La vie est faite de virages, d'obstacles à surmonter, d'audace, de surprises et de rencontres décisives. Racontez votre histoire, entrez dans la légende; partagez vos cheminements, vos interrogations, vos rencontres, vos aventures - foirées ou réussies, c'est pas le plus important - et recevez les avis et conseils des autres membres.
Oh mais tu sais, quand je suis bourrée je fais des trucs stupides.
Les gens qui n'assument pas ou reportent sur l'alcool m'insupporte !
Concernant ton post d'avant, t'as juste eu une réaction parce que ton égo a été touché, mais c'est normal, tu t'étais fais quelques attentes de votre prochain RDV et ça c'est pas passé comme tu l'avais imaginé (c'est ça le problème quand on réfléchis trop).
Mais t'as passé une bonne soirée avec tes potes et ça c'est l'essentiel ! Pas de regrets !
r-0 a écrit :Les gens qui n'assument pas ou reportent sur l'alcool m'insupporte !
Je suis bien d’accord. J’aurais pu partir là-dessus, lui reprocher, mais je ne voyais pas l’intérêt, ça n’allait pas arranger la situation.
Ça m’a juste fait comprendre que j’avais surestimé la maturité de la jeune dame. Sans doute l’avais-je idéalisée un petit peu.
Màj : Je ne vais pas vous le cacher, j’ai renvoyé un message à Ramona par la suite. C’était principalement diplomatique, car nous avons des connaissances en commun et je risque fort de la recroiser par hasard dans cette si petite ville qu’est Rennes.
En substance, je me suis d’abord excusé de lui avoir fait peur, puis lui ai expliqué que je n’avais pas de sentiments pour elle, qu’elle ne devait pas s’imaginer que je lui en voulais, et que ça ne devait pas entraver la relation d’amitié que nous avions.
C’était samedi, je n’ai pas eu de réponse pour l’instant.
Je suis en train de me flageller à écouter Stupeflip…
C’est le morceau qui trottait dans ma tête à l’époque où j’ai rencontré Mona Lisa. La nostalgie me frappe de plein fouet.
Stupeflip ça tournait en boucle chez le Baron. Ça et Die Antwoord, et d’autres trucs tout aussi détraqués tels que Infected Mushroom ou encore Darktek. Le Baron c’est le gars chez qui je dormais en juin. Le gars grâce à qui, indirectement, j’ai pu rencontrer Mona Lisa.
Et aussi Boucle d’Or.
Oh, un nouveau nom dans mon histoire. Vous voyez où je veux en venir ? Non ?
… Vous l’avez attendu, le voilà : mon récit du mois de juillet !
Mais avant, un petit point sur la fin juin. Vous le savez déjà, il y a eu cet échange de smack avec Ramona à la fête de la musique. Ça m’avait un peu retourné la tête. Pour resituer les choses dans le contexte, c’était avant que Mona Lisa m’explique qu’elle envisageait une relation libre avec moi. Du coup j’étais en plein dilemme, j’avais l’impression que j’allais devoir choisir entre les deux et ça me filait le cafard.
Bon. Arrive ce moment où Mona Lisa m’explique l’état des choses. Je lui réponds que je vais réfléchir. Ça aussi vous le savez déjà.
Ici, un aparte s’impose. Ouaip. Il me semble que j’ai utilisé à plusieurs reprises le terme « polyamour » dans mon journal. Mais qui suis-je pour en parler, moi qui n’en ai jamais fait l’expérience. Une relation libre, c’est pas la même chose. J’ai utilisé le mot sans comprendre. C’est un terme à la mode, comme le sans gluten. Quelqu’un a dit ça sur ce forum, peut-être bien Blusher, je ne retrouve plus le topic. Je ne suis qu’un jeune loup.
En fait, aujourd’hui, à défaut d’être polyamoureux, je suis polycélibataire
Toujours est-il que : je n’aurais peut-être pas envisagé la relation libre de la même manière si je n’avais pas fait cette expérience étrange en 2012. Une expérience qui mérite un récit à part entière. Je vais vous le faire avec ce post, et le récit de juillet viendra juste derrière, ok les enfants ?
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Nous sommes en 2010. J’ai 22 ans, je suis puceau, jamais embrassé. J’habite en cité U, et je suis secrètement amoureux de ma petite voisine qui a eu l’audace de frapper à ma porte, le soir de mon arrivée dans les lieux, pour me proposer un film. (En y repensant, je me dis que cette petite était beaucoup plus à l’aise que moi sur les choses de la vie.) AFC je suis, paralysé, vous imaginez bien que je n’ai rien tenté.
Cette petite voisine m’a fait progresser dans la vie. Je suis resté en contact avec elle, mon béguin a fini par se tasser. Chanteuse, ayant des contacts, elle a su me pousser à monter sur scène, à chanter en bar devant des gens. J’ai pris conscience que ma voix pouvait charmer et que la popularité avait quelque chose de grisant. Ça et quelques autres facteurs ont fait des deux années qui ont suivi un passage important dans mon évolution.
Il y a eu la période où AdopteUnMec était gratuit (plus ou moins). Quelques conversations stériles, puis un flirt d’une semaine, premiers baisers, premiers seins que j’ai pu voir et toucher. Mais cette fois-là, même la poitrine nue de ma partenaire n’avait pas suffi à me sortir mon balai du cul. Puis il y a eu deux relations de deux mois chacune. Rien de plus que des baisers, mais c’était sympa.
Septembre 2012, je cherchais une colocation pour la rentrée. Leboncoin, je fais quelques annonces, j’appelle, à un moment je tombe sur un répondeur en breton. Je pane pas un mot de breton moi. Mais j’ai quand même laissé un message. Des gens fort sympathiques. Aussi francophones, évidemment. Ils n’avaient plus de place pour moi mais le courant passait bien, j’ai fait quelques soirées avec eux. C’est durant l’une de ces soirées que j’ai fait cette expérience.
Une fille à qui je vais donner le pseudo de Lara. On se tourne autour toute la soirée. Je vous passe les détails, je ne m’en souviens plus bien – sauf qu’à un moment elle m’a « verni » les ongles avec des feutres. Le truc important c’est que beaucoup de gens restaient dormir sur place, le salon s’était transformé en dortoir. Moi j’étais par terre à côté de Lara. À son autre côté, un type qui, me semblait-il, dormait déjà.
Voilà-t-y pas que Lara prend ma main et la pose sans plus de cérémonie sur ses seins. Ah bah ok ma jolie, je vais pas dire non hein !
Second aparte : quand je vous disais que j’ai l’impression que c’est toujours les filles qui font tout le boulot avec moi
Je la caresse. Sa main descend lentement vers mon entrejambe. C’est la première fois, oh purée que c’est excitant. Je ne sais pas trop quoi faire, je lui dis à l’oreille de me guider. Elle prend ma main, mes doigts, les guide jusqu’à l’intérieur. Apparemment je m’y prenais pas trop mal ; j’avais lu comment faire sur un certain site… FTS
Elle se cambre, convulse, s’agite de plus en plus. Tant et si bien que le type à côté se manifeste, se plaint d’avoir reçu un coup de coude. Arrêt brutal.
Lara se redresse, nue, sous nos deux regards du mec et de moi-même. Puis file aux toilettes. Le mec se rendort. Lara revient, se recouche. Il ne se passera rien de plus.
C’est sur Facebook que j’ai eu le fin mot de l’histoire : je discutais avec Lara, tentant d’avoir un rendez-vous dans l’espoir d’en avoir un peu plus la fois suivante, quand elle me coupe : « salut c’est le mec de Lara, tu t’es bien amusé avec ma copine maintenant tu la laisses tranquille ». Comme j’avais du mal à y croire, à deux ils m’ont tout expliqué. Le mec c’est celui qui dormait à côté (ou faisait semblant). Ils étaient en relation libre, et pour la soirée s’étaient donné comme défi de sortir l’un et l’autre avec quelqu’un d’autre, pour « pimenter leur vie de couple » j’imagine.
Je l’ai eue bien en travers pendant quelques temps. Tellement de choses à comprendre. Ma semi-première fois qui se passe de façon aussi étrange. Un couple libre, voire libertin, je pensais que ça n’existait pas. Du moins, pas si « près » de moi. Et la façon dont ça s’était arrêté.
Mais le temps m’a aidé et j’ai fini par comprendre, et ça m’a ouvert l’esprit. J’ai rencontré ma vraie première copine peu de temps après, j’y repense avec un sourire. Je vous raconterai peut-être un jour comment ça s’est passé, si ça me semble utile pour ce journal.
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Juillet c’est tout de suite les copains. Restez en haleine :)
Allez, juillet et mon journal sera enfin véritablement à jour. Prêt pour le mois de novembre à venir, le mois de danse bretonne, avec la prog folle qu’il y a cette année.
Je livre de plus en plus sur moi dans ce journal. Une relation étrange nous lie, moi écrivain, vous lecteurs, seulement séparés par un anonymat qui s’étiole à mesure que s’étoffe ce journal. On se connaît sans se connaître. Vous savez des détails intimes de ma vie sans jamais m’avoir rencontré. Et moi je me dévoile à vous comme à des amis très proches. Depuis quelques temps j’ai dans l’idée que je vais proposer des sorties entre membres sur Rennes, pour vraiment se connaître, et pour voir de quoi on cause quand on se voit en vrai. Ça pourrait être sympa
C’est parti pour ce tant attendu mois de juillet.
Un soir, en bar avec Mona Lisa, le Baron et les autres gars avec qui j’avais filé un coup de main à cette fête sauvage, Mona Lisa croise une amie à elle, et va discuter un peu à l’écart. Au même moment, trois amies du Baron se joignent à notre groupe. L’une d’elles, une jeune blonde bouclée, dégage un je ne sais quoi d’extrêmement sensuel.
Le Baron avait je ne sais plus trop quoi à aller chercher chez ces trois filles, qui vivaient en colocation. Elles nous proposent de venir passer le reste de la soirée chez elles, pas loin. Je propose à Mona Lisa, qui me dit qu’elle préfère rester avec cette amie qu’elle n’a pas vue depuis longtemps.
On se rend à pied chez les trois filles. Avec Boucle d’Or je parle de tout et de rien. Sentimentalement, je suis un peu ailleurs. Comment expliquer ? Mona Lisa n’est pas loin, géographiquement et dans mon esprit. En ce début de relation, je suis satisfait, comblé. En son absence, mes sentiments sont comme déconnectés, au repos. Je suis léger en compagnie de Boucle d’Or, je passe un bon moment, il ne me vient pas à l’esprit de passer en mode séduction.
Arrivé chez les filles, les choses changent un peu. Mon intérêt pour Boucle d’Or s’éveille petit à petit. La conversation est animée, le courant passe bien. Elle a ce grain de folie qui me fait craquer. On ne reste pas longtemps chez les filles, les gars veulent rentrer tôt encore une fois, on repasse à ce bar chercher Mona Lisa qui rentre avec nous. Je n’ai même pas pris le numéro de Boucle d’Or.
Pendant la nuit, c’est sans doute la tempête dans mon inconscient. Durant la soirée, j’ai un peu oublié Mona Lisa. Après tout, même si je ne lui ai pas encore donné ma réponse, je suis en relation libre, non ? Mais c’est un peu tôt justement, je n’ai pas encore donné ma réponse, devrais-je attendre ? Y a-t-il un délai réglementaire dans ce genre de situation ? Et puis, ce genre de situation se produit-il souvent ?
Dans les jours qui suivent, Mona Lisa était absente, et les circonstances ont fait que j’ai revu Boucle d’or. Ses boucles d’une blondeur incroyable cachaient en partie ses yeux bleus. Ses pommettes étaient ornées de taches de rousseur. Sa peau était douce et souple, et on devinait ses formes sous une longue mais légère robe estivale. Quasiment hypnotisé, je me suis rapproché d’elle sans pouvoir résister. Son magnétisme me faisait oublier toute prudence. Je n’étais pas moi-même, j’avais quasiment perdu le contrôle, j’étais très tactile trop vite, trop tôt ; mais elle se laissait faire, elle appréciait manifestement. J’ai compris rapidement qu’elle avait une sexualité libérée, notamment grâce aux allusions pas vraiment subtiles de sa meilleure amie. Ces deux filles m’invitent à passer le week-end avec elles à la campagne. J’accepte sans hésiter.
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Oh, doux week-end, cette ambiance de vacances, de liberté. Le calme de la campagne, une belle maison. Apéro en terasse. J’apprends que Boucle d’Or a tout juste 18 ans. Ça ne m’effraie pas. J’aide à préparer le repas. C’est frais, c’est délicieux. On s’échange des astuces culinaires, puis des références musicales. On cueille des fruits dans le jardin, framboises, groseilles, fraises des bois, on remplit tout un panier dans lequel on grapillera toute la soirée.
Au coucher du soleil, on décide d’aller se mater des Game of Thrones. Boucle d’Or n’en a jamais vu, on attaque la saison 1. À un moment l’amie tombe de sommeil, nous abandonne tous les deux. J’étais resté gentleman jusque-là, non sans difficulté ; à présent plus rien ne me retenait de passer mon bras autour des épaules de Boucle d’Or. Aussitôt elle s’allonge et pose sa tête sur mes genoux. Une douce chaleur pétillait en moi tandis que je lui caressais les cheveux, tout en regardant distraitement la série.
Quelques épisodes plus tard on a décidé qu’on était fatigués. Non, je ne l’ai pas embrassée, je suis parvenu à me retenir. Il me semblait que ce n’était pas correct de le faire alors que je n’avais pas donné ma réponse à Mona Lisa à propos de notre relation libre.
On a dormi dans le même lit. J’ai voulu passer mon bras autour d’elle encore une fois. C’est là qu’elle s’est mise à parler, me dire qu’elle ne voulait rien faire car elle savait que j’avais une copine et que ça ne lui semblait pas correct. Je lui ai expliqué la situation, j’ai été honnête. Qu’elle me plaisait, que j’attendais de donner ma réponse, que ce soir je voulais juste un peu de tendresse. J’ai quand même retiré mon bras, pour bien montrer que je voulais jouer le jeu. De toute façon il a fait très chaud cette nuit-là, j’ai dû m’éloigner d’elle pour arriver à dormir.
Le lendemain matin, la complicité était toujours là, mais avec un peu plus de réserve. On a repris la route ensemble, puis je suis rentré chez moi. Après ça je n’ai pas vu Boucle d’Or pendant quelques temps, je ne sais plus exactement pourquoi, mauvaise logistique.
Quand je l’ai enfin revue elle sortait avec un gars que je connais, un type qui est en relation libre également. Ça ne m’a pas inquiété outre mesure, je me disais que j’avais le temps. Mais à l’heure actuelle je sais qu’elle est toujours avec lui, et ça m’étonne. Je commence à me demander si je n’ai pas, une fois de plus, raté une occasion…
Maintenant la belle est à Lille. Je ne sais pas du tout où va mon histoire avec elle, ni même si elle est terminée ou pas. Mais il y aura eu un moment agréable.
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Pour la fin je vous ai mis cette chanson parce que je la trouve très belle, et parce que la fille dont il est question me fait un peu penser à Boucle d’Or.
Petit post-it. Pour moi-même principalement. Je passe beaucoup de temps sur FTS en ce moment, vous avez peut-être l’impression que je suis actif. En fait c’est l’inverse, je suis trop souvent devant mon écran.
Oh, je ne vous avais pas dit. Depuis le printemps j’avais mis de côté mon programme de musculation sur Fysiki. C’est pas bien. Faut dire qu’avoir dormi chez les potes tout l’été c’était pas des conditions idéales, mais en même temps j’ai conscience que ce n’est qu’une excuse.
J’ai comme une sorte de pudeur qui m’incite à me cacher pour faire du sport, je n’assume pas complètement. Ce préjugé qui prétend que « la muscu c’est pour les machos ». Je m’y remets dès demain, j’ai l’intimité d’un appart à moi maintenant (FUCK YEAH) et quand je fais ça chez ma mère elle est au courant et m’encourage (et m’engueule gentiment quand je manque de motivation).
Là je viens de retrouver mon mot de passe et j’ai refait générer un programme. Rien que de voir la liste des exos ça me refile la motivation. J’ai bien besoin de ça, je suis une putain de crevette.
Que je me remette sérieusement dans mon principal projet informatique. Si vous êtes procrastinateurs comme moi, vous savez comme on a tendance à multiplier les projets inachevés et ne pas vraiment arriver à mener quelque chose jusqu’au bout.
Hé, c’est un jeu vidéo que je développe, quand il sera suffisamment mûr je vous le montrerai, même si ça va sûrement amaigrir encore plus mon anonymat sur ce journal. J’ai encore un peu le temps d’y penser.
Tiens sinon, une réponse de Ramona, ça fait quelques jours déjà. Rien d’inattendu, elle est désolée d’avoir réagi de la sorte, on est d’accord tous les deux que c’était rien de grave en somme. Je vous le dis juste pour donner une conclusion à l’histoire.
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Last but not least. Le carnet de voyage d’Alea. Putain ça me file des envies. Putain comme depuis un moment j’ai envie de plaquer cette foutue France avec sa justice et sa politique malades. En avril prochain, le jour de l’élection, je partirai. J’en trouverai le courage. Mais putain que ça me fait peur. Il faut que je prépare le truc autant que possible pour combattre cette peur.
Où irai-je ? Dans les pays scandinaves ? C’est toujours la société occidentale mais ils sont en avance sur certains points, et c’est une destination qui m’a toujours fait envie.
Ou alors j’en aurai marre de l’hiver et je partirai dès le début de l’année. Vers le soleil. Et je pourrai être de retour pour le printemps, si jamais j’ai envie de revenir, lutter avec mes amis de lutte, je gage qu’on aura quelque chose contre quoi râler.
Bordel je ne sais ni où ni quand partir. La seule chose que je sais, c’est que j’ai envie de partir. Et que ça me fait dire des gros mots.
Vendredi dernier je suis sorti en ville, j’avais rendez-vous avec un pote pour une soirée tranquille. Dans le bus je lui envoie un message pour lui dire à quelle heure j’arrive, il me répond qu’il a été invité à un concert au dernier moment. Du coup j’étais en route pour faire une soirée tout seul. Comme au bon vieux temps.
J’avais pas fait ça depuis l’hiver dernier, j’étais un peu rouillé. J’ai essayé de me mettre dans l’état d’esprit, mais je sais pas, c’était moyen, je devais être un peu fatigué. Du coup, arrivé en ville, je me suis rendu à un de mes bars habituels, histoire de pas trop sortir de ma zone de confort.
Je me suis efforcé de parler un maximum avec les gens présents, gars comme filles. Rien à faire, le mojo venait pas, j’arrivais pas à tenir une conversation.
Alors je me suis dit que, tant qu’à être là, j’allais en profiter pour goûter les nouvelles boissons maison du bar.
Un premier verre… Ah ouais, pas mal !
Un autre verre… Bof, décevant, mais au moins maintenant je sais.
Un troisième… Ah tiens, curieux, mais pas dégueu.
Là-dessus, plein de gens sont arrivés d’un coup, et je me suis dit que j’avais assez picolé. Je commence à me dégeler un peu. Je discute un moment avec une fille qui portait une espèce d’armure de paintball. Puis un type me tient la jambe à propos de politique. En de meilleurs moments j’aurais réussi à me débarasser de lui en douceur, mais là j’ai juste fait le gars qui écoute poliment. Je vois l’heure tourner, je stresse un peu, je sais plus à quelle heure est mon dernier bus. Je dis au revoir aux gens, je prends le métro, j’arrive à la station de bus, je regarde les horaires… Purée, dans une heure et demie.
Je fais quoi, j’attends comme un con pendant 90 minutes tout seul dans l’abri bus ? Question rhétorique, la réponse est évidemment non !
Je reprends le métro dans l’autre sens, j’arrive dans une rame où des erasmus chantent Amy Winehouse. Je chante avec eux. À la station suivante, ils descendent, un autre groupe monte. Ils buvaient de la bière. Un des gars me regarde, lève sa bière vers moi et me lance « santé ! » Je lève un verre imaginaire pour lui rendre son « santé ».
« — T’as rien à boire ?
— Non, je reviens de mon arrêt de bus, j’avais pas envie de poireauter dix ans du coup je retourne au bar où j’étais.
— Tu veux pas venir faire la fête avec nous ? T’as l’air sympa.
— Ah bah ok ! »
Je m’intègre au petit groupe. On allait chez le gars qui m’a fait « santé », il avait un prénom homérique. Classe. Dans le groupe il y avait une jolie black avec qui j’ai commencé à sympathiser.
Arrivé chez le gars, super ambiance, plein de gens qui avaient tous le même tampon sur le poignet, visiblement ils revenaient de la même soirée. Ils m’ont offert à boire. Assis sur le canapé, j’ai discuté avec la jolie petite blonde à côté de moi. Dommage que j’ai pas réussi à tirer mieux que ça de moi-même ce soir là, parce que les occasions n’ont pas manqué :/
Là-dessus mon pote que je devais voir à la base m’appelle, il voulait m’offrir une bière pour se faire pardonner. Du coup j’ai dit au revoir à mes nouveaux amis improvisés. Mais je regrette un peu, j’ai cédé à la facilité.
La sociabilité est un muscle et, si le mien n’est pas complètement atrophié, c’est clair qu’il manque d’entraînement ces derniers temps. Il va falloir que je me refasse des sorties en solo comme celle-ci !
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J’ai dormi chez mon pote. Le lendemain matin j’ai été attendre le bus pour chez moi. Il y avait une fille à côté, plutôt jolie mais bon, j’avais un peu froid, une vague gueule de bois, pas motivé quoi. Les excuses qu’on trouve pour pas y aller.
Je vois de loin arriver un type. L’avait pas l’air méchant le gars, il marchait relativement droit, avait un look pas trop dégueulasse. Mais la canette de bière bon marché faisait tache, et quand il s’est mis à parler il n’y avait plus de place au doute : c’était un ivrogne.
Il a commencé par débiter des lieux communs sur mes cheveux longs, qu’il avait tout de suite repéré que j’étais un rebelle, parce que tu comprends, lui il a l’œil pour ces choses là, lui il les connait les gens. Après il a voulu me faire écouter de la musique, je lui ai expliqué aussi gentiment que possible que j’aimais pas trop qu’on m’impose une ambiance sonore. Du coup il a commencé à regarder la fille à côté et m’a dit « elle je suis sûr qu’elle sera plus sympa que toi ». Je lui ai répondu « je pense que tu ne devrais pas aller l’ennuyer », mais tout en disant ça j’ai réalisé que je ne croyais pas un mot de ce que je disais. Que s’il s’était agit de moi-même, j’aurais été « ennuyer » cette fille sans hésitation. Enfin… Sauf là. Parce que là c’est pas pareil.
Il s’est approché de la fille. La fille l’a regardé, un peu méfiante. J’ai regardé l’ivrogne. La fille m’a regardé. J’ai regardé la fille. Le chat m’a regardé.
Au final il a pas été vraiment relou avec elle. On a tenu une espèce de conversation bizarre à trois avec ce type qui passait d’un sujet à un autre sans cohérence et la fille et moi-même qui tentions de participer comme nous pouvions. Ce qui m’a fait réfléchir c’est que cette fille, au final, ne semblait pas du tout ennuyée.
J’en tire une leçon : ce sympathique ivrogne a, très manifestement, plus d’expérience que moi quand il s’agit d’aborder. J’imagine qu’il aborde tous les jours. Qu’il se prend des vestes tous les jours. Et pendant ce temps-là, moi, je n’aborde pas parce que « je suis fatigué », « j’ai froid », « j’ai la flemme », je suis juste un idiot qui passe à côté des occasions que la vie lui présente.
Bim. Leçon d’humilité. Merci à toi sympathique ivrogne.
La fille a pris son bus. Le mien n’était pas encore arrivé. L’ivrogne prenait le même que moi. On a continué à discuter. Quand le bus est arrivé, il y avait une fille assise toute seule, ça n’a pas manqué, il est allé l’aborder. Au moment où il a demandé « est-ce qu’on peut se revoir », elle lui a répondu non avec une sincérité désarmante. L’habitude de se faire aborder par des relous ? Je commence à prendre conscience de toutes ces choses, invisibles à force d’être ordinaires, que subissent les femmes au quotidien.
Après ça le type nous a calmement exposé sa conception du mariage. Le stéréotype de la femme Moulinex, à la cuisine, qui attend sagement que son mari rentre du travail. Ça nous a fait rire elle et moi.
Au final, la fille est descendue quelques arrêts avant moi, dans mon bled. Je la reverrai peut-être par hasard. Elle ne m’attirait pas physiquement, mais je sais que si on se revoit on reparlera sûrement de cet épisode
Mon compagnon l’ivrogne descendait après moi. Je lui ai dit au revoir en partant. Ça me ferait marrer de le revoir lui aussi
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Ah sinon je suis passé devant les étals d’une bouquiniste tout à l’heure. À tout hasard je lui ai demandé si elle avait pas du Montherlant. Elle en avait pas, dommage. Tant mieux en un sens, je suis loin d’avoir épuisé ma réserve de trucs à lire.
À plus tard les suricates ! ;)
Notes et commentaires reçus par ce post :
[0]Intéressant le 30.10.16, 20h23 par Allandrightnow
Si ça t'arrive tout le temps, avoir des excuses c'est un symptôme d'autre chose.
Sinon, c'est juste qu'on est pas toujours à 100%, pas besoin de se remettre en question pour ça.
C'est normal surtout quand on se déchire la gueule avant, ou que les conditions poussent à la survie plus qu'à la sociabilité (encore que, l'une peut aider l'autre, mais c'est ce qu'on appelle joindre l'utile à l'agréable).
C'est bien, tu es motivé, c'est ça qu'il faut garder de positif, même si créer n'était pas parfait tu as déjà saisi beaucoup d'occasions.
ce soir, je suis fatigué, d’une bonne fatigue, celle qu’on a après avoir bien bougé. Pas trop envie de rester longtemps devant mon écran. Mais j’ai quelques petits trucs à raconter
J’ai les gambettes toutes courbaturées et le facebook d’une demoiselle écrit au stylo sur ma main.
Le week-end dernier, quelques jours sympas chez un pote à la campagne pour son anniversaire. Un groupe de métal, fraîchement formé, a fait un concert privé. La guitariste, cheveux rouges, me lançait des regards régulièrements. Elle ne me plaisait pas particulièrement mais je me suis quand même rapproché un peu d’elle, juste pour le jeu. À la fin du concert, sa maman est venue la chercher, c’était mignon. J’ai pris son numéro, mais maintentant je ne sais pas trop ce que je vais en faire. De plus, les potes m’ont dit qu’elle était en couple et fidèle. Fin bon, y’a ce qu’on dit, ce qu’on croit savoir, tout ça, bref. Je la revois en janvier pour un concert de son groupe. Je ne pense pas que je vais la recontacter avant.
Il y avait aussi le gars que Ramona avait embrassé sous mes yeux. Il m’a dit qu’il n’avait plus de nouvelles d’elle. Définitivement, cette fille n’est pour personne…
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Hier soir, danse bretonne. C’était chouette ! Danser main dans la main crée un rapprochement immédiat. C’était dans un bar, il n’y avait pas beaucoup de place, mais avec un petit noyau durs de danseurs et danseuses motivés trouvés sur place, j’ai réussi à lancer un cercle de danse. Il y avait une russe, quelques rides sur le visage, je n’aurais pas su lui donner un âge. Ma foi, elle était assez jolie, et je crois que je lui plaisais. Elle est partie assez tôt, on ne saura pas.
C’était vraiment une bonne soirée, j’avais un bonne énergie, je parlais avec tout le monde. Je me suis attardé auprès d’une des danseuses du noyau dur, elle m’a donné son numéro de téléphone pour qu’on arrive à se retrouver samedi pour le grand, GRAND fest-noz. Il y est prévu huit mille personnes. Bordel ça va être énorme !
Quand les gens ont commencé à partir, on n’était plus que trois, moi, un pote et sa pote, une blonde débridée qui collectionne les aventures. Comme il était parfaitement clair entre nous trois que j’étais en chasse ce soir, elle s’est faite ma complice, ma wing – pour employer les termes techniques – et moi le sien pour l’aider à trouver des mecs.
On est allé en bar de nuit tous les trois, on a dansé comme des fous. Pas de fille en cette fin de soirée pour moi – juste une à un moment qui m’a dit « je trouve que tu as une belle énergie quand tu danses » – et pas de mec pour ma complice non plus. On a passé plus de temps à écarter les relous qui la collaient un peu trop, et à vrai dire elle n’avait pas besoin d’aide pour ça. En tous cas on s’est bien éclatés et maintenant j’ai des courbatures plein les jambes. Ah oui, et la voix fatiguée aussi.
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Cet aprem sous les arcades il y avait une petite anglaise qui jouait du hang.
Elle avait des cheveux frisés et une grande écharpe qui lui mangeaient le visage. J’ai discuté un moment avec elle. Quand elle a dû partir, elle m’a demandé un stylo, puis elle a pris ma main, et a simplement écrit son facebook dessus. Awww…
J’aime ma vie
Et bon sang, samedi ça va être gigantesque. Je n’ai pas fini de tutoyer les courbatures.
À plus tard les canards. Prenez soin de vous, et soyez attentifs aux petits trucs que la vie vous offre ;)
Samedi dernier c’était chouette, mais ça c’était prévu J’ai passé une nuit explosive d’énergie, de belles musiques, de bonne humeur et de jolies filles.
Je n’ai pas réussi à voir mon rencard de mardi. Pas faute d’avoir essayé pourtant, on s’est échangé des textos à plusieurs reprises pour essayer de se retrouver, mais il y avait trop de monde. Et de ma part, je n’étais pas sûr de réussir à la reconnaître (note pour moi-même : faudra faire gaffe à ce problème à l’avenir – faire plus attention aux visages).
Heh je vais essayer de ne plus faire mes récits au présent, je me suis rendu compte que ça donnait un côté abrupt à mes phrases.
J’ai rencontre une amie d’ami, petite, rigolote, avec qui j’ai dansé à plusieurs reprises. Elle m’a chambré sur le fait que je ne savais pas danser la mazurka. J’ai bien réagi, je ne complexe pas à propos de ce genre de trucs. Si vous avez lu le journal de Popovski récemment, vous savez que le manque d’expérience n’est pas un problème
Je lui ai demandé de m’apprendre, mais elle m’a répondu qu’elle ne dansait qu’avec les meilleurs. J’ai compris qu’elle me taquinait. Finalement on a réussi à improviser.
Quand elle a dû partir vers 3h (moi je restais jusqu’à la fin) je lui ai proposé mon numéro. Pas demandé le sien directement, me demandez pas pourquoi, je l’ai senti comme ça dans l’instant. Mais tout va bien, elle m’a envoyé un petit texto le lendemain. Le hic c’est qu’elle vit à l’autre bout de la France. Je crois pas que je la reverrai avant le prochain Yaouank
Les danses traditionnelles en couple ont un côté un peu rituel qui force la proximité et crée une complicité assez rapidement… Ça fait sauter des barrières. Croyez-moi, si vous ne dansez pas (danse celtique, tango, quadrille, peu importe), c’est le moment de s’y mettre, ça a vraiment quelque chose de magique, vous savez c’est ce genre de trucs qu’on ne peut pas comprendre tant qu’on n’a pas essayé ;)
Mais du coup ça augmente le niveau dans une soirée de plusieurs milliers de personnes quand tout le monde danse avec tout le monde. On a vite fait de perdre de vue une partenaire – sans parler des danses où on doit « partager » sa partenaire et où les couples se font et se défont au gré de la musique.
Une chose aussi, qui est sans doute à mettre sur le dos de mon relatif manque d’expérience en termes de séduction, c’est que du coup j’ai plus de mal à discerner un intérêt réel de la part d’une fille, à cause de cette proximité justement créée par la danse. Ce n’est sans doute rien, mais il faudra que je sois plus audacieux à l’avenir dans ce genre de soirées.
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La fin de nuit a été très étrange. Une navette m’a ramené en ville vers 5h30. J’ai erré dans les rues sans but, je n’avais pas de bus pour chez moi avant 10h. Il y avait un kebab ouvert, illégalement sans doute à cette heure. Lieu fédérateur, comme une oasis dans le désert. Tous les gens qui sortaient de boîte se sont rassemblés ici pour refaire le plein de calories bien grasses. L’ambiance était sympa.
Après ça je suis rentré chez moi, me suis écroulé sur mon lit. Et depuis une semaine je suis en petite forme parce que je n’ai pas vraiment réussi à retrouver un rythme de sommeil normal. Je crois que je suis un peu touché par la nostalgie après une si bonne soirée. Il faut que je me trouve une activité pour me forcer à bouger même quand je ne suis pas motivé.
Mais lire vos journaux m’a redonné l’envie de sortir, et je vous dis un grand merci pour ça ! Ce soir je vais à un concert donné par des potes, et début décembre il y a les Transmusicales. Après… Après on verra
Edit : en fait ce soir je vais pas sortir :/ j’ai consulté mes comptes et c’est la cata, j’ai foiré ma gestion du mois comme un boss. Bon, je vais pas me laisser démonter, je vais tâcher de profiter de la soirée chez moi pour faire quelque chose de constructif…