Re: Le jeu de l'orphelin
Posté : 19.12.14
Salut,
Je ne pense pas avoir assez insisté là-dessus, mais ces derniers temps, j'étais dans le contexte de ma rupture avec Aurélie, et j'ai vraiment été chamboulé.
Lorsque j'ai parlé de ma rupture à une amie, elle m'a dit qu'elle avait toujours cru que ma copine était un détail un peu flou de ma vie sans grande importance, et elle était étonnée que ça m'affecte tant.
Il est vrai que la relation que j'avais avec Aurélie, avant cette rupture, était très intime et particulièrement exclusive, et absolument aucun de mes proches ne savait à quel point j'étais attaché à elle : ni ma famille, ni mes amis, ni personne, à part elle-même. Et encore, elle m'avouera qu'elle croyait que je ne l'aimais pas, même si on avait un attachement profond que rien ne remettait en doute. Était-ce par honte, par peur de paraître dépendant, par jalousie, par opportunisme potentiel, par égoïsme, ou par déni que je présentais ainsi ma relation avec elle ? Je ne le sais. (Même ici sur ce forum, le côté "détail un peu flou de ma vie" transparaît.) Ce qui est certain, c'est que malgré la relation chaotique que j'ai eue avec elle, cette relation qui ressemblait à un jeu vu de l'extérieur, cette relation qui n'avait rien de standard et qui ne devait surtout pas paraître sérieuse, j'ai clairement vécu pour la première fois de ma vie une véritable rupture, avec la fille avec qui j'avais passé 7 ans de ma vie. Et mon Dieu, ce fut une épreuve douloureuse !
J'ai un peu de peine à me remémorer mon état, on ne se souvient jamais vraiment des sentiments qu'on vit à un instant donné, juste des actes et de nos pensées, mais je sais que pendant les deux-trois premières semaines, je pétais véritablement les plombs ! J'étais gonflé d'adrénaline, plusieurs fois il a fallu que je sorte courir comme un taré pour me décharger, j'avais envie de gueuler dans la rue, je ne pouvais pas rester en place, il fallait constamment que je bouge, que je parte, loin, et une fois arrivé il fallait que je reparte, une fois j'ai été embrouiller des mecs en soirée pour en venir aux mains (ce qui ne me ressemble pas, heureusement un des gars m'a posé une question à laquelle je n'ai pas su répondre : « Pourquoi tu nous cherches ? » ce qui m'a calmé), une autre fois j'ai roulé à 200 km/h dans le brouillard, j'ai aussi pris plusieurs substances plus ou moins illicites, et bien entendu je me suis posé des millions de questions sur elle, sur notre relation, sur moi, sur la vie... Tout me semblait irréel, autant dans ce que je vivais que dans les événements et rebondissements extérieurs ou non qui venaient ponctuer cette rupture, et sur lesquels je ne m'étendrai pas.
J'avais cherché 2-3 tucs sur le forum à propos de rupture, mais malheureusement je n'ai rien trouvé de probant. En ce qui concerne mes proches, d'une part, presque personne n'avait vécu de relation longue comme la mienne, et il était évident qu'ils ne comprenaient pas vraiment ce que je vivais (par exemple quand j'ai essayé de développer certains trucs avec mon meilleur ami, il me rétorquait « Mais t'as quel âge ? ») et d'autre part, j'avais affiché tant d'indépendance et de détachement vis-à-vis d'Aurélie qu'ils se foutaient de ma gueule lorsque je leur disais que c'était terminé avec elle. Seules mes deux soeurs n'ont jamais remis en question ma rupture, et semblaient vraiment s'inquiéter pour moi. Être enfin pris au sérieux m'a fait du bien ponctuellement, malheureusement le hasard du calendrier a fait qu'elles partaient durant un voyage de plusieurs mois sur un autre continent, donc je me suis quand même retrouvé/senti seul.
En ce qui concernait Aurélie — car bien entendu je l'ai recontactée — elle se tuait à la tâche dans ses études et dans le million d'activités auquel elle se consacrait. Elle n'avait pas encore percuté, me confiait-elle, et elle se laissait simplement aller par le flot continu de tâches à effectuer, de responsabilités, de travaux à rendre, de sorties organisées par ses amies, etc. tout en appréciant le fait qu'elle avait l'impression de se sentir libre en fait. Très égoïstement (mais sans que ce soit volontaire bien sûr), savoir qu'elle allait plutôt bien ne faisait qu'empirer les choses pour moi.
Enfin bref. J'en parle parce que je me rends compte que j'ai voulu brûler des étapes en faisant mon deuil un peu trop vite, et en essayant de paraître (encore) aller bien, à peine quelques jours après. J'ai essayé, artificiellement, de me concentrer sur autre chose, que ce soit de nouvelles activités, du sport, sortir avec des potes, essayer misérablement de draguer d'autres nanas et de me dire « allez ça va me faire du bien de penser à d'autres filles », etc. mais la réalité me rattrapait constamment, et si violemment qu'aujourd'hui, je dois me rendre à l'évidence, je ne peux pas parler de changement profond sans prendre en compte cette fracture brutale dans ma vie.
Pour la petite histoire, notre relation pouvait paraître chaotique de l'extérieur, mais de l'intérieur, elle était fusionnelle, tendre et basée sur une confiance et une amitié incontestable. Et si notre rupture était devenue l'évolution logique de notre relation, inévitable, nous revoir, en discuter [et FC] n'était pas étrange pour autant. Tout au long de ces deux mois, nous avons évolué dans ce contexte (le sentiment de regret a pris le pas sur son sentiment de liberté), et si plusieurs fois nous avons été tentés de vivre notre rupture en restant amis, j'ai remarqué que ça ne pourrait jamais fonctionner pour moi, c'est pourquoi j'ai voulu couper les ponts, définitivement. La première fois, j'ai ressenti un vide terrible directement après l'avoir laissée, puis j'ai vécu une journée horrible, du même ordre que les premiers jours qui ont suivi la rupture. J'ai été soulagé lorsque le lendemain, elle a craqué en m'envoyant un message dans lequel elle me disait qu'elle ne savait pas si elle y arriverait. Nous nous sommes alors revus, nous avons à nouveau discuté, mis les choses à plat. Puis à nouveau, j'ai pris conscience que véritablement, il n'y avait vraiment que cette solution pour qu'on puisse avancer l'un et l'autre, alors à nouveau, j'ai coupé les ponts, à nouveau définitivement (sic). C'était avant-hier.
Depuis, je suis vraiment très surpris de constater que je vais plutôt bien. Moi qui m'attendais à affronter un vide intersidéral, des envies de se jeter d'un pont et autres joyeusetés, j'ai l'impression de vivre très normalement, et je ne me sens pas mal. Le sentiment que j'ai, c'est que c'est comme si on avait tellement discuté que j'avais enfin pu lui dire tout ce que j'avais sur le coeur, et qu'enfin cette rupture était consommée (pour moi). Je fais bien sûr attention de ne pas trop trop penser au passé, mais je me sens enfin confiant. Je ne saurais pas dire si c'est une bonne chose, car ma douleur était malgré tout un puissant moteur de changement, au niveau des filles, au niveau professionnel, au niveau de mon investissement dans diverses activités. Je ne saurais pas non plus dire si ça va durer, puisque je me sens comme lorsqu'on se recontactait (on savait qu'on ne se remettait pas ensemble, mais on ne se privait pas l'un de l'autre), à la différence que cette fois, elle n'est plus dans ma vie. J'ai un peu peur que ce soit du déni sans que je ne m'en rende compte. Bref, je vais quand même en profiter pour passer à autre chose et pour me concentrer sur la raison de ma présence sur ce forum.
Désolé de m'être épanché ainsi, mais comme je l'ai dit, je suis persuadé qu'il s'agit d'une partie de ma vie que je ne peux négliger dans un contexte de développement personnel, et c'est pourquoi il était nécessaire que je pose par écrit tout ça.
Je ne pense pas avoir assez insisté là-dessus, mais ces derniers temps, j'étais dans le contexte de ma rupture avec Aurélie, et j'ai vraiment été chamboulé.
Lorsque j'ai parlé de ma rupture à une amie, elle m'a dit qu'elle avait toujours cru que ma copine était un détail un peu flou de ma vie sans grande importance, et elle était étonnée que ça m'affecte tant.
Il est vrai que la relation que j'avais avec Aurélie, avant cette rupture, était très intime et particulièrement exclusive, et absolument aucun de mes proches ne savait à quel point j'étais attaché à elle : ni ma famille, ni mes amis, ni personne, à part elle-même. Et encore, elle m'avouera qu'elle croyait que je ne l'aimais pas, même si on avait un attachement profond que rien ne remettait en doute. Était-ce par honte, par peur de paraître dépendant, par jalousie, par opportunisme potentiel, par égoïsme, ou par déni que je présentais ainsi ma relation avec elle ? Je ne le sais. (Même ici sur ce forum, le côté "détail un peu flou de ma vie" transparaît.) Ce qui est certain, c'est que malgré la relation chaotique que j'ai eue avec elle, cette relation qui ressemblait à un jeu vu de l'extérieur, cette relation qui n'avait rien de standard et qui ne devait surtout pas paraître sérieuse, j'ai clairement vécu pour la première fois de ma vie une véritable rupture, avec la fille avec qui j'avais passé 7 ans de ma vie. Et mon Dieu, ce fut une épreuve douloureuse !
J'ai un peu de peine à me remémorer mon état, on ne se souvient jamais vraiment des sentiments qu'on vit à un instant donné, juste des actes et de nos pensées, mais je sais que pendant les deux-trois premières semaines, je pétais véritablement les plombs ! J'étais gonflé d'adrénaline, plusieurs fois il a fallu que je sorte courir comme un taré pour me décharger, j'avais envie de gueuler dans la rue, je ne pouvais pas rester en place, il fallait constamment que je bouge, que je parte, loin, et une fois arrivé il fallait que je reparte, une fois j'ai été embrouiller des mecs en soirée pour en venir aux mains (ce qui ne me ressemble pas, heureusement un des gars m'a posé une question à laquelle je n'ai pas su répondre : « Pourquoi tu nous cherches ? » ce qui m'a calmé), une autre fois j'ai roulé à 200 km/h dans le brouillard, j'ai aussi pris plusieurs substances plus ou moins illicites, et bien entendu je me suis posé des millions de questions sur elle, sur notre relation, sur moi, sur la vie... Tout me semblait irréel, autant dans ce que je vivais que dans les événements et rebondissements extérieurs ou non qui venaient ponctuer cette rupture, et sur lesquels je ne m'étendrai pas.
J'avais cherché 2-3 tucs sur le forum à propos de rupture, mais malheureusement je n'ai rien trouvé de probant. En ce qui concerne mes proches, d'une part, presque personne n'avait vécu de relation longue comme la mienne, et il était évident qu'ils ne comprenaient pas vraiment ce que je vivais (par exemple quand j'ai essayé de développer certains trucs avec mon meilleur ami, il me rétorquait « Mais t'as quel âge ? ») et d'autre part, j'avais affiché tant d'indépendance et de détachement vis-à-vis d'Aurélie qu'ils se foutaient de ma gueule lorsque je leur disais que c'était terminé avec elle. Seules mes deux soeurs n'ont jamais remis en question ma rupture, et semblaient vraiment s'inquiéter pour moi. Être enfin pris au sérieux m'a fait du bien ponctuellement, malheureusement le hasard du calendrier a fait qu'elles partaient durant un voyage de plusieurs mois sur un autre continent, donc je me suis quand même retrouvé/senti seul.
En ce qui concernait Aurélie — car bien entendu je l'ai recontactée — elle se tuait à la tâche dans ses études et dans le million d'activités auquel elle se consacrait. Elle n'avait pas encore percuté, me confiait-elle, et elle se laissait simplement aller par le flot continu de tâches à effectuer, de responsabilités, de travaux à rendre, de sorties organisées par ses amies, etc. tout en appréciant le fait qu'elle avait l'impression de se sentir libre en fait. Très égoïstement (mais sans que ce soit volontaire bien sûr), savoir qu'elle allait plutôt bien ne faisait qu'empirer les choses pour moi.
Enfin bref. J'en parle parce que je me rends compte que j'ai voulu brûler des étapes en faisant mon deuil un peu trop vite, et en essayant de paraître (encore) aller bien, à peine quelques jours après. J'ai essayé, artificiellement, de me concentrer sur autre chose, que ce soit de nouvelles activités, du sport, sortir avec des potes, essayer misérablement de draguer d'autres nanas et de me dire « allez ça va me faire du bien de penser à d'autres filles », etc. mais la réalité me rattrapait constamment, et si violemment qu'aujourd'hui, je dois me rendre à l'évidence, je ne peux pas parler de changement profond sans prendre en compte cette fracture brutale dans ma vie.
Pour la petite histoire, notre relation pouvait paraître chaotique de l'extérieur, mais de l'intérieur, elle était fusionnelle, tendre et basée sur une confiance et une amitié incontestable. Et si notre rupture était devenue l'évolution logique de notre relation, inévitable, nous revoir, en discuter [et FC] n'était pas étrange pour autant. Tout au long de ces deux mois, nous avons évolué dans ce contexte (le sentiment de regret a pris le pas sur son sentiment de liberté), et si plusieurs fois nous avons été tentés de vivre notre rupture en restant amis, j'ai remarqué que ça ne pourrait jamais fonctionner pour moi, c'est pourquoi j'ai voulu couper les ponts, définitivement. La première fois, j'ai ressenti un vide terrible directement après l'avoir laissée, puis j'ai vécu une journée horrible, du même ordre que les premiers jours qui ont suivi la rupture. J'ai été soulagé lorsque le lendemain, elle a craqué en m'envoyant un message dans lequel elle me disait qu'elle ne savait pas si elle y arriverait. Nous nous sommes alors revus, nous avons à nouveau discuté, mis les choses à plat. Puis à nouveau, j'ai pris conscience que véritablement, il n'y avait vraiment que cette solution pour qu'on puisse avancer l'un et l'autre, alors à nouveau, j'ai coupé les ponts, à nouveau définitivement (sic). C'était avant-hier.
Depuis, je suis vraiment très surpris de constater que je vais plutôt bien. Moi qui m'attendais à affronter un vide intersidéral, des envies de se jeter d'un pont et autres joyeusetés, j'ai l'impression de vivre très normalement, et je ne me sens pas mal. Le sentiment que j'ai, c'est que c'est comme si on avait tellement discuté que j'avais enfin pu lui dire tout ce que j'avais sur le coeur, et qu'enfin cette rupture était consommée (pour moi). Je fais bien sûr attention de ne pas trop trop penser au passé, mais je me sens enfin confiant. Je ne saurais pas dire si c'est une bonne chose, car ma douleur était malgré tout un puissant moteur de changement, au niveau des filles, au niveau professionnel, au niveau de mon investissement dans diverses activités. Je ne saurais pas non plus dire si ça va durer, puisque je me sens comme lorsqu'on se recontactait (on savait qu'on ne se remettait pas ensemble, mais on ne se privait pas l'un de l'autre), à la différence que cette fois, elle n'est plus dans ma vie. J'ai un peu peur que ce soit du déni sans que je ne m'en rende compte. Bref, je vais quand même en profiter pour passer à autre chose et pour me concentrer sur la raison de ma présence sur ce forum.
Désolé de m'être épanché ainsi, mais comme je l'ai dit, je suis persuadé qu'il s'agit d'une partie de ma vie que je ne peux négliger dans un contexte de développement personnel, et c'est pourquoi il était nécessaire que je pose par écrit tout ça.