[Q] Des Questions existentielles ?

Note : 19

le 05.05.2008 par Hardouss

24 réponses / Dernière par Aurel le 26.05.2008, 14h58

Etat d'esprit / psychologie / dev perso / vie intérieure.
Un forum pour celles et ceux qui s'intéressent au dev perso, à l'équilibre intérieur, à la psychologie. Surmonter ses blocages, ses croyances limitantes, nourrir et développer ses forces, etc.
Bienvenue au club !
Azro a écrit :Pour moi, la meilleur façon d'oublier ça est d'entreprendre quelque chose... et de réussir
Avec le recul, je m'aperçois qu'au moment de vouloir m'attaquer à mes problèmes existentiels, je me suis mis en tête de "réussir". Comme si réussir dans les domaines où je ne brillais pas pourrait tout résoudre...

J'ai vite lâché l'affaire car j'ai compris que ça ne me correspondait pas... Du coup j'ai déserté FTS où il me semblait qu'on mettait beaucoup l'accent sur la réussite (je peux me tromper).

D'ailleurs tu la compares toi-même - Azro - à une drogue (bien que ce terme nécessite une précision)

Bref, tout ça pour vous mettre en garde contre cet idéal de réussite que peuvent incarner certains membres (je suis moi-même tombé dans ce piège)

Ma position actuelle (et discutable) sur le sujet est simple (et je l'ai déjà vue sur le forum) : surmonter ces questionnements passe par la "quête de la vibe"... Sentir la vibration vitale autour de soi... Objectif difficile s'il en est (et sur lequel je commence tout juste à bosser), je vous l'accorde.

A+ :D
Je ne te dis pas d'essayer de réussir à surmonter ton problème existentiel, parce qu'alors tu te mettrais encore plus de pression sur toi, et t'en as déjà assez comme ça. Le conseil que j'ai donné, c'est de réussir autre chose. Ca occupes ton esprit pour lui permettre de se reposer et te permettre de prendre du recul par rapport à ce problème, ça te fait expérimenter de nouvelles choses qui t'aideront peut être dans ta réflexion, et réussir te donne confiance en toi, ce qui te permet d'être plus sur de toi pour prendre une décision et l'assumer.
Oui, tu as raison, réussir est toujours positif. Je dis juste qu'il faut faire attention à ne pas idolâtrer la réussite ; je la vois plutôt comme un effet kiss cool d'un état d'esprit plus léger, plus vibrant.
[Message supprimé par l'auteur : Ces propos ne reflètent pas, ou plus ma pensée actuelle. J'ai beaucoup évolué dans mon approche de la séduction et des rapports hommes / femmes et je ne souhaite pas que des anciens messages puissent être lus aujourd'hui, par crainte qu'ils soient décontextualisés où qu'ils ne me ressemblent pas.]
Bonjour à tous,

Comme le dit IceCold, se fixer des objectifs et les atteindre est une façon d'apprécier la vie. Ce n'est pas seulement la réussite qui est source de bonheur mais aussi tout ce qui précède la réussite : avoir quelque chose à faire (quand tu as quelque chose à faire tu ne te poses pas de questions), le dépassement de soi, l'enrichissement personnel etc..
Cependant ces objectifs ne se limitent pas à ceux qui sont promus par la société (la carrière professionnelle, pour ne citer que celui-ci). Et là se pose la question de "Pourquoi se fixer tel objectif au lieu d'un autre?". La boucle est bouclée, et on se pose toujours les même questions existentielles.

Vous avez cité plusieurs pistes pour atteindre le bonheur, je rajoute les miennes :

La satisfaction de notre nature

Je suis parti du principe qu'il y a tout simplement des choses dont j'ai besoin (manger, dormir, copuler, reconnaissance sociale etc..) ou auxquelles je suis extrêmement réceptif (certains domaines culturels, certaines activités etc..) et que ces choses sont bien réelles. Le fait que je ne sois pas toujours capable d'expliquer pourquoi j'en ai besoin ou envie n'enlèvent rien à leur réalité. Et ce qui est tout aussi réel c'est que satisfaire ces besoins/envies inné(e)s est une source de bonheur phénoménal. J'ai donc accepté ce que j'étais : un homme avec des besoins et des envies contre lesquels il est vain de lutter et qu'il est bien plus agréable de satisfaire et d'essayer d'harmoniser avec mon idéologie et mon environnement.
Cependant la satisfaction de soi nécessite la connaissance de soi : c'est une difficulté, et non des moindres.
Par exemple on peut croire qu'on adore travailler parce qu'on a des problèmes avec un parent dont le principal critère de valeur est le travail. Or ce n'est pas le travail mais la reconnaissance de son parent que l'on recherche. Passer sa vie à travailler comme un âne reviendrait donc à se mentir à soi-même et à gâcher sa vie.

TIPS : Plusieurs solutions existent pour identifier ce qui nous rend vraiment heureux. Parmi celles-ci :
  • Décomposez les activités qui vous plaisent sous forme de caractéristiques élémentaires. Supprimer certaines caractéristiques et demandez-vous si cette activité vous semble toujours aussi attirante. Ainsi vous saurez exactement ce que vous recherchez dans une activité (ou dans une femme ou tout autre chose),
  • Décomposez les activités qui vous plaisent en caractéristiques élémentaires et identifiez les caractéristiques redondantes : c'est ce que vous recherchez.
La philosophie

Bien que la philosophie n'apporte pas de vérités, elle apporte une certaine paix et une certaine satisfaction par la construction de convictions (les fameux points de vue auxquels je ne sais plus qui faisait référence, ex : les nombreux participants du forum qui ont choisi le point de vue Nietzsien) et par le fait que rechercher la vérité donne un sens à sa vie.
En effet, il y a un paradoxe entre le fait qu'on recherche un sens à sa vie qu'on ne trouvera jamais et le fait que l'acte de recherche de la vérité donne en lui même un sens à sa vie. Pour certains d'entre vous cela peut être une solution à vos troubles existentiels.

Pour conclure, je pense que le plus important est de se connaître soi-même (=introspection) pour mieux se satisfaire et d'être capable, dans une certaine mesure, de justifier son mode de vie. Il ne faut pas non plus avoir peur de l'éphémère : le fait que l'on évolue en permanence ne doit pas nous empêcher de construire sur notre personnalité/idéologie du moment. Ne rien choisir ni entreprendre est un choix en lui même : celui de subir et, à moins qu'une réflexion soit vraiment nécessaire, c'est le pire des choix car "qui ne tente rien n'a rien" et certaines réponses arrivent par l'expérience et non par la réflexion.
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  • [+2] Constructif par Cyd07
Azro a écrit :Je ne te dis pas d'essayer de réussir à surmonter ton problème existentiel, parce qu'alors tu te mettrais encore plus de pression sur toi, et t'en as déjà assez comme ça. Le conseil que j'ai donné, c'est de réussir autre chose. Ca occupes ton esprit pour lui permettre de se reposer et te permettre de prendre du recul par rapport à ce problème, ça te fait expérimenter de nouvelles choses qui t'aideront peut être dans ta réflexion, et réussir te donne confiance en toi, ce qui te permet d'être plus sur de toi pour prendre une décision et l'assumer.
Tout ça revient à se mettre des oeilleres et à occulter les questions les plus importantes de la vie, à savoir celles que posent ce jeune homme. Ce n'est pas parce que tu n'as pas le courage d'affronter les vrais questions qu'il faut en dispenser les autres.
"Occupe toi l'esprit"... Ca veut dire en gros "reste dans un reve." Ce n'est pas parce que ces questions font du mal qu'il faut se divertir en faisant du sport ! C'est quand meme le plus important dans la vie tout ça ! c'est avec des raisonnements comme les tiens qu'on retrouve des vieillards qui ont peur de mourir, alors que ça fait 90 ans qu'ils sont sur cette terre.
Ayez un peu le courage de vous poser de vrais questions.
Meme si c'est insoluble ! Celui qui evite ça le regrettera.
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  • [0] Il y'a du vrai... par Dropt
c'est avec des raisonnements comme les tiens qu'on retrouve des vieillards qui ont peur de mourir, alors que ça fait 90 ans qu'ils sont sur cette terre.
Oui et non : les personnes qui vivent et meurent heureuses sont généralement celles qui ne se posent pas de questions et qui sont toujours en mouvement. C'est un peu comme quand t'es gosse : tu passes ton temps à t'amuser et tu es heureux dans ton ignorance. Le problème se pose dès lors qu'il y a une prise de conscience sur son vide existentiel : c'est la case "no return". A partir de là effectivement tu es obligé de faire face à ces questions et tu ne peux les fuir dans l'occupation. Cependant trouver un sens à sa vie est un travail de longue haleine : il faut être patient pour trouver ses vérités, son interprétation des choses. Au long de cette quête, on est parfois un peu dépressif face à tant d'incertitudes et dans ces moments là, rien ne vaut les activités hédonistes pour relativiser et rebooster son moral. Du coup, j'aurais envie de dire à Hardous : "bosses bien ton BAC et éclates-toi pendant ton temps libre : tu te poseras ces questions après ton examen, quand t'auras le temps. De toute manière, c'est pas en 2semaines ni même en 2ans que tu trouveras des réponses".
Je suis parti du principe qu'il y a tout simplement des choses dont j'ai besoin (manger, dormir, copuler, reconnaissance sociale etc..) ou auxquelles je suis extrêmement réceptif (certains domaines culturels, certaines activités etc..) et que ces choses sont bien réelles. Le fait que je ne sois pas toujours capable d'expliquer pourquoi j'en ai besoin ou envie n'enlèvent rien à leur réalité.
Totalement d'accord. Il faut à la fois savoir, "dans l'absolu", que ça n'a pas de sens puisqu'on a une fin, et "en pratique" (dans la vie) il ne faut pas hésiter à agir et à penser en accord avec ce qu'on ressent.

Je ne peux pas dire mieux que "j'ai une pulsion de vie, je la suis". Il ne s'agit donc pas de faire des choses en poursuivant un objectif, mais en étant poussé de l'intérieur.


Je crois que Descartes lui-même disait que la métaphysique c'est bien, mais quelques heures par an. Il faut donc se poser ces questions mais ne pas être obsédé par elles, parfois (souvent) elles doivent nous quitter pour nous permettre d'être.
Joueur75 a écrit :Tout ça revient à se mettre des oeilleres et à occulter les questions les plus importantes de la vie, à savoir celles que posent ce jeune homme. Ce n'est pas parce que tu n'as pas le courage d'affronter les vrais questions qu'il faut en dispenser les autres.
Evite de faire des affirmations sur des gens que tu ne connais pas, ça t'éviteras de paraitre... immature (pour rester poli). On discute des idées, attaquer les autres sur un plan personnel pour tenter (vainement) de dévaloriser leurs propos, c'est pas très malin. Donne des arguments, plutôt, ce serait plus constructif.
Joueur75 a écrit :"Occupe toi l'esprit"... Ca veut dire en gros "reste dans un reve." Ce n'est pas parce que ces questions font du mal qu'il faut se divertir en faisant du sport ! C'est quand meme le plus important dans la vie tout ça ! c'est avec des raisonnements comme les tiens qu'on retrouve des vieillards qui ont peur de mourir, alors que ça fait 90 ans qu'ils sont sur cette terre.
Quand quelqu'un ne prends qu'une partie de ce que j'ai dit pour en tirer le sens qu'il veut, je sais pas pourquoi ça ne me donne pas envie de répondre... Allez, je fais un petit effort et te quote un message que j'ai posté plus haut, car je doute que tu l'ai lu vu ta réaction...
En me basant sur ma propre expérience, je me rends compte qu'il n'est pas toujours facile de surmonter ses problèmes. Moi aussi, avant, je croyais que la volonté à elle seule était suffisante. C'est faux. La volonté a besoin de temps pour accomplir son travail, et passer ce temps à réussir des choses vaut mieux que de le passer à broyer du noir. Après, c'est sur qu'il ne faut pas se mépprendre : si tu ne fais pas face à tes problèmes, tu ne les résoudras surement jamais. Mais y'a une marge entre y faire face et devenir obsédé par eux. Se focaliser trop longtemps sur quelque chose est mauvais pour l'être humain, c'est pour cela qu'on a toujours besoin d'un peu de changement.
Maintenant que c'est plus clair, je poursuis.

Pour ma part, j'ai dépassé ce stade, ça m'a pris des années, et c'est pour ça que je sais qu'il est très sain d'arrêter d'y penser tout le temps. Quand tu étais petit et que t'arrivais pas à résoudre un problème, ton prof te conseillait d'en faire un autre et d'y revenir plus tard. Ce n'est pas une question de courage (notion qu'on relativise avec le temps), car le courage c'est de se poser la question. Trouver la réponse, par contre, c'est un processus qui prends du temps. C'est de la réflexion, c'est l'expérience de la vie, et ce n'est pas en clouant ton cul sur une chaise à sois-disant affronter ton problème que tu trouveras des solutions, crois moi. Si tu n'y arrives pas encore, c'est que tu n'es simplement pas encore prêt. Tu n'as pas l'expérience/maturité/recul/etc. nécessaire, et il n'y a aucune honte à cela. C'est comme si tu fais de la musculation. Tu veux porter 60 kilos mais t'arrives à peine à en soulever 30. Qu'est ce que tu fais, tu t'acharnes dessus et détruit tes muscles, ou alors tu continues ta progression en sachant que dans quelques semaines, t'y arriveras ?
Joueur75 a écrit :Ayez un peu le courage de vous poser de vrais questions.
Meme si c'est insoluble !
Consternant...
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  • [+1] Il y'a du vrai... par Cyd07
Assez d'accord avec toi Azro dans l'ensemble. Mais tu sembles envisager la progression comme linéaire. Pour moi il s'agit plus de cycles. J'ai déjà eu au moins une période comme cela, pendant laquelle j'étais pris par des questions existentielles telles que celles posées ici.





En somme j'étais nihiliste, je doutais de tout, mon esprit s'attaquait à tout ce qui se présentait à lui, allant aussi loin que possible vers les causes premières ou les finalités ultimes, jusqu'à anéantissement de l'objet de pensée en question.

Et à un moment je me suis rendu compte que ces questions ne m'obsédaient plus, je ne me les posais même plus, je ne détruisais plus en pensée tout ce qui se présentait. J'avais retrouvé un équilibre, une sérénité par rapport à ces questions, et surtout un pouvoir de m'engager dans ce que je faisais, que bien sûr j'avais perdu temporairement.





Je crois que ces "phases nihilistes", à la manière du doute hyperbolique cartésien, sont nécessaires, elles servent à remettre à plat tout un tas de croyances plus ou moins fossilisées, quitte à être véritablement perdu un moment. Quand cette phase est digérée, on finit par retrouver, non pas le cogito de Descartes, mais soi-même, on a passé une étape, on peut se remettre en quête de notre idéal propre, de ce que notre nature profonde nous intime de faire. Pour moi, j'ai (re)trouvé une éthique propre et la volonté de m'y tenir.





Pour l'instant j'ai eu une phase comme celle-là, je crois que j'en vivrai d'autres. Si mon cas peut effectivement être appliqué à d'autres, sache que ce n'est pas dramatique et surtout que ça va passer. Mais (et là je m'écarte d'Azro) n'hésite pas à te poser vraiment ces questions, il faut aller assez loin dans la destruction pour retrouver des bases solides, même si c'est inconfortable au possible. Ne les cache pas en te divertissant, car elles reviendront. Mais sache aussi que tu les dépasseras, un jour tu te retourneras en te disant "tiens, je me sens bien, ça fait un moment que je ne suis plus perdu, je me sens bien plus frais, bien plus fort même qu'avant le doute".
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