Re: Le rapport à la famille
Posté : 15.05.16
Je comprends ton point de vue amelia mais il est trop classique et traditionnel.
Il y' a plein de facteurs qui peuvent amener des gens à parler froidement de leur famille. Beaucoup de mes connaissances me prennent pour un fou quand je leur dis que je pourrais regarder mon père mourir sans sourciller. Alors bien sûr ce n'est pas totalement vrai, je l'aiderai au mieux si je pouvais mais je ne lui donnerai pas un rein s'il en avait besoin et qu'on était compatible par exemple.
Le vécu familial est quelque chose de très marquant et j'ai remarqué que plusieurs personnes étaient négativement marquées par ce vécu jusque dans leur vie d'adulte. Peur de l'abandon, du rejet, comportement violent et destructeur, goût du risque exacerbé... Et ces mêmes personnes peuvent te raconter des horreurs vécues dans leur enfance avec le sourire et même une certaine nostalgie.
Et je me rappelle quand j'avais 9 ans et que je comptais jusqu'à 5 pour me donner du courage et sonner... chez moi parce que je savais que mon père était là. Je ressens encore la peur, la panique même, le désarroi de savoir que fuguer ne sert à rien parce que au pire tu meurs de faim et au mieux tu vas retourner dans ta famille. Et c'est un seul exemple parmi tant d'autres.
Vous savez ce qui est marrant? Mon père se plaint aujourd'hui que je ne vais jamais le voir, il ne comprend pas pourquoi je ne laisse pas tout cela dans le passé, il ne regrette rien et pense que je surréagis. Et tous les autres membres de ma famille sont d'accord avec lui.
Je ne suis pas un cas unique. Je me rappelle d'une émission sur TF1 quand j'étais ado et qui s'appelait "C'est quoi l'amour". Il y' avait un adolescent de quinze ans qui avait deux petits frères de huit et cinq ans, ses demi-frères. Il les obligeait à lui faire des fellations. Quand leur mère l'a découvert, elle a dénoncé son fils ainé aux autorités mais elle a aussi forcé par du chantage affectif ses plus jeunes fils à pardonner à leur grand frère. Pour renouer avec la famille. Et le plus flippant c'était les adultes qui s'extasiaient à côté que des enfants si jeunes aient eu la force de pardonner. Comme s'ils avaient le choix.
Ce sont des exemples extrêmes mais plus courants qu'ils en ont l'air. Je ne connais personne dans mon entourage immédiat qui n'ait pas vécu d'une manière ou d'une autre un abus psychologique, physique ou sexuel dans son enfance. Et la plupart d'entre eux sont très attachés à leur famille et aux valeurs familiales. Ça fait peur.
Je ne dis pas que c'est ton cas amelia et je ne te le souhaite pas, du plus profond de mon cœur. Mais il faut voir à ne pas juger des gens parce qu'ils ne sont pas familles. Comme je ne juge pas les gens qui sont très attachés à leur famille malgré ce qu'ils ont vécu (ou pas d'ailleurs) en leur sein, je ne vais pas m'éloigner d'eux parce que je considère qu'ils ont le syndrome de Stockholm (je caricature).
Je pense qu'il faut toujours laisser une chance aux gens pour ce qu'ils sont d'abord et puis pour leurs valeurs ensuite. Leurs valeurs font partie d'eux mais ce ne sont pas eux en entier. Quand je dis aux gens que j'ai des amis racistes, ils sont choqués (parce que je suis noir, mais tout le monde a des amis ou de la famille raciste). Ce ne sont pas vraiment mes amis et ils ne sont pas vraiment racistes (ils sont identitaires) mais je peux passer d'agréables moments avec eux et pourtant nous n'avons pas du tout les mêmes valeurs. Ils ont d'autres qualités que j'apprécie: ils sont cultivés, drôles, ils savent faire la fête, ils sont passionnés...
Après je comprends ton point de vue. Mais ce n'est pas si simple.
Il y' a plein de facteurs qui peuvent amener des gens à parler froidement de leur famille. Beaucoup de mes connaissances me prennent pour un fou quand je leur dis que je pourrais regarder mon père mourir sans sourciller. Alors bien sûr ce n'est pas totalement vrai, je l'aiderai au mieux si je pouvais mais je ne lui donnerai pas un rein s'il en avait besoin et qu'on était compatible par exemple.
Le vécu familial est quelque chose de très marquant et j'ai remarqué que plusieurs personnes étaient négativement marquées par ce vécu jusque dans leur vie d'adulte. Peur de l'abandon, du rejet, comportement violent et destructeur, goût du risque exacerbé... Et ces mêmes personnes peuvent te raconter des horreurs vécues dans leur enfance avec le sourire et même une certaine nostalgie.
Et je me rappelle quand j'avais 9 ans et que je comptais jusqu'à 5 pour me donner du courage et sonner... chez moi parce que je savais que mon père était là. Je ressens encore la peur, la panique même, le désarroi de savoir que fuguer ne sert à rien parce que au pire tu meurs de faim et au mieux tu vas retourner dans ta famille. Et c'est un seul exemple parmi tant d'autres.
Vous savez ce qui est marrant? Mon père se plaint aujourd'hui que je ne vais jamais le voir, il ne comprend pas pourquoi je ne laisse pas tout cela dans le passé, il ne regrette rien et pense que je surréagis. Et tous les autres membres de ma famille sont d'accord avec lui.
Je ne suis pas un cas unique. Je me rappelle d'une émission sur TF1 quand j'étais ado et qui s'appelait "C'est quoi l'amour". Il y' avait un adolescent de quinze ans qui avait deux petits frères de huit et cinq ans, ses demi-frères. Il les obligeait à lui faire des fellations. Quand leur mère l'a découvert, elle a dénoncé son fils ainé aux autorités mais elle a aussi forcé par du chantage affectif ses plus jeunes fils à pardonner à leur grand frère. Pour renouer avec la famille. Et le plus flippant c'était les adultes qui s'extasiaient à côté que des enfants si jeunes aient eu la force de pardonner. Comme s'ils avaient le choix.
Ce sont des exemples extrêmes mais plus courants qu'ils en ont l'air. Je ne connais personne dans mon entourage immédiat qui n'ait pas vécu d'une manière ou d'une autre un abus psychologique, physique ou sexuel dans son enfance. Et la plupart d'entre eux sont très attachés à leur famille et aux valeurs familiales. Ça fait peur.
Je ne dis pas que c'est ton cas amelia et je ne te le souhaite pas, du plus profond de mon cœur. Mais il faut voir à ne pas juger des gens parce qu'ils ne sont pas familles. Comme je ne juge pas les gens qui sont très attachés à leur famille malgré ce qu'ils ont vécu (ou pas d'ailleurs) en leur sein, je ne vais pas m'éloigner d'eux parce que je considère qu'ils ont le syndrome de Stockholm (je caricature).
Je pense qu'il faut toujours laisser une chance aux gens pour ce qu'ils sont d'abord et puis pour leurs valeurs ensuite. Leurs valeurs font partie d'eux mais ce ne sont pas eux en entier. Quand je dis aux gens que j'ai des amis racistes, ils sont choqués (parce que je suis noir, mais tout le monde a des amis ou de la famille raciste). Ce ne sont pas vraiment mes amis et ils ne sont pas vraiment racistes (ils sont identitaires) mais je peux passer d'agréables moments avec eux et pourtant nous n'avons pas du tout les mêmes valeurs. Ils ont d'autres qualités que j'apprécie: ils sont cultivés, drôles, ils savent faire la fête, ils sont passionnés...
Après je comprends ton point de vue. Mais ce n'est pas si simple.