6. Epilogue
Mort pour mort, me voilà décidé à autopsier la patiente afin d'essayer de comprendre un peu les rouages complexes qui se meuvent dans sa tête.
Je prends ma plume virtuelle, que je trempe dans un peu d'acide, suffisamment pour provoquer une réaction chez toute personne...
C.,
Je ne te cache pas que ton faux bond d'avant-hier m'a quelque peu déçu. Un simple coup de fil aurait sans doute été plus approprié et un peu moins dédaigneux...D'autant plus que je comptais profiter de cette soirée pour parler avec toi de ton mail. Visiblement, il s'est passé quelque chose depuis le dimanche où nous nous sommes vus dont tu n'as pas jugé bon de m'informer.
Je pensais que tu avais de la classe. Peut-être me suis-je trompé ?
Sobre, droit au but, avec la petite ouverture à la fin lui permettant de s'en sortir. Envoi ! Et apparemment, à la fin de l'envoi, je touche puisque 15 minutes plus tard la voilà qui débarque sur MSN. Oui, je sais, c'est mal, mais comme à ce moment je me prends plus pour un entomologiste que pour un player...Florilège :
C : je n'ai pas voulu être dédaigneuse
C : (bonjour)
C : j'aurais du t'appeler mais j'ai du mal avec le téléphone. Vraiment.
M : peut-être pas dédaigneuse...un peu cavalière
C : ce qui cloche, c'est aussi le fait que j'ai cherché aussi rapidement une nouvelle histoire
C : je ne peux pas être plus sincère
C : je n'ai pas la force de commencer, c'est absolument con de ma part
C : sauf qu'une relation qui n'est pas vécue à fond n'en est pas une et je n'ai pas envie de ça non plus
M : je pars plutôt dans l'optique de faire ce dont on a envie, ce dont on se donne envie, et de voir ce qui se passe ensuite. Ca se construit progressivement
C : et en ce moment, je crois avoir envie d'être seule [...]du coup, je t'ai écrit ce mail. c'est simpliste, et je suis encore malheureusement comme ça je crois
M : disons que la transition m'a échappé...alors que la veille tout se passait avec naturel, avec facilité.
C : pour moi ausi, même si j'avais une certaine gêne que je n'identifiais pas
C : je vais te laisser, je ne sais que dire (je suis souvent vide comme ça)
C : je en sais vraiement que dire....passe une bonne journée ?
M : Tu n'es pas obligée de trouver de formule définitive, hein
C : j'ai passé de très beaux moments avec toi, malheureusement
M : malheureusement !
C : oui, car c'est en contradiction avec mon envie d'être seule
C : je réagis de manière pulsionnelle, impulsive
M : oui, mais j'ai l'impression que tu opposes une décision intellectuelle ("être seule") à un désir impulsif
C : oui, et c'est l'impulsion qui l'emporte
Vous noterez l'incohérence flagrante de son discours. Ses pulsions la poussent vers moi, son intellect lui dit qu'elle devrait être seule. Elle dit que c'est l'impulsion qui l'emporte et qu'elle lui fait confiance. Mais elle préfère rester seule

Faut que j'affûte mon scalpel, j'ai pas taillé assez loin pour aller au coeur du problème.
Allez, assez joué pour le moment. Je reprendrai peut-être le dossier dans un mois ou 2, du style "rdv telle heure tel endroit, non n'est pas une réponse".
Tout ceci est assez excitant. Voir comment elle réagit à mes actions, à mes paroles. Ca titille mon côté scientifique
