Posté : 01.07.08
Peut-être sur base d'un exemple? Je vais essayer sans faire trop long:
Parmi les vrais besoins, nous retrouvons le besoin de toucher et d'être touché. Les études de déprivations montrent l'état fondamentalement désolant dans lequel se trouvent des enfants qui n'ont pas été touché suffisamment. Même chez les bébé primates, s'ils ont le choix entre une structure métallique dispensant du lait et un leurre en fourrure, c'est sur la fourrure qu'ils passeront la plupart de leur journée. Quelque chose de fondamental donc!
L'humain adulte qui trouve son besoin de toucher insatisfait va user de toutes ses possibilités pour obtenir ce dont il a besoin, le cas échéant, indirectement. Il va peut-être s'inscrire à des massages, fréquenter des prostituées, vouloir faire l'amour sans réelle pulsion sexuelle derrière (anorgasme)... juste pour obtenir des bribes imparfaites d'un toucher authentique. A défaut de mieux, il va mettre à la place d'une satisfaction réelle des remplaçants imparfaits qui touchent bien à son besoin de base, mais le laissent aussi largement inassouvi.
L'imperfection des tels compensateurs peut même aller plus loin. L'être humain peut choisir de faire taire tout simplement le bouillonnement interne de son besoin non satisfait et tout bêtement découvrir que certaines substances, l'alcool, certaines drogues, le sport excessif... peuvent apaiser le ressenti du manque fondamental.
Quasiment tous les compensateurs mènent ainsi au désastre. Parfois de par leur nocivité, mais surtout et toujours de par leur caractère inapproprié à prendre en charge le besoin original. Au bout d'un tel chemin, l'on trouve effectivement l'épuisement total, l'attitude de "résignation acquise" et donc la dépression.
Hormis le fait qu'il existe toute une série d'autres états dépressifs et que beaucoup plus mènent au suicide qu'à une œuvre d'art exceptionnelle, la question de leur sens (s'il en est) se pose toujours par rapport au besoin initial: Si ton œuvre d'art te permet juste un accès plus facile aux drogues et aux groupies (les compensateurs), un jour, tu vas t'éclater la cervelle.
En résumée, la frustration d'un réel besoin ne peut être maintenue à l'infini sans dégâts majeurs. L'apprentissage du retardement de la satisfaction si cher à notre culture produit ici les pires aberrances et aliénations.
La gestion des désirs est une toute autre chose.
C.
Parmi les vrais besoins, nous retrouvons le besoin de toucher et d'être touché. Les études de déprivations montrent l'état fondamentalement désolant dans lequel se trouvent des enfants qui n'ont pas été touché suffisamment. Même chez les bébé primates, s'ils ont le choix entre une structure métallique dispensant du lait et un leurre en fourrure, c'est sur la fourrure qu'ils passeront la plupart de leur journée. Quelque chose de fondamental donc!
L'humain adulte qui trouve son besoin de toucher insatisfait va user de toutes ses possibilités pour obtenir ce dont il a besoin, le cas échéant, indirectement. Il va peut-être s'inscrire à des massages, fréquenter des prostituées, vouloir faire l'amour sans réelle pulsion sexuelle derrière (anorgasme)... juste pour obtenir des bribes imparfaites d'un toucher authentique. A défaut de mieux, il va mettre à la place d'une satisfaction réelle des remplaçants imparfaits qui touchent bien à son besoin de base, mais le laissent aussi largement inassouvi.
L'imperfection des tels compensateurs peut même aller plus loin. L'être humain peut choisir de faire taire tout simplement le bouillonnement interne de son besoin non satisfait et tout bêtement découvrir que certaines substances, l'alcool, certaines drogues, le sport excessif... peuvent apaiser le ressenti du manque fondamental.
Quasiment tous les compensateurs mènent ainsi au désastre. Parfois de par leur nocivité, mais surtout et toujours de par leur caractère inapproprié à prendre en charge le besoin original. Au bout d'un tel chemin, l'on trouve effectivement l'épuisement total, l'attitude de "résignation acquise" et donc la dépression.
Hormis le fait qu'il existe toute une série d'autres états dépressifs et que beaucoup plus mènent au suicide qu'à une œuvre d'art exceptionnelle, la question de leur sens (s'il en est) se pose toujours par rapport au besoin initial: Si ton œuvre d'art te permet juste un accès plus facile aux drogues et aux groupies (les compensateurs), un jour, tu vas t'éclater la cervelle.
En résumée, la frustration d'un réel besoin ne peut être maintenue à l'infini sans dégâts majeurs. L'apprentissage du retardement de la satisfaction si cher à notre culture produit ici les pires aberrances et aliénations.
La gestion des désirs est une toute autre chose.
C.