Des bouquins à conseiller ?
@ Amélia : pas d'accord avec toi pour le film "Sur la route de Madison". Plus jeune je l'avais trouvé chiant, mais j'étais quand même un peu con. Depuis j'ai changé d'avis, il dégage quelque chose ce film !
Concernant les livres je ne peux que vous conseiller "La première chose que l'on regarde" de Grégoire Delacourt. Réflexion intelligente, idée originale, et surtout un sens des mots certains.
Concernant les livres je ne peux que vous conseiller "La première chose que l'on regarde" de Grégoire Delacourt. Réflexion intelligente, idée originale, et surtout un sens des mots certains.
Je te concède que tu es plus convaincant que lui, ce doit être parce que tu utilises des explications;)
J'ai envie de dire que ça revient un peu à ce que l'on disait sur "une interprétation" plutôt que ce qu'il y a vraiment dans le bouquin mais je veux bien t'accorder que dans certains cas, ce travail puisse avoir une vraie valeur ajoutée par rapport à la lecture.
J'ai envie de dire que ça revient un peu à ce que l'on disait sur "une interprétation" plutôt que ce qu'il y a vraiment dans le bouquin mais je veux bien t'accorder que dans certains cas, ce travail puisse avoir une vraie valeur ajoutée par rapport à la lecture.
En fait c'est là dessus qu'on est foncièrement pas d'accord, et qu'on ne sera jamais d'accord. Considérer que la mise en scène, l'interprétation d'une pièce n'est une valeur ajoutée que dans certains cas par rapport à la lecture remet en cause l'existence de la spécificité "pièce de théâtre" dans l'offre littéraire (toutes les pièces ne sont pas éditées, et heureusement).que dans certains cas, ce travail puisse avoir une vraie valeur ajoutée par rapport à la lecture
Si on part de ce postulat, alors ce ne sont plus des pièces de théâtre mais des oeuvres littéraires qui parfois vont être adaptées au théâtre.
C'est évidemment cela que je conteste, d'autant plus que c'est une vision partagée par beaucoup de monde y compris l'éducation nationale.
Mais heureusement que cette volonté de convaincre de la valeur ajoutée d'une mise en scène et d'une interprétation par rapport à un texte existe, car c'est aussi un moteur pour les gens de théâtre, en particulier pour les grands classiques qui ont effectivement été lus et relus.
N'y vois aucun troll de ma part mais l'éducation nationale, c'est pas une bonne référence quand on voit ses résultats et le déclin des connaissances justement en français.
Ou le fait qu'on en arrive a des mecs foncièrement intelligents comme Raven qui sont plus capables de lire un livre parce qu'on les en a dégoûtés.
Pour le reste, ça restera donc ton opinion et la nôtre. Pas mort d'hommes.
Par contre on a beaucoup dilué le sujet des livres intéressants à lire dans ce fil avec notre discussion. Ce serait dama doute mieux de nettoyer/forker si un modo veut bien y consacrer un peu de temps pour préserver le sujet original.
Merci
Ou le fait qu'on en arrive a des mecs foncièrement intelligents comme Raven qui sont plus capables de lire un livre parce qu'on les en a dégoûtés.
Pour le reste, ça restera donc ton opinion et la nôtre. Pas mort d'hommes.
Par contre on a beaucoup dilué le sujet des livres intéressants à lire dans ce fil avec notre discussion. Ce serait dama doute mieux de nettoyer/forker si un modo veut bien y consacrer un peu de temps pour préserver le sujet original.
Merci
Oui, effectivement c'est bien plus large que ça concernant la lecture et l'amour pour la littérature que l'éducation nationale a éveillé en nous...
Je redécouvre par moi même certains grands classiques que j'avais renié, tellement on m'en avait dégoûté. Et ceci peut faire transition avec le sujet !
Je redécouvre par moi même certains grands classiques que j'avais renié, tellement on m'en avait dégoûté. Et ceci peut faire transition avec le sujet !
En parlant de théâtre, un livre m'a particulièrement marqué. Il a même révolutionné ma vision du théâtre. Il rassemble quatre essais sur le théâtre par Peter Brook, un des plus grands metteurs en scènes contemporains.
"L'espace vide - Écrits sur le théâtre"
Venusian, je pense que tu connais mais si ce n'est pas le cas, fonce !
"L'espace vide - Écrits sur le théâtre"
Venusian, je pense que tu connais mais si ce n'est pas le cas, fonce !
Pardi que je connais !! Je l'ai lu il n'y a pas si longtemps que ça, et ça a été une déflagration pour moi aussi.
J'ai d'ailleurs du coup lu "Le diable c'est l'ennui", qui est un peu la suite avec un recueil de ses interventions auprès de jeunes étudiants dans le cadre de la présentation de son livre.
J'aime beaucoup Peter Brook, et même si je ne l'ai jamais rencontré, il influence pas mal ma façon de travailler.
J'ai d'ailleurs du coup lu "Le diable c'est l'ennui", qui est un peu la suite avec un recueil de ses interventions auprès de jeunes étudiants dans le cadre de la présentation de son livre.
J'aime beaucoup Peter Brook, et même si je ne l'ai jamais rencontré, il influence pas mal ma façon de travailler.
Je vous conseille également sur le thème de la séduction et de la fin qui justifie ou non les moyens :
Fabien Prade : "Parce que tu me plais".
C'est court, et c'est vraiment pas mal.
Fabien Prade : "Parce que tu me plais".
C'est court, et c'est vraiment pas mal.
- Notes et commentaires reçus par ce post :
- [+1] Intéressant le 06.06.14, 21h55 par Onmyoji
Robert Greene - L'art de la séduction
Pour ceux qui ont lu les 48 lois du pouvoir c'est du même auteur . Je le conseille vraiment , il est rempli de bons exemples , il retrace la séduction au plus profond et jusqu’à très loin dans l'histoire (parce que la drague n'est pas quelque chose de récent mais quelque chose qui existe depuis des millénaires).
edit : Bon dés que je l'aurais fini et avec un peu de temps je ferais un feedback plus détaillé.
Pour ceux qui ont lu les 48 lois du pouvoir c'est du même auteur . Je le conseille vraiment , il est rempli de bons exemples , il retrace la séduction au plus profond et jusqu’à très loin dans l'histoire (parce que la drague n'est pas quelque chose de récent mais quelque chose qui existe depuis des millénaires).
edit : Bon dés que je l'aurais fini et avec un peu de temps je ferais un feedback plus détaillé.
- Notes et commentaires reçus par ce post :
- [0] Intéressant le 07.06.14, 19h58 par John_Rimbault
- [+1] Yep le 08.06.14, 22h06 par Thedaze
L'un de mes auteurs préférés : Alexandre Jardin
Une grande maîtrise de la langue française, des thèmes récurrents de la crise de la quarantaine version masculine et de reconquête de l'amour, non sans jeux de rôles, anecdotes légères et sexuelles, personnages hors du commun, drôlement idéaliste et romantique, qui finissent bien souvent par tomber de haut.
Ceux que je conseille : "Bille en Tête", "Le petit Sauvage" ou "L'île des Gauchers".
Et, juste pour le plaisir, voici un extrait de "Mademoiselle Liberté" :
"Horace fut alors démangé par l'envie d'innover, de pimenter le menu de cette soirée diurne - il devait être onze heures du matin – en tentant une manoeuvre. Averti que l'on goûte davantage ce qu'il est difficile d'obtenir, il se tint sur la réserve :
- Ma nudité ne doit pas vous laisser croire que vous obtiendrez de moi quoi que ce soit ce soir. Si je consens à vous serrer la main quand nous nous quitterons, ce sera le bout du monde...
- Qu'est-ce qui vous permet de dire que je souhaite autre chose ?
- N'insistez pas, je resterai de glace. Il faudra vous contenter de me regarder.
- Vous êtes toujours aussi sûr de vous ?
- Si je le voulais, je vous séduirais en moins d'une minute, et vous le savez.
- En moins d'une minute...
- Oui, montre en main.
- Allez-y...
- Non, ce serait trop facile.
- Pourquoi ?
- Votre simple demande m'indique que vous l'êtes déjà.
- Quoi ?
- Séduite. Pourquoi voulez-vous qu'une femme qui ne serait pas déjà conquise me lance un défi pareil ? Non, vraiment, c'est trop facile... Je refuse de coucher avec vous, tenez-vous-le pour dit !
- Mais je ne vous ai rien proposé !
- Alors que faites-vous nue devant moi ? Vous aviez chaud ?
- Très malin...
- Pourquoi ne reconnaissez-vous pas avec simplicité que vous êtes folle de moi ? Absolument folle.
- Si je l'avais été, votre arrogance m'aurait refroidie.
- C'est une chance que j'aie eu la prudence de me conduire ainsi, avec suffisance, sinon vous m'auriez violé avant que j'aie pu terminer ce repas, et j'ai faim. Que pourrais-je dire d'autre pour vous retenir ? Je vous trouve timorée, sans audace, incapable d'assumer vos désirs, faisant des chichis à n'en plus finir au lieu de mordre crûment dans le plaisir. Votre tiédeur me consterne!
Liberté lui saisit le menton et, sans réfléchir, l'embrassa.
- Vous voyez, reprit Horace, il ne m'a pas fallu plus d'une minute !
Liberté le gifla, escalada la table et fut aussitôt sur lui. Leurs nudités accolées réagirent de concert. Quel émoi sans innocence! Trouver une posture ardente fut un réflexe, un emboîtement spontané; leurs peaux avaient espéré si longtemps ce rendez-vous! Tout de suite, ils ne furent plus deux solitudes, mais un couple articulé, plus deux épidermes mais un seul corps délié, exultant. (...)
Liberté n'était plus vierge, en moins d'une minute."
Une grande maîtrise de la langue française, des thèmes récurrents de la crise de la quarantaine version masculine et de reconquête de l'amour, non sans jeux de rôles, anecdotes légères et sexuelles, personnages hors du commun, drôlement idéaliste et romantique, qui finissent bien souvent par tomber de haut.
Ceux que je conseille : "Bille en Tête", "Le petit Sauvage" ou "L'île des Gauchers".
Et, juste pour le plaisir, voici un extrait de "Mademoiselle Liberté" :
"Horace fut alors démangé par l'envie d'innover, de pimenter le menu de cette soirée diurne - il devait être onze heures du matin – en tentant une manoeuvre. Averti que l'on goûte davantage ce qu'il est difficile d'obtenir, il se tint sur la réserve :
- Ma nudité ne doit pas vous laisser croire que vous obtiendrez de moi quoi que ce soit ce soir. Si je consens à vous serrer la main quand nous nous quitterons, ce sera le bout du monde...
- Qu'est-ce qui vous permet de dire que je souhaite autre chose ?
- N'insistez pas, je resterai de glace. Il faudra vous contenter de me regarder.
- Vous êtes toujours aussi sûr de vous ?
- Si je le voulais, je vous séduirais en moins d'une minute, et vous le savez.
- En moins d'une minute...
- Oui, montre en main.
- Allez-y...
- Non, ce serait trop facile.
- Pourquoi ?
- Votre simple demande m'indique que vous l'êtes déjà.
- Quoi ?
- Séduite. Pourquoi voulez-vous qu'une femme qui ne serait pas déjà conquise me lance un défi pareil ? Non, vraiment, c'est trop facile... Je refuse de coucher avec vous, tenez-vous-le pour dit !
- Mais je ne vous ai rien proposé !
- Alors que faites-vous nue devant moi ? Vous aviez chaud ?
- Très malin...
- Pourquoi ne reconnaissez-vous pas avec simplicité que vous êtes folle de moi ? Absolument folle.
- Si je l'avais été, votre arrogance m'aurait refroidie.
- C'est une chance que j'aie eu la prudence de me conduire ainsi, avec suffisance, sinon vous m'auriez violé avant que j'aie pu terminer ce repas, et j'ai faim. Que pourrais-je dire d'autre pour vous retenir ? Je vous trouve timorée, sans audace, incapable d'assumer vos désirs, faisant des chichis à n'en plus finir au lieu de mordre crûment dans le plaisir. Votre tiédeur me consterne!
Liberté lui saisit le menton et, sans réfléchir, l'embrassa.
- Vous voyez, reprit Horace, il ne m'a pas fallu plus d'une minute !
Liberté le gifla, escalada la table et fut aussitôt sur lui. Leurs nudités accolées réagirent de concert. Quel émoi sans innocence! Trouver une posture ardente fut un réflexe, un emboîtement spontané; leurs peaux avaient espéré si longtemps ce rendez-vous! Tout de suite, ils ne furent plus deux solitudes, mais un couple articulé, plus deux épidermes mais un seul corps délié, exultant. (...)
Liberté n'était plus vierge, en moins d'une minute."
- Notes et commentaires reçus par ce post :
- [0] Like ! le 13.06.14, 01h05 par Onmyoji
- [0] Like ! le 13.06.14, 07h08 par Thedaze