La dualité irréductible entre le sexe et l’esprit

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le 06.06.2024 par Jalapeno

6 réponses / Dernière par Jalapeno le 08.06.2024, 20h30

Etat d'esprit / psychologie / dev perso / vie intérieure.
Un forum pour celles et ceux qui s'intéressent au dev perso, à l'équilibre intérieur, à la psychologie. Surmonter ses blocages, ses croyances limitantes, nourrir et développer ses forces, etc.
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Ce que tu décris, c'est la vision de certaines croyances ou religions. Il y a plein de raisons (sociales et anthropologiques) pour lesquelles certaines religions dédaignent la sexualité, mais ce n'est pas un absolu et ce n'est pas "irréductible" :wink:
Pour moi le sexe est au contraire une branche du développement personnel, mais je ne cherche pas à être un homme pieux (je vous fais le coup de l'homme-pieu ? :mrgreen: ).

Tu essayes de concilier deux extrêmes : être un saint qui drague comme un porc (je schématise). A mon avis ta vie sera plus simple (et agréable) si tu fais un choix... ou si tu optes pour une vision moins radicale des choses.
Crée ta religion qui valorise le sexe?
Ou reprends celle d'un gourou qui a déjà fait le boulot?
Tu parles avec beaucoup de généralités (beaucoup d'hommes, les femmes, beaucoup de religions...), mais il y a pas mal de religions très pratiquées qui ne dédaignent en rien le sexe. Au pire il y a un lien entre éjaculation et force vitale, d'où le tantrisme par exemple.
Après, il y a la vision Nietschéenne ou simplement l'observation que beaucoup de grands hommes ont créé des chefs d'œuvres en s'y consacrant absolument, délaissant tout le reste.
Mais délaisser tout le reste ne servira à rien si tu n'as pas déjà le projet, les capacités et le soupçon de talent. Tu seras juste un mec qui s'enferme pour rien.
Ton développement personnel te donne honte d'être un homme masculin et viril. Quel progrès?

Il y a de la beauté à savoir se joindre aux autres, à s'y lier, à savoir être soi-même tout en se faisant accepter.
Si tu ne connais pas je te renvoie à If de Rudyard Kipling. C'est sans doute le summum (résumé) en terme de ce que l'on peut vouloir être. Alors c'est vrai, ça parle pas de gourgandines ni même de princesses à séduire. Mais ça fait partie du lot. Pourquoi vouloir s'amputer?
Même dans le bouddhisme, il ne s'agit pas de supprimer les désirs mais de savoir les accueillir, sans pour autant qu'ils aient une emprise sur nous. C'est là où je rejoins vaguement la religion, il fait savoir résister aux tentations, ne pas perdre son temps vainement à chasser du cul juste pour le désir animal, si on a des plans et mieux à faire. Après, pendant la détente et pour le sport, what else?
Ton postulat sur l'objectif ultime de l'homme qui serait de transcender le monde sensible biaise toute la réflexion. Puisque tu poses déjà que la spiritualité ne peut être dans le monde sensible. Qu'elle serait au delà.

Sans ce postulat, il n'est nullement interdit de concevoir que spiritualité et monde sensible peuvent cohabiter, qu'il peut y avoir un temps pour chaque, et un espace pour chaque.


Mais si tu poses d'emblée que l'on doit s'extraire du monde sensible pour atteindre la spiritualité, alors oui j'ai l'impression que tu as mis en place ta dualité, dès ton postulat de départ.



Pour revenir sur des choses plus concrètes, demande toi si ce n'est pas le sentiment de t'éloigner de ta spiritualité qui te donne le sentiment d'être sale après avoir détroussé une gourgandine ? Perso même quand on baise salement avec ma chérie, je me sens plutôt apaisé après. C'est un moment de partage différent certes, mais un moment de partage qui nous rapproche. Je n'en suis que plus disponible et souriant pour ma famille dans les jours qui suivent généralement.
Si tu oses un postulat différent, qui n’oppose pas spiritualité et sensibilité mais pense un espace et un temps différent pour chaque chose, cette culpabilité après le sexe n’aura plus de raison d’être.

Alors que jusqu’ici elle t’éloigne de ta spiritualité, avec sa disparition tu pourrais peut être profiter de cet état de conscience modifié induit par une sexualité épanouie et sans entrave pour explorer à ta guise ta spiritualité sous un angle différent.

D’ailleurs si on va au bout des choses : cela te conduira peut être alors a choisir d’y renoncer, mais tu le ferais alors en ayant confirmé par l’expérience ton postulat initial pour ce qui te concerne. C’est a mon sens plus facile à vérifier ou infirmer en procédant en ce sens.

Pour ce qui me concerne, les deux sont dissociés.
Compatible ne veux pas dire fusionner hein.

Pour le reste tu poses une question un peu philosophique à laquelle tu as déjà répondu dans un postulat que tu ériges en vérité personnelle… du coup je ne comprends pas bien la question.


La rigidité n’aide pas beaucoup à l’exercice de la philosophie ou de la spiritualité à mon avis. J’y vois un frein plus efficace que le sexe ;)
J’espère avoir répondu à ton questionnement sur comment les gens font pour faire cohabiter les deux dans mon cas personnel.
Tu affirmes que le fait d’avoir une certaine gêne vis-à-vis du sexe et de le considérer comme un reliquat de notre bestialité serait contextuel à certains dogmes, et du même coup tu te place en-dehors de ces dogmes

Beaucoup disent la même chose mais j’ai de bonnes raisons de penser qu’ils se trompent, ou qu’ils se leurrent eux-mêmes
Du coup tu nous fais une réponse super dogmatique :mrgreen: Plus sérieusement, le débat est intéressant, merci pour ton point de vue.

Il y a plein de visions de la sexualité différente et tu extraits la tienne pour en faire un absolu. Ce faisant, tu mélanges pas mal de choses différentes.

Je t'invitais à replacer la sexualité dans un cadre (socio-)culturel : oui il y a une série de règles implicites autour de la sexualité et du rapport au corps, notamment héritées de la religion. Ce qui fait qu'on étale généralement pas sa sexualité au grand jour, tout comme on ne se promène pas à poil en public par ex. Pourtant la nudité partielle ou totale était (est parfois encore) la norme dans de nombreuses régions qui n'étaient pas sous l'emprise d'une des grandes religions. Pour moi on est plus dans une dualité de l'ordre "nature vs culture" que "moral / pas moral".

Mon avis personnel, pour te donner un exemple : je ne me promènerais pas à poil à Paris en hiver mais ça ne serait pas un problème sur une plage naturiste en été. La question "est-ce que je fais quelque chose de noble ?" ne se pose pas à moi dans ce genre de contexte. Et ce n'est pas non plus "mal", "sale" ou avilissant pour moi parce que rien dans mes croyances ou dans ma spiritualité ne vient se heurter à ce type de comportement. Les "bonnes" questions que je me posent sont plutôt (et dans cet ordre) : est ce que je respecte la sensibilité des gens qui m'entourent ? Est-ce que je vais avoir froid ? Ou mal au pied ? :D

De la même façon, pour moi la question de la sexualité se pose en terme d'envies (partagées évidemment), pas en terme de moralité. C'est subjectif et je n'imposerais pas cette vision à d'autres personnes. La plupart des gens n'ont pas envie de voir leurs parents "copuler", pourtant la plupart des gens les ont déjà vu (ou au moins entendu) au moins une fois quand ils étaient gosses :mrgreen: Est-ce que c'est noble ou pas, je ne sais pas et honnêtement je ne sais pas si c'est si important que ça, il faudrait en parler à ton psy.

La sexualité c'est tellement d'autres expériences, parfois très agréables, parfois moins. C'est aussi un chemin parmi d'autres pour apprendre à se connaître et connaître d'autres personnes.

J'ajoute (pour ouvrir encore un peu le champ des possibles) qu'on peut discuter de sexe avec quelqu'un sans vouloir coucher avec. Certaines personnes n'ont pas de problème à parler ouvertement de sexe avec leurs père, mère, frère ou sœur, sans pour autant vouloir coucher avec eux. C'est simplement un sujet de conversation parmi d'autres dans certaines familles et ça ne me choque pas outre mesure.
Oui sauf que tu as affirmé que tu ne souscrivais pas à ladite religion
Donc si c’est le cas tu n’as pas à en suivre les règles, or tu le fais quand même
Relis. L'origine de ces règles est notamment religieuse. La religion contribue aussi à façonner les cultures et les sociétés, parmi plein d'autres facteurs. Si tu veux survivre en société, il y a une série de codes que tu dois suivre, l'intelligence sociale, toussa. On continue à fêter Noël le 25 décembre en France, même si ça ne veut plus dire grand chose d'un point de vue religieux pour des millions de gens (et pourtant s'il y a bien une "règle" complètement absurde et subjective, c'est bien celle là :mrgreen: ).

Pour les autres exemples, tu passes complètement à côté de mon propos. J'ai bien pris le temps de cadrer tout ça comme un point de vue personnel et tu me réponds que je viens t'imposer des vérités. Flemme de tout réécrire, je retourne dans la matrixxxx :mrgreen:
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