Pourquoi travaillez-vous ?

Note : 35

le 19.04.2018 par Axelos

36 réponses / Dernière par Nonchalance le 24.05.2018, 10h00

Le taf, on y passe 8h par jour minimum, et c'est loin d'être facile tous les jours. Ce forum est là pour échanger autour de tous les sujets en lien avec votre vie professionnelle.
Putain Smooth, je pensais pas lire ça venant de toi. Simple question : pas les couilles ou pas l'intérêt ?
Haha man pourquoi? Je suis libéral classique, Tocqueville et cie.
Pas ultra libéral. Enfin disons plutot que je suis pas un homme de principe. Si on me prouve l'efficacité du communisme et des grands plan quinquennaux, je deviendrais communiste!

En attendant, je t'encourage (ou pas ) l'étude du droit Européen. T'en bouffes en droit comme c'est pas permis et c'est certainement une des matières les plus chiantes. Mais tu te rends aussi compte de l'usine à gaz que c'est (je dis pas que l'Europe c'est mal, parce que là aussi, il y a de quoi débattre) et à quel point le pouvoir est fragmenté, à quel point c'est perméable à du lobbying (alors qu'en Europe on a pas du tout cette culture, contrairement aux USA, donc on sait pas se défendre au niv. Europée) ect..

Et parce que la protection des ressources et le protectionnisme c'est en grande partie de la géopolitique.
Les USA protègent leur intérêts en négociant des contrats de commerce (ce que fait Trump en fait) avec les moyens de pression qu'ils ont. Ca c'est juste l'histoire de l'humanité et l'Histoire tout court. Par exemple, la première guerre punique a été causée par une lutte d'influence sur la Sicile, et parce qu'à l'époque Rome essayait d'étendre son commerce (enfin pleins d'autres raisons aussi), mais ce qui est drôle c'est que t'avais le Lobby du vin et de la céramique qui a un peu poussé à la guerre quoi (on ne change pas, True Story).

Donc c'est pas juste lié à la politique mais aussi à ton poids. Tu vois, quand t'es un pays qui possède plus de 20 portes avions nucléaires quand le premier dernière traine à 3 ou 4, bah on t'écoute un peu plus, surtout si en plus t'es le seul pays du monde à avoir une maitrise de la mer (temps de réponse de l'ordre de la 1/2 journée quelque soit la position sur le globe), et que t'es la première puissance économique.

L'Europe a pas la possibilité de faire le poids face à ça, il faudrait une truc plus politique, ou militaire, enfin une cohérence de l'UE qu'on a absolument pas (et qui deviens de plus en plus compliqué en raison de l'hétérogénéité croissante du groupement, ou alors faudrait refaire une couche avec un noyau dur et cohérent, genre France-Allemagne, bref).

Je suis pas anti-européen, ni pro-européen, faut juste se poser la question et savoir de quoi on parle. Et l'UE c'est juste un merdier absolu à comprendre. Donc quand c'est le cas c'est compliqué de peser dans le game, parce que t'as pas de pouvoir autre que d'être le marché le plus fort du monde, mais pas protégé, pénétrable et fragmenté stratégiquement.

Du reste, je suis entièrement d'accord avec ton cernier message.
Les investisseurs (et suivant le type de financier dont on parle je n'ai que peu de sympathie pour eux)
On est pas tous des connards!
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  • [+1] Intéressant le 20.04.18, 19h11 par The_PoP
Le mot travail a effectivement plusieurs sens, et la question-titre porte sur le travail dans son sens activité professionnelle.

Ceci implique une activité qui s'exerce contre rémunération, en intéraction avec d'autres individus, dans un cadre institutionnel réglementé, et assorti d'obligations réciproques (un contrat de travail, un règlement d'entreprise, un contrat de prestation de services, un devis, un contrat de sous-traitance, etc...), dans le but de produire un bien ou de rendre un service (marchand ou non-marchand).

Cette définition inclut tous les professionnels, quel que soit leur statut (salarié, entrepreneur, profession libérale, etc...).

Bien que faire pousser son potager, aider un pote à rénover sa maison ou faire son ménage soient du travail et exigent des efforts et de la persévérance pour être bien réalisées, il ne s'agit pas d'activités professionnelles dans le sens où il n'y a pas d'obligation contractuelles envers autrui.

J'ai passé une heure chez mes voisins retraités pour faire fonctionner de nouveau leur extendeur Wifi. Cela m'a exigé des efforts pour comprendre d'où venait le problème (lecture de la doc, réflexion, tests, etc...). Mais ce n'est pas un travail au sens "activité professionnelle", car j'aurais pu aller à la piscine à la place, ou repartir sans résoudre le problème. S'ils avaient fait appel à un technicien Orange, il aurait sans doute trouvé immédiatement (car il est habitué du matériel), en faisant moins d'efforts que moi. Il aurait eu l'obligation d'intervenir au jour indiqué, et de trouver une solution. C'est son travail. Orange aurait été lié à mes voisins par un contrat de prestation, et le technicien lié à Orange par un contrat de travail.
Dans mon cas j'ai trouvé un truc qui est en lien avec mes valeurs (favoriser le risque et la créativité, le bio, l'écologie et les nouvelles techs), mais en vérité le plus cool c'est que les tâches que je dois faire sont intéressantes.
C'est une réponse intellectuellement satisfaisante.

Toutefois, si pour une raison ou une autre les tâches à effectuer ne te plaisent plus demain, qu'est-ce qui te motivera à aller travailler.
Oui mais dans un cas tu peux te loger dans un appart stylé en centre ville, sortir, et avoir un vrai confort, alors que l'autre non.
C'est peut être la même logique, mais les résultats sont un peu différents non?
Oui mais tous les travailleurs n'ont pas le choix absolu de leur logement, loin de là (et c'est pas qu'une question d'argent).

Dans les grandes villes, tu ne peux pas te loger dans un appart stylé en centre-ville avec un SMIC. Donc le travailleur au SMIC est à égalité avec la personne au RSA à ce niveau là.

Idem pour le confort. Il faudrait définir ce qu'est le vrai confort. Mais si j'en crois ces chiffres, 30% des français gagnent moins de 1471€ nets / mois.

Si on s'en tient à la règle du loyer à 33% du revenu, alors il faut trouver un logement à 490€ par mois max. En centre-ville de Lyon c'est compliqué. Et ça ne sera surement pas confortable.

Je connais quelqu'un qui vit, ainsi que sa copine, au RSA, avec des enfants, dans un village paumé situé entre Dijon, Auxerre et Troyes.

Certes, il n'y a pas les services de la ville. Mais en termes de confort, je pense qu'il est pas plus mal qu'une personne qui gagne 1500€ nets et qui habite dans une grande ville.

Je ne prône pas de suivre ce modèle là hein ! Je trouve cette constatation utile pour réfléchir à la question : que gagne-t-on à travailler ?

Parce que si on ne peut pas réellement avoir un vrai confort matériel ni une vraie liberté sans travailler, le fait de travailler ne permet le confort matériel et une liberté que sous certaines conditions.

De plus, lors des moments difficiles, pour s'accrocher à son travail en invoquant des raisons matérielles, il faut à mon avis que ça soit relié à une satisfaction réelle et tangible.

Pouvoir payer un appart cher en plein centre de Paris c'est bien, mais si en fait tu sors peu parce que t'en a pas le temps, ou pas envie, ça permet pas forcément de rester motivé sur le long terme.

Vos réponses contiennent beaucoup de choses intéressantes, j'y répondrais plus tard, car ce soir je n'ai pas le temps d'approfondir.
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  • [+1] Intéressant le 20.04.18, 19h11 par The_PoP
Eh eh eh, c'est quand même différent de "l'europe n'a pas les couilles".
Ma question reste en suspens (mais c'est hors sujet ok) : l'europe a-t-elle intérêt à ça ? De mémoire, il me semble bien que l'europe est l'un des plus grands exportateurs mondial (derrière la chine ?) en plus d'être l'un des plus gros marchés intérieur.


Bref.
On est pas tous des connards!
Evidemment !


Il ne faut pas généraliser voyons, y a surtout des incompétents, pas mal de cyniques et puis quelques gars bien paumés au milieu dans l'attente de donner plus de sens à ce qu'ils font.


:D

Ok j'me caricature. J'avoue.
C'est très intéressant, j'aimerai tous pouvoir reprendre vos réflexions et y répondre mais c'est hyper compliqué sur mobile.

Plus on est dans une société avancée, plus il est probable de perdre le sens du mot travail parce que cette société offre tout le confort de base dont on a besoin. Le travail devient, au delà d'un moyen de vivre, un outil de lifestyle. Autrement dit, un moyen de s'élever au dessus de la masse et obtenir plus d'avantages, de confort matériel, de liberté.

Pour moi, l'argent c'est la liberté et le seul moyen d'en obtenir lorsqu'on n'est pas riche, aisé ou héritier d'une petite fortune, c'est par le travail comme tu le définis -Alex.

Le modèle en place actuellement selon moi souffre de plus en plus de pertes de libertés pour les salariés lambda (qui n'ont pas de boulot stylés c'est à dire en sortant les statistiques de mon cul 90% des salariés) et offre de plus en plus d'avantages aux entrepreneurs qui réussissent et à ceux qui possèdent les moyens de production. Et normalement, ça ne va qu'aller en s'empirant, surtout si des IA performantes voient le jour puisque comme le disait si bien Marx, les bourgeois ont besoin des prolétaires pour s'enrichir et c'est leur seul levier et seule justification pour la révolution. Il s'avère que les bourgeois ont de moins en moins besoin des prolos.

Alors, pourquoi travailler? Pour essayer d'accumuler des ressources afin de se retrouver dans le camp de ceux qui gagnent au cas où ceux qui perdent se mettent à beaucoup trop perdre. Et ce afin de ne pas se retrouver prisonnier d'un système unique qui peut cesser de fonctionner pour toi si ta situation reste trop précaire.

Pour moi la situation idéale c'est d'avoir assez d'argent pour arrêter de travailler par nécessité sécuritaire, ce qui encore une fois n'est pas donné au plus grand nombre et encore moins aux gens qui gagnent un smic ou un rsa.
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  • [+1] Intéressant le 23.04.18, 12h18 par Axelos
Alors, pourquoi travailler? Pour essayer d'accumuler des ressources afin de se retrouver dans le camp de ceux qui gagnent au cas où ceux qui perdent se mettent à beaucoup trop perdre. Et ce afin de ne pas se retrouver prisonnier d'un système unique qui peut cesser de fonctionner pour toi si ta situation reste trop précaire.
Exactement, j'ai complétement oublié de l'ajouter, mais tout simplement pour être du bon côté des hierarchies naturelles.
Parce que si on ne peut pas réellement avoir un vrai confort matériel ni une vraie liberté sans travailler, le fait de travailler ne permet le confort matériel et une liberté que sous certaines conditions.
Ce qui me surprend depuis le début avec le sujet -Alex, c'est que tu sembles oublier une règle fondamentale: oui, le boulot classe les gens. Et oui, à toutes les époques, vaut mieux être dans un boulot avec le statut social du médecin ou du maire d'aujourd'hui que celui de professeur des écoles par exemple. Et surtout non, ce n'est pas qu'une question de fric. Et ça, c'est déjà une sacré réponse à pourquoi travailler. Smooth parle de travailler son physique pour séduire. Ben c'est un peu la même idée. Et je répète, pas qu'une question de fric. Le travail, ça donne une place dans la communauté.

Pour tout un tas de raisons cumulatives, auto-entretenues et par dessus le marché, qui s'accroissent avec le temps. En gros, ton couple dans le village paumé, ben ils risque de s'éloigner encore plus de l'emploi qu'un couple, toute chose égale par ailleurs, qui vit dans un bon bassin d'emploi.

L'idées que le travaille ne paie pas, c'est plus un truc de classes moyennes sups qui stressent. Oui, le travail salarié s'est dégradé aujourd'hui (rien que le chômage le montre). C'est bien l'une des rares choses qui a varié par rapport à avant (et les autres sont aussi liées au travail). Par exemple:
L'enrichissement grâce à l'effort répété ne semble plus être mis en avant. On constate en effet plutôt des fortunes qui se sont bâties sur un gros succès commercial, où grâce à des investissements immobiliers ou financiers, ou encore de l'héritage.
Smooth te le dira, mais ça, c'est une constante. Ça varie plus ou moins selon les époque, mais c'est bien la seule chose. Même un gars comme Balzac décrit exactement ça.
Le désenchantement que tu décris ici, c'est juste l'impression que le "rêve américain" (mais LOL ! ) s'est effondré. Mais tu remarqueras que tu es loin d'être le seul (c'est quand même ce qui nous a donné la dernière campagne US).
-Alex a écrit :Je connais quelqu'un qui vit, ainsi que sa copine, au RSA, avec des enfants, dans un village paumé situé entre Dijon, Auxerre et Troyes.

Certes, il n'y a pas les services de la ville. Mais en termes de confort, je pense qu'il est pas plus mal qu'une personne qui gagne 1500€ nets et qui habite dans une grande ville.
Il y avait eu une discussion sur FTS je sais plus où. Et beaucoup étaient d'accord: mieux vaut plus petit à Paris que vivre en province. Pour notre âge, je reste d'accord avec ça. Et là, je restais que sur les problématiques loisir.
En business ou en santé, ça devient encore pire. Je connais un gars qui est monté sur Paris 2-3 ans à cause de ça, et il se classe plutôt dans le bas de la fourchette des revenus quand il a du boulot. Dieu sait qu'il déteste cette ville. Pourtant, aucun regret sur son choix...

Ensuite, sur le cas que tu cites, je serais curieux de voir ce que ça donne niveau confort. Ou niveau légalité... (boulot au noir). En tout cas, village paumé, pour trouver du boulot... sauf s'il sont déjà en train de faire du boulot au noir: ça rapproche de l'emploi (d'où que quelque part, c'est peut-être pas si mal de bosser au noir...).
Si on s'en tient à la règle du loyer à 33% du revenu, alors il faut trouver un logement à 490€ par mois max. En centre-ville de Lyon c'est compliqué. Et ça ne sera surement pas confortable.
Les centre-villes ont vocation à être des ghetto de riches. Discrimination par les prix. Quand je parlais de classement, de ségrégation...
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  • [+1] Intéressant le 23.04.18, 12h17 par Axelos
Certes, il n'y a pas les services de la ville. Mais en termes de confort, je pense qu'il est pas plus mal qu'une personne qui gagne 1500€ nets et qui habite dans une grande ville.
Dans ce cas là, t'as une réponse directe à ton sujet :
pour pouvoir avoir une vie confortable dans les villes qui discriminent par le prix.
Donc faut essayer de trouver un travail a 40K +
Et beaucoup étaient d'accord: mieux vaut plus petit à Paris que vivre en province.
J’ai pas compris...

La province c’est la zone autour du periph’ Ou vous parlez vraiment de province genre bordeaux and co ?
Tu vois après avoir été Ingénieur et très bien payé dans la construction, j'ai monté une petite boite d'artisanat du BTP.
Qu'est-ce qui t'a donné envie d'effectuer ce changement ?
Oui évidemment le travail paye. D'ailleurs s'il ne le faisait pas, qui irait encore travailler pour autrui ?
Cf mes réponses précédentes.

Il existe beaucoup de boulots (env 30% si on en croit les chiffres que j'ai mis en lien dans mon précédent post) qui paient moins de 1400€ nets / mois pour un temps plein, beaucoup de boulots qui sont contraignants physiquement ou qui ont des horaires atypiques, sans pour autant atteindre des bon salaires.

Rationnellement, à ces salaires là, si on met dans une balance d'un côté les coûts (essence, usure véhicule, prix du repas consommé à l'extérieur, diminution des aides et tarifs réduits spécifiques, etc...) et de l'autre côté le gain associé au revenu, la question de l'intérêt financier à aller travailler se pose.

Si en plus de cela, les boulots en question offrent peu de perspectives crédibles d'évolution à moyen terme, peu de monde va être motivé pour candidater. Du moins en ce qui concerne les personnes pour qui la paye est une motivation principale.

Parce qu'à côté de cela, il y a des secteurs où les gens se tiennent à leur travail, alors que celui-ci est peu payé et présente des conditions difficiles (social, associatif, paramédical, culturel, restauration, etc...).

Cela remet donc en cause l'idée qu'aller travailler, ça paye forcément. Et cela montre aussi qu'il existe d'autres motivations à aller travailler, et qu'elles sont importantes à explorer, car justement, elles permettent de persévérer lorsque le travail ne paie pas, ou fait vivre des frustrations.
Le fait est que si t'es bien payé, qu'on te fait pas chier, que tu peux littérallement rien faire à ton travail, est-ce que c'est un problème sincèrement (au niveau macro, pour ta structure surement mais pour toi je veux dire?).
>tu peux apprendre une nouvelle langue
>tu peux travailler sur une start up (en faisant gaffe! tu travailles sur ton ordi perso)
>ect..

Le vrai pb. des bullshit jobs c'est quand t'as le sentiment vérifié que t'es constamment sur la sellete. Là oui.
Je me suis retrouvé 2 fois dans des jobs où je n'avais littéralement rien à faire de la journée.

J'avais en tout et pour tout 30 minutes de travail effectif par jour. Le reste du temps je regardais des vidéos, j'apprenais des choses sur internet.

La 1ere fois, j'étais plus jeune, il s'agissait de mon premier post. J'ai fait une dépression, et je suis parti.

La 2e fois, comme j'avais déjà vécu la chose, j'en ai d'abord parlé avec mon supérieur hiérarchique en espérant qu'il me donne du boulot (lui qui croulait sous le travail et les mails), qui a éludé le problème ("oui il faut prendre des initiatives pour proposer ses sujets et créer son propre poste"). Je suis parti avant de faire une dépression, mais j'ai quand même ressenti la déprime venir.

Dans les 2 cas, l'existence et la pérennité de mon emploi n'étaient pas menacés.

En fait, quand ce genre de choses t'arrive, au début tu te dis que tu peux te servir de ce temps pour toi, pour apprendre une langue, monter une boite, ou faire des tâches au boulot pour te libérer du temps chez toi pour pratiquer un instrument par exemple. Mais dans la réalité, t'es pas non plus libre comme si t'étais chez toi. T'es sur ton lieu de travail, t'es censé montrer que tu travailles.

C'est ça qui est épuisant quand t'as rien à faire. C'est que tu te dois de faire illusion. S'il existe un poste vide dans une organisation, c'est pas un hasard. C'est souvent parce qu'il faut donner de l'importance à un chef. Et souvent dans ces cas là, il y a d'autres postes qui sont également vides. Du coup tout le monde fait semblant de travailler, et personne ne veut reconnaître que tu n'as rien à faire car ça remet trop de choses en question.

Au final, c'est beaucoup plus fatiguant de faire semblant de travailler que de travailler vraiment.
Ce qui me surprend depuis le début avec le sujet -Alex, c'est que tu sembles oublier une règle fondamentale: oui, le boulot classe les gens. Et oui, à toutes les époques, vaut mieux être dans un boulot avec le statut social du médecin ou du maire d'aujourd'hui que celui de professeur des écoles par exemple. Et surtout non, ce n'est pas qu'une question de fric. Et ça, c'est déjà une sacré réponse à pourquoi travailler. Smooth parle de travailler son physique pour séduire. Ben c'est un peu la même idée. Et je répète, pas qu'une question de fric. Le travail, ça donne une place dans la communauté.
Oui.
En gros, ton couple dans le village paumé, ben ils risque de s'éloigner encore plus de l'emploi qu'un couple, toute chose égale par ailleurs, qui vit dans un bon bassin d'emploi.
[...]
Ensuite, sur le cas que tu cites, je serais curieux de voir ce que ça donne niveau confort. Ou niveau légalité... (boulot au noir). En tout cas, village paumé, pour trouver du boulot... sauf s'il sont déjà en train de faire du boulot au noir: ça rapproche de l'emploi (d'où que quelque part, c'est peut-être pas si mal de bosser au noir...).
Ben dans le cas que je cite, les gens en question ne sont pas gênés par le fait d'être loin d'un bassin d'emploi, vu qu'ils ne cherchent pas à travailler...

Je pense que s'ils voulaient se rapprocher de la ville, ils le pourraient. Ils pourraient toujours faire une demande de logement social ou conventionné. Dans le HLM il n'y a pas que des bâtiments et des quartiers pourris. Il y a aussi des constructions récentes, un bâtiment en logement social dans une rue standard avec des logements relevant du parc privé.

Il faudrait probablement qu'ils fassent l'effort de travailler sur un emploi peu payé et en ville le temps de monter le dossier, puis d'invoquer la raison : "rapprochement du lieu de travail" pour leur demande.

Mais une fois le logement obtenu, ils pourraient objectivement arrêter de travailler et continuer d'occuper leur logement en ville.
Dans ce cas là, t'as une réponse directe à ton sujet :
pour pouvoir avoir une vie confortable dans les villes qui discriminent par le prix.
Donc faut essayer de trouver un travail a 40K +
Soit environ 2500€ nets par mois. Cela ne concerne qu'environ 20% des postes.

Quid des éléments de motivation des 80% autres ?
La question est : le travail paye-t-il mieux ou moins bien que d'autres alternatives ?
C'est une reformulation pertinente.

Suite à ce qu'on a écrit depuis le début du sujet, on voit qu'il est toujours possible de :
- Jouer avec les règles du système pour obtenir un confort similaire à beaucoup de travailleurs à plein temps, en ne travaillant pas ou peu
- Occuper un emploi à plein temps, et gagner une paie parfois conséquente, en étant inoccupé la majeure partie du temps
- Travailler au noir

On a parlé du travail en tant qu'activité professionnelle, du travail en tant qu'emploi, et du travail en tant qu'effort construit et répété dans le temps.

La question "pourquoi travailler" se décline aussi bien sous la forme "pourquoi exercer une activité professionnelle, se rendre au travail, y compris s'il paye peu, plutôt qu'être sans activité professionnelle" que sous la forme "pourquoi exercer un emploi qui implique des efforts et des exigences plus importantes plutôt qu'un autre qui implique peu d'efforts, y compris si le 2e emploi paye plus".

Bien sûr, la réponse sera toujours individuelle. Mais j'aime bien savoir comment les autres raisonnent sur ces sujets.
Quid des éléments de motivation des 80% autres ?
Eh bien ça c'est une décision qui t'es propre si t'es pas la dedans.
T'as soit effectivement une recherche de "sens à donner" dans ton travail, soit une passion, soit juste t'assumes que c'est alimentaire.

En fait c'est toujours le meme bordel : tout le monde n'a pas nécéssairement le besoin de s'accomplir dans son travail.
Avec les 35h en province tu peux vivre correctement et t'adonner à des passions et avoir du temps.

Et ensuite t'as aussi la question : quel niveau de confort je désire?
Dans une situation ou tu ne vises que les 30% de revenus inférieurs, la question se pose, mais si tu veux viser les 20% + , la question ne se pose pas, d'ou la très bonne reformulation d'Iskandar.
Suite à ce qu'on a écrit depuis le début du sujet, on voit qu'il est toujours possible de :
- Jouer avec les règles du système pour obtenir un confort similaire à beaucoup de travailleurs à plein temps, en ne travaillant pas ou peu
- Occuper un emploi à plein temps, et gagner une paie parfois conséquente, en étant inoccupé la majeure partie du temps
- Travailler au noir
En fait tes alternatives là sont valables que si tu vises une niveau de confort moyen ou inférieur. Et c'est pas une critique, juste un fait;
Dans la réalité, si tu veux gagner beaucoup (donc le dernier décile ou quintile)=
>ta première hypothése est quasi impossible
>ta deuxième hypothèse est vraie, mais si improbable que ça retourne le problème. Je connait un conseiller à la cours des comptes qui doit travailler environ 1 jours par semaine et qui gagne 10K par mois pour ça. Mais il a fait l'ENA et tout, il a été pré-sélectionné, blablabla ect. Donc tu peux arriver à ça, mais il faut le "talent" (à débattre) mais en tout cas la légitimité pour pouvoir le fair
>ta troisième hypothèse, dans ce cas, ça reviens à frauder la loi, mais c'est pas "que" du travail au noir que tu vas faire mais surement des trucs encore plus illégaux..

Donc en fait ta réflexion est réalistement limité à un confort et niveau de vie "moyen/inférieur".

Je te dit donc alors que tu peux travailler pour viser plus que ça -c'est ni mieux ni moins bien- mais je pense que tout le monde peut comprendre cette réponse -une autre parmi toutes les autres que nous avons avancé moi et les autres au cours de ce sujet-.

Je pense aussi que ce que disais Iskandar est très important.
Je connais des gens qui ont fait les meilleurs écoles de commerce d'europe, et qui se battent pour rentrer dans la pub, secteur sinistré, mais glamour, ou t'es pas super bien payé (je commence en 1er CDI ever en finance plus qu'une senior de 10 mon ainée en pub qui était pourtant super brillante) et ou tu fais de gros horaires.
Pourquoi? Parce qu'a Paris ça fait vraiment cool te dire que t'es dans la pub.
Enfin tu dégages pas la meme chose.

Si tu dis que t'es en pub, dans les soirées, t'es vu comme un mec cool et "in" (pareil pour une fille hein).
Si tu dis que tu travailles dans un fonds d'investissement en tant que financier, on va te voir comme un mec qui pèse et un "winner", mais ton travail n'a pas l'aura de "cool" et de "glamour" (que tu peux parfaitement avoir aussi mais pas forcément vis à vis de ton pur statut)
Enfin c'est pas le même prestige. Et puis te sera vu plus facimement comme un type brillant et passioné si t'es en pub que dans le monde de l'investissement (ou t'es plus vu comme dans la performance, l'argent ect..), pour des tas de raisons (encore une fois, par le seul intitulé de ton travail et secteur hein).

J'ai connu les deux univers et n'ai pas vu les mêmes effets quand j'en parlais autour de moi. C'est plus facile -toutes choses égales par ailleurs parce qu'il ya toujours moyen de - de créer des connexion en date en parlant de la pub que tu fais pour Lancôme plutot que du burn rate affligeant de X participation. Et encore en private equity tu travailles avec des tas de secteurs et des start ups donc ça peut avoir un effet """cool""".

Il ne faut jamais négliger l'aspect "classement". Tout le monde le redoute, parce que tout le monde sait que l'on fait ça inconsciemment.
On sait qu'on est jugé sur un élèment dur à modifier, qu'on peut trouver injuste sans que ça n'enlève la réalité des effets.
(Je le répète encore : être ébeniste c'est super stylé, je prends juste les exemples que je connais)

T'as des secteurs et des métiers qui vont te donner de la valeur, un peu comme les appréciation aux bac :
>très favorable
>favorable
>pas d'avis
>DFSP => doit faire ses preuves.

T'as donc des métiers DFSP sur ce volet là, ce qui veut dire que tu vas pas dégager de valeur a proprement parler et que tu dois démontrer autre chose pour en avoir si tu veux dégager de la valeur.
L'avantage du statut c'est qu'il n'a pas forcément à se démontrer, il est là avec toi***.
***= d'ou l'effet très gênant des personnes qui se sentent OBLIGEES de démontrer leur statut à tout va, quelque chose qui se constate naturellement normalement, et qui démontre une grosse insécurité. Un peu comme les gens beaux qui se sentent obligés de le dire partout.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Pertinent le 23.04.18, 13h38 par Axelos
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