EPISODE 4 : dérapage contrôlé
Bon. Ce que je vais vous raconter est tout frais.
Je retrouve ce soir-là une grosse dizaine de personnes dans un bar festif. Je ne connais pas la plupart des gens, à part quelques potes et puis cette « nouvelle amie » que j’évoque dans l’épisode précédent. On va l’appeler L.
J’arrive avec un pote à la tablée pour la saluer. Elle n’était pas censée être de la partie ce soir-là.
L : Bah c’est quoi ces têtes d’enterrements que vous faites ? Cachez votre joie...
Moi : C’est-à-dire qu’on ne s’attendait pas à te voir, laisse-nous encaisser …
Là-dessus, elle se vexe. C’est pas grave, on gèrera ça plus tard. Je vais à l’autre bout de la table pour discuter avec d’autres gens. Je bois une bière. Puis deux.
Puis je me retrouve à nouveau à discuter avec L.
L : franchement j’ai trop mal pris ton attitude de tout à l’heure. Je pensais qu’on était amis et vous, vous tirez la tronche quand vous me voyez… comment je dois le prendre ?
Là-dessus je lui dis qu’elle en fait trop. Que mon attitude n’était pas hyper enjouée en effet, mais que ce n’était pas contre elle, c’était une vanne, et ce n’est pas le plus important. Le plus important sont les moments passés ensemble depuis notre rencontre, les vannes, les discussions… et qu’il fallait qu’elle arrête de se formaliser pour si peu. Elle me fait malgré tout comprendre qu’elle a besoin que je m’excuse. Je m’exécute puis nous finissons par passer à autre chose.
Je commande une troisième bière.
Après quelques discussions bien animées avec des potes :
Pote 1 : Franchement si j’étais celib, L j’essaierais bien de me la faire !
Moi : Ouais ! C’est sur qu’elle est pas mal…
je reviens discuter de banalités avec L. Elle me dit qu’elle a changé d’approche sur le célibat depuis qu’elle a multiplié les dates infructueuses avec plusieurs beaux mecs. Elle rajoute qu’il n’y a personne à sa guise dans ce bar. Là-dessus je commence à lui donner mon avis sur les mecs en présence, mais aucun ne trouve grâce à ses yeux.
Dans la foulée, on boit un, puis deux shooters.
Afin de ne pas éveiller trop de soupçons auprès de mes potes à rester trop longtemps à discuter avec L, je m’éclipse dehors avec d’autres pour cloper.
En revenant, pour continuer la discussion qu’on a laissé juste avant, je lui demande quel est son style de mec, puisque personne ne semble lui plaire ici. Elle fait ma description. Je lui rétorque que ça ne devrait pas être trop dur de trouver chaussure à son pied, car j’ai un physique très banal…
Là-dessus, je m’éclipse à nouveau pour discuter avec d’autres potes.
Puis je la retrouve accoudée au bar.
L : T’as une tête à faire des conneries.
Moi : quel genre de conneries ?
L : tu sais très bien quel genre de conneries…
Moi : tu me connais très mal.
L : Ce n’est pas faux. Mais c’est l’impression que tu dégages.
Moi : En tous cas tu serais bien la dernière personne avec qui il serait de bon ton de faire une connerie.
L : Pourquoi ? Je ne te plais pas ?
Je marque un silence. Bien sûr qu’elle me plait, mais depuis qu’on se connait, j’ai tout fait pour éviter de me retrouver dans cette situation. J’ai joué le mec distant, pas intéressé. Je m’en suis tenu au strict minimum des politesses. J’ai tout cherché sauf à créer du lien. J’ai gardé de la distance, par précaution. Parce que j’étais sûr de ne pas arriver à discuter avec elle « normalement », juste comme une pote. Et maintenant, me voilà complètement rôti, seul à seul avec elle, à commencer à fluffer…
Moi : bien sûr que tu me plaît. Tu es tout à fait à mon goût. Mais tu as bien conscience que rien ne peut se passer ? Ni maintenant ni plus tard ?
L : Oui…
On continue la soirée dans ce bar où ça commence vraiment à devenir débaucheland. Je blague avec mes potes, je prends une quatrième bière.
Tout en restant discrète vis-à-vis des autres, elle commence clairement à me kinoter sévère. Je sais pas où me mettre. A ce moment-là je suis complètement paumé. Elle est ultra canon et dans d’autres circonstances, on serait rentré illico pour finir cette histoire en bonne et due forme. Mais là, je n’y pensais même pas.
Je descends aux toilettes boire un coup d’eau. Là-dessus, je la croise.
L : Faut que t’arrête de jouer avec moi..
Moi : Pardon ?
L : Tu me fais du charme sans te dévoiler… je ne sais pas quoi penser..
Moi : il n’y a rien à penser… il ne se passera rien ce soir. Tu sais qu’il ne peut rien se passer.
L : Pourtant là je n’ai envie que d’une chose, c’est que tu me plaques contre le mur..
Moi : ça ne se produira pas.
L : Tu n’en as pas envie ?
Moi : ce n’est pas une question d’envie. Bien sûr que j’en ai envie. Si la situation était différente, on serait déjà en train de s’emballer, mais ce n’est pas possible.
Je repousse plusieurs de ses tentatives de kcloses, sans grande conviction, drivé par l’once de rationalité qu’il me reste à ce moment-là
Au moment de la fermeture, je décide de partir un peu devant pour prendre l’air. La voilà qui me rejoint.
L : Pourquoi tu te prives de faire ce dont tu as envie ?
Moi : car je sais que demain, je vais le regretter…
L : c’est sympa pour moi …
Moi : ce n’est pas contre toi et tu le sais très bien..
Tout ce petit manège a duré quand même 2 bonnes heures. 2 bonnes heures à me chercher, me kinoter, me faire des regards de fou. Tenter de me kclose.
Je lui attrape les joues et la colle contre le mur. Je lui dis que j’ai envie de la même chose qu’elle. On se kclose goulument. Je profite du fruit défendu pendant quelques secondes, et interromps la scène suite à l’arrivée de potes qui ne nous ont pas rodé.
Je salue tout le monde en hâte et fait le trajet du retour tout seul, en me demandant à quoi tout cela a servi ?
Arrivé chez moi, je mets mon téléphone à charger. Il s’était éteint. Je me fous en calbut dans l’optique d’aller me coucher, je me brosse les dents et allume mon téléphone.
3 appels en absence.
1 message
L : vient me retrouver. Il faut qu’on parle.
Moi : parler de quoi ?
L : de tout ça. C’est important.
Moi : Pas ce soir.
Elle insiste plusieurs fois pour que je la rejoigne chez elle. Je refuse. Elle indique plusieurs fois que c’est pour « parler ». Devant son insistance, je finis par céder en me disant naïvement que ça peut être l’occasion de conclure tout ça en restant bons amis. De battre le fer tant qu’il est chaud.
Je me rhabille et me mets en route. Sur le chemin, j’appelle un pote pour assurer ma couverture. Je lui balance tout et compte sur lui le lendemain, au cas où. Il me dit que c’est n’importe quoi. Que je suis trop naïf. Qu’elle est complètement pétée et qu’elle n’a aucune intention de « parler », mais de finir le travail commencé au bar. Il me dit de faire demi-tour. Que ça va foutre le bordel dans le groupe de potes et dans mon couple.
Là-dessus, je lui rétorque que quelles que soient ses intentions, je suis sur des miennes. Je vais chez elle, on parle, je pars. Aussi simple que ça.
J’arrive dans son appartement. EVIDEMENT elle n’avait aucune intention de parler. Je la retrouve sur son canapé.
Moi : Bon. Tu voulais qu’on parle
L : Mais pas du tout. J’ai envie qu’on finisse tout ça la maintenant et qu’on regrette plus tard. J’ai envie de toi.
Moi : ça ne se produira pas… je suis déjà allé trop loin. J’ai perdu 1h de sommeil à venir ici en espérant parler, mais il n’en est rien
L : mais tu t’attendais à quoi ?
Moi : pas à ça, excuse-moi d’être naïf…
L : si tu ne veux rien, alors va-t-en
Là-dessus, je file. Sur le chemin du retour, gros remords. Tout ça pour quoi ? Pourquoi ai-je réussi à me maitriser tout ce temps, mais à craquer pendant l’espace de 10 secondes ? Les 10 secondes de trop.
Le lendemain, on s’est eu au téléphone quelques secondes. On efface les messages, elle s’excuse, je lui dis que quand une erreur est commise, il y a deux personnes, elle dit que c’est de sa faute. On décide d’oublier tout ça.
CONCLUSION :
Je vous ai raconté tout ça à chaud. Je n’ai pas de conclusion particulière cette fois-ci, je n’ai pas réfléchi à tout ça. J’ai juste un gros sentiment de culpabilité qui va me servir de leçon pendant un bon moment… Je sais pas trop où me mettre. Ni que penser. Je me suis déçu.