Le choix du célibat

Note : 26

le 16.08.2018 par sourian75

22 réponses / Dernière par sourian75 le 17.12.2018, 16h30

C'était plus simple du temps de papa & maman. Pour celles et ceux qui veulent échanger autour de la vie de couple et des relations, et des différentes formes que tout ça peut prendre. Polyamour ou monogamie, relations libres, jalousie, engueulades dans la cuisine, routine, infidélité, la totale.
Tiraillé entre les deux.

Étant dans une relation exclusive et (relativement) heureuse, je me pose tout de même parfois la question. Est-ce qu’il ne vaudrait pas mieux rester seul ?

En cause : l’envie, parfois, de faire de nouvelles rencontres et connaître de nouveaux corps et âmes ; mais aussi récemment notre première grosse crise provoquée par un déménagement. Avec en ligne de mire un événement qui me fait toujours autant flipper : la conception d’un enfant.

Est-ce que je fais le bon choix ?

Quand je suis célibataire, je suis heureux. Mais ma vie est presque trop calme (surtout au sien du foyer). Et je souhaite alors un peu plus de mouvement, de bordel dans l’appart’, de fringues éparpillées (et pas que les miennes).

Quand je suis en couple (et bien – comme maintenant), je ne me vois pas troquer la chance que j’ai de vivre de tels moments. Je m’identifie pleinement à cette situation et ça me plait. Mais parfois, les crises et une charge mentale trop lourde me donnent envie de retrouver ma liberté. Ma solitude, et donc ma paix.

Un tas de questions et de craintes surgissent alors : le regard des autres, les jugements, et si je n’arrive plus à séduire passé un certain âge, je deviendrai un vieux solitaire, etc.

En définitive, je crois qu’en ce qui me concerne, le choix ne sera jamais fixe. Je crois beaucoup en la théorie des cycles de la vie et de l’impermanence des choses. Je laisse ma vie faire ses cycles. Aujourd’hui en couple, peut-être avec enfant dans quelques temps, j’envisage parfaitement le fait que cela puisse se finir un jour. Je devrais alors composer de nouveau avec une vie de célibataire, qui me plaira bon gré mal gré, et qui peut-être débouchera sur une belle rencontre, et je devrais à nouveau opter pour une vie (un cycle) nouvelle.
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  • [0] Il y'a du vrai... le 21.08.18, 18h41 par Jalapeno
Je remarque au fil des posts que vous êtes plusieurs à associer célibat et choix de ne pas faire d'enfant.
Le couple est donc la seule façon d'acceuillir et d'élever un enfant ?

Je ne le pense pas, mais autant les exemples ne manquent pas quant à des façons de vivre amour sexe et séduction sans couple, autant pour la parentalité je ne vois autour de moi presque que des couples, ou son pendant : des couples séparés.

Les trois exceptions que je connais sont des femmes qui ont décidé de faire ou de garder un enfant sans que le géniteur ne désire s'investir ou ne soit disponible pour le faire. Les trois assument à fond. Par contre personnellement je ne m'y vois pas du tout que ce soit d'un point de vue pratique ou même éducatif (un seul référent adulte).

Certains modèles de société considèrent les enfants comme les enfants du groupe, le concept de parent est élargi à la position d'éducateur de tout le groupe d'adulte. Cette forte cohésion et contrôle de groupe n'est pas forcément compatible avec le désir d'individualité et de liberté individuelle qui peut nous animer en tant qu'européens.

L'équivalent européen serait surement à trouver dans les communautés, qui peuvent faire justement un peu fliper par leur aspect homogène ou règlementé (ce qui demande à être vérifié).

J'avais lu un témoignage un jour d'un père homo qui avait fait un enfant avec une amie. Chacun chez soi, et garde alternée. Ils avaient distingué l'engagement parental de l'engagement amoureux.

Pas bien d'autres exemples depuis... ?
voucny a écrit :Je remarque au fil des posts que vous êtes plusieurs à associer célibat et choix de ne pas faire d'enfant.
C'est possible, et c'est certainement parce qu'il est difficile, en général, à l'inverse de séparer "couple" et "faire des enfants".

On peut vouloir rester célibataire justement parce qu'on ne veut pas faire d'enfants et que les femmes ne voulant pas d'enfants restent tout de même assez rares. Parmi ces dernières il faut en plus en trouver une avec qui ça match, ça réduit d'autant le nombres de partenaires potentielles.

On peut aussi vouloir rester célibataire parce que le modèle "exclusif et cohabitant" ne fonctionne pas/plus, tout en voulant être parent. Si on a déjà fait des enfants avec un(e) ex, on peut allier les deux (parentalité / célibat*).

Sinon:

*toujours à prendre dans le sens "couple non exclusif et cohabitant"
voucny a écrit : Le couple est donc la seule façon d'acceuillir et d'élever un enfant ?
Si on veut allier célibat et parentalité (donc élever un enfant en dehors d'un couple), existe aussi la co-parentalité. Alors je ne sais absolument pas si ça fonctionne, je ne connais personne qui se soit lancé, juste une amie qui s'était mis une deadline d'age à partir de laquelle elle aurait commencé à s'y intéresser si elle n'avait pas rencontré "la bonne personne" avant, mais ça existe. Y'a même un site de rencontre "co-parents" qui fête ses 10 ans alors...
C'est possible, et c'est certainement parce qu'il est difficile, en général, à l'inverse de séparer "couple" et "faire des enfants".
Et bien je n'en suis pas si sûre, justement. Le couple ce n'est pas spécialement facile comme choix, donc quitte à faire qq ch qui demande de l'investissement je pense que d'autres modèles de parentalite existent mais ultra minoritaires.
Y'a même un site de rencontre "co-parents" qui fête ses 10 ans alors...
Intéressant !
Foncièrement, le couple exclusif et cohabitant ne convient pas à tout le monde, pour x raisons.
Néanmoins, la vraie question est le pourquoi du célibat.
- des expériences à mener ?
- une(des) relation(s) malheureuse(s) qui nous fait(font) dire « plus jamais » ?
- le manque de rencontres potentielles ?
- des exigences telles que personne ne peut les satisfaire ?
- un choix réfléchi ?
A chacun sa réponse mais il est bon de se poser pour faire le point afin de vivre le plus sereinement possible ce que l’on est, force et fragilité confondues.
Il faudrait aussi ajouter comme question : Est-ce que le couple en soit doit être considéré comme la finalité des relations entre les humains?

Jalapeno soulève une question juste que l'on se demande souvent -pourquoi- le célibat de la même façon qu'on demanderait d'abord -pourquoi- un non désir d'enfant plutôt que le contraire. Le couple apparaissant comme le résultat plus ou moins positif d'une ou des relations données de notre vie, le célibat apparaissant plus comme le résultat d'une succession d'échecs amoureux.

Si les gens vivent si mal les ruptures, s'ils se cassent tant la tête pour trouver conjoint.e, s'ils perdent confiance en eux, c'est, je pense, cette mauvaise appréhension, compréhension de ce qu'est la vie avec soi "seul". (plutôt que tout seul). Peur de la solitude, peur de se sentir seul, de ne pas trouver les ressources affectives-sexuelles-intellectuelles-spirituelles suffisantes à son épanouissement, sentiment d'insécurité, d'être indésirable... En même temps c'est normal, on nous le matraque constamment, que le célibataire est celui qui n'a pas encore trouvé le ou la bonne, qu'il est celui qui a peur de s'engager, celui qui n'est pas encore adulte et qui manque de maturité.

C'est d'autant plus flagrant approchant un certain âge où sort soudainement cette fameuse horloge biologique qui nous dicterait comment vivre ce qu'on voit comme un genre de manque de temps à vivre avant de se retrouver enterré. La fin de notre sex appeal, de nos capacités à séduire, à procréer, à avoir un âge décent pour élever des enfants... de ne pas avoir de valeur. Alors que pourtant notre vie n'est pas moins mortelle à 20 ou 50 ans, qu'on peut aussi bien se sentir isolés à ces âges, et que la valeur concernée n'est que celle qu'on accorde à celle sociale, pas humaine.

Le célibat ce peut être aussi quelque chose de très doux et positif à vivre pour soi-même quand on sait comment agencer sa vie de célibataire et ses relations avec les autres, sans pour autant freiner, bloquer, se lover dans la peur, de l'abandon, du rejet, de finir tout seul comme un.e con.nne. Ça permet également de rappeler que l'amour n'existe pas uniquement sous une forme donnée, qu'il peut se trouver s'apprécier et se prendre de bien des façons. Comme la différence entre celui qui regarde un coucher de soleil sans réelle sensibilité, émotion à ce qui existe là devant ses yeux, et celui qui regarde ce même coucher de soleil avec toute la joie qu'il saura tirer de l'expérience.

Le choix du célibat ce ne doit pas être vu à mon sens comme la fin de ou l'interdiction d'une relation qui se voudrait positive dans sa finalité, mais doit permettre l'ouverture, l'assainissement de nos relations avec les autres. Alors certes, on ne rencontre pas tous les quatre matins des personnes qui partagent notre point de vue et mode de fonctionnement, mais finalement le vieil adage "mieux vaut être seul que mal accompagné" devrait autant valoir dans le cas d'une relation de couple foireuse qu'une relation de célibat foireuse.
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  • [+2] Très intéressant le 27.08.18, 08h35 par Bald_Soprano
Selon moi le couple est avant tout une institution, continuité du mariage dans l'époque moderne, qui consiste à perpétuer les codes sociaux, l'équilibre et la pérennité de la société.

Les changements sociaux sont de plus en plus rapides et multiples, les codes sociaux ne sont plus aussi cimentés, la marginalisation de plus en plus reconnue, revendiquée, construite.

En gros la société change, elle se cherche et se reconstruit car elle est de plus en plus complexe. Elle est devenue permissive et perd de sa restrictivité parce qu'elle n'offre plus à ses composantes des objectifs et une appartenance.

Le fait que des personnes se déclarent de plus en plus célibataires par choix ou bien au contraire célibataires involontaires est symptomatique d'une telle société. Pas que ce soit un mal hein, bien que je parle de symptôme, c'est juste pour expliquer que nous sommes des produits de ce que la société nous offre.

Il se trouve qu'en ce moment, elle nous offre de trouver des réponses par nous mêmes lorsque l'on ne se reconnaît pas dans l'offre de parcours traditionnel. Cela veut dire qu'il n'y a pas de réponses éprouvées à vos questions, ce que vous expérimentez et que de plus en plus de gens expérimentent sont des laboratoires à créer de nouvelles normes sociales.
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  • [0] Il y'a du vrai... le 26.08.18, 14h03 par Jalapeno
C'est rigolo à vous lire car vous ne me renvoyez pas du tout cette impression mais moi dans mon imaginaire il me semble bien plus complexe et source de compromis, renoncements et contraintes d'élever un enfant que de vivre en couple...
Surtout qu'être en couple avec quelqu'un c'est déjà signe en général qu'on devrait avoir des visions communes sur la vie.
Faire un gosse avec quelqu'un avec qui tu sais que tu pourrais pas t'entendre en couple c'est un peu risqué. Bon évidemment tu peux t'entendre avec mais avoir zéro attirance mais c'est triste d'en arriver là.
The_PoP a écrit :il me semble bien plus complexe et source de compromis, renoncements et contraintes d'élever un enfant que de vivre en couple...
Je pense que ça dépend de ce qu'on a envie de vivre :
J'ai une amie qui a un chien et se devoue pour lui. Petit à petit j'aime bien ce chien. Mais faire le quart de la moitié de ce qu'elle fait pour lui, je peux pas m'envisager le faire je trouve que c'est trop d'efforts.
Par contre elle elle ne se voit pas assumer tout ce que tu dis que représente l'éducation d'un enfant. Alors que moi, je suis bien consciente de l'investissement que ça demande, mais je ne vois ça ni comme une contrainte, ni comme un sacrifice. Juste quelque chose que j'ai envie de vivre, et que je serai contente de donner.
Bon évidemment tu peux t'entendre avec mais avoir zéro attirance mais c'est triste d'en arriver là.
Je sais pas. Honnêtement je sais pas si c'est plus triste que ce qu'on peut voir dans certains couples avec enfants. J'ai pas une réponse, je réfléchis.
Alors que moi, je suis bien consciente de l'investissement que ça demande, mais je ne vois ça ni comme une contrainte, ni comme un sacrifice. Juste quelque chose que j'ai envie de vivre, et que je serai contente de donner.
Je comprends bien ce point de vue, en fait ce qui m’étonne plus c’est de voir le couple comme une contrainte et un sacrifice, de n’avoir pas envie de le vivre ou de donner de manière non contrainte :)

Bref. N’y voyez pas de jugement, vos points de vue me permettent de me questionner.
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