Re: Besoin des conseils avisés des plus fins limiers du fofo sur un boug trop timide envers la fille qui convoite
Posté : 11.06.22
Salut la team ! Je reviens vers vous : étant nouveau dans cette communauté, j’avais été bluffé par la justesse de vos remarques et l’attention portée à mon propos. Je m’étais promis d’y revenir pour faire le point (Merci à toi @Onmyoji pour tes dernières remarques – l’idée de la caricature est assez cool, j’y avais déjà pensé, même si là ce n’est peut-être pas nécessaire par rapport à la situation - j’y viens justement).
Episode précédent
Voilà : je ne reviens pas trop sur tout ce qui a été dit précédemment, mais disons que je suis allé au cours de dessin cette semaine en essayant d’avoir le cœur plus léger possible et de rester digne en toute circonstance, même si je n’excluais pas que A. sois plus distante et me fasse un peu la gueule, vu 1) qu’elle m’avait lâché la semaine précédente en cours de route tandis qu’on se baladait pour trouver un magasin d’art, alors que je m’étais senti nerveux et empoté de mon coté. 2) qu’elle n’avait pas réagi à un SMS deux jours plus tard, où je lui envoyais une photo d’une affiche dans le métro susceptible de l’intéresser.
Beaucoup plus cool que je le craignais
Quand je suis arrivé au cours, il manquait plein de monde et A. n’était notamment pas là, ce qui me confirmait que peut-être quelque chose s’était bel et bien grippé (même si bien sur il peut y avoir un million de raisons pour une absence). J’ai taché, pour ne pas me laisser abattre, de porter mon attention sur H., qui est colombienne, a pas mal de charme et de classe, très artiste. Alors qu’on discutait, j’ai aperçu A. qui arrivait en retard du coin de l’œil, et sa présence m’a boosté positivement, j’ai fait un peu mon numéro devant tout le monde, prof compris, avec un développement un peu absurde et très humour noir sur la difficulté de dessiner les oiseaux vivants par rapport aux oiseaux morts… Ça a fait rire les gens, l’ambiance était décontractée.
Dès les moments suivants, à la première pause, A. est venue vers moi me demandant si j’avais passé une bonne semaine ? si j’étais retourné au musée ? qu’elle avait passé de son coté son week-end à « binge watcher » des séries... bref, mettant un million de sujets sur la table, enjouée et visiblement désireuse de papoter. Ça m’a même un peu surpris, je me suis dit qu’elle était peut-être contente de voir que je n’étais en rien affecté par le fait qu’elle avait été un peu froide (et j’ai remercié intérieurement @The_PoP , qui m’avait recommandé la semaine écoulée de stopper séance tenante ces SMS, alors que livré à moi-même, je serai peut-être revenu à la charge, basculant ainsi complètement en mode « relou de service »).
Bavardages lumineux entre deux coups de crayon
Le prof de dessin a en outre proposé qu’on aille pour une fois dessiner dehors dans un parc : sur le chemin, A. était vraiment joyeuse, m’entretenant de tout et de rien, la chimie était parfaitement revenue, comme si rien ne s’était passé. Quand on plaisantait, elle basculait même par moments dans une sorte d’euphorie douce et un peu enfantine, comme font les filles quand elle se sentent bien (mais moi-même je suis un peu comme ça aussi) au point qu’à un moment, je pouvais dire n’importe quoi, « regarde les gens qui font du Tai Chi là-bas », et elle partait dans un délire joyeux. En plus, au cours des deux heures qui ont suivi dans le parc, je veillais à aller discuter aussi régulièrement avec H. la colombienne : j'appliquais le principe élémentaire lu dans vos pages qu’il est bon de ne pas faire sentir à l'objet de son désir que l’on est 100 % à sa seule disposition… Ca fonctionnait bien, badiner avec l'une et l'autre, l'ambiance était cool, le soleil au rendez-vous, et A. avait l’air du coup vraiment contente de ces quelques moments d’échanges volés au cours (qui consiste quand même, je le signale par ailleurs, la plupart du temps à dessiner silencieusement des trucs).
Au terme de la séance, après être rester à discuter un temps avec le prof, A. et moi avons remonté la rue, moi lui expliquant que j’avais un travail de dingue, ayant un éditeur sur le dos qui attend que je lui envoie des premières épreuves pour un nouveau projet de bouquin (ce qui est la stricte vérité – et en plus, entre nous, comme je m’étais pris la tête la semaine dernière - voir mon premier message, je n’avais pratiquement rien foutu les jours précédents, me consacrant à faire du sport pour emmagasiner vaille que vaille un peu d’endorphine). Rassuré par le fait que les choses n’étaient donc pas aussi mauvaises, soucieux d’enterrer cette image de type mendiant son attention qui, je le craignais, s’était fixée la semaine écoulée, j’ai fait « Allez, je file » en claquant une bise à A., mon carton à dessin sous le bras, comme quelqu’un de visiblement appelé à de grandes destinées dans le monde. Elle me posait de nombreuses questions sur le projet de livre, ca l'intéressait. Après qu’elle m’ait dit « à la semaine prochaine », j’ai quand même lancé : « Si tu en as marre de bosser (A. se présente toujours comme accaparée, outre son fils, par la date prochaine d’un concours qu’elle prépare assidûment) et que tu veux faire un truc, fais-moi signe ». Ça se voulait prononcé sur le ton le plus nonchalant du monde, mais je ne suis pas totalement sur d’avoir sonné aussi détaché que je l'aurais voulu…
Bon, en tout cas, l’atmosphère avait été bien meilleure que je pouvais le craindre, c’était même un peu inespéré et pourtant, par certains cotés, je ne suis pas complètement optimiste. Je pense que je m’étais certainement exagéré la sensation de désastre qu’avait été cette longue quête du magasin à dessin, où je m’étais fait des nœuds au cerveau, mais rétrospectivement, je me dis aussi que j’avais en meme temps surestimé les points que j’avais marqués quand nous étions au Louvre.
De brefs contacts physiques pas si concluants
Pourquoi? J’ai bien réfléchi à ce que m’a dit @Onmyoji sur le fait que « Deux humains attirés l'un par l'autre dans un huis-clos finiront toujours par se rapprocher et se rentrer dedans ». Or, quand j’y pense, j’ai remarqué quelque chose : souvent enhardi par les bonnes vibrations de nos échanges, j’ai déjà enchaîné à plusieurs reprises par de brefs contacts physiques avec A. (les « kinos » si j’ai bien compris le langage ésotérique qui a cours ici:) ) : exemple, à un moment où elle me dit qu’elle a un peu la tête qui tourne, n’ayant pas mangé à midi, je lui porte la main au front, sourire en coin, en disant : « Tu as peut-être un peu de fièvre ? » Ou alors, ce moment où elle me parle de son tatouage sur l’avant-bras, et que je porte la main dessus en disant : « Et là, l’aiguille, ca a fait mal ? » en cherchant son regard... Tout ca est certes un peu fugace, mais elle ne réagit ni en bien ni en mal à ces tentatives de rapprochement, reste très « pokerface », continue à parler comme si de rien n’était mais en évitant cependant de me regarder, comme pour ne pas faire grimper la température.
Au vrai, j’ai l’impression d’avoir acquis très rapidement une certaine stature, une valeur à ses yeux à partir d’un ensemble de petits éléments (par exemple, elle est un peu métisse, racines africaines du coté d’un de ses grand-parents. Elle m’a fait part de son questionnement identitaire – pas totalement blanche aux yeux de certains, pas vraiment noire pour d’autres - la première fois qu’on a pris un pot, et je l’ai tout de suite renvoyé vers un livre d’une jeune autrice avec exactement le même « pedigree » qui parlait de cela avec beaucoup d’humour – chose précieuse par les temps qui courent sur ces sujets. J’ai envoyé à A. un lien d’une vidéo où elle présentait son livre de manière brillante, et A. en avait été visiblement enchantée, me disant ensuite : « c’est exactement ca », etc.).
Le geek et la bonasse : utopie matérialisable?
Vous avez tous insisté sur le fait que je ne devrais pas la mettre sur un piédestal, et vous avez parfaitement raison. D’autant qu’elle n’a pas que des qualités, si elle est très cool avec moi, elle n’est vraiment pas très chaleureuse avec les autres filles du cours (il n’y a que des filles, à part moi et le prof. Ça aide évidemment à ce que je me retrouve en point de mire. Ces cours d’art, de même que ceux de théâtre, sont incroyables à ce niveau pour qui veut rencontrer des femmes) : elles doivent la trouver un peu hautaine et distante.
Il faut bien s’imaginer que A. fait vraiment partie de la catégorie des super bonasses, j’ai jeté un œil à ses réseaux sociaux, elle a posé comme mannequin (pas pour des gros trucs, ça avait plus l’air d’être en mode coup de main pour les projets d’un ami). L’an dernier, elle bossait comme vendeuse pour une marque de fringues italiennes, elle m’a indiqué le nom écrit sur son court t.shirt qui lui moulait sa poitrine la dernière fois, avec l’aisance insolente des filles qui se savent super canon, sure de son effet.
Charme discret mais incertain de l’auteur timide
J’ai l’impression de bien la cerner, c’est quelqu’un d’assez volontaire par ailleurs et je sens qu’elle s’est inscrit à ce cours de dessin car elle voulait rencontrer des gens un peu différents, et dans ce sens, elle est un peu servie avec moi. J’ai l’impression qu’elle est fascinée notamment par mon activité d’auteur, et toute l’imagerie un peu profonde, voire (allons y d'un grand mot) « romantique », que ca trimballe – peut-être que ca la change des gens qu’elle croisait dans le milieu des fringues, tout simplement. Je ne suis pas quelqu’un de vraiment « connu », loin s’en faut, ni Beigbeder, ni Yann Moix, mais si on tape mon nom, on va tomber sur des pages et des pages d’occurrences, d’articles avec mon nom, et il y a des gens que ca fascine un peu.
Physiquement, je ne suis pas franchement moche, aucun défaut rédhibitoire, mais pas vraiment beau non plus, avec mes cheveux roux, mon visage allongé, mon regard un peu fiévreux, je ressemble à un musicien britannique un peu hanté, ce n’est pas vraiment la même vibe qu’elle. Peut-être que c’est ce qui lui plaît, mais je ne peux pas m’empêcher de penser que mon coté timide et torturé transparaît par contre en réalité beaucoup, camouflé tant que bien mal par une loufoquerie de bon aloi, avec laquelle elle semble accrocher, mais qui ne la laisse surement pas dupe pour autant... A un certain moment de la dernière séance de dessin, H. (la Colombienne) m’a taquiné au sujet d’une tierce personne, une élève absente, personnalité assez bizarre que personne ne peut vraiment sentir, j’ai menti (mal) à son sujet en assurant que si, si, c'était quelqu'un de très bien, et A. qui écoutait derrière moi, a soudain dit en riant : « Même de derrière, je peux voir que tu rougis ! » C'était une plaisanterie mais c'était aussi probablement exact, et je suis sur que cette saillie lui a aussi été inspirée (meme inconsciemment) par le nombre de fois où depuis le début, je dois rougir dans mes interactions avec elle…
Conclusion provisoire
Donc je conclurai ce monologue interminable en disant qu’il y a une vraie proximité, que je ne suis pas sans valeur à ses yeux (le prof lui-même m’a l’autre jour parlé d’elle comme de ma « comparse » alors qu’il ignore qu’on s’est même vus en dehors du cours), mais que je ne suis pas sur qu’elle me voit comme potentiel amant pour autant (même si mes pensées invalidantes jouent aussi leur rôle dans cette vision des choses). Mais je ne peux pas rester non plus ainsi pourtant, à être simplement complice le temps d’un cours une fois par semaine. Comme dirait Lénine, « Que faire ? » Peut-être que cet état des lieux réactualisé vous inspirera de nouveau quelques réflexions fécondes et utiles, d’autant que je pense que vous pouvez bien saisir la teneur de la situation, par rapport aux portraits que j’ai brossés des protagonistes, que j’ai essayé de rendre aussi conforme que possible à la réalité.
Episode précédent
Voilà : je ne reviens pas trop sur tout ce qui a été dit précédemment, mais disons que je suis allé au cours de dessin cette semaine en essayant d’avoir le cœur plus léger possible et de rester digne en toute circonstance, même si je n’excluais pas que A. sois plus distante et me fasse un peu la gueule, vu 1) qu’elle m’avait lâché la semaine précédente en cours de route tandis qu’on se baladait pour trouver un magasin d’art, alors que je m’étais senti nerveux et empoté de mon coté. 2) qu’elle n’avait pas réagi à un SMS deux jours plus tard, où je lui envoyais une photo d’une affiche dans le métro susceptible de l’intéresser.
Beaucoup plus cool que je le craignais
Quand je suis arrivé au cours, il manquait plein de monde et A. n’était notamment pas là, ce qui me confirmait que peut-être quelque chose s’était bel et bien grippé (même si bien sur il peut y avoir un million de raisons pour une absence). J’ai taché, pour ne pas me laisser abattre, de porter mon attention sur H., qui est colombienne, a pas mal de charme et de classe, très artiste. Alors qu’on discutait, j’ai aperçu A. qui arrivait en retard du coin de l’œil, et sa présence m’a boosté positivement, j’ai fait un peu mon numéro devant tout le monde, prof compris, avec un développement un peu absurde et très humour noir sur la difficulté de dessiner les oiseaux vivants par rapport aux oiseaux morts… Ça a fait rire les gens, l’ambiance était décontractée.
Dès les moments suivants, à la première pause, A. est venue vers moi me demandant si j’avais passé une bonne semaine ? si j’étais retourné au musée ? qu’elle avait passé de son coté son week-end à « binge watcher » des séries... bref, mettant un million de sujets sur la table, enjouée et visiblement désireuse de papoter. Ça m’a même un peu surpris, je me suis dit qu’elle était peut-être contente de voir que je n’étais en rien affecté par le fait qu’elle avait été un peu froide (et j’ai remercié intérieurement @The_PoP , qui m’avait recommandé la semaine écoulée de stopper séance tenante ces SMS, alors que livré à moi-même, je serai peut-être revenu à la charge, basculant ainsi complètement en mode « relou de service »).
Bavardages lumineux entre deux coups de crayon
Le prof de dessin a en outre proposé qu’on aille pour une fois dessiner dehors dans un parc : sur le chemin, A. était vraiment joyeuse, m’entretenant de tout et de rien, la chimie était parfaitement revenue, comme si rien ne s’était passé. Quand on plaisantait, elle basculait même par moments dans une sorte d’euphorie douce et un peu enfantine, comme font les filles quand elle se sentent bien (mais moi-même je suis un peu comme ça aussi) au point qu’à un moment, je pouvais dire n’importe quoi, « regarde les gens qui font du Tai Chi là-bas », et elle partait dans un délire joyeux. En plus, au cours des deux heures qui ont suivi dans le parc, je veillais à aller discuter aussi régulièrement avec H. la colombienne : j'appliquais le principe élémentaire lu dans vos pages qu’il est bon de ne pas faire sentir à l'objet de son désir que l’on est 100 % à sa seule disposition… Ca fonctionnait bien, badiner avec l'une et l'autre, l'ambiance était cool, le soleil au rendez-vous, et A. avait l’air du coup vraiment contente de ces quelques moments d’échanges volés au cours (qui consiste quand même, je le signale par ailleurs, la plupart du temps à dessiner silencieusement des trucs).
Au terme de la séance, après être rester à discuter un temps avec le prof, A. et moi avons remonté la rue, moi lui expliquant que j’avais un travail de dingue, ayant un éditeur sur le dos qui attend que je lui envoie des premières épreuves pour un nouveau projet de bouquin (ce qui est la stricte vérité – et en plus, entre nous, comme je m’étais pris la tête la semaine dernière - voir mon premier message, je n’avais pratiquement rien foutu les jours précédents, me consacrant à faire du sport pour emmagasiner vaille que vaille un peu d’endorphine). Rassuré par le fait que les choses n’étaient donc pas aussi mauvaises, soucieux d’enterrer cette image de type mendiant son attention qui, je le craignais, s’était fixée la semaine écoulée, j’ai fait « Allez, je file » en claquant une bise à A., mon carton à dessin sous le bras, comme quelqu’un de visiblement appelé à de grandes destinées dans le monde. Elle me posait de nombreuses questions sur le projet de livre, ca l'intéressait. Après qu’elle m’ait dit « à la semaine prochaine », j’ai quand même lancé : « Si tu en as marre de bosser (A. se présente toujours comme accaparée, outre son fils, par la date prochaine d’un concours qu’elle prépare assidûment) et que tu veux faire un truc, fais-moi signe ». Ça se voulait prononcé sur le ton le plus nonchalant du monde, mais je ne suis pas totalement sur d’avoir sonné aussi détaché que je l'aurais voulu…
Bon, en tout cas, l’atmosphère avait été bien meilleure que je pouvais le craindre, c’était même un peu inespéré et pourtant, par certains cotés, je ne suis pas complètement optimiste. Je pense que je m’étais certainement exagéré la sensation de désastre qu’avait été cette longue quête du magasin à dessin, où je m’étais fait des nœuds au cerveau, mais rétrospectivement, je me dis aussi que j’avais en meme temps surestimé les points que j’avais marqués quand nous étions au Louvre.
De brefs contacts physiques pas si concluants
Pourquoi? J’ai bien réfléchi à ce que m’a dit @Onmyoji sur le fait que « Deux humains attirés l'un par l'autre dans un huis-clos finiront toujours par se rapprocher et se rentrer dedans ». Or, quand j’y pense, j’ai remarqué quelque chose : souvent enhardi par les bonnes vibrations de nos échanges, j’ai déjà enchaîné à plusieurs reprises par de brefs contacts physiques avec A. (les « kinos » si j’ai bien compris le langage ésotérique qui a cours ici:) ) : exemple, à un moment où elle me dit qu’elle a un peu la tête qui tourne, n’ayant pas mangé à midi, je lui porte la main au front, sourire en coin, en disant : « Tu as peut-être un peu de fièvre ? » Ou alors, ce moment où elle me parle de son tatouage sur l’avant-bras, et que je porte la main dessus en disant : « Et là, l’aiguille, ca a fait mal ? » en cherchant son regard... Tout ca est certes un peu fugace, mais elle ne réagit ni en bien ni en mal à ces tentatives de rapprochement, reste très « pokerface », continue à parler comme si de rien n’était mais en évitant cependant de me regarder, comme pour ne pas faire grimper la température.
Au vrai, j’ai l’impression d’avoir acquis très rapidement une certaine stature, une valeur à ses yeux à partir d’un ensemble de petits éléments (par exemple, elle est un peu métisse, racines africaines du coté d’un de ses grand-parents. Elle m’a fait part de son questionnement identitaire – pas totalement blanche aux yeux de certains, pas vraiment noire pour d’autres - la première fois qu’on a pris un pot, et je l’ai tout de suite renvoyé vers un livre d’une jeune autrice avec exactement le même « pedigree » qui parlait de cela avec beaucoup d’humour – chose précieuse par les temps qui courent sur ces sujets. J’ai envoyé à A. un lien d’une vidéo où elle présentait son livre de manière brillante, et A. en avait été visiblement enchantée, me disant ensuite : « c’est exactement ca », etc.).
Le geek et la bonasse : utopie matérialisable?
Vous avez tous insisté sur le fait que je ne devrais pas la mettre sur un piédestal, et vous avez parfaitement raison. D’autant qu’elle n’a pas que des qualités, si elle est très cool avec moi, elle n’est vraiment pas très chaleureuse avec les autres filles du cours (il n’y a que des filles, à part moi et le prof. Ça aide évidemment à ce que je me retrouve en point de mire. Ces cours d’art, de même que ceux de théâtre, sont incroyables à ce niveau pour qui veut rencontrer des femmes) : elles doivent la trouver un peu hautaine et distante.
Il faut bien s’imaginer que A. fait vraiment partie de la catégorie des super bonasses, j’ai jeté un œil à ses réseaux sociaux, elle a posé comme mannequin (pas pour des gros trucs, ça avait plus l’air d’être en mode coup de main pour les projets d’un ami). L’an dernier, elle bossait comme vendeuse pour une marque de fringues italiennes, elle m’a indiqué le nom écrit sur son court t.shirt qui lui moulait sa poitrine la dernière fois, avec l’aisance insolente des filles qui se savent super canon, sure de son effet.
Charme discret mais incertain de l’auteur timide
J’ai l’impression de bien la cerner, c’est quelqu’un d’assez volontaire par ailleurs et je sens qu’elle s’est inscrit à ce cours de dessin car elle voulait rencontrer des gens un peu différents, et dans ce sens, elle est un peu servie avec moi. J’ai l’impression qu’elle est fascinée notamment par mon activité d’auteur, et toute l’imagerie un peu profonde, voire (allons y d'un grand mot) « romantique », que ca trimballe – peut-être que ca la change des gens qu’elle croisait dans le milieu des fringues, tout simplement. Je ne suis pas quelqu’un de vraiment « connu », loin s’en faut, ni Beigbeder, ni Yann Moix, mais si on tape mon nom, on va tomber sur des pages et des pages d’occurrences, d’articles avec mon nom, et il y a des gens que ca fascine un peu.
Physiquement, je ne suis pas franchement moche, aucun défaut rédhibitoire, mais pas vraiment beau non plus, avec mes cheveux roux, mon visage allongé, mon regard un peu fiévreux, je ressemble à un musicien britannique un peu hanté, ce n’est pas vraiment la même vibe qu’elle. Peut-être que c’est ce qui lui plaît, mais je ne peux pas m’empêcher de penser que mon coté timide et torturé transparaît par contre en réalité beaucoup, camouflé tant que bien mal par une loufoquerie de bon aloi, avec laquelle elle semble accrocher, mais qui ne la laisse surement pas dupe pour autant... A un certain moment de la dernière séance de dessin, H. (la Colombienne) m’a taquiné au sujet d’une tierce personne, une élève absente, personnalité assez bizarre que personne ne peut vraiment sentir, j’ai menti (mal) à son sujet en assurant que si, si, c'était quelqu'un de très bien, et A. qui écoutait derrière moi, a soudain dit en riant : « Même de derrière, je peux voir que tu rougis ! » C'était une plaisanterie mais c'était aussi probablement exact, et je suis sur que cette saillie lui a aussi été inspirée (meme inconsciemment) par le nombre de fois où depuis le début, je dois rougir dans mes interactions avec elle…
Conclusion provisoire
Donc je conclurai ce monologue interminable en disant qu’il y a une vraie proximité, que je ne suis pas sans valeur à ses yeux (le prof lui-même m’a l’autre jour parlé d’elle comme de ma « comparse » alors qu’il ignore qu’on s’est même vus en dehors du cours), mais que je ne suis pas sur qu’elle me voit comme potentiel amant pour autant (même si mes pensées invalidantes jouent aussi leur rôle dans cette vision des choses). Mais je ne peux pas rester non plus ainsi pourtant, à être simplement complice le temps d’un cours une fois par semaine. Comme dirait Lénine, « Que faire ? » Peut-être que cet état des lieux réactualisé vous inspirera de nouveau quelques réflexions fécondes et utiles, d’autant que je pense que vous pouvez bien saisir la teneur de la situation, par rapport aux portraits que j’ai brossés des protagonistes, que j’ai essayé de rendre aussi conforme que possible à la réalité.