@soph
J'ai récemment vécu une situation qui a peut-être été assez proche (au sujet de ce que la fille a ressenti). J'espère que mes réponses t'éclaireront quant au ressenti de ton ex.
Jouer sur la peur de l'autre de vous perdre, ça a toujours marché
C'est une très mauvaise idée. Un homme amoureux a certes un attachement affectif qui peut être très fort, mais ce n'est pas forcément pour autant que sur un plan intellectuel il raccroche son sens critique, surtout si tu n'as pas su le mettre en confiance. Alors si tu le menaces de rupture:
-OK, son attachement affectif l'incitera à faire des concessions pour rester avec toi
-Mais en parallèle, il gardera bien en mémoire:
-d'une part le sacrifice qu'il a dû faire et donc une certaine incompatibilité entre vos caractères,
-d'autre part le fait que tu n'hésites pas à prendre le risque d'une rupture, ce qui va sérieusement le faire douter du fait que tu aies une quelconque affection pour lui. Si ce doute est fort, et confronté à un attachement tout aussi fort, la contradiction est terrible et risque de lui faire péter les plombs (ce qui m'est arrivé). Et c'est semble-t-il ce qui arrive quand tu dis :
J'ai essayé d'être constructive face à un gamin qui tenait comme un chien enragé à sa frame de "je suis la victime et tu me fais mal" et ne voulait rien entendre d'autre.
Oui, victime de ton chantage affectif. Et s'il n'a pas assez de (mauvais?) caractère pour te larguer direct, il n'est pas non plus assez soumis (zen? confiant?) pour tout accepter sans broncher et ne pas se poser de questions.
Mais c'est vrai d'ailleurs, pourquoi es-tu prête à user de chantage affectif?
Ses insécurités ne sont pas totalement infondées. Dans l'état actuel des choses, ce n'est pas l'homme de ma vie, mais je serais bien restée avec un petit peu plus longtemps
Je dois dire que ça me laisse (ça m'a laissé) perplexe. Y a-t-il une explication "honorable" de ce sentiment? Je serais tenté de faire la traduction très aigrie suivante :
Il me permet de baiser facilement et d'avoir une oreille attentive, des paroles réconfortantes, une sorte de doudou humain (un AFC quoi). Mais je ne suis pas amoureuse de lui, je tiens pas à lui, je ne serais prête à aucun sacrifice pour rester avec lui parce que sa valeur propre, individuelle ne m'intéresse pas, seule son "utilité affective" m'importe. A partir de là, à peu près n'importe qui peut prendre sa place. En conséquence, à l'instant où il ne remplit plus son rôle affectif, je le jette.
Ceci pouvant être partie inconscient ou du moins pas vraiment assumé.
Avec ça, si ton mec n'est pas une victime, je ne vois pas ce qu'il faut de plus.
Bon, ce que j'ai écrit ci-dessus est défendable, vraisemblable bien que très amer, j'ai pensé ça pour mon ex et ça me semble a priori applicable à toi soph (désolé). Là où ça me trouble, c'est que dans les deux cas on ressent quand même une certaine souffrance de la fille...je tendrais a priori à rejoindre d'autres membres sur la piste de la technique pour ne pas culpabiliser, parce que cette souffrance n'amène aucune réaction.
1ère étape:
J'ai essayé d'être constructive face à un gamin qui tenait comme un chien enragé à sa frame de "je suis la victime et tu me fais mal" et ne voulait rien entendre d'autre.
[...]
Je suis finalement partie chez une copine, et je l'ai laissé dans un sale état.
Dans les faits la relation pourrait encore être sauvée, en pratique on rejette la faute sur l'autre pour justifier l'inaction auprès de soi-même.
2ème étape
Je ne suis pas certaine qu'on n'aurait pas été capables de résoudre ça à un autre moment, mais tant pis.
Dans les faits il commence en effet à être trop tard, on peut donc sans "risque" dire "en fait on aurait pu résoudre nos problèmes"...mais bon, ne risquons pas d'être pris au mot et ajoutons vite "tant pis on oublie". C'est fini et c'est pas ma faute. Circulez, y'a plus rien à voir.
Ici, soph, si ton copain avait été un pur Mec balèze, sûr de lui et plein aux as, aurais-tu dit "tant pis" si facilement?
Mais là en fait, en y réfléchissant cette question est vraiment innocente et fondamentale. J'en ignore la réponse. Sérieusement.
Parce qu'à y repenser, ce genre de comportement n'est pas particulier aux femmes ni même à la séduction. C'est une arme de procrastination redoutable que j'emploie hélas très souvent.
Boah, je sais pas, ça peut être sympa comme sortie mais bon, je sais pas...
Ouais, c'est peut-être pas si mal mais ça va être chaud, faut que je m'inscrive avant ce soir
Je suis peut-être en train de rater un truc génial, meeeerde
Je pense que j'ai raté un truc sympa...j'ai été un peu con sur ce coup-là...bah, tant pis, je raterai pas le prochain gros évènement.
Et non, ce ne sont pas des réponses que je donne aux potes pour ne pas leur dire franchement que j'en ai rien à foutre de leur sortie pourrie. Je me prends vraiment la tête.
Et c'est la même question obsédante que je me pose parfois : est-ce que la sortie me semblait vraiment pourrie (et c'est une sorte de pression extérieure, de volonté de montrer que j'ai une vie sociale qui me pousse à y aller) ou est-ce que c'est un genre de crainte de l'échec ou de je ne sais quoi qui m'a fait voir des côtés négatifs (alors que je voulais vraiment y aller)?
Et une autre question, peut-être la bonne : mais est-ce ce que la question ci-dessus a vraiment un sens? Pourquoi je me la pose au lieu de me dire simplement "OK j'y vais" ou "bof, non" sans regrets?
Et la troisième, celle que mes potes pourraient se poser en me voyant agir comme décrit ci-dessus : Non mais il se fout de nous ou quoi?
Alors, faisons un parallèle : la souffrance et le fatalisme de soph pourraient-il être authentiques? A-t-elle vraiment espéré être capable de faire quelque chose pour sauver son couple tandis qu'elle le laissait couler? Si c'est le cas, alors je la plains.
Soph, si tu pouvais en dire plus sur ce que tu as ressenti depuis le début de ta relation, voire même avant, ça m'intéresse vraiment.