Comme un dimanche. Pas rasé, retour de jogging, j'attends mon tour à la boulangerie du coin. Trois serveuses. Deux hors d'âge, une plus accessible, bien que peu mise en valeur par l'espèce d'uniforme qu'elle porte. Un tablier couvert de farine, un chapeau ignoble, le tout dans les tons rouge bordeaux. Il y a du monde. Entre la retraitée-qui-n'a-que-ça-à-faire et qui discute pendant deux heures, le bricolo du dimanche qui prend sa baguette avant de se couper un doigt avec sa tronçonneuse, le temps passe.
Mon tour arrive.
La "jeune" m'interpelle.
E: "C'est pourquoââââââ ?
M : je voudrais une galette, mademoiselle.
E : vous voulez la choisir ?
M : Oui, je voudrais celle-là. Elle m'a parlé.
E :

M : C'est très indiscret comme question. Ca ne concerne que cette galette et moi. En plus je vais vous faire rougir.
E : Moi ? Me faire rougir ? C'est pas gagné.
M: Je vais prendre votre numéro de téléphone. On ira boire un verre ensemble. Et je vais gagner.
E:



M: Laissez tomber le numéro. J'ai déja gagné.
Je prends ma galette. Je paye a sa collègue (que je crois vaguement jalouse) et je m'en vais.
En me retournant pour remonter dans ma voiture, je distingue à travers la vitre tous les regards qui se portent sur moi... Je sens une douce chaleur m'envahir et un sourire diabolique se dessiner sur mon visage.
J'aime ces moments là.
H.