju : Ouais je passerai.
Pourquoi l’être humain craque aussi facilement face aux idées de merde comme ça ? Ce shoot nous a tout simplement arraché la gueule.
Ayant réussi à échapper – non sans sacrifices – à l’épreuve du traquenard, nous avons repris la route en direction de chez Magma. En titubant cette fois.
Je l’ai raccompagné et je suis rentré chez moi happy comme jaja, c’était une journée incroyable ! Un pur moment d’amitié et d’évasion, le tout pimenté d’une pointe de jeu et de tension : le cocktail parfait pour un bon moment !
Dormir… un peu… enfin !
Dimanche
Le réveil sonne, la douche me fait un bien de ouf et il est déjà l’heure de retrouver ma mère, Magma et tous les autres au marché !
Le soleil brille, la vibe est bonne et la tablée se remplit peu à peu. Ma mère et son copain discutent avec mes potes, Magma est là, moi je dévore ma pastilla et quelqu’un finit par commander une bière. Ce qui eu pour effet de déclarer la beuverie du dimanche au marché, ouverte ! Il est 12h04.
Ju arrive un peu plus tard avec Eléa et il ne se passe pas une fraction de seconde avant qu’elle me lance un regard qui dit : « Toi j’vais te niquer de pas être venu hier soir. ». Je la cherche un peu et elle se dégotte une place à coté de moi pour qu’on règle nos comptes ! Ma mère et son copain finissent par partir et avec la team on décide de changer de bar pour être au soleil.
À l’autre bar, Ju et moi étions encore à côté et on se chamaillait comme deux gosses ! L’amusement et le flirt étaient clairement de retour mais quelque chose d’inconnue bloquait l’escalade de mon côté. Et elle l’a senti.
De là elle m’a convaincu de m’acheter une place pour le concert qui avait lieu pas moins de deux heures plus tard !Ju : Tu veux que j’arrête de te faire chier ?
Moi : Been Ju, mais tu sais… Le truc, fin oui mais non mais pffff...
Ju : Mais Val, mais dis moi ce qui a.
Moi : Non mais tu sais quoi ? Viens on s’en fout, on kiffe et on verra plus tard pour le reste !
Ju : J’suis d’accord!
Il est 17 heures on est toujours au bar et une équipe se prépare à partir au concert. Magma reste avec l’équipe qui migre dans un autre bar. Le pèlerinage du dimanche au marché.
Une fois au concert la musique monte, la foule se densifie… Avec Sol et Eléa on se dégotte une chouette place ni trop loin ni trop près de la scène, Ju reste en retrait avec les autres. Le concert bat son plein, quelques regards échangés avec Ju qui danse au loin.
À la fin du concert on se retrouve tous sur la terrasse, tout va très vite, je ne trouve pas tout le monde dessuite. Tiens voilà Ju qui apparaît ! Elle m’a vu, elle approche. Elle est dans mes bras. Je la sens qui est soudain si proche. Son visage, les bruits… Le temps d’un éclair elle pose ses lèvres sur les miennes et les retires aussitôt. Stop. Un battement de cœur, un regard… et je l’embrassait à mon tour, le temps d’une éclipse cette fois.
Je check mon portable vite fait, avant qu’on rejoigne l’autre équipe qui est toujours au bar. Message de Magma : « J’ai super trop bu, mais c’est super sympa ! Hâte que tu reviennes pour te faire des câlins. Réponds vite quand-même ! »
Bon, je suis éclaté de toute façons, alors c’est pas le moment de se prendre la tête avec ça. On va profiter du retour et aviser une fois au bar !
Rapidement Magma me fait du rentre dedans à sa façon, j’étais un peu gêné de me faire draguer par Magma à la vue de Ju qui m’avait embrassé juste une heure plus tôt. J’ai rapidement pris un coup d’avance. J’ai dit à Ju que dans tout les cas je raccompagnerai Magma jusqu’à chez elle, mais que ça m’embêtait un peu car j’avais très envie qu’on passe la nuit ensemble. Ju était d’accord avec moi. J’ai essayé d’expliquer à Magma que je ne pouvais pas la raccompagner mais au moment de partir elle me tannait pour que je passe la nuit avec elle. Sans déconner, je suis libre 365 soirs dans l’année et vous choisissez le même jour pour dormir avec moi ? Super effort d’organisation les meufs.
Quand tu te retrouves à poil dans un lit avec la personne que t’as foutu sur un piédestal pendant des mois, tu te fais pas d’illusions.
Moi : Bon… Ça fait deux ans que je rêve de ce moment, j’ai 4 grammes d’alcool dans chaque bras. Autant te dire que ça risque être compliqué de mon côté, en bas.
Ju : T’inquiètes, y’a plein d’autres façons de le faire !
Une histoire de soupe.
Le week-end suivant fût riche en fête. Vendredi soir j’ai bu un verre avec Magma avant de rejoindre une soirée qui était organisée à la coloc ! La soirée avec Magma était ouf, sauf qu’à la fin on était bourrés et on voulait pas franchement se quitter. Passer la nuit chez elle était clairement une option mais j’avais déjà dit à Ju que je la retrouverai à la soirée de la coloc.
De là nous avons passé le week-end entier ensemble, principalement dans ma chambre. C’était bizarre, c’était parfois angoissant, mais tout ce temps nous a permis d’échanger nos visions respectives des choses et de la forme que prenait notre relation. C’était important de parler de ça, de parler de sexe, de consentement, de liberté et de toutes les choses qui permettent d’instaurer un climat de confiance et de communication entre les partenaires. Je savais que si un jour les choses se concrétisaient entre Ju et moi, la relation que nous aurions serait non-exclusive. Aucun problème en théorie, surtout que Shinyfish fait toujours partie de ma vie, mais là il est temps de faire face à la pratique. Et je ne vous cache pas que j’ai peur de voir une armée d’insécurités revenir à la charge !
Dimanche c’était la fête internationale de la soupe ! Autant vous dire qu’ils ne boivent pas que de la soupe à la fête de la soupe ces cons de Nordistes ! À 18 heures je n’arrivais plus à faire une phrase complète…
Résultat on est rentré à 2h du mat’ et à 8h je prenais un avion pour aller taffer à Bordeaux. Sacrée fête de la soupe !Moi : Non mais la je vais rentrer… Je sers plus à rien là, j’arrive même pas à parler !
Ju : Mais t’inquiètes, on est tous éclatés Val. Juste, arrête de boire et essaye pas de parler pendant une heure et ça ira mieux !
Moi : T’aimerais pas que je te dise d’arrêter de boire ! … Bon ok c’est quand-même une bonne idée.
312 heures.
312 heures, soit 13 jours ou tout s’est enchaîné si vite !
Affaires de boulot, affaires d’escalade et affaires de ville dans mon dos. Chat dans ma poche ventrale.
La mission du jour était de remmener mon petit chat en campagne, chez ma mère, pour qu’elle soit plus heureuse, et de récupérer mon amie Heeje qui faisait le déplacement depuis Barcelone pour passer trois jours à Toulouse avant de s’envoler vers Londres. Pire qu’un oiseau migrateur celle-là ! Pour tout vous dire elle est à Rabat là.
On a fait pas mal de chose avec mes potes durant ces trois jours ; rivière, visite de Toulouse et sortie en falaise pour grimper. D’ailleurs c’était ouf ! Ça faisait trop longtemps que j’avais pas grimpé en tête et c’était un pur kiff d’ouvrir des voies que tu pensais totalement hors de porté ! De dépasser les limites de ton esprit car la dernière dégaine est trois mètres en dessous, que t’es super exposé et que t’as surtout pas envie de tout lâcher maintenant. Heeje qui n’avait jamais grimpé auparavant s’est même découverte un talent inné pour cette pratique.
Après qu’Heeje soit partie j’ai passé une soirée avec Nuno, chez ses parents. Il fallait qu’on discute de notre récent accroc par message. Ça faisait bien trois mois que nous ne nous étions pas parlé. Malheureusement ça n’a rien donné. Comme un vieux couple qui ne se supporte plus, qui ne se comprend plus. On s’est quitté sur de bonnes bases mais je n’ai pas envie de le revoir, du moins pas seul à seul chez lui.
C’est mon ami et pourtant je ne peux pas lui parler de ma vie. Je vais lui parler de mon boulot, il va me raconter One Piece. Je vais lui parler de mes histoires de cœur, il va rebondir sur le foot. La seule chose digne d’intérêt sur laquelle on peut échanger, c’est quand il me parle de son horrible mère, mais il tourne en boucle et devient inatteignable. Du coup la seule activité qu’on partage vraiment c’est jouer à des jeux sur mobile en fumant des pétards. Et moi j’ai l’impression de gâcher mon temps quand on fait ça.
Deux jours plus tard, je prenais l’avion pour aller animer un workshop en Pologne ! Au programme : deux jours dans la capitale et trois jours d’usine ! Je vais pas détailler ce petit voyage car j’ai trouvé ça très moche. Mais le workshop était vraiment ouf, challengeant et stimulant ! J’ai encore du mal à savoir comment je trouve la force d’imaginer et de réaliser un montage inédit – et donc non maîtrisé – en live en face de 16 polonais tous plus vieux que moi, sans me démonter ni perdre confiance en moi, alors que je me chie dessus quand il faut coucher avec Ju.
Mais ça fait du bien un workshop comme celui-là. Ça me rappelle que j’ai les ressources et la matière-grise pour garder la tête froide, prendre des décisions importantes et gérer la pression dans des situations physiquement et émotionnellement éprouvantes.
Le workshop s’est terminé en étant passé à un cheveu de la catastrophe et mon collègue et moi prenions enfin la route pour Varsovie. Une dernière nuit à l’hôtel et retour à Paris !
J’ai retrouvé Shinyfish chez elle, après m’être fait trempé de la tête au pieds par un orage de Mai. Quelle meilleure excuse pour se débarrasser de ses vêtements me diriez-vous ? Je ne me sentais vraiment pas à l’aise au début. Cela faisait presque six mois que Shinyfish et moi n’avions pas passé de moments dans notre bulle d’intimité, j’étais très fatigué voir épuisé, stressé à l’issue du workshop et il me restait quelques mails à rédiger, et par-dessus tout je ne me sentais pas ok avec le fait de fréquenter deux personnes en même temps.
Par chance j’ai reçu un message du Ju qui me demandait si j’étais à Paris donc j’en ai profité pour lui demander si ça posait un problème que je sois avec Shiny, elle me rassura en me disant que non. J’ai rédigé mes mails pour me sortir le boulot de la tête et je pouvais enfin me consacrer à 100% à Shinyfish.
J’ai peu à peu retrouvé la simplicité et la complicité qui font que les moments passés avec Shinyfish sont uniques. C’était comme si nous nous étions vu pour la dernière fois hier. Au lit c’était bien différent de ce dont nous avions l’habitude. La panne ou l’emballement trop rapide que je pouvait expérimenter les autres fois avaient laissé place à un ni trop ni trop peu qui fût bien appréciable pour tous les deux. Peut-être que j’étais un peu boosté par le shot de confiance que m’apportait le fait d’avoir entamer quelque chose avec Ju. Allez savoir !
Je ne lui ai rien dit au sujet de Ju. Elle sait qu’il est possible que je voie d’autres gens, mais je ne sais pas comment elle se positionne par rapport au fait d’avoir entamé une relation régulière avec quelqu’un d’autre. Je pense qu’elle ne me pose pas de question car elle n’a pas envie de savoir, mais je ne me sens pas vraiment en accord avec la situation vis-à-vis de Shiny. J’essayerai de lui en parler, j’ai besoin que les choses soient claires et transparentes dans ma vie.
Il est temps de partir, je quitte Shinyfish pour retrouver Ju qui prenait le même train que moi. Elle m’avait beaucoup manqué et je me pointais devant elle avec un suçon apparent. Nous avons reparlé de la non-exclusivité dans le train et tout va bien de son côté. J’étais content de la retrouver, de l’embrasser et de la serrer contre moi. Merde, elle m’avait vraiment manqué en fait…
Enfin chez moi, enfin seul… Laissez-moi dormir. Ah non, Ju a dormi à la maison ce soir-là.
Démons & Addictions.
Ça doit faire un peu plus d’un mois qu’on se voit régulièrement avec Ju. En fait on se voit dès qu’on peut, ce sont mes déplacements qui régulent notre relation. J’ai été très surpris d’ailleurs, je pensais qu’une fois le cap franchi, elle aurait fait trois pas en arrière et régulé de manière très sévère la fréquence de nos moments ensembles. C’est tout le contraire. La relation est de plus en plus intense et on se montre peu à peu, de plus en plus d’affection et d’attachement. En tout cas c’est comme ça que je le ressens. Avec ça, ressurgissent peu à peu mes vieux démons. Je le sens dans mon corps, c’est palpable. J’écris ce paragraphe dans l’espoir d’identifier d’où ils viennent, ce qu’ils sont et comment les affronter. Je sais que c’est quelque chose que seul moi peut régler, mais j’ai quand-même l’impression de compter sur vous pour m’éclairer…
Il faut déjà savoir que Ju fume de la weed, et que j’ai pris l’habitude de fumer le soir avec elle. Ju et la beuh, deux addictions contre lesquelles je m’étais battu qui reviennent en force. J’ai délaissé ma méditation et ma routine matinale bien dynamique. Je me repose sur mes lauriers en fait, je ne suis pas vigilant du tout. Si je dois affronter mes insécurités je dois être en forme et avoir l’esprit clair.
J’étais plutôt serin quant à ma façon de gérer mes émotions dans la relation avec Ju, mais des détails me soufflent que je cours un risque et que la chute pourrait être très douloureuse.
Déjà, Ju est souvent présente dans ma tête et j’ai du mal à ignorer sa présence quand je sais qu’on est tout les deux dans la même ville. Ca me rappelle mon état quand on vivait ensemble... Je pourrais faire la comparaison inverse avec ma relation avec Shiny ; je l’affectionne énormément et pourtant elle ne me manque pas, elle ne m’envahis pas la tête et notre relation fonctionne merveilleusement bien !
Ensuite, à quelque chose prêt notre cercle social dans notre ville est le même. Pas la peine d’expliquer pourquoi c’est un risque. Déjà le fait que tu est à 50% sûr de savoir ce que l’autre fait même quand tu ne cherche pas à le savoir. Et puis le jour ou ca sera fini entre nous, il faudra être capable de gérer ça sinon c'est déménagement à Toulouse direct. Encore une fois je changerai de vie pour les mauvaises raisons. Je rappelle que j’ai mis un an à me débarrasser de l’obsession amoureuse que j’avais crée à son égard, en partie car c'est difficile de couper contact avec elle et que tout le monde se connaît ici. Alors un homme averti en vaut deux et c’est pour ça que j’anticipe en écrivant, mais la vie m’a appris qu’on répète nos erreurs avec une facilité déconcertante.
La dernière chose qui m’a mis la puce à l’oreille, et c’est un gros warning, c’est ce que j’ai ressentis quand Ju m’a parlé de choses qu’elle à fait au moment ou j’étais en obsession amoureuse pour elle, et notamment avec des personnes plus ou moins proches de notre cercle social. Ça a eu pour effet de réveiller mes pires insécurités. J’ai su contenir mon angoisse et mon mal-être à ce moment car mon cerveau rationnel était toujours en état de marche. Mais je ne peut pas ignorer le nœud qui se forme dans mon ventre depuis deux jours, lorsque la partie irrationnelle de mon esprit me fait imaginer des scènes. Le souffle coupé, les bras et les jambes engourdis, le cœur qui vacille…
Sans comprendre pourquoi, je me sens dépourvu, impuissant, exclu. Privé d’exploration sexuelle dans une société hypersexualisée, où la valeur d’un homme se mesure au nombre de nanas qu’il a baisé. C’est trop con. C’est trop con car je sais que ma vie à été jusqu’ici très riche ; des voyages, des amis, des amours, un travail valorisant et intéressant, du sexe dans des lieux mythiques, des partenaires diverses et très différentes. Mais rien à faire, il eut suffit qu’elle évoque ses expériences et tout revient ; la dévalorisation personnelle, l’auto-jugement, la comparaison par rapport à la vie sexuelle des autres, la déception… L’impression d’être passé à coté de la vie et de ses plaisirs…
Ma rationalité me dit que j’en ai rien à faire que Ju ait fait des trucs cool dans sa vie, je suis même content pour elle. Elle me dit que j’ai une sexualité bien remplie et satisfaisante. Mais l’autre partie, l’égo j’imagine, essaye constamment de me faire peur, de me faire culpabiliser.
D'ailleurs, sans comprendre pourquoi, je ne ressens aucune de ces insécurités avec Shiny. Elle pourrait se taper la terre entière que ca me serait égal. Et c'est pas pour autant que je ne tiens pas à notre relation, au contraire je la trouve bien plus précieuse ! Une relation ou je me sens en sécurité, libre, léger et confiant.
Tellement d'éléments entre en compte que je n'arrive plus à identifier les causes de mes ressentiments ; serait-ce un problème que j'ai avec les relations sexuelles des autres en général, ou bien le fait d'avoir un passif douloureux avec Ju, peut-être une question d'égo, ou alors l'intervention de sentiments faussement amoureux, pourquoi pas aussi une idéalisation de Ju ?
De part la nature de notre relation je serai mis à l'épreuve un jour ou l'autre. C'est une relation non-exclusive, je l'ai choisi et j'en profite déjà. Mon plus grand désir c'est de pouvoir l'assumer sans souffrance car je veux continuer à vivre des choses avec elle.
Je dois prendre confiance en moi. Cesser de l'idéaliser. Ne pas en faire un bâton d'appui émotionnel.
Je dois m'armer correctement.
Écrire. Identifier l'irrationnalité quand elle se présente, comprendre mes émotions, les accepter et passer à autre chose. Rester calme et arrêter de me dévaloriser ou de porter un jugement sur ma vie sexuelle.
Déconstruire mes insécurités. Je n'ai aucun compte à rendre à qui que ce soit sur ma sexualité. C'est totalement irrationnel de trouver que je passe à côté de ma vie sexuelle alors que j'ai deux copines. Arrêter de regarder du porno serait définitivement une bonne chose de ce côté-là.
Lire et méditer. Le Pouvoir du Moment Présent, il m’aidera à combattre cette entité qui veut me faire vivre dans la peur de l'exclusion. Avoir la confiance et la certitude que je gagnerai face à mes démons. M'aimer sans conditions.
May the Force be with me.