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Re: Être séduisante en jouant un rôle (donc sans l'être vraiment)

Posté : 11.12.22
par Onmyoji
J'aurai mis un peu de temps à te répondre:
PetiteSourie a écrit : 07.12.22 C'est exactement cela, de la fatigue. Fatiguée de se forcer chaque jour, jusqu'au jour où je ne parvenais même plus à faire semblant. Mon corps a commencé à l'exprimer par des insomnies, nausées, douleurs à la nuque et parfois des crises de larmes.
Je pense que dès le moment où tu as le sentiment de te forcer, c'est un signe.
Il y a une grosse différence entre être apre au gain, dure à la tâche, et "se forcer". Dans ton cas, à quoi te forçais-tu?
C'est pertinent, mais cela me donne tout de même une mauvaise image de moi-même, car je m'arrêtais à cela (inconsciemment c'est : "il/elle est moche et n'a pas fait d'études... donc il/elle ne mérite pas mon intérêt").
Est-ce que c'est vraiment si mal de penser ainsi?
à moins que tes critères soient démesurément élevés côté physique, pour être moche, il faut vraiment forcer en fait, ou être comme ça naturellement. Je ne dis pas juste "ne pas être beau", je parle d'avoir l'air bercé trop près du mur... Mais dans le cas où ça vient du laxisme de l'autre vis à vis de sa propre personne, par "manque d'effort vestimentaire", par manque d'hygiène de vie, voire crasse intellectuelle qui pousse à une crasse mentale, ou des habitudes très nuisibles, as-tu vraiment envie de t'entourer de telles personnes?
Je veux bien que tout le monde n'ait pas pour horizon d'avoir un beau cul en faisant des squats à la salle, mais j'imagine que tu n'aurais pas jeté des pierres à une fille normale, pas sportive.
Quant aux études, chacun ses circonstances, on va dire, de la même manière, si tu discutais avec quelqu'un d'intéressant et qu'il se révélait dans la conversation qu'en fait elle n'avait pas pour autant fait d'études, ça t'aurait sans doute surprise et piqué ton intérêt?
Finalement, est-ce que tu ne vois pas ton attitude de manière un peu plus réductrice que ce qu'elle n'est en réalité?
Tu ne me paraîs pas manquer de nuance, le fait que tu sois capable de t'interroger ainsi montre que tu sais faire preuve d'une certaine forme d'empathie.
J'essaie de remédier à ce réflexe en me disant qu'il faut de tout pour faire un monde, que mes critères de beautés/réussites ne sont pas universels et c'est tant mieux ! Cela dépend des époques, des cultures etc... donc j'apprends à apprécier les différences plutôt que de les juger sous mon prisme perfectionniste qui me torture aussi, car c'est le même qui m'empêche d'être moi. Si j'étais plus bienveillante envers les autres et moins dans le jugement, j'aurais été ainsi envers moi-même.
C'est ce perfectionnisme qui t'empêche d'être toi en quoi?
Qu'est-ce que tu veux être que ton perfectionnisme t'empêche d'être?
Si ça ne vise pas quelque chose que tu es vraiment, c'est le "perfectionnisme des autres". Mais si vraiment, le fait d'avoir un physique entretenu te dérange, c'est sans doute moins pour l'effet que pour la contrainte que ça représente. Forcément, si tu ressens cela comme une pression, il y a peut-être une marge de manoeuvre à trouver entre "l'idéal" qui est moins le tien que celui d'autre, et un toi qui reste bien entretenu mais sans te contraindre autant. Il faut que ça reste un plaisir. Après le physique et l'entrainement, c'est souvent une affaire d'efforts croissants pour un retour moindre, donc il est peut-être sage d'être au stage où 20% de l'effort fait 80% de l'effet.
Sans rentrer trop dans les détails ici, j'ai toujours su ce que je voulais faire aussi loin que je m'en souviens. Mais cet emploi est perçu comme non socialement valorisant, par conséquent je me suis toujours dit "j'assure mes arrières d'abord, puis je ferais cela plus tard". Aujourd'hui je bloque, car je me suis tellement habituée à subir que dans mon cerveau c'est subir=sécurité et passion=risque (risque d'échouer et d'être mal perçu par les autres).
Entre assurer ses arrières et faire quelque chose qui te débecte ou te pressurise il y a quand même un monde. à moins que tu sois allée vraiment à l'extrême inverse de ce que tu ressens comme passionnant, et de ce que sont tes valeurs, ça me paraît probable que c'est moins ton métier que ton environnement même que tu rejettes.
Après pour la valorisation sociale, ceux qui critiquent ce qu'on fait ne vivent pas notre vie, donc leur avis n'est pas nécessaire ou utile.
Tant que ça te satisfait toi...
J'ai envie de lire de la philosophie et de la psychologie car je n'y connais rien et cela pourrait bien m'aider à y voir plus clair. J'essaie aussi d'analyser mon passé pour comprendre mon fonctionnement :
- dans quelles situations je me suis bien/mal sentie ?
- quelles expériences passées (notamment dans l'enfance) font que j'ai ce caractère et cette vision du monde.
Je me rends que je n'ai jamais fait cela, et triste d'avoir attendu la trentaine pour le faire !
Tu sais, beaucoup de gens font une crise à la quarantaine ou la cinquantaine car ils ne s'éveillent qu'au bout de ce temps là. Finalement pour toi c'est encore tôt. Quelques pistes pour toi: je n'aime pas mentionner Christophe André parce que tout le monde parle de lui dès qu'on mentionne le bien-être, et ses ouvrages tournent un peu en rond, mais en ce qui concerne le lâcher prise, il a une bonne approche.
Le Bushido -en particulier le livre des cinq anneaux-, aussi, et c'est assez dans le sujet puisque les samouraïs étaient les hommes de devoir par excellence. Epitecte et Schopenhauer abordent aussi le sujet. Nietszche aussi, sous un autre angle. Hegel parle de la résilience, et Cyrulnik l'aborde sous l'angle neuropsychologique et vulgarisateur.