Lenny2stras a écrit :Ton avis m'intéresse Sclavie.
Merci Lenny.
Lenny2stras a écrit :Le but de mon intervention était surtout de mettre en garde contre les excès d’une réflexion sur soi qui se perd dans des considérations trop théoriques et peu soucieuse d’application sur le réel. Message que Syndrome a su entendre et je me réjouis pour lui.
J’ai vu trop de gens perdre un temps considérable à agir sur le réel sous le prétexte de vouloir se « comprendre ».
Ca amène un questionnement sur les limites d'une réflexion sur soi. Quelles en sont les bornes qui évitent une déperdition de sa capacité à agir ?
Je comprends ce que tu veux dire par "excès d'une réflexion sur soi". Tu crains qu'à trop réfléchir, on perde son sens du réel et on ne puisse plus agir.
Qu'on ne vive que dans sa tête en quelque sorte..
Je suis d'accord avec toi, c'est un risque mais à mon sens, uniquement si cette réflexion est obsessionnelle, si elle ne mène à rien, si elle tourne en boucle sans gardes fous ou si on l'a fait par paresse d'agir, alors oui, elle peut prendre trop de place.
On peut se mettre à l'abri de cela en pratiquant une réflexion raisonnée avec un objectif bien défini et un carnet de route pour la baliser, ex:
je prends conscience de mon mal-être, j'en identifie les émotions précises, Je remonte à la source, Je revis ces émotions, Je m'en libère, Je crée un nouveau mode émotionnel.
Je ne suis pas psy, attention, ces étapes, je les tire seulement de ma propre expérience et selon ma problématique. Il existe surement bien d'autres méthodes et parcours...
De plus ce travail est loin d’être simple et linéaire, les étapes s’entremêlent, on revient en arrière, on repart, on bifurque.
En fonction de quoi? Et bien de la réalité de notre vie justement.
Parce que ce travail, on ne le fait pas enfermé entre 4 murs pendant 1 mois, H24, on le fait quand on en ressent le besoin, tout en vivant sa vie quotidienne (boulot, conjoint, enfants, loisirs etc...), on se ménage des petits temps de réflexion sur soi, pas besoin d'y passer plusieurs heures par jour.
C'est justement en restant complètement dans l'activité habituelle qu'on trouve la matière à réfléchir.
C'est un travail sur les émotions pas sur l'intellect.
Les émotions naissent et s'expriment par ce que l'on vit chaque jour, pas par des théories mentales, donc pas question de s’arrêter de vivre, au contraire.
Les émotions c'est ce qu'on ressent dans ses tripes, c'est très réel. Il faut laisser la réalité de la vie les activer, sans ça, comment les identifier?
Inversement, quand tu as travaillé sur une émotion, quelle joie de constater ensuite que cela te rend un élément de ta vie réelle plus facile! Il y a inter-action entre Réflexion/Action et c'est à cette condition que ça marche.
Voilà, donc pour moi, il n'y a pas d'opposition entre réflexion sur soi et rester actif, bien au contraire, l'un et l'autre se complètent et se nourrissent.
"J’ai vu trop de gens perdre un temps considérable à agir sur le réel sous le prétexte de vouloir se « comprendre »."
Tout d'abord, tu ne sais pas si c'était pour eux du temps perdu, ils avaient peut-être besoin à ce moment de leur vie de faire cette pause, ne plus agir, réfléchir et pour eux c'était peut-être non-seulement utile mais indispensable.
D'autre part, on est tous différents, certains ont besoin d'agir pour se structurer intérieurement, d'autres c'est par la réflexion, celui qui a besoin de réfléchir, va trouver que toi tu perds ton temps à te sur-activer (de son point de vue), donc on ne peut juger du temps perdu que pour soi-même.
"Quelles en sont les bornes qui évitent une déperdition de sa capacité à agir ?"
C'est a chacun de connaître et délimiter ses propres bornes. La réflexion sur soi n'est pas un gouffre insondable dans lequel on se noie, c'est un cheminement intérieur dont nous seuls sommes les maitres. On peut le stopper quand on veut, le modifier, l'arrêter, le reprendre, on a les pleins pouvoirs sur lui.
Une réflexion maitrisée n'empêche jamais de vivre, bien au contraire.
La déperdition de capacité à agir vient plus à mon sens de la souffrance ressentie dans le mal-être que de la réflexion elle-même.
Après, tu sais, s'il existe des professionnels pour accompagner une démarche sur soi, ce n'est pas pour rien. C'est vraiment très rassurant d'avoir à ses cotés quelqu'un de compétent, qui justement nous évite de nous perdre dans nos pensées noires.
Pour SyndrOme, je crois qu'il a lui-même bien délimité ses besoins: identifier la source de ce qui le gêne (c'est lui qui le dit, pas moi), tout en restant dans sa vie active à part entière.
J'espère avoir répondu à peu près à ce que tu avais soulevé... Encore une fois, ce n'est pas parole d'évangile, hein, j'attends aussi ton point de vue qui m'intéresse.